Test : Nights of Azure (PS4)

nights of azure jaquette ps4Gust est connu pour ses séries de JRPG « Atelier » et « Ar » (Ar Tolenico/ No Surge) qui ont commencé sur PS2. Si la série des « Ateliers » jouit d’une popularité moyenne, les personnages créés par Gust sont bien implantés dans la communauté des fans de JRPG et se retrouvent dans de nombreux cross-over très sympathiques. Il est donc logique que Gust continue sur sa lancée et propose aux joueurs un action RPG totalement inédit, Nigths of Azure, qui sort en exclusivité sur PS4 chez nous. Ce jeu est-il à la hauteur de la réputation de ses créateurs ? La réponse un peu plus bas.

Succombez à la nuit éternelle

Dans un monde imaginaire gothique à souhait, le roi des démons Nightlord a voulu faire basculer la planète dans une nuit éternelle que seuls les véritables démons peuvent endurer, condamnant ainsi l’humanité. Une sainte et ses chevaliers se sont dressés contre lui. La bataille a fait rage et la sainte a pu vaincre le démon, lui infligeant de profondes blessures l’ayant fait abondamment saigner avant de le sceller. Cependant, tout ne s’est pas bien terminé : le sang bleu perdu par le Nightlord est retombé sur terre sous forme d’averses, transformant les hommes en créatures démoniaques. Un organisme, le Curia, est alors créé pour récolter ce sang bleu, chasser les créatures et empêcher le Nightlord de revenir. Depuis, des générations de saintes se sacrifient pour retarder la venue de la nuit éternelle et permettre au monde de continuer. C’est ainsi que le jeu débute avec l’arrivé de Lilysse, qui veut devenir la prochaine sainte et d’Arnice, qui doit la protéger, sur une petite île proche de l’Angleterre. Les deux jeunes filles sont amies de longue date et ignorent que cette mission va mettre à mal leur relation.

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Un action RPG très accessible

Le joueur incarne Arnice que le sang bleu n’a pas réussi à transformer en créature démoniaque, mais en demi-démon aux grands pouvoirs très pratiques pour chasser les démons. Arnice doit sillonner les lieux pour accomplir différentes missions comme trouver des objets, découvrir un endroit, chasser un monstre, etc. Le temps est limité : au début, on ne dispose que de quinze minutes pour explorer l’île. Une fois ce délai passé, la nuit s’achève et Arnice rentre à son hôtel qui sert de quartier général et permet de sauvegarder, accepter des quêtes, relever des défis, bref, tout ce qu’il est possible de faire dan un RPG. La jeune femme dispose d’une attaque de base (carré), d’une attaque forte (triangle), d’une attaque spéciale (croix) qui consomme des SP et pare/évite les attaque avec rond. Arnice peut invoquer jusqu’à quatre familiers pour l’aider en combat. Ces derniers sont de type attaque ou soutien et ont tous des points forts et faibles : il faut donc s’adapter aux différentes situations en invoquant les créatures adéquates. Plus on tue d’ennemis et plus on remplit une jauge qui, une fois pleine, permet à Arnice de se transformer momentanément pour gagner en puissance. Plus tard dans le jeu, Arnice aura accès à des formes différentes ainsi que de nouvelles armes. On retrouve un système de combat assez similaire aux séries d’action de Koei Tecmo, les Dynasty Warriors ou Samurai Warriors. Nights of Azure se démarque de ces deux titres par les familiers qu’on peut invoquer librement, si nos SP le permettent. Les familiers attaquent automatiquement, même si on peut leur donner des ordres basiques, comme récolter le sang ou travailler en équipe et font bénéficier l’équipe de bonus précieux, comme la régénération automatique des points de vie ou des attaques plus puissantes. Les SP se régénèrent tout seuls et le joueur doit surtout faire attention à ses points de vie pour éviter de perdre prématurément. Si cela arrive, pas de souci, le joueur est renvoyé automatiquement à l’hôtel sans être sanctionné. Nights of Azure est donc un RPG facile à prendre en main et accessible à tous, qui a été épuré de toutes les contraintes appréciées des puristes, mais gênantes pour les non initiés. Ainsi, on prend rapidement du plaisir avec ce titre sans passer trop de temps à gérer un tas de paramètres compliqués.

Bien entendu, comme dans beaucoup de RPG, il faut monter en niveau pour progresser, mais là encore, c’est assez simplifié : les familiers montent en niveau grâce à l’expérience récoltée sur les ennemis vaincus, tandis qu’Arnice doit offrir du sang bleu à un autel magique pour augmenter ses statistiques et débloquer de nouvelles capacités. C’est là que Nights of Azure innove : une fois la capacité débloquée, il faut l’apprendre en consommant des points de compétence (stamina, finesse, etc.). Ces derniers s’obtiennent essentiellement à travers les activités quotidiennes qu’Arnice effectue entre deux chasses aux démons et que le joueur peut changer à tout moment, telles qu’écrire un journal intime, travailler, lire, se promener, etc. Cependant, pour bénéficier des bonus de ces activités quotidiennes, il faut passer suffisamment de temps à chasser les démons la nuit. C’est l’une des rares contraintes réelles du jeu et un moyen d’obliger le joueur à fouiller plusieurs fois les niveaux pour faire du « farming ». En effet, Arnice a également de nombreuses quêtes annexes à accomplir et devra refaire les niveaux un grand nombre de fois.

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Un nombre infini d’objets

L’autre façon de faire évoluer Arnice et ses familiers est l’équipement. En parcourant les niveaux, on récolte des tas d’objets qu’on peut ensuite équiper. Ces derniers donnent des bonus en attaque, points de vie, défense, SP, etc ainsi que des aptitudes spéciales comme des attaques plus puissantes si les points de vie sont bas et plus encore. Si ces dernières dépendent du type d’objet équipé, en revanche les bonus ne sont pas fixes, mais aléatoires : ainsi, un même objet peut accorder, non pas un, mais plusieurs bonus et leurs valeurs peuvent grandement changer d’un objet à l’autre. La chance intervient donc pour dénicher le meilleur équipement possible, laissant la possibilité au joueur de revendre l’équipement inutile.

Vivez des amours interdits

L’île est très petite, donc Arnice et son amie Lilysse croisent peu de monde : il y a Simon qui propose des quêtes annexes générales et des défis d’arène qui changent du mode histoire, le professeur Alucard qui cherche surtout à étudier les démons et Lloyd, sorte de rival d’Alucard, mais qui a des problèmes plus personnels qu’il faudra également résoudre. Si le jeu explore les relations entre ces différentes personnes, il est surtout axé sur la relation très intime entre Arnice et Lilysse. Les dialogues et les cinématiques sont d’ailleurs très explicites à ce sujet : les deux jeunes femmes s’aiment et sont déchirées entre leur devoir et leurs sentiments. Mais les développeurs ont su créer une atmosphère à la fois gothique et romantique, sans tomber dans le trivial ou le pervers, tout en respectant les clichés du JRPG avec ses héroïnes à fortes poitrines qui ne savent pas couvrir leurs formes.

Au-delà de ces amours lesbiens, Nights of Azure aborde les thèmes de la tolérance et de la différence. Arnice pourra-t-elle unir les mondes des hommes et des démons ? Faut-il sauver le monde ou vivre son amour ? Doit-on tout sacrifier ? Un démon est-il nécessairement une chose néfaste à massacrer ? Certaines questions sont assez typiques de la culture japonaise, qui n’a pas la même conception des démons que nous, mais le tout est traité avec intelligence et subtilité.

Nights of Azure 1 Nights of Azure 2

Une œuvre gothique pour public averti

Les développeurs ont fait un très bon travail pour faire de Nights of Azure un action RPG peu rebutant et rapide à prendre en main. Si les mécanismes un peu répétitifs et lassants des RPG sont toujours présents, comme le « levelling » ou le « farming », c’est nettement moins barbant dans ce jeu. Nights of Azure propose aussi un système d’évolution assez complet, mais sans en faire trop : il y a juste la bonne dose de familiers à collectionner (quelques dizaines uniquement) et une petite dose de gestion des compétences et de l’équipement. De quoi satisfaire les joueurs sans les noyer dans un tas de subtilités. La durée de vie est également écourtée par rapport aux autres RPG et se compte en quelques dizaines d’heures pour finir le jeu à 100%, new game + et défis d’arène compris.

Sorti sur PS3 et PS Vita au Japon, il est devenu une exclusivité PS4 chez nous. Ce jeu n’est donc graphiquement pas éblouissant, mais s’en tire plutôt bien grâce à son ambiance gothique renforcée par des musiques plutôt douces et rappelant parfois des airs de jazz un peu tristes. Les personnages sont correctement modélisés et animés et les voix japonaises très correctes. En revanche, il n’y a que des sous-titres anglais, pas français.

Si Nights of Azure est un action RPG accessible à tous, pour l’apprécier à sa juste valeur il faut une certaine maturité et un certain recul en raison des thème abordés qui peuvent porter à polémique. Heureusement, les développeurs les ont abordés avec retenue et sans vulgarité. Malgré tout, on ne peut que recommander ce titre à un public averti. Les amateurs de JRPG apprécieront son ambiance rappelant des mangas comme Le Portrait de la Petite Cosette, tandis que les autres aimeront sa facilité de prise en main. Un jeu envoûtant à savourer pour ce qu’il est : un divertissement typiquement nippon destiné à un public mature.

Enguy

Points forts :

– Ambiance gothique japonaise
– JRPG facile à prendre en main
– Système d’évolution original
– Thèmes « adultes » abordés avec pudeur

Points faibles :

– Techniquement un peu faible pour une PS4
– Pas de version française
– Un peu court pour un RPG

LA NOTE : 16/20

Éditeur : Koei Tecmo
Développeur : Gust
Genre : action RPG / JRPG
Supports : PS3 et PS Vita au Japon, PS4 chez nous
Date de sortie : 1er avril 2016

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