PCPS5SwitchTestsXbox Series X/S

Test : Neva (Switch)

Déjà séduit par GRIS du studio Espagnol Nomada, on avait hâte de mettre la main sur Neva.
Alba, accompagnée de son loup blanc mystique, parcourent prairies et forêts afin de confronter une étrange force maléfique qui semble tout dévorer sur son passage. Si Gris était avant tout un jeu de réflexion contemplatif, Neva remédie à cela de manière radicale et change la donne.

Patience et persévérance

Si Neva est extrêmement beau et semble tout mignon, ne vous fiez pas à son apparence, c’est en fait un plateformer qui enchaîne quelques boss fight plutôt exigeants. Le jeu ne se déroule pas comme une promenade.

GRIS était une aventure visuelle, associée à la musique où il fallait résoudre des énigmes pour progresser, mais certains joueurs avaient déploré le manque de combats et d’action en général. Ici, les premiers affrontements arrivent rapidement et les ennemis sont vifs, insaisissables et fourbes, et cela se corse bien évidemment au fur et à mesure de la progression.
Les tableaux se parcourent, de manière générale, de gauche à droite et il faudra maîtriser saut, double saut et esquive, mais également des combos de trois attaques consécutives afin de regagner un peu d’énergie durant les combats. La vie d’Alba est représentée par trois fleurs (et n’augmentera d’ailleurs jamais), et elle perd une fleur à chaque fois qu’un ennemi la touche. Seule manière de regagner un peu d’énergie : en faisant repousser les pétales d’une fleur en réussissant des combos d’attaque sans se faire toucher, ou tomber lamentablement dans un trou, ma grande spécialité…
Autant vous dire qu’il faudra beaucoup de dextérité mais également de la patience, ma deuxième grande spécialité (non), pour venir à bout de chaque chapitre et donc de tous les ennemis. Il y a également une grande part de die and retry afin de bien mémoriser les comportements des ennemis, surtout des boss, et de comprendre ce qu’il faudra effectuer comme actions et dans quel ordre.
Le gameplay est ultra simple et ne repose que sur ces quelques combinaisons, mais la prise en main et l’exécution s’avèrent être un challenge à part entière, la mort étant violente et abrupte. Heureusement que vous pouvez réessayer autant de fois que vous le souhaitez avec des checkpoints à foison. Le jeu n’est malgré tout pas frustrant et si vraiment vous ne vous en sortez pas, vous pouvez à tout moment passer en mode “Histoire” et baisser la difficulté des affrontements.
Si j’ai réussi, tout le monde le peut !

Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas…

Heureusement, Neva sera là pour vous aider tout au long de l’aventure, tout en grandissant à vos côtés. Et c’est là toute la force du jeu : le lien qui uni Alba et Neva, leurs interactions, leur entrelacement et leur évolution ensemble.
Le titre est divisé en quatre chapitres portant le nom des quatre saisons : le cycle du temps et de la vie, tout simplement. Durant le chapitre été, Neva est encore un louveteau. On lui apprend des choses, on lui donne confiance, on la rassure aussi. La relation entre Alba et Neva est très bien traitée, les dialogues étant inexistants, tout se faisant au feeling et avec un seul bouton servant à appeler Neva. D’ailleurs, le ton change selon la situation, un petit détail qui sert d’autant plus l’expérience.

Pas de texte ni de dialogues, mais une émotion vive à chaque tableau et une musique qui vient sublimer chaque instant de beauté ou de tension pour être totalement immergé. Neva grandit à vos côtés.
Les choses se corsent, bien sûr, pendant le chapitre automne (qui comporte trois parties en plus) puis c’est l’apothéose pendant l’hiver.

Le gameplay change au cours du jeu et le titre se renouvelle sans cesse. Une mécanique qu’on pensait acquise devra être revue, transformée, changée à chaque nouveau niveau. “Et si…je devais faire plutôt comme ça ?” “Ne me dites pas que…” voilà le genre de pensées que vous aurez tout au long de l’aventure. C’est très rafraîchissant et cela permet de ne jamais s’ennuyer durant les 6 ou 8 heures que dure le titre (selon si vous voulez récolter toutes les fleurs bonus cachées ou les oiseaux lumineux). Neva est une aventure qui se vit d’une traite, passionnément, et qui nous entraîne au ciel comme dans les entrailles de la terre !

Princesse Mononochrome

Je vais être obligée de sortir tous les poncifs dignes de Télérama, mais on est clairement ici face à une “fable écolo” qui rend hommage au plus grand : Hayao Miyazaki et les clins d’œil au réalisateur bien connu des studios Ghibli sont nombreux : Sans-Visage qui dévore le monde, grands cerfs mythologiques avec des bois en forme de branches, loups galopants, sangliers possédés, et cadavres qui retournent à la nature en florissant. Les étranges personnages noirs qui ensevelissent tout sur leur passage, gluants, avec des bras araignée, ne sont bien sûr pas sans nous rappeler Princesse Mononoké ou tout simplement le Sans-Visage dans Le Voyage de Chihiro. On retrouve clairement des inspirations très marquées, mais cela ne gâche pas notre plaisir, bien au contraire.

Visuellement, le travail est exceptionnel, nous plongeant de l’ombre à la lumière. Ici on retrouve la vie et la mort dans leur état le plus pur. Les saisons et la nature foisonnante, ou la brume, sont également très bien traitées, l’animation est magnifique et le chara-design va à l’essentiel. Une aventure visuelle, sonore et qui gardera tous vos sens éveillés. Un cycle de la vie.

C’est le cœur battant que j’ai traversé tous ces niveaux et je ne regrette pas l’aventure. Bien sûr, Neva est aussi chargé en messages et en symboles forts. Nous ne pouvons que vous conseiller ce titre aussi poétique et prenant !

Sironimo

Points forts :

– Sublime !
– De la réflexion et de l’ingéniosité
– La relation avec Neva
– Une très belle bande-son qui accompagne les actions
– Exigeant

Points faibles :

– Parfois un peu frustrant
– Plutôt court

LA NOTE : 18/20

Développeur : Nomada Studio
Éditeur : Devolver Digital
Genre : Aventure, Platformer, Action
Support : Nintendo Switch, PS5, PC, XBox Series
Date de sortie : 15 octobre 2024

Sironimo

Sironimo est tombée dedans dès l’age de 5 ans, dans le début des années 80. Elle a fait ses armes sur Amstrad (cpc 6128) et Atari avant d’avoir de quoi se payer sa première console de jeu, qui est arrivée bien tard par rapport à d’autres, la PSOne. Depuis elle n’arrête plus et joue sur toutes les consoles nouvelles générations jusqu’à parler d’une de ses passions ici, avec vous, sur gamingway. https://twitter.com/siro_nimo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *