Test : God of War Ragnarök (PS4)
Après une première trilogie God of War qui se déroulait au cœur de la mythologie grecque, ainsi que quelques spin-off (tels que God of War: Ascension), dont certains relativement méconnus sur PSP : Chain of Olympus et Ghost of Sparta, nous voilà repartis pour explorer les contrées enneigées du grand nord en compagnie de Kratos et de son fils Atreus.
Plus de quatre ans après le renouveau de God of War qui prend cette fois racine dans la mythologie nordique, on retrouve nos deux héros et bien d’autres dans ce God of War Ragnarök sur PS5 (mais aussi sorti sur PlayStation 4, ici nous avons joué à cette version qui n’a pas à rougir).
Kratos, tu as tes Ragnagnarök ou quoi ?
Le studio Santa Monica nous avait déjà gâté avec des épisodes PlayStation de renom que sont les premiers God of War (2005), des beat’em up bien bourrins sur PS2 et PS3. Ici on récidive, après une sorte de reboot de la série, afin de changer de décor dans ce 5e volet de l’histoire principale.
Cet épisode va, une fois de plus, se concentrer sur la relation de Kratos et de son fils Atreus qui change, grandit et évolue. De nouvelles questions font leur apparition, notamment sur l’identité profonde de l’adolescent et sur ses pouvoirs qu’il peine à maîtriser. Kratos, en papa inquiet et protecteur, veille sur lui et le sermonne, parfois même un peu trop. Après une rapide introduction qui nous met directement dans le bain, mélange de cinématique, d’action et de QTE, on explore quelques endroits autour de notre maison de fortune à Midgard afin de se familiariser un peu avec le gameplay. Si ce début peine un peu à trouver son rythme, entre recontextualisation des événements, tuto et combats aléatoires, tout va s’accélérer rapidement après l’arrivée d’invités non désirés et d’une nouvelle quête principale à effectuer à travers les neuf royaumes.
Au début du jeu il est possible de choisir entre différentes options d’accessibilité. C’est rare de voir autant de critères paramétrables et c’est déjà un très bon point avec notamment le choix de cinq niveaux de difficulté. Également avant de lancer le jeu, la possibilité de revivre les événements forts du précédent épisode lors d’un rapide résumé au coin du feu. Ce n’est malheureusement pas très parlant si l’on n’a pas du tout fait le jeu sorti en 2018, mais ça permet d’y voir un peu plus clair, sachant que durant cet épisode les protagonistes sont assez verbeux (surtout Mimir, la tête coupée) et retracent également les événements marquants ou parlent des personnages clés de leur parcours.
Un fois dans l’histoire, on notera que la caméra est souvent embarquée “à l’épaule”, comme si elle était un personnage à part entière et surtout comme si un vrai cadreur filmait la scène pour rendre le tout plus épique et plus immersif, à la manière des séries ou des films de maintenant. Original pour un jeu vidéo ! Il faut dire que l’image, la photographie et les graphismes sont très beaux et soignés. Le vent dans les poils des loups, des vêtements ou encore la neige sont du plus bel effet et ceci même sur PS4 ! Les décors eux aussi fourmillent de détails et la musique, discrète mais agréable, vient accompagner le tout. Une belle réussite visuelle, on en prend clairement plein la vue.
A song of Ice and Fire
En ce qui concerne le gameplay, il comporte pas mal d’exploration, bien que le tout se déroule quand même relativement en ligne droite, et bien sûr, de nombreux combats. C’est là toujours l’essence même du jeu, des combats dynamiques, nerveux et extrêmement bourrins, Kratos ne faisant pas dans la dentelle. Les deux armes utilisées seront la Hache Léviathan afin de bien trancher ses ennemis (ou parfois des troncs d’arbres, mais c’est plus rare) ainsi qu’une arme secondaire les Lames du Chaos reliées à des chaînes, moins puissantes mais elles volent dans tous les sens. Ces deux armes pourront être chargées, l’une de glace et l’autre de feu, afin d’ajouter des effets dévastateurs lors des combats. Il faudra un peu d’entrainement pour jongler de l’une à l’autre, effectuer des parades, bloquer avec le bouclier, contre-attaquer, déclencher une furie dévastatrice ou esquiver avec une roulade. Bien maîtriser les arts du combat prend un peu de temps, mais vos ennemis ne vous en laissent pas beaucoup, avec notamment des boss assez coriaces qui veulent vous faire la peau très rapidement dès les premières heures de jeu ! Vous voilà prévenu, Spartiate !
Odin vaut mieux que deux tu l’auras
Les combats ne sont pas toujours très simples, avec une caméra qui ne se place pas forcément au bon endroit durant les scènes d’action, des ennemis qui arrivent souvent dans le dos et un personnage qui ne se retourne pas (il peut faire un demi-tour complet, mais il faut appuyer sur plusieurs boutons pour ça, ce n’est pas ce que l’on a envie de faire en plein combat), surtout avec une manette qui vibre sans arrêt, au moindre événement (peut-être un peu trop parfois).
Lorsque les combats vous auront un peu épuisé, vous pourrez reposer vos muscles en faisant travailler vos méninges sur des énigmes. Si elles sont souvent assez faciles et simples d’accès, parfois vous aurez beaucoup de mal à comprendre ce qu’il faut faire en gelant par exemple un geyser pour augmenter la pression d’un autre, qui va alors faire tourner une roue, qui va elle-même entraîner quelque chose. Un conseil : testez bien toutes les options. Ça reste assez marrant de voir Kratos qui, rappelons-le, ouvre parfois les coffres avec sa tête (littéralement), essayer de résoudre des énigmes qui demanderont aussi d’utiliser sa tête (mais d’une autre façon).
Notons également un côté RPG dans les améliorations d’armes, d’équipements et même un arbre de compétences des personnages. Il faudra régulièrement penser à se plonger dans les menus, mais également à faire forger de nouveaux équipements grâce à l’aide de notre ami nain Sindri et de son frère Brok. Ces deux personnages viennent régulièrement enrichir votre aventure en fabriquant moult gadgets, armes, objets mais il vont également vous guider et vous ouvrir de nouveaux horizons. Ils sont indispensables au bon déroulement de l’histoire. Notons qu’en plus de cela, leur maison est superbe, on dirait qu’elle est sortie tout droit du village des elfes du Seigneur des Anneaux, et qu’ils apportent la touche d’humour et de légèreté qui fait du bien au milieu de toute cette violence. Une vraie petite bouffée d’oxygène dans le monde cruel de la guerre et du Ragnarök (fin du monde prophétique et l’éternel hiver).
Est-ce que vous en aurez pour votre argent concernant la Mythologie Nordique ? Bien sûr que oui. Le folklore est là, ainsi que les figures mythiques de Odin à Thor en passant par Loki. On va découvrir bien des lieux et personnages en traversant les neuf royaumes, et parcourir ces environnements bien différents est un vrai plaisir.
Si le jeu peut se conclure en une grosse vingtaine d’heures en ligne droite, il possède énormément de contenu et de quêtes secondaires qu’il ne faut pas rater, tellement elles apportent à l’histoire et à l’immersion. Certes, cela peut paraître long de tout faire, notamment car il y a des coffres ou des chemins cachés un peu partout, mais il serait dommage de passer à côté. Les dialogues, dont le doublage français est de qualité, et les anecdotes assez singulières, voire drôles de Mimir, votre compagnon de voyage, aident à vraiment se laisser porter par l’histoire et ses rebondissements.
God of War Ragnarök arrive a trouver un bon équilibre entre exploration, combats, histoire, puzzles à déchiffrer et même un petit côté RPG. Cela fait de lui un jeu plutôt complet, très agréable à parcourir, surtout qu’il est techniquement et visuellement réussi. C’est avec joie que l’on retrouve Kratos en papa protecteur et courageux et que l’on voit son fils évoluer, et explorer la mythologie nordique est un vrai plaisir. Il est évident que God of War Ragnarök sera un cadeau parfait pour Noël avec une PS5 (attention : PEGI 18 tout de même), tellement c’est une belle réussite.
Sironimo
Si une vidéo de gameplay du jeu vous parle plus qu’un test, voici le replay de mon live Twitch sur le début du jeu :
Points forts :
- Une belle histoire et immersion dans la mythologie nordique
- La beauté du jeu
- Beaucoup de mondes différents à parcourir
- Des personnages bien écrits
- Belle réalisation générale et bon équilibre
- Des moments épiques qui en mettent plein la vue
- Dialogues prenants
- Quêtes secondaires bien écrites
Points faibles :
- La camera pendant les combats qui se place un peu n’importe où
- Beaucoup de vibrations dans la manette (quasi non stop)
- Combats, coffres et puzzles en trop grand nombre
La note : 18,5/20
La note : 18,5/20
Développeur : Santa Monica Studio
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Genre : Action / Hack ‘n’ slash
Support : PlayStation 4, PlayStation 5
Date de sortie : 09 novembre 2022