Test : Poochy & Yoshi’s Woolly World (3DS)

Il y a encore peu, la 3DS et les dernières consoles de salon Nintendo ne proposaient généralement pas de portages/adaptations des plus célèbres licences de la firme entre elles. Cela n’est plus vraiment le cas, même si ça reste infime, avec les récents exemples d’Hyrule Warriors (Wii U et 3DS), de Super Mario Maker (3DS et Wii U) ou encore le retour de deux versions pour la licence J.O. via Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Rio (3DS et Wii U). C’est désormais au tour de Yoshi’s Woolly World, disponible sur Wii U, de venir enrichir le catalogue 3DS par une adaptation directe, certes, néanmoins pas dénuée de nouveautés, comme l’indique déjà son titre : Poochy & Yoshi’s Woolly World.

Good fil

Décidément, la quiétude des Yoshis a une fâcheuse tendance à ne tenir qu’à un fil, une vilaine menace planant constamment sur eux. Cette fois-ci, Kamek transforme la plupart de nos amis en fil de laine. Heureusement, quelques-uns arrivent à se démêler de ce sac de nœuds et à piéger leur ennemi. Ce dernier ne s’avouant pas pour autant vaincu, file déjà fomenter un nouveau plan machiavélique afin de vous empêcher de récupérer les cinq écheveaux de laine de chaque niveau, essentiels à la création d’un Yoshi supplémentaire, pour repeupler votre chez vous. Une histoire cousue de fil blanc, mais totalement ancrée dans l’univers laineux de Poochy & Yoshi’s Woolly World, à commencer par le nom même du lieu où elle se déroule : Tricot’île !

Un Poochy croc mignon

Côté mécaniques, on reste dans ce que l’on connait de la version Wii U, à savoir la possibilité pour Yoshi de sauter, flotter quelques instants tout en montant plus haut dans l’arène, gober ses opposants et les transformer en pelotes de laine… Ces dernières servant ensuite à détruire des obstacles, faire valdinguer des ennemis en leur mettant un bon crochet, mais aussi à découvrir des plateformes, bonus et autres, en tirant à certains endroits précis, toujours grâce à la visée bougeant d’un sens à un autre sans discontinuer, demandant d’appuyer au moment juste, et pas juste à un moment sur le bouton d’action déclenchant le lancer.

On se rend alors rapidement compte que si l’on s’attendait à une expérience au gameplay teinté d’une originalité venue par le biais de la facette laineuse, à l’instar de celui filaire de Kirby au fil de l’aventure sur lequel avait déjà planché le studio Good-Feel, il n’en est finalement quasiment rien. On connait déjà ces principes, les boules de tissu suppléant les habituels œufs. Tout y est très bon, les phases de plateforme se renouvelant sans cesse, entre la terre ferme, les airs, les passages souterrains, en extérieur ou en intérieur… Des tas et des tas de surprises sont à découvrir, des plaques mouvantes, des mécanismes à enclencher… On ne se lasse jamais et il faut même bien l’avouer, on prend du plaisir à chaque instant. Tout en restant cependant très classique, hormis dans son aspect visuel un peu trompeur, donc.

Ce Poochy & Yoshi’s Woolly World ne se démarque que peu de Yoshi’s New Island, à part cela. Surtout que le logiciel sorti en 2014 possédait ses atouts propres, cependant on retrouve de ses spécificités sous une autre forme. Notre protagoniste pouvant évoluer en Méga Yoshi, ce qui n’est pas sans rappeler le Méga Œuf, sans oublier la possibilité de viser en utilisant la détection de mouvements de la console. Tandis qu’au niveau des transformations, cette fois-ci on bénéficiera notamment d’une moto et d’un parapluie. Et au lieu des habituelles plateformes arrivant après avoir tiré dessus avec un œuf, elles se tisseront dans ce milieu filaire. Agréable donc, car corroborant à l’univers, mais sans ingéniosité.

Toutefois, l’arrivée sur 3DS a du bon, puisque Poochy, l’ami canin de Yoshi, apporte son lot de features, alors qu’il n’était qu’un faire-valoir sur Wii U. La plus marquante étant certainement les rallyes le mettant en vedette, prenant la forme d’un runner où il s’agira principalement d’enfiler des perles et d’éclater des ballons en sautant. Rien d’extraordinaire, mais un soupçon de fraîcheur entrecoupant l’aventure.

Highlaineder

Une autre nouveauté sera à réserver aux moins habitué(e)s du médium vidéo-ludique, voire à celles et ceux n’ayant pas envie de se casser la tête, bien que la difficulté de base ne soit pas très élevée. Il s’agit en l’occurrence du mode Relax, voyant les Tipoochys suivre notre héros. Ces chiots étant « juste » capables de s’occuper des vilains, de dénicher les trésors à votre place… En sus d’un Yoshi à la santé accrue (normal pour une difficulté moins élevée), équipé d’ailes pour aller plus haut (déjà plus tendancieux) et pouvant même devenir invincible suite à une demi-dizaine d’échecs dans un niveau.
Être ainsi ouvert à véritablement tout le monde est une excellente chose, à la rigueur certain(e)s regretteront qu’il n’y ait pas une exigence beaucoup plus importante à leur disposition, pour d’emblée se donner un défi plus relevé. Il n’empêche que l’on prend du plaisir en Normal et que l’on s’y amuse suffisamment, entre le côté ludique et la difficulté proposée. Concernant le Relax, il a vraiment été conçu pour découvrir l’intégralité des surprises du soft et pas seulement offrir un coup de pouce, donnant même l’impression d’user de codes de triche ou d’un Game Genie.

Van La Laine

On retrouve l’atmosphère sonore très festive déjà connue sur Wii U et à raison, tant ce ton va comme un gant à l’univers de Poochy & Yoshi’s Woolly World, car même si le méchant a fait d’une bonne partie des gentils un sacré méli-mélo, on ne nous plonge jamais dans une ambiance sombre. Cela se retranscrit donc au niveau sonore, avec une sorte de folk festif léger, que l’on fredonne aisément. Le morceau phare entrant au passage dans les esprits durant un bon moment.

Il en va de même avec ces graphismes superbes, tout doux et originaux, donnant envie de peloter la totalité des personnages croisés. Et plus encore, d’ailleurs, puisque l’on aura l’occasion de créer ses propres patrons afin d’incarner des Yoshis façonnés selon ses désirs, avec tous les délires nous passant par la tête. Les développeurs ont su, en ce but, mêler ce côté customisation à la recherche des moult trésors, ne présentant généralement aucun intérêt dans les jeux vidéo, hormis l’envie de les compléter à cent pour cent. On récolte ainsi des écussons crayons permettant de bénéficier de davantage d’options pour la confection de nos œuvres, que l’on manipulera dans l’aventure à sa guise par la suite. En somme, rien d’incroyable, mais des cadeaux sympathiques pour avoir passé du temps dessus.

 

Le sentiment ressortant de Poochy & Yoshi’s Woolly World est assez particulier, l’aventure étant de grande qualité, jamais lassante, regorgeant de plein de mécanismes et de bonus à dénicher au sein d’un level design au poil, le tout dans des habits de laine si attachants. Pourtant, le manque d’innovation dans le système de jeu en corrélation avec cet aspect visuel déçoit un peu, nous laissant en réalité dans un Yoshi très classique, ce qui signifie également très bon.

Inod

Points forts :
– Chaque découverte dans le level design est un émerveillement
– Patte artistique
– Bande-son

Points faibles :
– Trop classique, l’aspect laineux impactant peu sur le système de jeu
– Nouveautés minimes

La note : 15/20

Développeur : Good-Feel
Éditeur : Nintendo
Genre : Plateforme
Support : 3DS
Date de sortie : 03 février 2017

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