Test : Dune: Spice Wars

Après une longue période d’accès anticipé, voilà que sort enfin la version 1.0 du dernier né du studio Shiro Games. Il est grand temps de retourner se rouler dans le sable et de voir si les promesses sont tenues.

En préambule, et étant donné que je suis une grosse feignasse, je vous encourage à aller lire ma preview du jeu datant de mai dernier. Non seulement cela permettra de poser les bases pour m’éviter une redite un peu inutile mais, surtout, les évolutions du titre sembleront bien plus flagrantes.
Parce que, oui, des évolutions il y en a eu en un an et demi d’early access, et non des moindres.

Arrakis, Muad’dib, Franck Herbert, toi-même tu sais

Je ne vais pas vous faire l’affront de vous résumer Dune et l’œuvre de Herbert en général (ndlr : que je vous encourage à lire), mais sachez que le contexte du jeu prend place durant la gestion de Arrakis par la maison Atreides (les deux premiers romans en gros). Probablement la meilleure période, car la plus connue du public et la plus utilisée dans les diverses adaptations. C’est aussi un choix permettant de limiter les différentes factions qui deviendraient bien trop nombreuses si le titre allait explorer les époques suivantes.

Du STR au 4X, il n’y a qu’un pas (et un accès anticipé)

Lors de ma preview en mai dernier, j’avais évoqué l’aspect stratégie temps réel très prononcé qui prenait l’ascendant sur la dimension 4X que laissait entrevoir le titre. De la même façon que pour leurs autres jeux, Shiro Games a largement fait évoluer la recette en partant du core gameplay pour l’étoffer au fil du temps et, ainsi, livrer une aventure bien plus ambitieuse au niveau de la gestion.
Aujourd’hui il est indéniable que Dune: Spice Wars rejoint la grande famille des 4X aux côtés des Civilization et autres Stellaris. L’Early access mettait l’accent sur les combats et la macro gestion, la version 1.0 apporte la micro-gestion et une plus grande diversité de couches de gameplay.
Si certaines mécaniques comme le commerce et la diplomatie étaient évidemment déjà présentes, elles sont nettement plus mises en avant maintenant, intégrant notamment les grands organismes comme le Lansdraad (sorte d’ONU pour vulgariser) ou le CHOM (principale guilde commerciale). Les combats étaient au centre de l’accès anticipé et laissent aujourd’hui un peu de place au reste, même s’il aurait été appréciable d’atténuer l’agressivité de certains groupes rebelles pour permettre aux joueurs adeptes de pure diplomatie de ne pas pousser constamment la dimension militaire.

Le soleil brille pour tout le monde

Durant la preview de Dune: Spice Wars, je trouvais regrettable un choix de factions moyennement sexy, proposant des contrebandiers plutôt que d’autres grandes maisons importantes de l’univers. Voilà que la maison Corrino a fait son apparition pour ajouter quelques dorures à un casting relativement tiède. Après, il est compréhensible que les développeurs ne souhaitent pas trop ajouter de contenu sortant du « canon » des deux premiers livres afin de ne pas fâcher le fan. Il ne serait cependant pas désagréable de voir apparaitre, par exemple, la maison Richèse afin d’apporter de la variété au travers d’une faction reposant sur les machines pensantes.
En attendant, le jeu propose 5 grandes factions : la maison Atréides, la maison Harkonnen, la maison Corrino (l’empereur), les contrebandiers et les Fremens.
Autre évolution fort agréable par rapport à l’accès anticipé, chaque camp possède désormais de vraies spécificités propres, de nature à aborder toutes les parties de façon différente. Chaque faction possède trois avantages et un handicap ; les Atréides, par exemple, sont très axés sur la diplomatie et peuvent annexer pacifiquement des villages neutres mais ne peuvent pas piller ces derniers (alors que c’est une excellente source de revenus rapides).

Le ver des sables devient-il un papillon des sables ?

Le fan de Herbert qui sommeille en moi a très envie de vous recommander chaudement l’aventure, mais si vous n’êtes vous-mêmes pas sensible aux romans, le titre ne vous apportera pas grand-chose de plus que la plupart des jeux du genre.
Entendons nous bien, Dune: Spice Wars est un excellent 4X, par contre il ne peut pas concurrencer un Humankind ou un Stellaris. Maintenant, si vous êtes un inconditionnel du 4X et que vous avez rincé les ténors du genre, je ne peux que vous encourager à vous jeter sur Dune, il en vaut la peine. J’ajoute que Shiro Games propose toujours des jeux impeccablement finis et assure un vrai suivi, ajoutant du contenu gratuit de qualité. Tout y est léché, de la direction artistique à la musique en passant par la solidité technique. Seule l’interface reste parfois un peu trop chargée, mais peu de jeux de stratégie arrivent vraiment à équilibrer la lisibilité de façon satisfaisante.
Il est fort dommage que Funcom n’ait pas eu l’idée de repousser la sortie à novembre prochain qui verra arriver le second volet de l’adaptation cinématographique, ça aurait été un très bon moteur de train de la hype.

Ominae

Points forts :

  • Une prise en main rapide
  • Des mécaniques classiques mais très solides
  • Le système avantage/handicap des factions qui apporte de la rejouabilité
  • Le savoir faire Shiro Games
  • Bah c’est Dune quoi

Points faibles :

  • Peut-être un peu trop classique
  • Surtout pour les fans
  • L’interface pas toujours très claire.

Précisons à toutes fins utiles que les captures sont en anglais car il s’agit de la version presse, mais le jeu sera évidemment entièrement localisé à la sortie.

La note : 17/20

Développeur : Shiro Games
Éditeur :
Funcom
Genre :
4X, RTS
Support :
PC (Steam)
Date de sortie :
14 septembre 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *