Test : Haven (Switch)

Dès le lancement de Haven, les vibes de FURI sont déjà présentes : de par ses couleurs, son dynamisme et sa musique, on retrouve tous les éléments qui avaient fait de FURI un hit et de The Game Bakers le centre de l’attention. Mais est-ce que le studio montpelliérain a encore, cette fois, réussi à nous livrer une aventure originale et prenante ? C’est sans plus attendre que je vous invite au décollage à bord de ce vaisseau si spécial pour le découvrir.

Haven or Heaven ?

Si FURI avait pu en refroidir certains de par sa difficulté croissante lors des affrontements, accompagné de son gameplay assez technique, ici le jeu prévient tout de suite sur son accessibilité, et ce, dès le choix de la difficulté dans le menu, et c’est un vrai réconfort.
Haven nous entraîne sur une planète inconnue avec Yu et Kay, ce couple qui semble avoir fui quelque chose afin d’être libre et surtout ensemble. Une des forces du titre est justement le fait d’en découvrir plus sur eux et sur leur environnement au fur et à mesure, pas à pas, et c’est très plaisant.

Yu et Kay ont posé leur Nid (c’est le nom de leur vaisseau, mais c’est aussi leur petit nid d’amour, bien évidemment) dans un coin reculé de l’espace qu’ils vont explorer. On peut donc jouer l’un ou l’autre au choix, mais également les deux grâce à un mode de coopération locale, donc n’hésitez pas à vous faire accompagner de « quelqu’un de spécial » comme le disent les développeurs eux-mêmes (ou de n’importe qui, ça marche aussi, mais c’est moins immersif).

Et même si vous jouez en solo, notre petit couple reste inséparable. À vous de vous déplacer à la surface de cet étrange endroit en flottant ou volant ensemble et d’en découvrir plus. Ces déplacements aériens, qui vous conduiront à suivre des flux d’énergies, et qui vous permettront au fur et à mesure d’effectuer des figures, des rotations, dérapages et autres ascensions, sont très gratifiants et grisants de liberté ! Un peu à la manière d’un Flower ou d’un Journey : se déplacer dans les airs, même proche du sol, reste très inspirant !

Le sol de la planète Source étant morcelé, il vous faudra naviguer d’une « île » à une autre en empruntant des ponts d’énergie et ainsi découvrir qu’elle n’est peut-être pas si déserte qu’au premier abord.
Assez rapidement, notre couple mettra la main sur un radar qui lui permettra de mieux comprendre les agencements des différentes îles et de revenir au vaisseau plus facilement.

Un petit verre d’alcool de Pommiel ?

Dans un premier temps, il faudra trouver de quoi se nourrir, puis rapidement des pièces manquantes au vaisseau. Certes, les décors en extérieur ne changent pas des masses, et on pourra parfois avoir l’impression de tourner en rond ou de visiter les mêmes genres d’environnements, mais la faune et flore de cet endroit sont intéressantes à découvrir, et si, au début, tout semble serein, assez rapidement nos deux héros trouveront quelques couches moins hospitalières et des animaux qui semblent contaminés et plus agressifs. S’en suivra donc quelques phases de combat où il faudra synchroniser les attaques de Yu et de Kay dans une sorte de tour par tour dynamique. Ici on ne tue pas le bestiaire, mais on le purifie, on le libère de la sorte de rouille qui ronge la planète et ses habitants, et c’est encore plus satisfaisant.
Quoi de plus normal après un rude combat que de gratifier les animaux libérés par une petite gratouille ou une caresse ? On peut également laisser quelques secondes à Yu et Kay afin qu’ils s’embrassent langoureusement dans le but de regagner quelques points d’énergie. C’est la logique même.
C’est aussi ce qu’il y a de séduisant dans ce titre : les événements et les interactions sont douces, assez naturelles et sortent de la norme de ce qu’ont pu nous habituer les jeux vidéo en général.

Domestic life

Les phases d’exploration, de récolte d’éléments et de combat ne sont pas les seules, on se retrouvera également régulièrement à bord du Nid (ou autres lieux de camping), notamment pour y passer la nuit, faire la cuisine (et ici, c’est bien l’homme qui cuisine pendant que madame bricole), prendre une douche, se soigner ou encore papoter sur le canapé. Ces éléments de la vie quotidienne, simples et normaux, apportent toute la fraîcheur du titre. En effet, on en découvre plus sur Yu et Kai, leurs motivations, leur vie et ce qui les a poussé à se retrouver là. C’est une vraie petite vie de couple, confinée à bord de leur vaisseau, qui peut nous rappeler notre propre quotidien. Ils s’engueulent, se chamaillent, ne sont pas d’accord, se lovent l’un contre l’autre, plaisantent, cherchent leurs affaires, boivent un verre, s’aiment, tout simplement. La qualité de l’écriture est remarquable de justesse et les petites saynètes raccordées aux temps de chargement, de simples dessins de leur vie à deux, sont également là pour accentuer ce trait propre à Haven.
Certains n’aimeront pas, et trouveront probablement ces phases ennuyantes, car trop proches de la réalité. Tout dépend de ce que l’on cherche à travers un jeu, une aventure.

Mais n’oublions pas que les phases en extérieur sont beaucoup plus énergiques, accompagnées d’une musique électro composée par DANGER (déjà présent sur FURI, bien évidement) qui enflamme le tout (dans le bon sens).
Ces passages dynamiques, en opposition avec la vie à l’intérieur du nid, créent un véritable équilibre dans le gameplay et le déroulement du jeu. Vous pourrez librement alterner les deux.

Haven sort librement des sentiers battus et ça fait du bien. Vivre par procuration le quotidien de ce petit couple, mais à l’autre bout de l’univers, et qui découvre totalement son environnement, c’est quand même pas tous les jours !
Certes, le titre ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais c’est une aventure unique, douce et excitante qui est proposée ici. Merci The Game Bakers.

Sironimo

Pour vous plonger dedans, je vous laisse découvrir cet incroyable opening de Yukio Takatsu en collaboration avec Yapiko Animation accompagné d’un morceau de Danger :

Points forts :

  • Les phases de « vol »
  • La vie de couple bien décrite et les 2 héros
  • La musique qui électrise le tout
  • L’écriture
  • La direction artistique

Points faibles :

  • Décors un brin répétitifs
  • Assez simple, manquera de challenge pour certains

La Note 17/20

Développeur / Éditeur : The Game Bakers
Genre : RPG, Exploration, Aventure narrative
Support :
PC, Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, Xbox Series
Date de sortie : 03 décembre 2020 (PC), 4 février 2021 sur consoles

  • mabo14/03/2021 à 17:35Permalink
    Ça a l’air bien à part ce jeu, ça change! Pis ça a l’air très beau. Sympa en plus un studio montpelliérain ^^
  • Sironimo14/03/2021 à 18:38Permalink
    > Oui j’allais dire c’est fait dans ta ville en plus. Je conseille ce jeu :)

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