Test : Yakuza Kiwami 2 (PS4)

L’histoire de Kazuma Kiryu, le yakuza au grand cœur, a trouvé son épique conclusion dans Yakuza 6: The Song of Life sorti plus tôt cette année.

En attendant l’improbable Fist of the North Star: Lost Paradise, crossover entre le monde de Ken le Survivant et la série Yakuza prévu pour début octobre, petit retour en arrière dans la chronologie de la série avec ce remake de Yakuza 2 (sorti initialement en 2006 au Japon et en 2008 dans nos contrées) dans une version « Kiwami » ou Extrême, soit un remake de fond en comble avec le rutilant Dragon Engine créé pour Yakuza 6.

Une fois de plus, dans ce chapitre de la vie de Kiryu, bagarre, vengeance, mini-jeux débiles, guerres de clans et code d’honneur sont au programme.

Kansai qu’on arrive ?

Un an après être sorti de prison et avoir réglé la guerre intestine ayant frappé le Clan Tojo suite au vol de 10 milliards de yen appartenant à l’organisation de yakuza à laquelle il appartient, Kiryu pensait pouvoir vivre une vie paisible avec sa fille adoptive Haruka.
Mais il déchantera très vite et sera amené à reprendre du service pour régler cette fois-ci la guerre qui fait rage entre les clans de yakuza de Tokyo (le Clan Tojo) et d’Osaka (l’Alliance Omi), suite à l’assassinat de Yukio Terada, le 5e chef du Clan Tojo.

En plus d’arpenter les ruelles de Kamurocho, la reproduction fantasmée du célèbre quartier de Kabukichô à Tokyo, cette fois-ci Kiryu ira également traîner ses savates et son costume gris du côté des quartiers de Sotenbori et Shinseichi, deux districts fictifs d’Osaka reprenant allègrement les quartiers de Dôtonbori et de Shinsekai.

Yakuza 0 (2015) et Kiwami (2016) proposaient au joueur de pouvoir jongler entre 4 différents styles de combat d’une simple pression sur la croix directionnelle pendant un combat : Brawler (équilibré), Beast (attaque), Rush (vitesse) et Dragon (le style signature de Kiryu).
Yakuza 6 opérait cependant un retour en arrière sur cette avancée pourtant très appréciée des fans qui permettait d’apporter pas mal de variétés aux affrontements, en adaptant son style de combat au type d’ennemis qui se dressent sur notre route. Comme dans The Song of Life, Kiryu garde dans Kiwami 2 un unique style de combat tout au long du jeu, et comme d’habitude, il est possible d’acquérir de nouvelles techniques en cours de jeu et d’augmenter la jauge de vie ou de Heat (permettant de lancer des attaques spéciales) à l’aide de points d’expérience.
Les affrontements de Kiwami 2 sont toujours aussi plaisants et c’est un plaisir sans cesse renouvelé que de maraver des hordes de délinquants avec des coups de pied retournés en plein dans la mâchoire, grâce à des combos très faciles à enchaîner. Kiryu peut porter des armes sur lui, permettant d’éliminer les ennemis les plus récalcitrants en une poignée de secondes, utiliser la nourriture achetée dans les supérettes pour se soigner, mais également récupérer pratiquement n’importe quel objet du décor et s’en servir comme une arme avant de faire le ménage dans les vagues d’ennemis : vélo, pot de fleur, cône de signalisation, panneau publicitaire, etc.

Dragon Punch

Si l’on connaît déjà par cœur Kamurocho à force d’y retourner dans chaque épisode de la série, on prendra un malin plaisir à découvrir cette fois-ci la reproduction des différents quartiers chauds d’Osaka. Ne vous attendez cependant pas à être soufflé par le gigantisme de ces quartiers, qui sont malheureusement assez étroits, plus petits encore que Kamurocho, et dont on fait assez vite le tour. Le jeu original était sorti il y a plus de 10 ans sur PlayStation 2, il est normal que de nombreuses contraintes techniques aient obligé les développeurs à réduire leurs ambitions.

Une des nouveautés majeures de Kiwami 2 est l’introduction d’un chapitre inédit dédié à Goro Majima, le formidable psychopathe borgne arborant une somptueuse veste en peau de serpent, qui permet de faire la lumière sur le passé flou du personnage et montrant comment il a gravi les échelons du Clan Tojo après les évènements du précédent épisode.
Contrairement à Yakuza 0 qui permettait de contrôler autant Kiryu que Majima en alternant les points de vue, ce chapitre n’est pas intégré naturellement dans le rythme normal de l’intrigue de Kiwami 2, et il s’agit d’un épisode à part, accessible depuis le menu principal après avoir fini le 5e chapitre. Bien que très intéressant et amusant à jouer, il est dommage que son insertion dans le jeu se fasse à ce point-là au chausse-pied.

La série des Yakuza n’a pas l’ambition d’un Grand Theft Auto et les lieux visités sont avant tout un cadre servant de prétexte à raconter une histoire plutôt qu’un véritable bac à sable où le joueur pourra perdre des heures à errer librement et à expérimenter des tas d’actions débiles. Hormis se livrer à des quêtes annexes, tabasser des ordres de loubards et participer à des mini-jeux, il n’y a malheureusement pas grand-chose à faire dans les vastes environnements de Kiwami 2.

Le Dragon Engine toussotait pas mal dans Yakuza 6 et on sentait bien que les développeurs essuyaient les plâtres (framerate pas toujours très stable, clipping et aliasing omniprésents).
Cette version améliorée du moteur nous permet d’assister à la reproduction la plus fidèle jusqu’à présent dans un jeu vidéo, des villes de Tokyo et d’Osaka. Exit les chutes de framerate et les soucis techniques constatés dans Yakuza 6, il s’agit là du plus beau jeu Yakuza jamais sorti, les éclairages de nuit sont fabuleux et le soin porté aux détails, aux animations, à la texture des vêtements et au grain de la peau des personnages force le respect.

Tiger Uppercut

Bien que ne proposant pas l’intrigue la plus réussie de la saga, Kiwami 2 est à ce jour l’un des épisodes les plus agréables à jouer, tant les mécaniques ont été raffinées au fil des années. C’est l’épisode le mieux fignolé, le plus agréable à l’œil et toutes les nouveautés systémiques majeures introduites dans Yakuza 6 font leur retour, le jeu est entièrement seamless, il n’y a plus de temps de chargement pour faire la transition entre les combats, on peut rentrer et sortir dans les bâtiments sans coupures, une révolution pour la série qui est restée ultra archaïque, en comparaison aux open world occidentaux, pendant de nombreuses années. Le mini jeu de tower defense introduit dans Yakuza 6 fait son retour sous une forme un peu modifiée, faisant cette fois-ci le focus sur Majima, et bien que plaisant au début, il s’avère bien vite tout aussi répétitif que son prédécesseur. L’écriture des quêtes annexes est toujours aussi folle et elles risquent de vous arracher plus d’un fou rire, tant les situations sont improbables et cocasses et les très nombreux à-côtés comme le karaoké, le golf, le poker, la gestion du bar à hôtesses, les jeux d’arcade Sega (Virtual-On, Virtua Fighter 2) apportent énormément de variété à l’expérience globale.
Si vous n’avez jamais fait de Yakuza, il serait plus sage de commencer par les épisodes 0 ou Kiwami, mais pour tout fan de la série, cet épisode est un indispensable. Le bond graphique entre l’original et ce remake est hallucinant, les tas d’ajouts opérés en 12 ans modifient complètement la manière d’aborder la progression, et surtout il s’agit d’un jeu où l’on peut frapper des tigres en plein visage à mains nues. Si ce simple argument ne suffit pas à vous convaincre, alors je ne sais pas ce qui le fera.

L’avenir de la saga devra se faire sans Kiryu désormais, Yakuza Online ayant déjà trouvé son héros en la personne d’Ichiban Kasuga. Il était fort plaisant de pouvoir incarner une dernière fois le charismatique Kazuma Kiryu, et si vous en voulez toujours plus, un DLC gratuit permettra de revêtir une skin de Kiryu dans Fist of the North Star: Lost Paradise, et Yakuza 3, 4 et 5 devraient sortir prochainement en occident dans des remasters PS4.

Falcon

Points Forts

  • La classe intersidérale de Kiryu
  • Remake flamboyant avec le Dragon Engine
  • Puncher des tigres en pleine face
  • La reproduction de Kabukicho et Dotonbori
  • Le doublage direction d’acteur
  • Le chapitre inédit consacré à Majima
 Points Faibles
  • Toujours pas de sous-titres en français
  • On se sent un peu à l’étroit dans Osaka
  • Le système de combat manque de la richesse de 0 et Kiwami
  • Pas le scénario le plus réussi de la série

La note : 17/20

Développeur : Ryû ga Gotoku Studio
Éditeur : Sega / Koch Media
Support : PS4
Genre : Beat them up / Bagarre de rue
Date de sortie : 26 août 2018

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