Test : Danganronpa Trilogy (PS4)
La série de visual novel à succès Danganronpa revient dans une édition « Trilogy » qui regroupe les 3 premiers jeux de la série, les épisodes canoniques uniquement et non les spin-off comme Ultra Despair Girls. Une belle occasion de (re)découvrir cette série, pour ceux qui ne l’auraient pas encore fait.
2 disques, 3 jeux !
Il faut immédiatement préciser que cette édition n’est pas vraiment spéciale, puisqu’il s’agit simplement de rééditer Danganronpa 1-2 Reload et Danganronpa V3: Killing Harmony en faisant tenir les 3 jeux dans une même boîte. Il y a donc deux disques : l’un pour les deux remaster et l’autre pour le 3e jeu (qui n’est pas un remaster, lui). Aucune nouveauté, donc, à part un mini artbook fort sympathique qui compile quelques planches de tous ces jeux. Un régal pour les fans.
3 jeux de massacre
Pour ceux qui ignorent encore de quoi parle Danganronpa, il s’agit d’une série de visual novel qui met en scène une bande de lycéens qui se retrouvent tous enfermés dans un établissement coupé du reste du monde. Ces jeunes ne sont pas normaux : ce sont tous des « lycéens ultimes », donc des surdoués dans leur catégorie, qui est typiquement japonaise : joueur de baseball ultime, écrivain ultime, idol ultime, etc. Des catégories diverses et variées, toutes représentatives de la culture nipponne.
Ces jeunes prodiges se retrouvent vite confrontés à un problème cornélien : le directeur de l’établissement, le mignon ours Monokuma, leur annonce qu’ils doivent s’entretuer s’ils veulent sortir de leur prison. Mais en respectant des règles strictes ! Chaque manquement aux règles est sanctionné par la peine de mort et chaque meurtre doit être élucidé par les survivants. S’ils trouvent le coupable, lors de procès mémorables, seul le meurtrier est mis à mort. Dans le cas contraire, c’est le seul à rester en vie. Pour les motiver à participer à ce jeu macabre, Monokuma fait pression sur les jeunes en menaçant de s’en prendre à leurs familles et amis. Le désespoir gagne donc vite les personnages dans un monde au bord du chaos.
Un ton décalé
Quand on a rencontré à Japan Expo le créateur Kazutaka KODAKA, qui s’occupe du scénario, il nous a affirmé beaucoup aimer alterner les scènes humoristiques et les scènes gores. Cela crée une atmosphère étrange, sombre et hilarante, cruelle et attachante. Si ces jeux ne sont pas à mettre entre toutes les mains, on les recommande en revanche fortement à un public mature, tant la qualité du scénario est au rendez-vous et tant l’ensemble est original et rafraîchissant. L’ambiance tient en grande partie au charisme de Monokuma, à la fois adorable et pervers, un véritable démon sous des allures d’ange. Le gameplay contribue aussi au succès de la série.
Une jouabilité en plusieurs phases
Comme beaucoup de visual novel, Danganronpa essaie de ne pas trop lasser le joueur, qui doit faire face à de nombreux dialogues, en variant le gameplay. On alterne donc entre les phases d’enquête et d’exploration où il faut parler avec tous les personnages et fouiller les environnements à la recherche d’indices, et les phases de procès, plus stressantes mais bien délirantes, où le rythme peut vraiment s’emballer. Pendant les procès, cela part vraiment dans tous les sens jusqu’à l’apothéose finale, quand on désigne le coupable. Les graphismes en cel shading au look manga pur et dur renforcent l’ambiance et donnent une véritable identité au jeu, malgré le niveau technique digne d’une PS3. En dehors de ça, on peut également chercher quelques objets spéciaux bien cachés, histoire de finir le jeu à 100% ou renforcer au maximum les liens entre les personnages, ce qui introduit un peu de romance et de poésie dans un monde sanguinaire.
Le meilleur du visual novel
Danganronpa Trilogy regroupe les 3 jeux canoniques de la série, sans proposer le spin-off controversé Danganronpa Another Episode: Ultra Despair Girls. En revanche, il n’y a aucun bonus : ce sont juste les jeux dans leurs versions les plus récentes, donc les remasters HD des épisodes 1 et 2. Ces derniers n’ont pas été traduits en français. On se retrouve alors avec 2 jeux en anglais et 1 jeu en français, ce qui est un peu dommage. Malgré tout, Danganronpa reste une série de visual novel solide, prenante, bien écrite et pleine de rebondissements.
Si vous ne connaissez pas bien la série, cette compilation est vraiment idéale. Danganronpa est un délice d’humour noir adapté à un public adulte. Le tout est typiquement japonais et part souvent très loin dans le délire macabre, mais c’est pour ça qu’on l’aime. Les fans pourront vouloir mettre la main sur le mini artbook exclusif à cette édition. On vous conseille aussi de prolonger les jeux avec le manga ou de le découvrir avant les jeux pour en apprécier les différences.
Enguy
Points forts :
– Des personnages très manga hauts en couleur
– Voix japonaises ou anglaises et sous-titres français (pour la première fois dans la série) pour le 3e jeu
– Des graphismes en 2D superbes et une 3D qui s’améliore
– Scénario en béton
– Des procès incroyables
– Mini artbook inclus dans la boîte
Points faibles :
– Danganronpa 1 et 2 toujours pas en français
– Un rythme en dents de scie
– Une 3D digne d’une PS3
– Des procès un peu longs
– Une violence graphique et verbale à ne pas mettre entre toutes les mains
– Aucun bonus propre à cette réédition
LA NOTE : 17/20
LA NOTE : 17/20
Développeur / Éditeur : Spike Chunsoft / NIS America
Genre : visual novel, aventure
Supports : PS4
Date de sortie : 29 mars 2019