Test : YS IX : Monstrum Nox (Switch)

Le beau succès d’Ys VIII en Occident a encouragé Nihon Falcom à sortir le dernier opus, Ys IX: Monstrum Nox, chez nous. En plus, on a droit à une version française. Voyons donc si ce jeu est à la hauteur de la série.

Une ville-prison pleine de secrets

Adol et son ami Dogi continuent de voyager à travers le continent et arrivent ainsi à Balduq, célèbre pour son ancienne forteresse devenue une prison dont nul ne peut s’échapper. À peine arrivé, les autorités locales reconnaissent Adol dont les péripéties font grandement jaser : le jeune aventurier est alors jeté en prison et subit des interrogatoires car son implication dans les événements survenus partout où il est passé, ce qui fait le lien avec les jeux précédents, est considérée comme suspecte. Enfermé injustement, Adol parvient à s’échapper grâce à l’aide d’un autre détenu et l’intervention d’Aprilis, jeune femme énigmatique qui transforme le jeune homme en Monstrum. Les Monstrums sont des sortes de démons dotés de grands pouvoirs qu’Aprilis oblige à combattre des créatures venues d’une dimension parallèle pour mettre fin à la nuit de Grimwald. Les Monstrums sont accusés de semer le trouble dans la ville, ce qui déplaît fortement aux Chevaliers de l’Ordre de la Croix Étoilée et aux soldats de Romun.

Adol va donc avoir fort à faire pour lever le voile sur tous les mystères de Balduq et cette terrible Nuit de Grimwald. Pour cela, il sera aidé par de nombreux personnages et d’autres Monstrums.

Un action-RPG dans la continuité de la série

S’il n’est pas nécessaire d’avoir joué aux épisodes précédents, c’est néanmoins un plus pour ne pas être trop perdu au début, notamment en ce qui concerne Dogi et les allusions à leurs aventures précédentes.

Le gameplay reprend la formule des autres jeux, surtout celle d’Ys VIII : dans les donjons ou dans la Nuit de Grimwald, le personnage qu’on contrôle doit éliminer les ennemis dans des combats en temps réel en utilisant des attaques de base et des attaques spéciales. Les attaques de base servent à cumuler de l’énergie pour déclencher des attaques spéciales qu’on a préalablement assignées à certains boutons. Comme d’habitude, toutes les touches et les jauges apparaissent à l’écran, donc on voit rapidement quand les attaques spéciales sont chargées et à quel bouton elles sont liées. À force d’enchaîner les attaques, on remplit alors la jauge de boost qui rend le personnage attaquant très puissant pendant un temps limité.

En dehors des combats, il faut explorer les environs et bien fouiller partout en utilisant les capacités spéciales de chaque personnage. On recherche aussi bien des coffres, des objets que les panoramas chers à la série. Au début, on contrôle uniquement Adol mais rapidement, de nouveaux personnages intègrent l’équipe et on peut passer rapidement de l’un à l’autre. D’ailleurs, chaque personnage possède une technique de combat propre et plus ou moins efficace selon le type d’ennemi rencontré.

Plus on avance dans le jeu plus on a accès à des fonctionnalités essentielles. C’est d’ailleurs à partir du chapitre III qu’on accède à la base, le lieu qui concentre tous les personnages aidant Adol et son groupe. Les boutiques diverses, la forge et autre vont occuper le joueur pendant des heures et nécessiter un maximum d’objets : le farming est de rigueur !

Enfin, le jeu de tower-defense déjà vu dans Ys VIII refait son apparition : régulièrement, il faut défendre un cristal géant des assauts des monstres afin de mettre fin à la nuit. On peut toujours placer des leurres et des barrières et augmenter le niveau des équipements.

Si la mécanique de jeu ressemble beaucoup à Ys VIII, en revanche Ys IX propose quelques nouveautés.

Un univers plus gothique et mature

Fini les environnements extérieurs colorés ! Ys IX se passe dans un univers urbain à l’architecture européenne oscillant entre le Moyen Âge et le XIXe siècle, avec un côté gothique prononcé. Le gris prédomine, mais l’ensemble est néanmoins très agréable à regarder pour un jeu de la série. La ville de Balduq est divisée en plusieurs quartiers. Si les gens « normaux » peuvent passer d’un quartier à l’autre sans problème, en revanche les Monstrums sont régulièrement bloqués par des barrières invisibles pour les autres. Pour dissiper ces barrières, il faut affronter des larvas (les créatures d’une autre dimension) en entrant dans des sphères de miasme (des portails) disséminées un peu partout. On est alors envoyé dans une dimension parallèle où les monstres se déchaînent. Une fois éliminés, on revient dans la dimension classique en gagnant des points Nox. Ces points remplissent la jauge Nox affichée en haut à gauche. Tuer des monstres n’est pas la seule façon de la remplir : on peut aussi effectuer les nombreuses quêtes secondaires proposées par les habitants. Ces dernières sont parfois sombres, mélancoliques, un peu cruelles et contribuent grandement à l’atmosphère, très prenante et mature, du titre.

Dès qu’on arrive à 100 points Nox, une sphère de miasme spéciale apparaît. Elle permet d’accéder à la Nuit de Grimwald. Si on arrive à repousser toutes les vagues, une barrière se dissipe, donnant accès à d’autres parties de la ville pour réitérer le processus. C’est simple, mais prenant. Surtout qu’en parallèle, on doit aussi lever le voile sur la prison et trouver tous les passages secrets qui conduisent à ses différents secteurs. Ces derniers sont d’ailleurs les donjons du jeu et mettent en avant les capacités spéciales des Monstrums. Un boss attend toujours le joueur à la fin et nécessite, surtout à des niveaux de difficulté supérieurs, de la patience et de la concentration.

Pendant les combats, les développeurs ont intégré de nouvelles techniques comme la « garde flash » et l’« esquive flash » ainsi que la possibilité de se téléporter pour se placer rapidement contre l’ennemi dès qu’il baisse sa garde. Les combats sont de plus en plus dynamiques et jouissifs.

Un J-RPG toujours aussi efficace et différent

On sent clairement la volonté de raconter une belle histoire (marque de fabrique des séries Ys et Legend of Heroes) assez sombre et complexe, et c’est une réussite. L’univers est aussi plus sombre et s’intègre parfaitement dans la continuité des aventures d’Adol. Les personnages sont très différents, assez charismatiques et il y a de nombreux mystères à élucider.

En revanche, côté technique, cela reste d’un niveau assez faible, même si on note une volonté de faire un peu mieux. Quand on explore Balduq, il n’est pas rare de voir des éléments du décor disparaître ou apparaître subitement. Les animations ne sont pas toujours réussies et c’est particulièrement flagrant quand on voit les personnages marcher de façon saccadée et peu naturelle, même lors des cinématiques. En combat, la fluidité peut aussi poser quelques problèmes. Mais la bande-son reste d’un haut niveau avec des mélodies tantôt rock/pop/électro et tantôt mélancoliques qui collent parfaitement à l’ambiance.

Niveau contenu, il y a énormément à faire. Mais cela peut être à la fois un avantage et un défaut. En effet, forger des armes et des armures puis améliorer son équipement requiert un nombre vraiment élevé d’objets pas très faciles à trouver. Cela risque d’en décourager plus d’un, surtout que l’équipement n’est pas particulièrement utile avant la fin du jeu. Cela donne donc l’impression de passer du temps à récolter pour pas grand-chose, notamment en difficulté normale. Néanmoins, Ys IX a réussi à conserver intact l’héritage des jeux précédents tout en insufflant un peu de nouveauté et de fraîcheur. Les fans ne peuvent qu’être ravis et c’est certainement le meilleur épisode pour découvrir la série, surtout que le jeu est en version française.

Ys IX: Monstrum Nox propose une histoire complexe et assez sombre qui est merveilleusement écrite et remplie de personnages énigmatiques et captivants. La durée de vie est énorme grâce aux nombreuses quêtes et fonctionnalités. En revanche, le niveau technique n’est toujours pas à la hauteur des jeux récents, mais la version française, la bande-son superbe et les combats très dynamiques et vraiment jouissifs compensent ce défaut.


Enguy

Points forts :

– Système de combat excellent
– Univers plus sombre et mature
– Personnages charismatiques
– Bande-son toujours aussi soignée
– Beaucoup de choses à faire
– Jeu en français, voix en anglais ou japonais

 

Points faibles :

– Niveau technique faible
– Peut-être un peu trop de choses à faire
– Histoire un peu lente à démarrer
– Pas de contenu post-game

 

LA NOTE : 17/20

 

Développeur / Éditeur : Falcom
Genre : aventure, action, RPG,
Supports :  PS4, PS5, Steam, Switch
Date de sortie : 5 février 2021 (PS4), 6 juillet 2021 (Steam), 9 juillet 2021 (Switch et PS5)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *