Test : Dishonored 2 – La mort de l’Outsider (PC)

Après un fort brillant Dishonored 2, les fans attendaient la sortie d’un DLC avec impatience. C’est finalement sous la forme d’un stand-alone qu’Arkane nous livre la conclusion de l’histoire.

En préambule, je vous recommande bien évidemment de consulter notre critique de Dishonored 2, afin de vous replonger dans le bain avant d’entamer la suite. Je ne reviendrai que peu sur les mécaniques du jeu de base, qui commencent à être connues, pour m’intéresser aux changements et diverses nouveautés. Je préfère également prévenir que cet article risque de comporter quelques spoils sur les épisodes précédents, mais en théorie, si vous vous intéressez à cette extension, vous avez certainement déjà exploré les deux premiers jeux. Ces quelques précisions faites, il est temps d’aiguiser les lames et de se mettre en chasse de l’Outsider.

 

It’s time to kill, Bill

Plus qu’une extension de Dishonored 2, La mort de l’Outsider est une suite des deux DLC du premier Dishonored, sous forme de stand-alone. Même si l’histoire ne prend pas place juste après Les Sorcières de Brigmore, il n’en demeure pas moins qu’elle en est la conséquence directe. Après avoir incarné Daud, la lame de Dunwall, le joueur va se retrouver dans la peau de Billie Lurk, personnage maintenant emblématique et surtout très aimé des fans de la saga. L’histoire démarre après les événements de Dishonored 2. Megan Foster reprend son identité première et décide d’aider Daud, son mentor vieillissant, dans son projet d’assassiner l’Outsider, une figure paternelle que notre héroïne souffre d’avoir trahi quelques années avant. Le joueur va donc accompagner Billie dans une quête rédemptrice et vengeresse, mais bien entendu, les choses ne seront pas si simples.
L’action se déroule une nouvelle fois dans la ville de Karnaca, cependant la quête va mener le joueur sur la route de nouveaux adversaires (les soldats n’étant plus nécessairement les obstacles principaux depuis la fin du premier Dishonored), la secte des aveuglés.

 

Sur le fil

Si les mécaniques du jeu sont connues et reconnues depuis les deux épisodes précédents, ce n’est pas pour autant que le studio lyonnais s’est endormi sur ses lauriers. Ils arrivent encore à nous surprendre avec quelques idées fort bien pensées, à défaut d’être totalement originales. L’arsenal de notre héroïne est un peu plus restreint que celui des précédents protagonistes, mais cela permet une gestion plus souple des combinaisons possibles. Si le nombre d’armes « physiques » est plus ou moins toujours le même, c’est du côté des pouvoirs que la réduction se fait sentir. Une modification des habitudes de la série justifiée par le scénario, Billie ne portant pas la marque de l’Outsider sur elle (ou pas sous sa forme classique). Il faudra ainsi composer avec trois pouvoirs :

  • Semblance, qui permet de « voler » le visage d’un PNJ (en l’assommant ou l’éliminant), permettant d’évoluer en sécurité, tant que le lien avec la victime est actif.
  • Transfert, une forme de téléportation qui demande d’abord de placer un repère à l’endroit où l’on souhaite se déplacer instantanément.
  • Prescience, qui offre la possibilité de sortir de son corps afin d’explorer les alentours et de découvrir des passages secrets ou objets cachés.

Les habitués reconnaîtront sans doute des variations de pouvoirs déjà existants, mais leurs spécificités apportent des possibilités nouvelles et relativement déconcertantes au début, un vrai souffle de fraîcheur sur le gameplay.
Si les runes ont disparues, les charmes d’os, eux, sont toujours de la partie (ainsi que leur craft apparu dans Dishonored 2). Ils influent d’ailleurs grandement sur les capacités, remplaçant assez efficacement les runes. Selon les charmes équipés, la façon de jouer changera de façon radicale. Il est important de noter que le titre est résolument orienté infiltration et cela se ressent dans la fragilité physique de l’héroïne. Choisir de semer le chaos demandera d’agir avec prudence, tant la mort peut survenir vite après quelques secondes d’affrontement seulement.

 

La mort lui va si bien

Comme un rappel à son ancienne vie d’assassin, Billie peut prendre divers contrats faisant office de quêtes secondaires, des missions qui obligeront le joueur à réfléchir à son plan d’action, bien plus que dans la trame principale. Ce système de contrat donne encore plus d’épaisseur au monde, renforçant l’immersion au sein de la cité de Karnaca. Certains contrats donnent un côté roman noir des plus agréables.
On pourra sans doute regretter que l’histoire soit toujours plus diluée dans les différents documents que l’on peut trouver durant l’aventure, un choix délibéré de ne pas trop tenir le joueur par la main, mais qui a tendance à laisser quelques trous scénaristiques chez celui qui ne sera pas assez rigoureux. Ce travail sur la cohérence de l’univers renforce néanmoins le sentiment d’évoluer dans un monde vivant, possédant une histoire concrète.

La mort de l’Outsider délivre une magnifique conclusion à la saga Dishonored. Si le scénario n’est pas des plus surprenants, l’aventure n’en demeure pas moins maîtrisée de bout en bout. Les quartiers, un peu plus petits que ceux du jeu de base, sont extrêmement bien construits et offrent un terrain de jeu absolument délicieux. Le level design ainsi que les nouvelles mécaniques incitent plus que jamais à recommencer l’aventure une fois cette dernière terminée. Elle possède d’ailleurs une durée de vie très correcte, comptant une dizaine d’heures (voire plus, si vous souhaitez tout découvrir) et un new game + dans lequel le joueur se voit offrir l’opportunité d’utiliser les pouvoirs des épisodes précédents pour vivre une expérience inédite. J’avoue qu’il ne m’aurait pas déplu de retourner une dernière fois du côté de Dunwall avant d’achever ce voyage débuté en 2012, mais ce n’est là que chipotage de fan.
Difficile de bouder son plaisir devant ce titre qui démontre une nouvelle fois (si besoin était) que Arkane Studios est une entreprise qui compte dans l’industrie du jeu vidéo, une entreprise qui aura su imposer son style au fil des années.

Ominae

Points forts :

  • Billie Lurk
  • Une direction artistique toujours aussi magnifique
  • les interactions entre les pouvoirs
  • Un level design sans aucune fausse note
  • Le système de contrat
  • Le new game +

Point faibles :

  • Une fin efficace, mais peu surprenante
  • Un background parfois un peu flou
  • Dishonored, c’est fini

La note : 19/20

Développeur : Arkane Studios
Éditeur : 
Bethesda Softworks
Genre : 
FPS – Infiltration
Support :
 PC, PS4, Xbox One
Date de sortie :
 15 septembre 2017

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