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Test : Iron Harvest 1920+ (PC)

Si incarner une héroïne slave accompagnée d’un ours dans l’enfer steampunk d’une première guerre mondiale uchronique vous chauffe, vous êtes au bon endroit.

La grande guerre n’est clairement pas la période de l’histoire la plus traitée dans le jeu vidéo, alors si en plus on y ajoute des éléments fictifs tels que des mechas, on rentre carrément dans le genre de niche. D’ailleurs, d’une manière générale, le STR n’est plus vraiment à la mode depuis la disparition de Starcraft 2 de l’espace médiatique. Ce Iron Harvest se présente donc comme un petit vent de fraîcheur à plus d’un titre.

Du yo spak polonian ?

Tiré du jeu de plateau Scythe, Iron Harvest, dont l’action se déroule en Polonia, vous propose d’incarner (dans un premier temps) Anna Kos et son ours Wojtek [voytek]. Tous deux coincés au milieu de la guerre froide opposant la Saxonie et l’union Rusvietique où le tsar Nicola II est toujours au pouvoir. Si l’action prend place dans une ambiance de première guerre mondiale (en 1920), il s’agit d’une ré-imagination de notre monde à la sauce Steampunk. Le mode histoire vous invitera à découvrir les diverses mécaniques du jeu en suivant les aventures des résistants de Polonia qui se battent contre des envahisseurs clairement trop puissants. La campagne servant, comme souvent, de tutoriel pour préparer les affrontements multijoueurs, vraie finalité de ce genre de titre.

Dawn of heroes

Niveau mécaniques de jeu, on est en terrain connu pour ceux qui se sont déjà essayés aux séries des Dawn of war et Company of Heroes. Il s’agit de STR essentiellement orientés micro-gestion, à savoir concentrés sur les unités plus que sur la masse. On retrouvera plus tard dans le jeu l’aspect construction de bâtiments ainsi que la gestion de ressources, mais c’est un pan nettement plus simpliste du gameplay. L’action est surtout axée sur les escarmouches, le placement et la bonne gestion des unités. La souplesse des mécaniques de placement des unités est d’ailleurs l’une des bonnes surprises du titre, certainement l’élément le moins old school de l’expérience. En dehors de ça, on reste dans les classiques avec le pathfinding et les diverses actions lancées par la souris, la sélection des unités par peloton et par groupes, etc. Autre système absolument génial, le fait de pouvoir modifier le type d’unité en ramassant une arme, les fantassins pouvant devenir des grenadiers ou des unités anti-mecha suite à un simple loot. Vos soldats montent également de niveau au fil des combats, les rendant immédiatement plus performants et, vous pouvez me croire, ce ne sera pas inutile.

Détours et des tours

Une bonne part de la stratégie va reposer sur les objectifs secondaires. Prendre le temps d’aller explorer un recoin de la carte afin de remplir une mission à première vue anodine peut permettre à votre escouade de gagner en puissance et obtenir de l’équipement rendant la progression plus simple, voire tout simplement possible parfois. Ce sentiment d’exploration est renforcé par l’interaction avec les décors et notamment le fait de pouvoir occuper des bâtiments afin de préparer, par exemple, une embuscade. Les environnements destructibles rendent eux aussi ce monde plus réaliste, plus organique. L’immersion en est renforcée et, pour peu que vous ayez activé les voix originales, vous aurez l’impression de vivre cette grande guerre slave.

La mechanique du cœur

On ne va pas se mentir, ce qui tape dans l’œil quand on regarde les trailers ou les screens du jeu, c’est la présence des mechas. Clairement le gros plus du titre, à la fois par leur design génial et la peur qu’ils suscitent lorsqu’ils débarquent en combat. C’est d’ailleurs peut-être l’une des grandes qualités et l’un des gros défauts du jeu, la puissance des machines étant absolument grotesque. Un seul mecha peut éradiquer l’ensemble de vos petits soldats en quelques secondes. L’impression de puissance est très bien rendue, mais rend ainsi parfois certains passages difficiles, car il n’est pas toujours possible de prévoir l’arrivée d’unité mécanisées et ainsi se positionner correctement. Le réalisme en est renforcé au risque de mettre les nerfs de quelques joueurs à rude épreuve.

Seul(e) contre tous

Iron Harvest, à l’image des ténors du RTS que ce sont les Starcraft et autres Dawn of War, propose une campagne vraiment prenante, un atout pour tous ceux (comme le rédacteur de cet article) qui aiment bien la stratégie en solo et ne s’intéressent guère aux modes multijoueurs. Il est tout à fait possible de ne se concentrer que sur le mode story sans toucher au jeu compétitif et profiter totalement du titre. En ligne droite il y en a déjà pour facilement 25 heures et on doit atteindre les 30 ou 35 heures de jeu avec tous les petits à-côtés. Autant dire que c’est très correct pour ce type de produit, pas de quoi rougir face à la concurrence. Le jeu multi est un peu plus en peine, par contre, le contenu n’est pas fou en termes de nombre d’environnements et les parties suivent un peu toutes le même schéma vu qu’il n’y a pas de vraies différences entre les unités (à la manière d’un Starcraft). Un petit arrière-goût d’early access dans ce mode de jeu qui sera certainement amélioré au fil du temps et des patchs.

Love, Death + Robots

Difficile de ne pas recommander Iron Harvest. Peut-être pas le meilleur STR de sa génération, mais son univers et son ambiance en font clairement un titre réussi dans le genre. La campagne solo longue et intéressante, Anna et son ours vraiment attachants, la DA simple mais très efficace, les mechas, tout est là pour accrocher le joueur. Les illustrations de l’artiste Jakub Różalski qui ponctuent l’aventure sont magnifiques (certains screens des écrans de chargement sont là pour en attester). Le vrai frein sera probablement le prix du jeu un peu élevé (50 euros à la sortie) en comparaison du contenu finalement limité. Maintenant, il faut voir ce que les développeurs vont ajouter, s’il y aura un réel suivi du titre, d’autant qu’il y a encore pas mal d’équilibrage à réaliser afin d’obtenir un mode multi solide et durable. Toujours est-il que cet Iron Harvest 1920+ est l’une des bonnes surprises de cette rentrée.

Ominae

Points forts :

  • Anna et Wojtek
  • Une direction artistique très réussie
  • Les illustrations de Jakub Różalski
  • Les voix originales
  • Les mechas
  • Les interactions avec l’environnement et la taille des maps
  • Le gameplay simple mais efficace
  • L’ambiance

Points faibles :

  • pas mal de problèmes d’équilibrage
  • Le multi qui manque de contenu
  • L’aspect construction un peu en deçà du reste
  • les contrôles et l’interface un peu trop old school

La note : 17/20

Développeur : KING Art
Éditeur :
Deep Silver
Genre :
STR
Support :
PC, PS4, Xbox One
Date de sortie :
1er septembre 2020

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