Test : Maneater (PC)
Déjà bien habitué à faire couler des litres de sang dans sa série Killing Floor, Tripwire Interactive revient avec une ode à la nature sauvage et violente.
Après avoir dépecé une quantité incommensurable d’animaux dans les jeux vidéo, il était temps que la nature reprenne ses droits. Attention, pas à la façon d’un couple de cerfs se promenant sur les champs Elysées durant le confinement, mais plutôt version tuerie de masse. Qui n’a jamais rêvé d’incarner la vengeance du monde animal ? Grace à Maneater, c’est maintenant chose possible.
First Blood
À la manière d’un Bambi souhaitant venger la mort de sa mère, vous serez rapidement mis dans la peau d’un bébé requin luttant pour sa survie et traquant les chasseurs afin d’assouvir sa soif de vengeance. Comme pour toute bonne série B qui se respecte, il faut un méchant vraiment méchant, incarné ici par Pete l’écailleux. Ce dernier doit payer pour la vie de votre mère et vous allez vous employer tout le long du jeu à répandre la destruction afin de le faire sortir de son trou pour l’affronter. Une quête qui vous mènera du fin fond d’un bayou sordide jusqu’à l’océan.
Assassin’s Jaws
Maneater reprend les grandes lignes de la formule Ubisoft. Vous explorez diverses zones et en ouvrez d’autres en remplissant un certain nombre de missions, la très grande majorité d’entre elles consistant à traquer des cibles pour les éliminer, jusqu’à débloquer un mini boss. L’emphase est également mise sur l’exploration en offrant un grand nombre d’objets ou de lieux à découvrir. Une boucle de gameplay est assez simple, vous débarquez dans une nouvelle partie de la carte, remplissez des missions et ramassez des collectibles afin de devenir plus fort pour passer dans la zone suivante. La progression entre divers lieux est conditionnée à l’age du requin et il est évidemment possible de revenir dans les parties déjà explorées afin de trouver des objets manquants ou accomplir des quêtes de plus haut niveau.
Harder Better Faster
La progression de votre mignon petit poisson est axée autour de trois éléments : le niveau, l’âge et les capacités. Le niveau et l’âge sont liés, ils évoluent avec l’expérience générée par les combats ou la résolution de quêtes. La conséquence directe sera de faire grandir la bête et la rendre plus puissante. Cette première étape de progression vous donnera accès à la seconde, à savoir les skills. Ces derniers sont pour la plupart passifs, mais quelques uns d’entre eux ont une utilisation active, chacune symbolisée par une partie de l’animal (mâchoires, ailerons, etc.). De nombreuses améliorations qui se révéleront indispensables afin de survivre aux menaces constantes. Malgré son sujet, Maneater reste un jeu vidéo et n’a de cesse de le montrer à coup de doubles sauts, dash et autres attaques électriques. Faire évoluer votre machine de mort, apprendre à en contrôler le moindre mouvement s’avère assez rapidement grisant et c’est tant mieux, car c’est à peu près tout ce que vous ferez dans le jeu.
La peau de mérou pète
Le gros soucis du titre apparaît malheureusement après seulement deux ou trois heures de jeu : la répétitivité. Le tour des quêtes est fait très rapidement, manger tel type de poisson, chasser un prédateur, attaquer des humains. Il y a bien quelques petites variantes, mais rien qui ne fasse illusion bien longtemps. Les quêtes secondaires, quant à elle, consistent en des événements de chasse (une cible plus forte qui apparaît dans la zone) ou la collecte d’objets (plaque d’immatriculation, coffres et panneaux), rien de fou. L’autre problème qui s’avère rapidement irritant est l’aspect daté des mécaniques de gameplay liées à ces quêtes. Lorsqu’il vous faut manger dix mérous ou 15 humains, il faut le faire dans une zone précise, bouffer un poisson vingt mètres plus loin ne sera pas comptabilisé. C’est un défaut que l’on rencontrait dans les MMO ou les mondes ouverts il y a plus de 10 ans et c’est nettement moins pardonnable aujourd’hui. Cela étant, rien ne vous oblige à parcourir le jeu d’une traite et y jouer par petites sessions peut s’avérer fort plaisant, car on ressent évidemment moins cette répétitivité.
Un squale qui ne fait pas dans la fantaisie (tmtc)
Alors oui, Maneater tourne en rond, se répète sans cesse, mais Maneater le fait avec brio. S’il peut sembler pénible de manger du mérou à toute heure du jour ou de la nuit, on se surprend à continuer, embarqué dans la frénésie du complétisme, chercher où mène cette grille, où se cache ce coffre. J’évoquais précédemment l’appréciation du jeu plus grande lorsque l’on espace ses parties, mais dans le même temps il est parfois difficile de décrocher tant le plaisir de faire virevolter son requin est grand. Les caméras et la visée ne sont pas toujours au top, mais l’expérience n’est jamais frustrante, la prise en main est très facile (surtout au pad).
Ajouté à ça un scénario bien débile (dans le bon sens du terme) sur fond de télé-réalité et vous avez un titre qui, sans être exceptionnel, vous offrira de vrais bons moments de jeu vidéo. Et puis c’est quand même foutrement original, alors pourquoi bouder son plaisir ?
Ominae
Points forts :
- Une direction artistique qui flatte souvent la rétine
- Le maniement du requin
- L’habillage « télé-réalité »
- Le système de progression bien pensé
- Bouffer des chasseurs
Points faibles :
- Répétitif
- Un système de quêtes daté
- Le ciblage pas très efficace
La note : 15/20
La note : 15/20
Développeur : Tripwire Interactive
Éditeur : Tripwire Interactive – Deep Silver
Genre : Action-RPG
Support : PC, Switch, Xbox One, PS4
Date de sortie : 22 mai 2020