Test : Warriors All-Stars (PS4)

Après avoir essayé plusieurs styles différents pour sa série phare Dynasty Warriors, Koei Tecmo compte faire plaisir aux fans de ses nombreuses licences en leur proposant un nouveau musou, Warriors All-Stars, mettant en scène des personnages issus de licences très différentes. Le résultat est-il un jeu fourre-tout un peu maladroit ou un action RPG bien bourrin qui se rapproche de ce que les fans espèrent depuis longtemps ? Des éléments de réponse, sans tarder.

Un monde qui se meurt

Dans un monde imaginaire peuplé d’animaux humanoïdes, la mort de leur roi survient alors qu’une source magique se tarit et entraîne la déchéance de cet univers. La famille royale se déchire : l’héritier du trône est contesté par son cousin, qui se dit le véritable nouveau roi, avec le soutien de sa tante, qui ne souhaite pas voir sa descendance accéder au trône. Une histoire de famille assez étrange qui s’aggrave lorsque Tamaki, pour sauver le royaume, utilise les dernières réserves magiques de la source pour invoquer des héros d’autres mondes, comme l’avait prédit une ancienne prophétie. C’est ainsi que débarquent dans ce royaume féérique des personnages issus de 13 licences éditées par Koei Tecmo comme Samurai Warriors Spirit of Sanada, Dynasty Warriors, Dead or Alive, Atelier Sophie, Nioh, Nights of Azure, Ninja Gaiden, Toukiden ou Solomon’s Key. Malheureusement, l’invocation ne se passe pas comme prévu et les 30 héros sont dispersés dans le royaume. Les trois héritiers du trône qui se querellent, (Tamaki et son frère Shiki ainsi que leur cousin Setsuna) se précipitent alors pour recruter un maximum de guerriers, plongeant un peu plus leurs terres dans le chaos.

Un roster hétéroclite

Prendre 13 licences populaires pour les mettre dans un jeu d’action bien bourrin ne se fait pas à la légère et certaines décisions peuvent paraître surprenantes. Si les personnages de Ninja Gaiden, Nioh, Dead or Alive ou Toukiden semblent logiquement adaptés à ce style de jeu, il est bizarre de constater la présence de héros qui ne savent pas combattre comme Rio (en provenance d’un pachinko !) ou Sophie. Cependant, chaque personnage débarque dans le jeu avec un tas de combos parfaitement en rapport avec ses actions dans son propre jeu, ce qui permet aux fans de retrouver avec plaisir leurs personnages favoris. Chaque personnage possède un style de combat propre et unique qui le différencie énormément des autres. Les combos et attaques spéciales sont accompagnés d’un tas d’effets visuels rendant les affrontements assez spectaculaires. Même si cela rend également les combats bizarres quand on voit une roulette géante apparaître ou une locomotive traverser le champ de bataille ! Néanmoins, c’est ce genre de détails qui rend ce Warriors All-Stars aussi plaisant et le fan-service est irréprochable. Ainsi donc, malgré un casting assez hétéroclite, voire vraiment bizarre, les combattants s’en tirent très bien et donnent un peu de punch ou de peps à une série qui commence à s’enliser. Cependant, malgré quelques changements, la formule reste toujours la même.

Du musou pur mais pas dur !

Comme dans tous les musou, pour réussir les nombreuses missions il faut éliminer les commandants adverses puis vaincre le boss de la carte, en prenant soin de capturer et/ou protéger des bases. De nombreux combos spectaculaires permettent d’éliminer facilement des centaines de soldats qui ne cherchent pas trop à esquiver ou se protéger. Ces éliminations de masse remplissent les jauges d’attaques spéciales et de musou rush pour battre encore plus rapidement les combattants les plus puissants. Côté nouveautés, quand on active le musou rush, cette fois les ennemis viennent en masse pour se faire massacrer. Plus on en élimine et plus le musou rush dure. Avant de partir au combat, on compose une équipe de 5 combattants : un principal et 4 alliés. Les alliés peuvent être joués à tout moment pendant une période de temps limitée. Une fois utilisés, il faut attendre qu’ils se rechargent pour les incarner à nouveau. On peut également utiliser leurs attaques spéciales à la place de celle du personnage principal. Il faut donc ainsi veiller à créer une équipe pouvant faire face à toutes les situations pour s’éviter quelques désagréments.

Warriors All-Stars reprend le système de combat classique de la série Dynasty Warriors, donc les habitués ne seront pas perdus. Les personnages peuvent évoluer uniquement en équipant une carte à leur effigie. Chaque carte peut posséder des attributs spécifiques (résistance à un élément, facilité accrue au blocage, meilleure attaque quand les points de vie sont faibles et plus encore) et renforcer l’attaque du héros. Dans le sanctuaire (le village du jeu), on peut améliorer les cartes en fonction des objets récoltés pendant les missions, les vendre ou en créer de nouvelles. Un système d’évolution un peu inédit qui apporte un peu de fraîcheur.

Mais la véritable nouveauté, c’est le système de « bravery ». On ne peut plus éliminer les ennemis dans l’ordre qu’on souhaite. Cette fois, chaque adversaire un peu puissant possède un numéro à côté de sa barre de vie. C’est sa puissance de « bravery ». Quand on l’élimine, notre « bravery » augmente d’une unité. Il faut toujours veiller à combattre un ennemi ayant un niveau de « bravery » équivalent au nôtre, sans quoi le combat va vite tourner à notre désavantage ! Cette petite contrainte change un peu et rend les missions légèrement tactiques.

L’autre grosse nouveauté, c’est la carte du monde. Des icônes de mission apparaissent sur cette dernière, mais l’ordre dans lequel on les effectue détermine un chemin dans l’histoire et va conduire à l’une des nombreuses fins du jeu. Sur la carte, des missions temporaires apparaissent régulièrement : on n’a que quelques secondes pour les accepter, sinon elles disparaissent. Ces missions sont l’occasion de glaner de l’or, des objets et de l’expérience plus facilement. Mais ce n’est pas toujours facile ! En plus des missions principales faisant avancer l’histoire, de nombreuses missions annexes permettront de renforcer les liens entre les combattants.

Le pouvoir de l’amour et de l’amitié

Comme dans de nombreux RPG japonais, faire combattre ensemble les personnages renforcent leur amitié. Les aider à accomplir leurs missions aussi. Non seulement cela permet de débloquer de nouvelles capacités pour les cartes et de renforcer leurs attaques, mais en plus, cela débloque des événements spéciaux. Dans le sanctuaire, en parlant aux héros recrutés, on peut parfois assister à des scènes un peu spéciales qui sont ensuite débloquées dans la section « gallery » ou « events » du menu principal. De quoi faire plaisir aux collectionneurs. Certaines scènes sont assez coquasses et mettent les personnages dans des situations inédites, comme William Adams (Nioh) qui s’essaie aux jeux vidéo. Ces petits délires sont toujours très appréciés. Pour renforcer les liens entre tous les héros, il faut changer régulièrement de personnage principal, ce qui oblige à faire tourner les effectifs. Le choix du personnage principal conditionne aussi la fin du jeu : pour toutes les voir, il faudra faire plusieurs parties.

Toujours les mêmes défauts

Warriors All-Stars reprend le moteur graphique de Samurai Warriors Spirit of Sanada, ce qui en fait l’un des plus beaux jeux de la série, mais reste néanmoins d’un niveau technique inférieur à ce qu’on attend d’un jeu PS4. Toutefois, la série s’améliore lentement à chaque nouvel opus. Les menus sont jolis, les personnages très agréables et les effets visuels nombreux assez chatoyants, ce qui compense un peu la vacuité des environnements. Ces derniers se renouvellent assez régulièrement et sont bien plus diversifiés que dans un Dynasty Warriors classique, en s’inspirant de décors déjà vus dans les autres jeux cités dans ce cross over. Côté audio, les mélodies traditionnelles japonaises sont remplacées par des musiques qui collent plus à des J-RPG, ce qui est très agréable. Mais toujours pas de version française : les voix sont en japonais (sauf William qui ne parle qu’anglais) et les textes en anglais. Une fois de plus, les fans qui ne maîtrisent aucune de ces deux langues sont laissés à l’abandon.

Le peu de modes de jeux présents dans la série sont un autre reproche qui revient régulièrement. Là, Warriors All-Stars fait fort en ne proposant rien d’autre que le mode histoire, dommage !

Enfin, et c’est certainement le plus gros reproche, la série ne propose toujours pas de challenge. Les missions sont relativement faciles, même s’il y a eu une tentative pour augmenter un peu la difficulté à l’aide des mission « Death Match » (on meurt si on se prend le moindre coup, comme dans Hyrule Warriors). Comme d’habitude dans ce genre de jeu, la répétitivité de l’action peut finir par lasser, mais c’est inhérent à ce style de jeu. Les personnages sont assez variés pour éviter de lasser trop rapidement les joueurs.

Un jeu d’action fourre-tout pour les fans

Warriors All-Stars est avant tout un musou pensé pour les fans des jeux édités par Koei Tecmo. Il ne faut donc pas y voir LE musou que les fans attendent. C’est un action RPG toujours aussi bourrin et pas trop difficile donc plutôt adapté à un large public. On apprécie ses 30 personnages (dont 3 inédits inspirés des légendes japonaises) très différents et un peu déjantés, même si le mélange peut passer pour du bricolage. Si l’aspect technique s’améliore sensiblement par rapport au dernier jeu sorti, il reste néanmoins inférieur à ce qu’on attend d’un jeu PS4. Une version française aurait également été un gros plus pour ce jeu afin de mieux faire passer le petit nombre de personnages jouables et le manque de mode de jeux

Warriors All-Stars est un musou toujours aussi bourrin, dont l’intérêt vient surtout de pouvoir incarner des personnages qu’on ne voit pas souvent dans un style qui est parfois inédit pour eux. Le fan service fait merveille et ses nombreuses fins assurent une grande durée de vie. Il faudra cependant passer sur le contenu squelettique et l’absence de version française pour l’apprécier pleinement.

Enguy

Points forts :

– Des personnages issus de 13 licences très différentes
– Un fan service qui fait mouche
– Des personnages bien respectés
– Une durée de vie excellente

Points faibles :

– Niveau technique faible
– Pas de version française
– Un seul mode de jeu
– Peu de personnages jouables (par rapport à Warriors Orochi)
– Un certain manque de challenge

LA NOTE : 14/20

Développeur / Éditeur : Koei Tecmo
Genre : musou, action, RPG,
Supports : PC, PS4, PS Vita
Date de sortie : 1er septembre 2017

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *