Test : Hey ! Pikmin (3DS)

Alors que la 3DS vit ses dernières heures de gloire cette année, cette dernière semble malgré tout avoir quelques cartouches à tirer pour remplir autant que faire se peut le planning de 2017, avec notamment les très sympathiques Ever Oasis, Miitopia, Fire Emblem Echoes ou encore les futures déclinaisons Ultra-Soleil et Ultra-Lune de Pokémon. La portable de Nintendo n’est pas tout à fait prête à céder définitivement le créneau du jeu nomade à la Switch.

Annoncé en catimini lors d’un Nintendo Direct en septembre dernier, ce “Hey ! Pikmin” est à la fois le premier spin-off de la série de stratégie lancée en 2001 sur GameCube, et le premier épisode 100% nomade de la licence. Cet épisode bonus a la lourde tâche de transposer l’essence d’une série basée sur la tactique et la stratégie en un jeu de plates-formes 2D, sans toutefois renier l’ADN de la série. C’est le studio Arzest (nouveau nom d’Artoon) déjà responsable du pas fameux Yoshi’s New Island sur 3DS qui est en charge de cette mission. Voyons voir si le pari est réussi et si cet épisode sera à même de nous faire patienter en attendant Pikmin 4, promis de longue date par Shigeru Miyamoto, et si l’on en croit ses dires ne devrait plus trop tarder avant de pointer le bout de son nez.

 

Pikmin, gotta catch ‘em all !

Comme dans les précédents épisodes, l’aventure commence alors que le Spationaute Olimar (anagramme de Mario) crashe son vaisseau sur une planète hostile. Pour pouvoir rentrer chez lui il devra coopérer avec certains représentants de la faune locale, les Pikmin, afin d’éviter de se faire dévorer par les bêtes environnantes bien plus belliqueuses.
De la même manière qu’avec le réacteur Mr. Fusion issu de Retour vers le futur, il faudra collecter les détritus et autres reliques que l’on trouvera sur son chemin afin de les transformer en énergie, les unités de Lumium, pour alimenter son vaisseau et rentrer au bercail.
Olimar étant un petit être humain chétif dans ce monde aux proportions démesurées, il devra compter sur l’aide des Pikmin,
venus pour nous aider, nos nouveaux amis, qui se multiplient et remplissent d’énergie pour combattre nos ennemis.”
Chacun des Pikmin Bleu, Rouge, Jaune, Rose ou encore Gris possède des caractéristiques physionomiques qui leurs sont propres. Ces derniers peuvent par exemple résister au feu, nager, voler, conduire l’électricité, être lancés plus loin que les autres en hauteur, sont plus résistants, plus puissants en combat, etc.

Hey, ho, what’s going on ?

Cet épisode prend la forme d’un jeu de plates-formes en 2D tout ce qu’il y a de plus classique, découpé en niveaux, eux-mêmes regroupés en différentes mondes baptisés ici les secteurs, les différents continents de la planète. A chaque stage il faudra utiliser les caractéristiques de chacun des pikmin qui croisera notre route afin de traverser différents obstacles et trous béants pour atteindre la sortie. L’une des principales mécaniques de jeu, en plus du déplacement d’Olimar au stick analogique ou aux boutons ABXY, sera le lancer de Pikmin à l’aide de l’écran tactile. On peut alors les lancer sur des plates-formes afin qu’ils dégagent le chemin, qu’ils récupèrent divers objets pour construire des ponts, qu’ils servent de contrepoids pour activer des mécanismes, ou alors les envoyer directement sur des ennemis afin qu’ils les attaquent dans la joie et la bonne humeur.

Olimar ne dispose pas à proprement parler d’un saut comme dans tout bon platformer, mais possède à la place un jetpack, qui lui permet de planer quelques instants et ainsi peut franchir de petits précipices. Sur sa route il trouvera très régulièrement des Pikmin cachés ça et là dans des bosquets, et pourra les ajouter à son groupe en  les appelant avec son sifflet, lequel lui permet également de les regrouper. Un peu comme avec Bébé Mario dans Yoshi’s Island, il faudra faire attention à ne pas trop s’éloigner de ses troupes de Pikmin et les laisser sans surveillance, sans quoi ces derniers risquent de disparaître en une poignée de secondes, et il faudra alors les toucher pour les récupérer dans son équipe. Si jamais l’on perd toute sa troupe il est toujours possible de revenir sur ses pas dans les bosquets où sont apparus les Pikmin afin d’en récupérer de nouveaux.
L’exploration dans les niveaux est très souvent récompensée car elle permet de récupérer davantage de Pikmin qui permettront de remplir son Parc Pikmin (une des nouveautés du jeu) et également de mettre la main sur l’un des 3 trésors que propose chaque stage, et qui sont riches en Lumium. De temps à autre il sera même possible de dénicher une sortie secrète permettant d’atteindre un niveau caché, comme dans les épisodes 2D de Super Mario Bros.

 

Un problème général d’ergonomie se posera pour les gauchers du fait de la prise en main particulière du jeu. Comme un gaucher tient le stylet dans la main gauche, on déplace donc Olimar avec les boutons ABXY et non avec le stick analogique, ce qui est bien moins agréable. En outre la plupart des options auxquelles on a souvent recours sur l’écran tactile, le sifflet et le jetpack, sont placées sur la partie inférieure droite du-dit écran, ce n’est pas modifiable dans les options, et c’est à la longue est assez usant.
Comme Yoshi’s Woolly World et Kirby Au fil de l’Aventure, le jeu ne brille jamais vraiment par sa difficulté. Chaque niveau est une longue balade durant laquelle les ennemis n’opposeront jamais grande résistance, et les rares moments où l’on bloquera sur le chemin à prendre seront dûs à des objectifs peu clairs, ou à un nombre de Pikmin insuffisant pour avancer obligeant à revenir sur ses pas afin d’en collecter davantage. Les boss ne sont pas bien intéressants et ont aura vite fait d’appliquer le même pattern pour en venir à bout en bourrinant sans même avoir besoin de réfléchir.

Le cycle jour/nuit et la progression du calendrier ont en outre disparus de cet épisode, ce qui est assez dommage car bien que jamais gravement pénalisant dans Pikmin 1 et 3, ils induisaient une petite dose de stress nécessaire obligeant à garder une certaine vigilance au cours de son aventure.
Trouver tous les objets cachés d’un niveau sera au final le seul véritable challenge qui tiendra en haleine le joueur, qui sera récompensé par des descriptions d’objets terrestres bien rigolotes, et quelques clins d’oeils nostalgiques à des produits issus du patrimoine de Nintendo.

 

Quand y’en a marre, y’a Olimar

Même s’il n’est pas le platformer du siècle, ce Hey ! Pikmin parvient sans trop de mal à adapter la série et l’univers à un nouveau genre, sans la dénaturer. Olimar n’a certes pas autant de cordes à son arc que le plombier bedonnant de la firme, mais il est déjà fort agréable qu’une série aussi confidentielle que Pikmin -toutes proportions gardées- ait le droit à de telles expérimentations afin de lui permettre de toucher un nouveau public. Il n’est pas certain que tous les fans des 3 premiers épisodes de Pikmin trouvent leur compte dans ce platformer bien trop facile, les styles de jeu étant diamétralement opposés, mais les enfants ou les joueurs peu regardant sur le challenge pourront y trouver un compagnon de jeu idéal pour l’été, avec son univers bucolique et son découpage en niveaux courts bien adaptés aux transports et aux courtes sessions de jeu.

L’absence de 3D stéréoscopique est assez difficilement explicable pour un titre si peu gourmand visuellement, qui se permet même quelques chutes de framerate par moments, sans que cela soit toutefois bien handicapant.
N’espérez pas toutefois que ce titre vous occupe bien longtemps, il faudra en effet moins d’une dizaine d’heures pour venir à bout, mais le plus frustrant étant que l’aventure s’arrête au moment où l’on pense que ça va enfin décoller. Il est fort dommage que le bestiaire des épisodes précédents ne soit pas présent en intégralité, ni même tous les types de pikmin apparus jusqu’à lors. Les Pikmin violets, blancs et les Bulbmin apparus dans Pikmin 2 n’avaient le droit qu’à une présence très restreinte dans Pikmin 3 (essentiellement dans le mode multijoueur et mission), et n’ont ici même pas le droit à un caméo.
Espérons maintenant que Pikmin 4 prendra davantage de risques que ce spin-off très scolaire, afin de renouveler en profondeur la formule.


Falcon

Points forts

Cela fait plaisir de retrouver l’univers si chaleureux des Pikmin
L’humour fait mouche
Pas désagréable à prendre en main
Les niveaux qui regorgent de secrets à collecter

Points faibles

Challenge aux abonnés absents
Pas foufou visuellement, et pas au top techniquement
Musiques peu mémorables
Absence de 3D stéréoscopique
Pas vraiment adapté aux gauchers
Où sont passés les Pikmin blancs et violets ?

La note : 14/20

Développeur : Arzest
Editeur : Nintendo
Genre : Action/plates-formes
Support : Nintendo 3DS
Date de sortie : 28 Juillet 2017

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