Test : Atelier Firis the Alchemist and the Mysterious Journey (PS4)

Célèbre série de RPG de Gust, la série Atelier a su séduire une communauté de fans suffisamment nombreuse pour justifier régulièrement de nouvelles sorties. Pour ne pas sombrer dans une mécanique de jeu qui n’a presque pas évolué depuis le début, les développeurs ont décidé d’orienter la série vers le RPG plus traditionnel pour leur dernière création. Cela va-t-il nuire au charme un peu candide de la série ? Notre verdict, sans tarder.

Firis, une héroïne modeste

Pour cette nouvelle aventure, nous incarnons la jeune Firis, qui vit dans une ville cachée dans une montagne. Elle n’est jamais sortie de cette montagne et ne connaît rien du monde extérieur. Cette vie simple et monotone lui pèse, elle qui rêve de liberté. Un jour, Sophie, l’héroïne du jeu précédent, débarque dans sa ville et découvre en Firis un talent inné pour l’alchimie. Sophie l’aide donc à convaincre son entourage de la laisser partir explorer le monde afin de passer un examen pour devenir alchimiste. Commence alors pour la jeune fille, accompagnée de sa grande sœur Liane, une aventure pleine de magie et de belles rencontres.

Le scénario est donc tout bête : aider Firis à obtenir son diplôme ! Rien de plus. Pas de monde à sauver, ce qui, pour un J-RPG, est assez peu courant ! Mais la série des Atelier n’est pas comme les autres, et même si le scénario est mince, il existe un tas de personnages secondaires ayant leurs propres objectifs qui permettent de varier les plaisirs et d’en découvrir plus sur ce nouveau monde. Car si l’histoire se fait assez discrète, c’est pour laisser la part belle à l’exploration.

 

Un vaste monde à découvrir

C’est donc à travers les yeux de la douce et naïve Firis que le joueur va découvrir ce nouveau monde. Chose inédite dans la série, le joueur n’a plus à se déplacer sur une carte du monde pour choisir son niveau. Atelier Firis prend la forme d’un monde semi-ouvert, où les zones sont connectées entre elles et s’explorent librement. Une sensation de liberté que Firis, et le joueur, vont rapidement apprécier.

Contrairement aux épisodes précédents, le monde est vraiment énorme : presque 10 fois celui d’Atelier Sophie ! Pour aider le joueur dans son périple, cette fois Firis dispose d’un atelier nomade. Fini les allers-retours entre les niveaux et l’atelier : comme on le déplace avec nous, on peut pratiquer l’alchimie partout où l’on veut ! Vraiment très pratique et une nouveauté nécessaire. Il aura cependant fallu attendre le 18e jeu de la série pour pouvoir explorer librement la carte !

Les vastes zones sont très variées : villes, plaines, déserts, montagnes, littoral, etc. Les ennemis sont nombreux et les ressources aussi : Firis ne sait rapidement plus où donner de la tête pour récolter des ingrédients nécessaires à la confection d’outils ou d’objets puissants. L’exploration permet aussi de découvrir des grottes et un tas de surprises avec de belles récompenses à la clé ! L’exploration est donc un élément essentiel dans ce nouveau jeu.

Comme dans Atelier Sophie, la météo est variable et influe sur les monstres et ressources présentes. De même, l’alternance du jour et de la nuit permet de varier les plaisirs, les rencontres et les ingrédients. Les développeurs ont eu l’excellente idée d’inclure des points de téléportation pour traverser plus rapidement des zones déjà visitées, ce qui est très appréciable, cependant quand on les utilise, le temps continue quand même de défiler.

Une alchimie revisitée

La série des Atelier ne serait rien sans l’alchimie et Firis va devoir se servir abondamment de son atelier pour confectionner un tas d’objets essentiels à sa survie : objets de soin, armes, vêtements, outils… Tout est possible avec l’alchimie ! Cependant, il faut un grand nombre d’ingrédients. Ces derniers se récoltent dans les niveaux ou en combattant des monstres. Il faut également des recettes : Firis les découvre la plupart du temps en effectuant plusieurs fois la même action (récolter plusieurs fois le même ingrédient, utiliser plusieurs fois le même objet, etc.) ou en parlant avec d’autres personnages. Des livres permettent toujours de trouver de nouvelles recettes. On apprécie cette version simplifiée d’acquisition de nouvelles recettes.

Dans son atelier, Firis dispose d’un chaudron. Après avoir choisi une recette, elle sélectionne les ingrédients puis les dispose sur une grille. Cette dernière présente des lignes qu’il va falloir recouvrir avec les ingrédients. Mais attention : si deux ingrédients se chevauchent, le premier placé est annulé. En recouvrant entièrement une ligne, on peut débloquer des bonus pour l’objet à créer. La qualité des ingrédients intervient également toujours pour la qualité du produit fini. Ainsi, le système d’alchimie reste complexe et amusant. Plus on crée d’objets et plus leur niveau augmente, débloquant de nouvelles options pour ces derniers. En bref, le joueur est incité à utiliser au maximum l’alchimie s’il veut créer des objets très puissants.

Au rang des nouveautés, Firis peut personnaliser son atelier en plaçant des décorations ou en remplaçant certains meubles. Cela vaut aussi pour le chaudron : en mettant un chaudron de meilleure qualité, Firis accèdera à l’alchimie de masse qui permet de synthétiser des objets plus gros mais nécessitant un grand nombre d’ingrédients. Il est ainsi possible de créer un bateau et même d’autres créations de grande taille de cette manière.

 

Un RPG solide

En explorant le monde, Firis et Liane vont croiser des monstres parfois puissants. Les deux jeunes filles ne sont pas à la hauteur contre ces créatures parfois terrifiantes. Heureusement, elles vont faire des rencontres et agrandir leur équipe : jusqu’à 4 combattants peuvent ainsi prendre part aux combats, chacun pouvant débloquer des attaques spéciales en montant en niveau. Comme dans les autres jeux, plus on combat et plus la jauge d’attaque en chaîne se remplit, permettant de réaliser des combos dévastateurs une fois cette jauge pleine. Mais les monstres peuvent aussi cibler Firis, la plus faible du groupe : il faut alors sacrifier une partie de la jauge pour la protéger !

Pour faciliter les combats, Firis peut synthétiser un nombre énorme d’armes et d’objets utilisables en combat : de quoi se soigner ou attaquer, mais aussi des armes plus puissantes ou des armures plus résistantes, ainsi que des objets conférant des bonus variés. Le joueur peut aussi configurer l’équipe comme il le désire en plaçant en première ligne le combattant de son choix, choisissant ainsi qui va se prendre le plus de dégâts. Le système de combat, au tour par tour, est facile à prendre en main, mais solide et complexe : les fans de RPG apprécieront grandement.

Un nouveau monde pas si rose

Comme dans tous les titres de la série, les musiques sont belles et variées. Les bruitages et les doublages sont très bien aussi. D’ailleurs, le joueur a le choix entre les voix anglaises ou japonaises et des sous-titres anglais. Mais toujours pas de version française. Les graphismes sont toujours très inspirés des mangas, et la série très emprunte du style « shojo », faisant de la série Atelier un RPG parfaitement adapté à un public féminin. Comme toujours, la série pèche par ses graphismes indignes d’une PS4 : si les paysages sont agréables, les textures sont souvent pauvres ou peu détaillées et l’ensemble assez simpliste, bien que très coloré et avec de magnifiques effets de lumière. Un clipping et un aliasing forts sont omniprésents, accentuant l’impression qu’il s’agit d’un jeu PS3. Pourtant, cette faiblesse technique passe assez bien et ne constitue pas le point le plus négatif du jeu.

Ce qui ne passe vraiment pas, c’est une longue quête assez nébuleuse, car le joueur doit trouver lui-même ce qu’il faut faire, sans aucun indice. Une quête assez incompréhensible, surtout dans un monde aussi vaste, qui va vite énerver les joueurs. C’est dommage, car dans l’ensemble, Atelier Firis est un excellent titre qui, même s’il a rompu avec certaines bases de la série, a su préserver l’essence même des jeux précédents. Une atmosphère innocente, des personnages un brin naïfs mais attachants, du fan service, un système d’alchimie complexe et prenant et des combats passionnants font d’Atelier Firis un RPG long et intéressant. S’il y a une limite de temps pour passer l’examen, cette contrainte ne gène en rien le joueur qui a une grande marge pour mener à bien sa quête.

Autre petite contrainte : avec tous les ingrédients qu’on trouve facilement, Firis se retrouve vite submergée ! Il faut vraiment gérer constamment son inventaire et ne pas trop chercher à stocker des ressources pour plus tard, ce qui est dommage. Pourquoi ne pas avoir permis de stocker plus d’ingrédients ?

 

La série a su évoluer sans se dénaturer. Les fans ne seront pas trop perdus par les changements assez importants, mais salutaires, proposés dans cette nouvelle aventure. Si vous ne connaissez pas la série, c’est aussi par cet épisode qu’il faut commencer, car le monde semi-ouvert qu’Atelier Firis propose correspond parfaitement à ce que les joueurs actuels aiment le plus. Une excellente surprise qu’il faut découvrir d’urgence !

Enguy

Points forts :

– Monde semi-ouvert à explorer librement
– J-RPG très inspiré du style « shojo »
– Série encore plus accessible à tous
– Atelier portable bien pratique

Points faibles :

– Graphismes toujours moyens
– Une quête longue et débile à chercher soi-même
– Scénario très léger
– Capacité de stockage des ingrédients assez faible
– Toujours pas de version française

LA NOTE : 16/20

Développeur : Gust
Genre : RPG
Supports : PC, PS4, PS Vita
Date de sortie : 10 mars 2017

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