Test : Ys VIII Lacrimosa of Dana (PS4)

Bien qu’assez peu connue, la série Ys est l’une des plus anciennes séries d’action RPG datant des années 1980. Dès le premier épisode, la série raconte les aventures du jeune Adol Christin, qui parcourt le monde afin d’en découvrir ses secrets. Grâce à NIS America, on retrouve donc ce cher Adol, une fois de plus embarqué dans une histoire étrange pleine de monstres mythologiques. Mais ce nouvel épisode propose aussi son lot de nouveautés. À découvrir tout de suite.

Une île maudite à explorer

Adol et son ami Dogi se sont embarqués sur un luxueux navire qui emmène de nombreuses personnes pour une croisière tranquille. Arrivé au large d’une île dite maudite, Seiren, le bateau est attaqué par un monstre marin géant qui le coule. C’est ainsi qu’Adol échoue sur cette île maudite et va devoir tout faire pour survivre. Car Seiren n’est pas une île comme les autres : coupée du reste du monde, elle abrite des créatures terrifiantes ainsi que de nombreux secrets. En explorant l’île, Adol va non seulement porter secours à de nombreux autres naufragés, mais aussi découvrir de nombreux secrets. Ce petit groupe de survivants va-t-il pouvoir rentrer un jour ? La réponse n’est pas si simple.

Deux histoires en une

Grosse nouveauté dans la série : cette fois le joueur ne va pas suivre uniquement les aventures d’Adol, mais bien deux histoires distinctes en apparence mais interconnectées. On commence donc par Adol et son groupe de naufragés, qui a rapidement constitué un village plein de services et qui fait de son mieux pour trouver un moyen de quitter l’île. Quand Adol s’endort, il fait alors des rêves étranges. Tout d’abord, des scènes bizarres relatant la vie d’une certaine Dana, sous forme de cinématiques qui ressemblent à des esquisses. Plus on avance dans le jeu, et plus ces rêves deviennent réels, jusqu’à ce qu’on puisse réellement contrôler Dana. Puis, le joueur découvre que les actions de Dana se répercutent sur le monde d’Adol, l’aidant ainsi à aller plus loin dans l’île, à la grande surprise de ses coéquipiers qui s’étonnent de découvrir des passages qui n’existaient pas la veille. Les actions d’Adol se répercutent aussi sur Dana, mais comment cela est-il possible et quels sont les liens entre ces deux personnages ? C’est ce que le joueur devra découvrir.

Un système de combat très bien pensé

Ys VIII Lacrimosa of Dana est un Action RPG proposant des combats très dynamiques. Première bonne surprise : la caméra. Cette dernière permet une très bonne lisibilité de l’action dans presque toutes les situations. Deuxième bonne surprise : le système de combat lui-même. Le joueur dispose d’une équipe de 3 combattants, dont 2 sont gérés par la console. Si l’I.A. n’est pas exceptionnelle, c’est sans doute pour forcer le joueur à changer rapidement de personnage lors des affrontements. Chaque personnage dispose d’un style de combat propre et d’une arme spécifique plus ou moins efficace selon les ennemis rencontrés. Il faut donc changer régulièrement de personnage pour infliger un maximum de dégâts. En combat, on peut esquiver ou garder avec les gâchettes R1 et L1. Effectuée au moment où l’ennemi attaque, cela déclenche une esquive ou une garde éclair qui ralentit le temps et permet de rouer les monstres de coups. On peut également effectuer des combos aériens pour augmenter les dégâts. Plus les personnages montent en niveau et plus ils apprennent de techniques, des coups spéciaux qu’on peut assigner à certains boutons pour les déclencher quand on le souhaite, à condition de disposer d’assez de points de magie. Les points de magie s’obtiennent en frappant les monstres, ce qui permet également de remplir la jauge ultime. Une fois pleine, cette jauge permet de déclencher une puissante attaque spectaculaire et propre à chaque personnage qu’on réservera aux créatures les plus puissantes comme les boss.

Ys VIII Lacrimosa of Dana propose donc un système de combat facile à prendre en main, riche et complexe qui rend les affrontements agréables et tactiques. Petit bémol toutefois : les gâchettes servant aussi bien à esquiver/garder qu’à déclencher des attaques spéciales, il arrive qu’on s’emmêle un peu et qu’on déclenche des attaques, alors qu’on voulait faire autre chose.

Un J-RPG efficace et différent

Quand on parle de J-RPG, on pense tout de suite à une bande de jeunes lancée dans une quête très manichéenne pour sauver le monde. Même si Ys VIII Lacrimosa of Dana reprend un peu ce principe, les rebondissements sont nombreux et le scénario loin d’être manichéen. Il y a plein de personnages très différents, dont certains peu habituels dans ce style de jeu, comme un tueur en série qui souhaite détruire le groupe de survivants. On a donc un léger mix entre J-RPG pur et dur et RPG occidental. D’ailleurs, dès le début, le jeu offre une foule de possibilités. En explorant l’île, on tombe sur un tas de ressources qui servent ensuite à créer des armes et armures, des potions, des objets en tous genres et même des petits plats succulents. Bref, tout ce qu’on attend d’un bon RPG, mais accessible dès le début du jeu. Comme souvent, un système de pêche est disponible. Là encore, le jeu est original et différent : la pêche est agréable et rapide. On peut même pêcher presque n’importe où et remonter aussi bien des poissons que des trésors ! La pêche est même le seul moyen d’obtenir des perles qu’on peut ensuite échanger contre d’autres objets.

La durée de vie est également très bonne. Entre l’exploration de l’île, immense et séparée en zones bien distinctes, dont certaines ne sont accessibles que quand on a retrouvé assez de survivants ou si on dispose de l’équipement adéquat, et les aventures de Dana, finir le jeu prendra plusieurs dizaines d’heures. Régulièrement, les survivants proposent des quêtes annexes qui, si on les accomplit avec succès, renforcent l’affinité entre les personnages. Mais ce qui surprendra le plus les joueurs est le nouveau système de contre-attaque des bêtes sauvages.

Une faune agressive

Les naufragés ont vite compris que pour survivre sur cette île déserte il fallait se regrouper et créer un village. Ils ont ainsi rapidement érigé des barrières et des leurres pour éviter que les monstres ne les prennent pour cibles. Cependant, les créatures ne comptent pas se laisser chasser de leur territoire aussi facilement. Ainsi, pendant l’exploration, il n’est pas rare de voir un message d’alerte signalant une attaque des créatures sur le village. Le joueur peut alors rentrer au village et organiser la contre-attaque.

On peut alors améliorer les défenses en renforçant les barrières, améliorer les leurres et même les dispositifs d’attaque (gong de guerre qui assomme les bêtes et catapulte) avant de lancer la bataille. Par vagues successives, les animaux déferlent sur les défense du village afin de les percer et de massacrer les survivants. Il faut donc combattre pour repousser chaque vague, avec un boss à la fin. Certains survivants peuvent intervenir pendant ces combats pour donner à l’équipe des bonus, comme de la magie infinie ou des soins. Il faut cependant être très attentif, car les monstres sont assez intelligents et peuvent attaquer plusieurs cibles à la fois ou changer de cible si besoin. En fonction de ses prouesses, le joueur obtient un score plus ou moins élevé et les récompenses associées.

Cette quête annexe est un véritable jeu dans le jeu, et nécessite un investissement important. Il faut en effet les ressources nécessaires à l’amélioration des défenses, mais aussi des niveaux des personnages suffisants pour repousser des assauts toujours plus terribles. C’est certainement la nouveauté la plus intéressante du jeu.

Un niveau technique faible

Si le jeu propose une histoire intéressante et un système de combat en béton, en revanche les graphismes ne sont pas à la hauteur d’une PS4. Les personnages ne sont pas très détaillés et les animations souvent rigides, surtout lors des cinématiques. Mais cela passe. Les décors, eux, donnent l’impression d’admirer des paysages pensés pour des consoles anciennes et ressemblent parfois à de la bouillie de pixels. Si l’île propose de nombreux panoramas très différents, cette faiblesse technique rend parfois les superbes contrées peu agréables à regarder. C’est un peu dommage, car la musique et les bruitages sont très bons. On apprécie grandement le thème musical principal, à la fois doux, romantique et entêtant.

Mais l’intérêt d’un RPG ne repose pas uniquement sur ses graphismes, heureusement pour Ys VIII Lacrimosa of Dana. Les fans de RPG devraient y trouver un bon jeu très plaisant. Les inconditionnels de la série trouveront aussi leur compte grâce aux quelques nouveautés présentes dans ce nouvel opus. Pour séduire un plus large public, le jeu a même été traduit en français, malgré quelques fautes grossières. Mais les voix restent en anglais. Néanmoins, Ys VIII Lacrimosa of Dana est un très bon A-RPG qu’on ne peut que conseiller.

Enguy

Points forts :

– Système de combat excellent
– 2 histoires en 1
– Les contre-attaques
– Jeu en français

Points faibles :

– Niveau technique faible
– L’histoire de Dana se dévoile vraiment très lentement
– On se perd parfois dans les boutons

LA NOTE : 16/20

Développeur / Éditeur : Falcom
Genre : aventure, action, RPG,
Supports : PC, PS4, PS Vita
Date de sortie : 15 septembre 2017

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