Test : A.O.T. 2 (Switch)
A.O.T. Wings of Freedom, la première adaptation vidéo-ludique ambitieuse du célèbre manga d’Isayama Hajime, est sorti chez nous il y a deux ans. Très fidèle à l’animé, cette version présentait néanmoins quelques défauts que les fans se sont empressés de signaler. Voyons donc comment les critiques ont été prises en compte pour ce nouveau jeu, simplement intitulé A.O.T. 2.
Revivez les saisons 1 et 2 de l’animé
Wings of Freedom reprenait fidèlement, presque pas à pas, les événements de la saison 1 de l’animé. A.O.T. 2 ambitionne de reprendre les saisons 1 et 2. Comment faire pour ne pas donner l’impression aux joueurs de jouer deux fois au même jeu ? Il suffit simplement de prendre quelques libertés avec le scénario et de revivre l’aventure à travers un personnage inédit, entièrement créé par le joueur. Ce nouvel explorateur, qui vient du même district qu’Eren et Mikasa, connaît bien ces derniers et a survécu à la même attaque des titans. Il va donc faire partie de ces soldats inconnus qui combattent avec les autres et qui essaient de tisser des liens avec leurs camarades, tout en consignant les événements dans un journal. Les dialogues proposent maintenant des choix multiples dont un seul permet d’augmenter son amitié avec les personnages. Il ne faut donc pas répondre à la légère car quand l’amitié augmente on peut gagner des bonus intéressants.
Comme dans l’animé, les journaux laissés par les soldats sont des trésors d’informations sur les Titans. Le journal de notre avatar est donc important et sert d’interface aux différents menus. C’est donc un élément essentiel du jeu. Ainsi, en revivant l’aventure à travers un nouveau personnage, on n’a pas du tout l’impression de refaire deux fois les mêmes choses. Cela permet aussi de développer les liens entre les personnages, d’insister sur les relations humaines. Et cela change radicalement le jeu, tout en diminuant la cadence. Dans Wings of Freedom, on enchaînait les missions et on progressait rapidement dans l’histoire, de manière assez frénétique. Dans A.O.T. 2, il faut prendre le temps de discuter avec les autres soldats, de s’entraîner, de leur faire des cadeaux. C’est une vision radicalement différente qui permet d’avancer moins vite dans l’histoire. Ce changement est visible dès le lancement du jeu car on doit créer notre avatar, même si on peut modifier son apparence à tout moment par la suite. Mais ce n’est pas le seul gros changement constaté.
Une formule totalement repensée
Les combats contre les titans sont toujours aussi palpitants. Cependant, dans Wings of Freedom, il y avait quelques défauts parfois gênants comme la touche de déplacements tridimensionnels qui servait également à s’ancrer aux titans. Les développeurs ont donc pensé à séparer ces deux éléments : Y sert à se déplacement en s’ancrant aux éléments du décor et X sert uniquement à s’ancrer aux titans. C’est beaucoup mieux ainsi, même s’il faut toujours un petit temps d’adaptation avant de pouvoir virevolter autour des géants carnivores. En revanche, les problèmes de caméra sont toujours là et empêchent parfois d’enchaîner les coups afin de ne pas manquer une attaque.
Le système d’évolution de l’armement n’a pas beaucoup changé : en avançant dans l’histoire, on débloque de nouvelles pièces qu’on peut ensuite améliorer grâce aux matériaux trouvés dans les missions. La fusion des objets est toujours possible. Ce qui change, c’est l’ajout de tours dans les missions. On peut maintenant se ravitailler dans les tours (et uniquement là) et construire des défense (automatiques ou manuelles), extraire des matériaux et plus encore. Au début, ces tours ne semblent pas très utiles, mais on comprendra vite leur intérêt plus loin dans la partie.
Si les combats sont plus aériens et fluides, ils sont également légèrement plus difficiles. A l’inverse du premier jeu, les titans n’attendent plus qu’on vienne les couper en morceau. Dans A.O.T. 2, ils arrivent régulièrement à nous attraper au vol et offrent une plus grande résistance. Ils ont aussi des réactions plus variées et n’hésitent pas à grimper sur les bâtiments ou escalader les murs. On peut même passer de mains en mains quand plusieurs titans sont engagés dans le combat. La difficulté a ainsi été revue à la hausse, même si le titre demeure malgré tout assez facile.
Le casting s’est étoffé : il y a maintenant 30 personnages jouables (contre 10 auparavant), et les personnages ne sont plus limités au niveau 7. Chaque passage de niveau permet de gagner des points de compétence. Ces points sont ensuite utilisés pour équiper autant de compétences que nos points le permettent, afin de renforcer notre personnage. C’est beaucoup mieux ainsi. Le joueur peut recruter jusqu’à 4 soldats et utiliser leurs capacités spéciales quand il le souhaite, avec toutefois un temps de rechargement plus ou moins long selon la puissance du coéquipier.
Un autre gros changement est la fusion des modes « histoire » et « exploration ». Séparés dans Wings of Freedom, on passe maintenant de l’un à l’autre simplement en parlant au soldat responsable des missions d’exploration. Cela permet d’ajouter un nouveau mode « Bonus », séparé des autres, qui n’est rien d’autre qu’un énorme mode multijoueurs.
Un mode multijoueur solide
Assez basique dans Wings of Freedom, le mode multijoueurs revient en force dans A.O.T. 2. On a le choix entre des parties en ligne, hors ligne et en local. On peut toujours faire le jeu en mode coopératif, mais cette fois on nous propose un mode « annihilation » très plaisant. Deux escouades de 1 à 4 joueurs chacune peuvent maintenant s’affronter en exterminant plus de titans que l’autre. L’équipe qui remporte le plus de points gagne la partie. Même si on n’a pas le meilleur équipement du jeu, on peut prendre plaisir dans ce mode même avec des grosses pointures en face. Tous les joueurs gagnent de l’expérience et peuvent progresser dans le classement mondial, si vous êtes adeptes du scoring.
La régularité est récompensée : en se connectant tous les jours, on récupère des bonus de plus en plus intéressants. Si on n’arrive pas à se connecter tous les jours, le nombre de jours de connexion est néanmoins pris en compte et permet de débloquer des bonus une fois un pallier atteint. Il y en a donc pour tous les goûts et les récompenses sont à la hauteur des efforts : des matériaux plus ou moins rares, des pièces d’équipement puissantes et même des compétences !
Ce mode est un passage presque obligé pour tous les joueurs. Néanmoins, cela manque un peu de titans. Pourtant, ils sont toujours bien présents et pas uniquement pour se faire laminer !
Incarner le titan de vos rêves
Une fois la mission de capture proposée par Hansi effectuée, le joueur dispose du filet de capture. Les petits titans s’attrapent aisément, les moyens un peu moins et les plus grands encore moins. Il faut surtout veiller à ne pas être dérangé par les autres titans. Cela augmente donc un peu la difficulté. Une fois le titan capturé, on va à la salle de recherche et on sélectionne le titan qu’on désire parmi ceux qu’on a débloqués. On contrôle alors le titan en pleine ville et l’objectif est de manger le plus d’humains possibles et de détruire des bâtiments tout en évitant qu’Eren, sous sa forme de titan, nous anéantisse avant la fin du compte à rebours. Au bout d’un moment, Livaï va même venir nous chasser. Un mode de jeu qui rompt avec les missions classiques et qui permet de se défouler en incarnant tous les titans du jeu, à condition de les avoir d’abord tous capturés.
Je regrette toutefois qu’on ne puisse plus incarner un personnage pouvant se transformer à tout moment en titan pendant les missions. Cela manque un peu dans cette nouvelle version. Mais le fait de pouvoir incarner plus de titans différents compense un peu.
Un nouveau jeu plus qu’une suite
Les développeurs d’Omega Force ont pris en compte les remarques des joueurs et fait de leur mieux pour satisfaire ces derniers. Ainsi, A.O.T. 2 propose de nombreux changements qui bouleversent la formule d’origine. Plus complet, le jeu s’attarde maintenant davantage sur les relations sociales que sur la fidélité de l’adaptation, n’en déplaise aux puristes. Si beaucoup d’éléments ont été améliorés, certains défauts restent comme les problèmes de caméra ou les décors peu variés et peu détaillés. Techniquement, le jeu n’est pas exceptionnel mais, comme pour Wings of Freedom, le cell shadding donne un charme fou à l’ensemble et l’atmosphère de l’animé est bien retranscrite. Les musiques du jeu sont vraiment excellentes.
Les fans seront ravis de retrouver les voix japonaises avec des sous-titres français, même s’ils auraient peut-être bien aimé une adaptation plus fidèle à la série. Néanmoins, on ne peut que saluer le travail effectué sur ce nouvel opus qui, bien au-delà de la simple suite, a su redynamiser le jeu et le rendre plus accessible au grand public. Ceux qui ont peur du côté un peu sanglant de la série peuvent se rassurer : l’option qui permet de limiter la violence est toujours présente. Les nouveautés apportées au gameplay rendent l’aventure moins répétitive et le mode online est très amusant. Techniquement moins impressionnante que les autres, cette version Switch reste très agréable et présente toujours l’avantage de pouvoir emporter le jeu partout. C’est surtout en mode portable qu’on constate une profondeur de champ moindre et quelques petits problèmes mais rien de bien gênant.
En revanche, on n’a plus les DLC inclus dans le jeu. Ces derniers sont d’ailleurs assez chers : comptez plusieurs euros pour de simples costumes, par exemple. C’est peut-être le plus gros défaut du jeu, mais heureusement, c’est optionnel !
Enguy
Points forts :
– Ambiance du manga toujours aussi bonne
– Bande son de qualité
– Voix japonaises et sous-titres français
– 30 personnages jouables et des tas de titans à incarner
– Mode coopération ou annihilation jusqu’à 8 joueurs
Points faibles :
– Décors peu variés et détaillés
– Encore des problèmes de caméra
– Un brin répétitif
– Adaptation moins fidèle à l’animé
– Le mode histoire reste assez facile
LA NOTE : 16/20
LA NOTE : 16/20
Éditeur / Développeur : Koei Tecmo / Omega Force
Genre : action, RPG, hack and slash
Supports : PC, PS4, PS Vita, Switch, Xbox One
Date de sortie : 20 mars 2018