Test : UnMetal (PS4)
Fans des années 1980, de films d’action, de retrogaming et des premiers jeux Metal Gear, ce test est fait pour vous. En effet, UnMetal est un hommage à tout cela, en jeu vidéo. Mais ce mélange de genres désuets peut-il encore fonctionner, à une époque où la technologie devient éblouissante ? Des éléments de réponse, avec des morceaux de braves soldats dedans !
Un pauvre soldat injustement incarcéré
Tout commence en 1972, alors qu’un membre d’un commando est jeté en prison dans une base militaire ennemie bien cachée. Ce dernier arrive à sortir de sa cellule et tente de s’échapper. Alors qu’il pensait simplement à survivre, il se retrouve à déjouer un plan contre l’OTAN. Comment a-t-il pu en arriver là ?
C’est bien ce qu’il essaie d’expliquer. Car le jeu ne fait que raconter les souvenirs de notre brave soldat, qui tient plus en réalité de la caricature façon « Septième Compagnie » que de Rambo ! Ainsi, alors qu’il répond aux questions de l’officier (allié) qui aimerait vraiment tout comprendre de cette histoire, sa mémoire fait parfois défaut. C’est là tout l’intérêt du jeu, qui est vraiment à prendre au second degré.
Une merveille de parodie
UnMetal est un jeu qui déborde d’humour. Tout d’abord, le héros Fox, qui a tout d’un Solid Snake en apparence, est en fait plus stupide et maladroit. Une véritable caricature de soldat américain. Mais il n’est pas le seul : les ennemis ne sont pas tellement plus intelligents ! Il va donc falloir composer avec ce qu’on a, et déployer des trésors d’imagination pour se tirer de situations compliquées. On apprendra donc à détourner l’attention d’un garde en jetant une pièce pour qu’il se précipite pour la ramasser, ou en faisant du bruit pour qu’il vienne voir ce que c’est, sauf s’il est un minimum intelligent pour comprendre que c’est un piège.
UnMetal est un jeu d’action/infiltration en 2D qui emprunte beaucoup au premier Metal Gear. Ainsi, les graphismes sont tout en pixel art. La narration lorgne du côté des films d’action des années 1980, et se révèle souvent burlesque. En plus de fouiller la base de fond en comble pour dénicher de précieux objets qu’il faudra ensuite parfois combiner avant de les utiliser, le jeu nous propose régulièrement de faire des choix, mais sans expliquer de quoi il s’agit. De ce fait, le joueur répond souvent à l’aveuglette ou essaye de donner la réponse qui paraît la plus sûre, mais comme il n’y a rien de logique, tout peut arriver. Par exemple, en combattant un boss dans les égouts, on a le choix entre 2, 4 ou 6. On peut être tenté de répondre 2 pour affronter le moins de tentacules possible, mais il s’avère qu’en fait il s’agit de 2 douzaines de membres, alors que 6 ne désigne bien que 6 tentacules. D’autres fois, la logique est bien respectée. Heureusement, en cas de game over, on peut reprendre la partie assez près d’où on a perdu. On peut aussi sauvegarder régulièrement en allant aux toilettes. Oui, c’est un peu lourd parfois, mais on s’y fait.
La finesse ne caractérise pas UnMetal, qui pourtant recèle plein de bonnes idées. Ainsi, en fouillant les soldats ou les décors, on peut trouver un pot de chambre, du papier toilette usagé ou un mouchoir gluant, par exemple. Sans parler du choix qu’on doit faire concernant le soldat ennemi borgne. Les descriptions ou certains dialogues ne laissent pas planer le doute sur la lourdeur de certaines situations. En contrepartie, l’histoire est pleine de rebondissements totalement imprévisibles et de situations improbables. Néanmoins, cela fait un peu comme dans South Park : ce n’est pas toujours fin, mais on sent une certaine intelligence derrière et une grande maîtrise. On se prend donc au jeu avec délice.
Du challenge pour tous
UnMetal est découpé en chapitres. Il y a régulièrement des sauvegardes automatiques en plus de celles manuelles qu’on peut accomplir. Mais surtout, le jeu exige de bien faire attention à nos actions. Pour chaque soldat neutralisé sans être découvert, on gagne de l’expérience. Dès qu’on monte d’un niveau, on peut choisir entre deux compétences bien pratiques comme gagner en rapidité ou donner un double coup. Fox dispose d’un inventaire bien fourni avec un tas d’objets délirants, mais qui vont s’avérer indispensables à sa survie, à condition de les utiliser correctement. À la fin de chaque chapitre, le jeu récapitule l’expérience gagnée (en réalité, le nombre de soldats neutralisés sans souci) et le nombre de secrets trouvés. Ainsi, il y a aussi un peu de scoring. Ceux qui visent la perfection auront plaisir à rejouer chaque chapitre !
Une bonne surprise perfectible
UnMetal est un jeu d’action/infiltration en 2D bien maîtrisé. Les situations sont originales et l’humour présent. La narration, assez surprenante avec une belle mise en abyme, se suit agréablement. On regrette juste le manque de finesse, par moments, mais je pense que c’est voulu. En revanche, on apprécie les commandes simples et la version française intégrale, malgré quelques grosses fautes.
Si l’atmosphère des années 1980 vous manque, UnMetal est fait pour vous. Si vous aimez l’humour, les situations cocasses et l’imprévu, UnMetal est fait pour vous. Si vous aimez Metal Gear, UnMetal est fait pour vous. Et si vous n’aimez rien de tout ça, UnMetal pourrait aussi vous plaire, tant c’est un jeu simple d’accès, plein de charme et maîtrisé de bout en bout. Un bon moment de détente en perspective, mieux qu’un film hollywoodien !
Enguy
Points forts :
– Un hommage à Metal Gear
– Beaucoup d’humour
– Une bonne dose d’inventivité
– Une 2D en pixel art pleine de charme
– Version française intégrale
Points faibles :
– Décors parfois un peu sombres, ce qui nuit à la lisibilité
– Manque de finesse de temps en temps
LA NOTE : 17/20
LA NOTE : 17/20
Développeur / Éditeur : @unepic_fran / Versus Evil
Genre : action, infiltration
Supports : PC, PS4, Xbox One, Switch
Date de sortie : 28 septembre 2021