Test : The Longest 5 Minutes (Switch)

Encore une fois, l’éditeur NIS America prend des risques en nous permettant de découvrir un nouveau RPG japonais très original. Dans The Longest 5 Minutes, on incarne un jeune héros très puissant qui vient de perdre la mémoire et ignore tout de ce qui se passe, alors qu’il ne reste que 5 minutes avant la fin du monde. Le tout dans un style très rétro. Voyons donc cette nouvelle curiosité en provenance du pays du soleil levant.

Le début de la fin

Le jeu débute alors qu’un groupe de héros se retrouve devant le plus puissant démon jamais vu. Un terrible combat va débuter. Le destin du monde dépend de l’issue de cette bataille. Nos vaillants guerriers ne disposent que de cinq minutes pour vaincre le démon, sinon ce dernier les anéantira et ira conquérir le monde. Tout n’irait pas si mal si le jeune homme à la tête du groupe n’était pas subitement frappé d’amnésie. Il ignore non seulement qui il est, qui sont les personnes qui l’entoure, mais aussi ce qu’il fait là et comment se battre. Il a tout oublié alors que le combat commence. Un coup dur pour l’équipe qui va tenter de raviver ses souvenirs tout en combattant le démon.

Le combat final, élément clé du jeu

Tout va donc se jouer pendant les dialogues et actions du combat final, qui débute en même temps que le jeu. Les équipiers du héros et même le démon vont discuter, amenant parfois le joueur à faire des choix lors des dialogues. Ces choix peuvent faire ressurgir des éléments du passé, ce qui transfère le joueur dans un autre endroit. On vit alors réellement les événements qui se sont déroulés plus ou moins longtemps avant le combat. En revivant ces événements passés, on en apprend plus sur le héros et ses amis et les raisons qui les ont poussés à aller affronter ce démon. Nos actions et nos choix dans les souvenirs de l’équipe peuvent même influencer le combat final. Par exemple, quand le héros entend qu’on parle de son épée, il se souvient de son entraînement au corps-à-corps. On peut alors décider de s’entraîner à esquiver ou tout miser sur l’attaque, ce qui sera déterminant quand il faudra protéger notre équipe lors du combat final. Ainsi, le joueur passe son temps à faire des allers-retours entre les souvenirs de l’équipe et le combat final pour devenir plus puissant et pouvoir tenir tête au puissant démon. Le combat final est donc un élément clé autour duquel s’articule tout le reste du jeu.

Ce combat fait penser à une phase de visual novel, car on ne fait rien d’autre que lire des textes (en anglais) et réagir de la façon qui nous semblent la plus appropriée. Toutes les actions effectuées lors de ce combat font passer le temps, ainsi que les souvenirs ravivés. Le reste du jeu est bien un RPG pur et dur.

Le retour du RPG « old school »

Quand on explore les souvenirs de l’équipe, The Longest 5 Minutes devient un RPG comme on les voyait à l’ère 8 bits/16 bits. La carte est vue du dessus, un peu comme dans Earthbound, avec une palette de couleurs assez réduite et des pixels partout. On apprécie le design plutôt rigolo des ennemis, qu’on croit souvent sortis d’un cartoon des années 60.

En revanche, la partie RPG est assez complète. Il va falloir explorer, parler à tout le monde, trouver des objets, résoudre des énigmes et compléter des quêtes annexes tout en améliorant son équipement et en s’appuyant sur des sorts puissants. Les combats se jouent au tour par tour, à l’aide d’un système de menus pour choisir l’action à accomplir (attaque, garde, fuite, magie, objet). Un vilain méchant boss de fin attend souvent l’équipe à la fin, même si tous les souvenirs ne consistent pas à éliminer l’un des serviteurs du démon.

L’univers de The Longest 5 Minutes est assez typique des jeux anciens, avec un mélange d’heroic fantasy et d’éléments plus modernes. On trouve aussi quelques mini-jeux, comme le bandit-manchot du casino ou un jeu de tir, qui va mettre les réflexes à rude épreuve pour ceux qui visent le high score. Ces phases de RPG, plutôt complètes, restent assez classiques. L’originalité du soft vient surtout de sa narration.

Reconstituons le puzzle de la mémoire

Bien entendu, quand le héros retrouve ses souvenirs, ces derniers sont dans le désordre. On commence donc par son départ, mais on se retrouve rapidement bien plus longtemps après pour revenir ensuite en arrière et ainsi de suite. Comme on voyage dans des souvenirs, l’équipement et l’expérience récupérés ne sont pas transférés au souvenir suivant. En revanche, nos prouesses dans les souvenirs débloquent des points bonus et permettent de récupérer des points de « réexperience ». Ces derniers viennent s’ajouter aux bonus de statistiques des héros lors des montées en niveau. Le but est donc d’accumuler le plus de points de réexperience possible afin d’avoir les plus gros bonus pour le combat final.

Les souvenirs apparaissant dans le désordre, il n’est pas toujours facile de suivre l’histoire. Pas de panique ! Les développeurs ont pensé à inclure un système qui permet de rejouer les souvenirs pour améliorer son score ou changer son destin, mais aussi de changer leur ordre afin de remettre l’histoire dans sa chronologie. C’est malin et cela augmente la rejouabilité.

The Longest 5 Minutes prouve que les développeurs japonais peuvent encore nous surprendre avec un RPG pourtant classique en apparence. Commencer par la fin et revivre toute l’aventure dans le désordre en seulement 5 minutes pouvait passer pour un pari risqué, mais l’expérience s’avère aussi amusante que rafraîchissante. En revanche, le style retro n’apporte pas grand chose au titre. Des textes en français auraient aussi été un énorme plus pour ce jeu qu’on vous conseille fortement. Le gameplay est également très convenu et sans surprise. Mais la narration fait la force du titre. Encore une petite perle en provenance du Japon, réservée à une niche, que NIS America a osé nous faire parvenir.

Enguy

Points forts :

– Une narration originale
– La nostalgie de l’ambiance old school
– Des thèmes musicaux très réussis
– Un combat final plein de rebondissements

Points faibles :

– Gameplay sans surprise
– Pas de version française
– Graphismes old school pas vraiment utiles
– Level design peu inspiré

LA NOTE : 15/20

Éditeur / Développeur : NIS America
Genre : Action RPG / JRPG
Supports : PC, PS Vita, Switch
Date de sortie : 13 février 2018

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