Test : Dead by Daylight (Switch) ne plaît pas à mon cardiologue

L’excellent titre multijoueur asymétrique de Behaviour Digital arrive sur les meilleurs supports portatifs près de chez vous. De quoi avoir votre dose où que vous soyez !

C’est avec inquiétude que je mets sur le papier mon opinion de la version Switch de Dead by Daylight. Je sais que je serai lue, mais il est possible que je sois également observée par un tueur alors que j’écris ces lignes. Il me poursuit depuis des mois en me vantant les mérites du titre, me motive à m’y essayer, lui qui y joue tant avec sa progéniture. Je le sens, il est là, tout près… Il se rapproche ! Il… Il me… !…

Ominae m’a tuer

Pfou, fausse alerte. Moi, Marine, vais très bien, j’adore les chiens ! Initialement sorti en 2016 sur ordinateurs avant d’envahir les consoles de salon surpuissantes PlayStation 4 et Xbox One un an plus tard, Dead by Daylight ne cesse de faire couler du sang de par ses nombreuses qualités et offres promotionnelles. Offert sur le PS+, disponible dans le Xbox GamePass pour consoles et coûtant souvent entre cinq et dix euros sur Steam, il faut une vraie bonne excuse pour ne pas s’être encore essayé à ce titre particulièrement effrayant. Comme s’appeler Marine, par exemple.

Cette bougre, moi évidemment, a jugé bon de passer à côté jusqu’à la sortie de son portage Switch. C’est donc fraîche de tout préjugé, si ce n’est qu’il s’agit d’un des meilleurs jeux jamais créés, que j’ai démarré cette version et, oh boy, que c’est laid. Je ne parle évidemment pas du jeu en lui-même, déjà un peu rêche à son époque, mais bien de la moulinette par laquelle il est passé.

Plus que cette impression de vaseline que l’on croyait réservée aux gros titres à monde ouvert comme The Witcher 3, ce sont les couleurs grisâtres, les textures grossières et les ralentissements qui choquent. On croirait être sur un téléphone Android milieu de gamme, surprenant quand on apprend qu’une version smartphone encore en beta est d’ores et déjà disponible.

Ne jouons donc pas les idiots : Behaviour Digital a décidé de ratisser large en portant leur succès sur tout appareil rentrant dans votre poche, en profitant de la similitude de leurs architectures. Un plan marketing qui ne peut que leur réussir, excepté que le jeu n’est payant que sur l’un de ces supports…

Death is, like, totally the escape dude

Malgré cette transformation PlayStation 2 qu’on excusera facilement pour une si petite structure, l’intégralité de l’expérience Dead by Daylight se trouve bien dans la petite machine de Nintendo. La taille de l’écran ne diminue en rien le stress absolument intenable du jeu, à condition de s’isoler dans un coin, le casque sur les oreilles, et pas de faire ses parties dans le RER en utilisant son téléphone comme hotspot.

Très direct, le titre vous met dans la peau d’un survivant devant coopérer avec trois autres victimes pour s’enfuir, ou dans celle d’un tueur inspiré d’un archétype de films d’horreur. En restant simple avec ses objectifs et contrôles, Behaviour Digital facilite grandement l’immersion pour des moments de panique intense.

En tant que pauvre humain jouable à la troisième personne, votre mission est de réparer quatre générateurs qui ouvriront la sortie de l’arène fermée tout en évitant ledit tueur, ce cinquième joueur un peu dérangé. Tous les codes du genre sont respectés, jusqu’à cette petite musique absolument terrifiante, jouée quand ce dernier s’approche de vous… avant de le voir arriver de nulle part pour vous asséner un coup de machette bien pensé. Les hurlements aigus que vous pousserez risquent certes de déranger vos voisins, mais le plaisir intense de cette partie de cache-cache est incomparable.

Loup y es-tu, m’entends-tu ?

Inversement, jouer le meurtrier à la première personne peut s’avérer moins amusant qu’il n’y paraît. On passe son temps à monter la garde et chercher ces êtres faibles qui préfèrent se cacher, nous donnant ici toute les raisons du monde pour les réduire en miettes. Il ne fallait pas jouer avec ma patience, aussi.

De nombreux indices trahissent les survivants. Bruits des générateurs en réparation, buissons, pas… Certains disposent même d’une vision spéciale et de mécanismes de téléportation pour atteindre rapidement leurs futures victimes. Les voir saigner en boitant ne fait qu’exciter davantage mon instinct de chasseuse, les récupérer pour les accrocher sur un crochet géant démoniaque est un plaisir coupable. Les voir se débattre comme de petits chatons abandonnés, leurs gémissements, la peur qui se lit dans leurs yeux… Je comprends les serial killers. Une activité à laquelle je devrais m’essayer un de ces dimanches.

Les différents humains et tueurs disponibles apportent suffisamment de diversité pour nous motiver à revenir quotidiennement sur le titre. Bien que penchant un peu trop vers la mode des barres d’expérience et costumes échangeables via du véritable argent, Dead by Daylight est suffisamment honnête dans sa démarche et bien construit pour être excusé.

Si vous arrivez à passer outre la partie technique tout juste passable, vous vous trouverez avec l’un des meilleurs jeux multijoueur jamais créé, un classique que je regrette d’avoir ignoré si longtemps. L’impossibilité de chatter entre survivants facilite, elle, l’immersion, je m’en tiendrais également à des mouvements de main, à leur place. À se procurer sans faille, mais à petit prix.

Marine

Points forts :

– Excitant
– L’ambiance sonore au top
– Le grand choix de personnages et leurs biographies poussées
– Le design intelligent des arènes
– Simple à comprendre, difficile à maîtriser
– Rejouabilité proche de l’infini

Points faibles :

– Laid
– Ralentissements
– Temps de chargement infinis
– Pas forcément adapté aux parties « vite fait » du monde des portables

La Note : 15/20

Développeur / Éditeur : Behaviour Digital Inc. / Behaviour Digital Inc.
Genre : Action, Infiltration, Cardiologist&Pyschiatrist Nightmare Simulator
Support : Switch (testé), PC, PlayStation 4, Xbox One, Android, iOS
Date de sortie : 24 septembre 2019

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