Test : White Day – A Labyrinth named School (PS4)

Sorti uniquement en Asie il y a plusieurs années, le jeu d’horreur coréen White Day a fait suffisamment parler de lui pour mériter un remake et une sortie internationale. C’est donc cette nouvelle version remastérisée qui vient de débarquer chez nous, sur PS4 et Steam. Venez découvrir l’horreur version asiatique.

Un petit nouveau qui essaie de s’intégrer

Le joueur incarne un lycéen qui vient d’arriver dans son nouveau lycée, Yéondu. Il remarque une fille de sa classe, assez populaire, qui oublie un cahier dans la cour. Il décide alors de le lui rendre pour le White Day, fête asiatique qui consiste à remercier les jeunes filles qui ont montré de l’intérêt aux garçons lors de la Saint-Valentin, avec une boîte de chocolats. L’immersion dans la culture asiatique est renforcée par les nombreux documents scolaires en coréen qui plantent bien le décor. La veille du White Day donc, le jeune homme rentre discrètement dans son lycée afin de déposer ses cadeaux. Malheureusement pour lui, tout ne va pas se passer comme prévu.

 

Un lycée lugubre et hanté

À peine arrivé, le rideau métallique se referme, piégeant le lycéen. Il lui faut donc trouver comment sortir de l’établissement. Bien entendu, le bâtiment est plongé dans l’obscurité, et même si on peut allumer la lumière, il faut veiller à rester discret pour ne pas attirer l’attention du gardien. En fouillant les salles, notre jeune héros sent bien que l’atmosphère est pesante et que rien n’est normal cette nuit : dans fantômes hantent les lieux, agressant les lycéens, sans parler du gardien qui n’hésite pas à punir les jeunes à l’aide de sa batte de baseball. Une véritable histoire de fou ! Bien entendu, notre jeune héros n’a aucune arme, ne sait pas se battre et n’a aucune aptitude physique particulière. La nuit va être longue, mais notre petit nouveau va vite s’apercevoir qu’il n’est pas le seul petit coquin à s’être introduit dans le lycée. Tout ce petit monde va-t-il s’en sortir ?

Horreur et réflexion

White Day : A Labyrinth named School propose un gameplay déjà éprouvé, mais toujours aussi efficace. Un peu à la manière d’un Resident Evil, on fouille les salles à la recherche d’indices et d’objets importants, puis on essaie de résoudre des énigmes assez variées afin de passer à la zone suivante. On recommence alors le processus. Le jeu propose plusieurs niveaux de difficulté : en normal et au-delà, le joueur est livré à lui-même, ce qui fait que l’expérience est totalement différente. En difficulté inférieure, des SMS ou des indications sur la carte guident le joueur, qui n’a qu’à suivre ce qu’on lui dit de faire. Dans ces niveaux de difficulté, une icône indique aussi la présence du gardien dans les environs, ce qui permet de se cacher. Le jeu s’en trouve non seulement grandement facilité, mais perd également beaucoup de son intérêt.

Le joueur comprend vite que pour survivre, il faut éviter d’allumer la lumière pour ne pas voir débarquer le gardien. De même, il faut refermer les portes et ne pas courir, voire marcher accroupi pour rester discret. On se demande bien comment un homme d’âge bien mûr qui semble avoir du mal à marcher peut être aussi rapide quand il aperçoit un intrus ! On espère donc fortement ne pas le voir.

Car White Day est sans conteste un jeu d’horreur bien stressant. Du lycée plongé dans l’obscurité se dégage une atmosphère pesante, renforcée par la pluie au-dehors. La musique et les bruitages contribuent beaucoup au stress : comme dans Eternal Darkness, on entend des sons et des voix étranges et inquiétantes, semblant venir d’ailleurs. Des apparitions soudaines peuvent même faire sursauter le joueur. Il faut également prêter l’oreille aux bruits de pas du gardien qui rôde, tel un psychopathe prêt à fondre sur sa prochaine victime, à une musique au loin alors que le lycée est censé être désert et à tout ce qui n’est pas normal. Le tout, renforcé par les nombreux documents qu’on trouve et qui relatent des histoires de fantômes, présents aussi bien dans les toilettes que dans des casiers. On hésite donc à ouvrir chaque porte, de peur de faire une mauvaise rencontre ! D’autant plus que les sauvegardes sont rares : il faut trouver un marqueur pour sauvegarder, et à chaque sauvegarde on perd un marqueur. Cela rappelle les machines à écrire de Resident Evil.

Une version pas si remasterisée !

La première version du jeu date de 2004, et cela se ressent. Même si les graphismes ont été retravaillés, globalement on est au niveau d’un jeu PS3. Si cela n’est pas gênant quand on explore, car le lycée présente un niveau de détails tout à fait correct, c’est lors des cinématiques qu’on se rend compte de la faiblesse de l’animation des personnages, ce qui peut atténuer l’effet horrifique de certaines scènes. Mais cela ne dérange pas beaucoup, l’atmosphère stressante étant majoritairement créée par la musiques et les effets sonores.

Niveau audio, on est gâté : le jeu propose des voix coréennes ou anglaises de bonne facture et des sous-titres français. Une bonne nouvelle pour ceux qui ne maîtrisent aucune de ces langues étrangères, surtout lors des dialogues où l’on doit faire des choix qui influent sur le reste du jeu. Tous les menus et documents ont également été intégralement traduits en français, ce qui est très pratique.

Un autre élément attestant que le jeu commence à dater est son gameplay, assez linéaire. Pour progresser dans la partie, il faut tomber sur le bon document donnant la marche à suivre pour récupérer un objet essentiel. Or, il arrive souvent qu’on soit passé devant l’objet en question avant de trouver le document et qu’on n’ait pas pu s’en emparer. Il faut donc faire des aller-retour incessants dans le lycée, en croisant les doigts pour ne pas rencontrer le gardien fou. Le système d’interaction fait aussi ancien : il faut placer le curseur à l’intérieur d’un cercle signalant la présence d’une interaction possible puis valider avec la touche X. Ensuite, on peut tenter d’interagir avec cet élément. Malheureusement, ce n’est pas toujours très précis, ce qui peut vite agacer quand on cherche à ouvrir rapidement une porte et qu’elle reste fermée. Surtout quand on doit fuir le gardien ! On peut également manquer un objet important, simplement parce qu’on ne l’a pas vu. En effet, si une pièce n’est pas éclairée, on ne peut pas voir les objets et documents à récupérer, mais si on allume la lumière, on attire l’attention des démons. Un dilemme vraiment angoissant.

Un jeu aussi effrayant que frustrant

White Day : A Labyrinth named School sait véritablement donner des frayeurs au joueur. Les nombreux documents, les rumeurs, les histoires de fantômes à découvrir, les objets à collectionner et les nombreuses fins sont de bonnes raisons de savourer ce jeu. Mais il faut aussi compter sur une bonne dose de chance. En effet, on se rend vite compte que le gardien a des déplacements assez aléatoires : après un Game Over, en refaisant les mêmes actions dans le même ordre et à la même vitesse, on ne croise pas le gardien au même endroit, ni au même moment. Ce qui donne encore plus de raisons de douter à chaque porte qu’on ouvre ! Mais cela peut également lasser : il n’est pas très amusant de recommencer plusieurs fois le même passage, uniquement à cause d’un ennemi qu’on a du mal à localiser, et donc à éviter.

Les quelques faiblesses techniques sont largement compensées par l’ambiance horrifique excellente, digne des plus grands films d’horreur asiatiques. Comme dans ces derniers, d’ailleurs, il se dégage de temps en temps une certaine poésie. Le joueur se retrouve assez vite plongé dans cet univers perturbant et découvre, petit à petit, la vérité sur cette terrible nuit. Un peu à la manière d’Another, l’animé sur un collège maudit qui accueille chaque année un fantôme meurtrier. Les fans d’horror survival et de films d’horreur asiatiques ne seront pas déçus. Un jeu à ne pas mettre entre de jeunes mains !

Enguy

Points forts :

– Musiques et bruitages angoissants à souhait
– 20 histoires de fantômes à découvrir
– Plusieurs fins
– Version française
– Nombreux objets à collectionner et à débloquer

Points faibles :

– On meurt trop souvent !
– Sauvegardes rares
– Interactions pas très précises
– Niveau technique un peu faible

LA NOTE : 15/20

Développeur / Éditeur : Sonnori / PQube
Genre : aventure, horror survival
Supports : PC, PS4
Date de sortie : 25 août 2017

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *