Test : When The Past Was Around (PS4)

On pensait que les jeux du type point and click n’avaient plus rien à prouver ou montrer, mais les développeurs de Mojiken démontrent le contraire avec When The Past Was Around. Découvrons ensemble cette aventure touchante !

When The Past Was Around : l’histoire d’une meuf

Il ne faut pas se méprendre sur le titre : j’ai volontairement fait un clin d’œil à un célèbre humoriste qui, très simple en apparence, pouvait aussi être extrêmement touchant et profond. When The Past Was Around, titre indépendant à petit budget, est lui aussi simple de prime abord, mais recèle une force émotionnelle qu’on retrouve rarement dans les productions récentes.

Ce jeu de type point and click raconte l’histoire d’Eda, une jeune femme passionnée de musique qui devient une virtuose du violon, grâce à sa rencontre avec un musicien talentueux, Owl. Ce dernier à une silhouette d’homme séduisant, mais une tête de hibou ! Son art lui attire les faveurs des gens, et Eda tombe éperdument amoureuse de lui. Cependant, leur romance ne sera pas du tout un conte de fée !

When The Past Was Around plonge le joueur dans les souvenirs d’Eda, totalement bouleversée et perdue, qui essaie de comprendre ce qui n’a pas marché en se remémorant le passé. Mais pas forcément dans un ordre chronologique strict. Cette plongée dans l’intimité de la jeune femme reprend toutes les étapes d’une relation amoureuse et essaie de trouver la façon d’aller de l’avant après un drame. Tout cela raconté de façon subtile et émouvante.

Un jeu subtil et profond

Le jeu crée une relation d’intimité avec le joueur par son ambiance unique, en grande partie grâce à des graphismes dessinés à la main. On a l’impression de feuilleter de vieux livres pour enfants comme les premiers albums des Triplés. Des graphismes simples, mais qui ont une force supérieure aux jeux qui, techniquement parlant, en mettent plein la vue.

La musique est également une composante essentielle : une mélodie magnifique, simple, elle aussi, mais touchante, rythme la vie d’Eda. Quand tout va mal, la musique change et devient plus triste, mélancolique. On ne cherche pas à effrayer le joueur, uniquement à susciter de la joie ou de la peine, à l’image de ce que ressent Eda à ce moment.

Explorer les souvenirs d’Eda doit permettre à l’héroïne de mettre de l’ordre dans sa vie, mais elle a besoin d’aide.

Un point and click pas aussi simple que ça

Dans ses souvenirs, Eda se retrouve coincée dans un espace plus ou moins grand avec une porte verrouillée qu’il faut ouvrir pour passer à la suite. Au début, il suffit d’inspecter un peu tous les éléments du décor afin de dénicher des objets utiles ou des informations sur les énigmes. Mais, au fur et à mesure qu’on avance dans le jeu, les indices sont mieux cachés : il faut bien tout observer, ne pas se laisser distraire par des interactions superflues juste pour le plaisir, et ne pas vouloir absolument utiliser tous les objets immédiatement. Certains sont utiles tout de suite, d’autres le seront plus tard. Mais rien ne permet de le savoir à l’avance !

Dans ses souvenirs, Eda croise d’autres personnes, mais il n’y a pas de dialogue. Juste des interactions, si nécessaire. On est dans une sorte de balade onirique, en train de vivre un rêve éveillé afin de guérir Eda, qui va vraiment très mal. La mélancolie et la tristesse sont partout, et le joueur doit découvrir ce qui a dérapé, car tout semblait bien se passer au début. On peut aussi tenter de comprendre qui est Owl et pourquoi les développeurs ont choisi un amant aussi singulier.

When The Past Was Around ne révolutionne pas les point and click : on doit passer un curseur sur les éléments du décor pour découvrir comment interagir avec eux, lorsque c’est possible. On observe attentivement tout, à la recherche d’indices, et on n’a aucunement besoin de combiner des objets pour avancer. Si on pense avoir manqué des interactions, on peut afficher tous les éléments avec lesquels interagir à tout moment. À l’image du reste du jeu, le gameplay est extrêmement simple et pourtant, on accroche à l’histoire sans problème.

Une expérience émotionnelle bien plus qu’un jeu

Des graphismes simples, un gameplay simple, une durée de vie courte : When The Past Was Around semble n’avoir que peu d’atouts pour plaire aux joueurs. Pourtant, cette aventure narrative a une force incroyable et un charme fou. On est happé par les souvenirs d’Eda, parfois joyeux, souvent tristes, mais toujours intimes. Incapable de faire son introspection, car trop bouleversée, la jeune femme compte sur le joueur pour l’aider à tourner la page. C’est ce que When The Past Was Around raconte en faisant vibrer la corde émotionnelle du joueur, à condition d’avoir la maturité suffisante pour bien comprendre ce qui affecte Eda.

Un peu simple et naïf en apparence, When The Past Was Around est un point and click simplifié qui repose sur des graphismes faits main et une musique poignante, qui change en fonction des émotions. Cette histoire triste est une véritable expérience touchante et profonde qu’on ne peut que conseiller et une bonne alternative aux grosses productions qui, en comparaison, paraissent sans âme.

Enguy

Points forts :

– Graphismes dessinés à la main
– Musique poignante
– Aventure narrative subtile et profonde
– Une expérience émotionnelle bien plus qu’un jeu

Points faibles :

– Point and click simplifié
– Durée de vie courte

La note Gamingway : 17/20

Développeurs / Éditeur : Mojiken / Toge Productions
Genre :
point and click, puzzle
Supports : PC (Steam), PS4, Switch, XBox One,
Date de sortie : 22 septembre 2020 (Steam), 15 décembre 2020 (Switch), 17 décembre 2020 (PS4), 18 décembre 2020 (XBox One)

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