Test : Evil Dead: The Game (PC)

La franchise Evil Dead semble traverser les décennies sans prendre une ride (ou presque). Après les films, la série, voici que c’est au tour du jeu de nous plonger dans le monde de Ash.

Après la grande vague (toujours en cours) des survival horrors, ce sont les jeux d’horreur coopératifs asymétriques qui semblent vivre leur meilleure vie. Si la très grande majorité des titres se contente de singer Dead by Daylight, certains tentent une approche différente et c’est le cas de Evil Dead: The Game.
Je ne vais évidemment pas vous refaire l’historique de la franchise au cinéma, sachez juste que le jeu va amplement piocher dans l’univers des trois films ainsi que de la série plus récente, reprenant monstres et personnages emblématiques.

Evil PUBG

Les premières bandes annonces pouvaient laisser imaginer une variante de la formule Dead By Daylight, mais au final il n’y a que très peu de rapport avec le titre de Behaviour Interactive. Si on devait le rapprocher d’un autre jeu multi asymétrique, il serait plus pertinent de parler de mélange de Friday the 13th et Hunt Showdown. On va ainsi retrouver l’équipe de joueurs « survivants » jetés sur une carte avec un enchainement d’objectifs à atteindre. La carte, sans être immense, est suffisamment grande pour rappeler les sensations d’un début de Battle Royale. Durant les premières minutes de la partie, l’idée sera de s’équiper en fouillant les maisons afin d’avoir de quoi se défendre contre les créatures démoniaques qui peuplent les environs. Il faudra ensuite réunir plusieurs objets, affronter une sorte de boss de zone et défendre le Necronimicon pour gagner la partie. En face, un joueur pourra incarner les démons et tout faire pour empêcher les survivants d’arriver à leur but.

I will survive

Ce qui change par rapport à la plupart des titres du genre, c’est que les survivants ne sont pas démunis, il peuvent se battre. À cet effet, ils ont la possibilité de ramasser des armes (de puissances différentes) en sachant qu’ils sont limités à une arme à feu (ou à distance) et une arme de corps à corps. Il existe également un système de classes de personnages, certains étant orientés combat et d’autres soutien. Chaque personnage possède des capacités totalement différentes des autres, il sera donc important de bien équilibrer son équipe. Partir sans répartir correctement les tâches se soldera généralement par un échec cuisant, surtout si l’adversaire maîtrise son sujet. En plus des armes et divers objets utilitaires disséminés sur la carte, les joueurs pourront prendre un véhicule pour rejoindre un objectif éloigné et en profiter pour rouler sur toute menace se dressant sur le chemin. Si la coopération est de mise, il est également primordial de rester groupé le plus possible, car c’est le meilleur moyen d’éviter de voir sa jauge de peur augmenter et s’exposer au contrôle mental du démon.

Speed Demon

Pour le joueur contrôlant les monstres, le gameplay va être très différent. De base, il peut se déplacer à très grande vitesse sur la carte, mais ne peut interagir avec les survivants qu’en posant des pièges ou en prenant le contrôle des démons. La tactique consiste normalement à profiter de phases d’équipement des survivants pour préparer sa stratégie, poser divers chausse-trappes et tenter de briser l’unité du groupe. En tant qu’entité supérieure, en plus des créatures, il est possible de posséder des objets tels que les voitures ou les arbres, mais aussi un joueur qui aurait cédé à la panique. Lorsque cela arrive, le démon prend le contrôle de l’avatar du survivant et peut utiliser son arsenal pour attaquer ses petits camarades. Il faudra apprendre à diviser le groupe et réussir à remplir les jauges de terreur pour emporter la victoire ; invoquer des démons, même puissants, se révélant peu efficace si l’équipe en face est soudée et bien équipée.

Mieux vaut être seul que mal accompagné

L’une des particularités bienvenues de Evil Dead: The Game, c’est la possibilité de jouer comme on le souhaite : en joueurs contre joueur, en joueurs contre IA ou en solo complet. Une bonne idée des développeurs qui ne limitent pas leur titre aux amateurs de multi et permettent surtout de conserver un jeu actif en cas de manque de monde en ligne. C’est d’autant plus intéressant que l’IA est très propre et fera bien souvent mieux le taf que certains inconnus rejoints au hasard. En plus de cette possibilité de jouer dans son coin, le titre propose un certain nombre de missions défis destinées à débloquer des personnages. Des défis à la difficulté parfois bien corsée, mais offrant l’avantage de servir d’entrainement efficace. Il est à noter que le jeu propose également un tutoriel complet et suffisamment bien conçu pour que le joueur puisse se lancer dans l’action immédiatement après sans le moindre problème.

Evil Meh: The Game

La grande force du titre de Saber Interactive est de proposer une ambiance assez incroyable. Côté survivants, l’immersion est totale durant les phases de recherche, peu de jeux savent rendre des environnements aussi terrifiants. Mention spéciale pour le sound design particulièrement efficace. De la même façon, la partie démon est très fidèle au support d’origine avec cette vue à la première personne si caractéristique depuis le premier film. Visuellement, c’est plutôt une réussite également, sans être une claque visuelle folle, Evil Dead ne ressemble pas un de ces nombreux multi asymétriques low cost reprenant des assets déjà vus mille fois. Malheureusement, au-delà de son ambiance réussie, le jeu peine à convaincre pour le moment. Les parties ont tendance à beaucoup trop se ressembler, du fait des deux seules cartes disponibles et il y a de vrais soucis d’équilibrage. Une équipe de survivants bien organisée sera imbattable, rendant la partie peu amusante pour celui qui incarne le démon. Il y a aussi pas mal de soucis de gameplay restant à régler, comme la gestion des collisions. Par exemple, dans un Dead By Daylight, si le tueur bloque un survivant dans un coin et le frappe, ce dernier va devenir intangible l’espace de quelques instants, lui permettant de se dégager et de fuir ; dans Evil Dead, il est possible de bloquer un avatar (humain ou monstre) dans un coin et l’enchainer à l’infini sans qu’il puisse sortir. Un vrai motif de rage quit.
Au rang des défauts, on peut aussi ajouter le déblocage des personnages au travers des défis, car cela rend inaccessible certaines capacités pour ceux qui n’ont pas envie de s’essayer au « try hard » de missions. Il aurait été préférable de réserver ces défis à de simples skins.
Globalement, Evil Dead n’est pas un mauvais jeu, il a même des grandes qualités, mais il est peut-être sorti un peu tôt et aurait mérité un peu plus d’attention sur les finitions. Maintenant, tous ces défauts peuvent être corrigés avec le temps, alors il serait dommage de ne pas suivre la suite du développement.

Ominae

Points forts :

  • Une ambiance folle
  • Très respectueux du matériau d’origine
  • Les nombreux modes de jeu

Points faibles :

  • Seulement deux maps
  • Manque de finition générale

La note : 14/20

Développeur : Saber Interactive
Éditeur :
Saber Interactive
Genre :
Action, horreur, multijoueur asymétrique
Support :
PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series. Prochainement sur Nintendo Switch
Date de sortie :
13 mai 2022

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