Test : Berserk and the Band of the Hawk (PS4)

En 1989, Kentaro Miura s’inspire de la mythologie nordique pour créer Berserk, un manga de Dark Fantasy sombre et violent adapté à un public adulte. Le manga trouve rapidement son public, surtout à l’étranger, et se voit adapté en animé, en films, puis en jeux vidéo. Nous allons d’ailleurs nous intéresser à la dernière adaptation, Berserk and the Band of the Hawk, avec l’équipe OMEGA Force aux commandes. Le style musou convient-il à Berserk ? Notre verdict, sans attendre.

Quelques kilos de guerriers dans un monde de brutes

Berserk, c’est l’histoire de Guts, jeune mercenaire qui a dû ôter la vie de son maître et qui s’en trouve déboussolé. Balloté d’un champ de bataille à un autre, il s’améliore au combat, activité dans laquelle il excelle et déchaîne sa fureur. Guts attire ainsi l’attention de Griffith, leader de la Troupe du Faucon, qui l’intègre de force à son groupe de guerriers. Commence alors une amitié ambigüe entre les deux hommes. Leurs aventures comportent l’ascension puis la chute brutale de toute la troupe et des relations plus ou moins claires avec quelques autres mercenaires.

Le manga Berserk est violent : les corps sont démembrés et le sang coule à flot lors de scènes de massacre qui peuvent paraître choquantes. Berserk est assez cru et touche aussi à des thèmes sensibles, comme la noirceur de l’âme humaine, la pédophilie ou l’inceste, c’est pourquoi il ne faut pas s’étonner de voir le jeu en faire autant.

 

Une adaptation plutôt fidèle

Savoir qu’OMEGA Force s’occupe du jeu est rassurant. Le producteur Hisashi Koinuma, derrière les adaptations très musclées des plus grandes séries de ces dernières années (A.O.T. Wings of Freedom, Fist of the North Star Ken’s Rage, Hyrule Warriors, etc.) est un gage de qualité, tant il est connu pour respecter le style très particulier de chaque série. Là encore, le travail est remarquable : les personnages, graphiquement, sont très bien modélisés et très proches de ceux que l’on voit dans les films les plus récents.

Le style musou colle parfaitement à Berserk, mettant en scène des affrontements intenses et violents entre de grands groupes de mercenaires. Mais, pour la première fois, Berserk and the Band of the Hawk est un musou à la mise en scène cinématographique. Les missions sont entrecoupées de cinématiques magnifiques : qu’elles prennent la forme d’un animé (ce sont d’ailleurs de véritables extraits de la trilogie sortie en 2012) ou qu’elles utilisent le moteur graphique du jeu, elles sont violentes et surprenantes. Rien n’est épargné au joueur : scènes plus ou moins « chaudes » ou choquantes et dialogues adultes soulignent le caractère volontairement choquant du manga, mais sans tomber dans le racolage. On comprend que les Hommes sont mauvais, violents et pervers, mais que malgré tout, ils essaient de faire le bien. Cette violence et cette débauche vaut quand même au jeu un PEGI 18.

Un musou qui tire vers l’action RPG

Jeu d’action pur et dur, Berserk and the Band of the Hawk prend la forme d’un musou classique : le joueur doit parcourir une carte plus ou moins grande en massacrant d’énormes troupes adverses. Chaque personnage dispose d’un style et de caractéristiques propres, rendant certains plus faciles à manier que d’autres. Comme tous les musou, plus on frappe et plus on remplit la jauge d’attaque spéciale. Cette adaptation n’échappe pas à la règle : on tue les ennemis pour activer le mode « frenzy », pendant lequel on peut remplir la jauge d’attaque spéciale, puis on déclenche un coup dévastateur propre à chaque personnage. Et on recommence jusqu’à la victoire. C’est, dans les grandes lignes, le principe du jeu. Comme dans tous les musou, la caméra n’est pas un problème, à part quand on se trouve dans un coin. Un boss plus ou moins impressionnant attend le joueur à la fin de chaque niveau, pour un affrontement parfois épique.

Mais Berserk and the Band of the Hawk ne se résume pas à ça. Les personnages évoluent en montant en niveau. Mais pas comme dans A.O.T. Wings of Freedom, où les personnages étaient limités au niveau 7, mais plutôt comme dans Hyrule Warriors où la limite de niveau est assez élevée. La montée en niveau débloque de nouvelles attaques pour les personnages. À côté de cela, l’équipement est important : chaque personnage dispose d’une ou plusieurs armes secondaires, d’objets de soin ou assimilés à utiliser en cas de problèmes et des accessoires pour booster les caractéristiques. Ces accessoires peuvent d’ailleurs s’améliorer entre deux missions, dans la boutique, en utilisant des matériaux ou en fusionnant plusieurs objets. La fusion est l’unique moyen de changer ou d’ajouter des compétences spéciales à un accessoire. Ces compétences peuvent également monter en niveau, conférant alors d’énormes bonus au personnage. Le guerrier qu’on incarne peut aussi avoir une monture et cette dernière lui procure également des bonus intéressants, même si les combats à cheval sont un peu délicats.

Bref, le système d’évolution du personnage de Berserk and the Band of the Hawk est une sorte de synthèse de ce qu’on a vu dans les jeux précédents. Facile d’accès, il est intéressant et permet une grande personnalisation des combattants.

 

Un contenu suffisant

Côté modes de jeu, on a le classique Mode Histoire, le Mode Libre et le mode Endless Eclipse. Ce dernier permet d’aller dans le monde des démons afin d’effectuer des missions dans une sorte de donjon très profond, pour récupérer des bonus impossibles à obtenir autrement. Le véritable boss du jeu attend d’ailleurs tout au fond de ce donjon, au niveau 100, mais pour y accéder, il va falloir améliorer ses personnages ! Ce mode ne permet pas de sauvegarder automatiquement régulièrement, mais uniquement tous les 5 niveaux et dès qu’on sort, on doit tout recommencer : une prise de risque pour le joueur et une façon d’augmenter la rejouabilité et la durée de vie du titre.

On a aussi accès à une galerie des personnages et aux scènes débloquées grâce aux « béhérit » trouvés dans le jeu. Un « béhérit » est un accessoire démoniaque qui procure de grands pouvoirs à son détenteur. Dans le jeu, ils sont assez similaires à la quête des skulltulas d’or d’Hyrule Warriors sauf que, cette fois, on dispose d’indications précises pour les obtenir. Bien pratique ! Les relations entre les personnages peuvent être approfondies à travers de saynètes plus ou moins marquantes désignées par « talk » ou « event », accessibles entre deux missions.

En revanche, côté personnages jouables, on n’est loin de contenter les fans : en plus de Guts, on peut incarner Griffith, Casca, Judeau, Rickert ou Zodd, par exemple, mais pas le Skeleton Knight ! Une assez grosse déception.

Berserk and the Band of the Hawk propose ainsi une sorte de minimum vital en terme de contenu, mais on s’en contente sans problème.

Un niveau technique toujours mitigé

Si les personnages sont réussis, avec un beau cell shading et des animations irréprochables, les environnements restent toujours aussi vides et peu alléchants, comme dans tous les musou. Néanmoins, cela semble s’améliorer un peu dans Berserk and the Band of the Hawk qui paraît moins austère et un peu plus attrayant que les autres titres. Les affrontements restent toujours aussi fluides, et petite surprise pour la version PAL, les démembrements, absents de la version japonaise sont bien présents quand on active le mode « frenzy ». Les textures sont assez simplistes et peu engageantes. La bande son est agréable et les voix japonaises réussies. En revanche, les sous-titres anglais comportent quelques coquilles et il n’y a toujours pas de sous-titres français.

 

Un bon résumé de Berserk

Berserk and the Band of the Hawk est une bonne adaptation assez fidèle du manga, dont il reprend la trilogie Golden Age sous forme de cinématiques renversantes. Le côté un peu répétitif des musou est en partie atténué par un aspect action RPG plus prononcé. Techniquement, il y a une petite amélioration, même si globalement, cela reste assez moyen. Le titre dispose d’une bonne durée de vie et d’une rejouabilité élevée. Berserk and the Band of the Hawk constitue un excellent titre d’action et un très bon résumé/aperçu de Berserk, tout en conservant le côté un peu sulfureux du manga, sans en faire trop. On lui reprochera un petit manque de personnages jouables et l’absence de sous-titres français. Encore une excellente série adaptée en jeu d’action sans être dénaturée, malgré une légère censure, et ça, ce n’est pas rien !

 

Enguy

Points forts :

– Un univers de Dark Fantasy bien retranscrit
– Mélange d’action RPG et de musou
– Difficulté réglable et option pour désactiver le sang
– Bon système d’amélioration des objets
– Cinématiques de qualité (extraites des derniers films)

Points faibles :

– Décors vides et graphismes moyens dans l’ensemble
– Un jeu vraiment pas fait pour les mineurs (enfin un musou pour adultes !)
– Peu de personnages jouables (Skeleton Knight, où es-tu ?)
– Utilité des chevaux discutable
– Pas de sous-titres français

LA NOTE : 15/20

Éditeur / Développeur : Koei Tecmo / Platinum Games
Genre : action RPG, musou
Supports : PC, PS4, PS3, PS Vita
Date de sortie : 24 février 2017

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