Test : Danganronpa Ultra Despair Girls (PS4)

Alors que l’épisode 3 sort bientôt, plongeons dans le portage sur PS4 du spin-off de cette série de plus en plus populaire, situé entre les épisodes 1 et 2, sorti sur PS Vita fin 2015.

Cette fois, Danganronpa s’essaie au jeu d’aventure/action avec toujours une pointe de visual novel. Ce changement colle-t-il à la série ? Par ici pour le savoir.

La chasse aux démons est ouverte !

Cela fait plus d’un an déjà que la jeune Komaru est retenue prisonnière, sans savoir pourquoi, dans la ville de Towa, plutôt bien protégée des terribles événements qui sont survenus quelques années plus tôt et ont provoqué la mort de millions de gens. Alors qu’elle s’interrogeait sur les raisons de cet enfermement, une armée de Monokuma débarque et commence à massacrer tous les habitants. En tentant de s’enfuir, Komaru tombe sur Byakuya Togami et son équipe de secours en provenance de la Future Foundation. Togami donne à Komaru une arme, un puissant mégaphone, capable de détruire les Monokuma. Malheureusement, les membres de la Future Foundation tombent dans une embuscade et Komaru se retrouve seule avec Toko Fukawa, toujours en proie à ses terribles crises d’identité qui la transforment soudainement en Genocide Jack. Les deux jeunes filles doivent s’allier pour trouver un moyen de sortir de la ville, pendant que les Warriors of Hope, une bande de cinq gamins qui ont de bonnes raisons d’en vouloir aux adultes, s’amusent à assassiner toutes les « grandes personnes » considérées comme des démons afin de créer un paradis pour les enfants.

Une aventure aussi déjantée que torturée

L’univers de Danganronpa, issu de l’imagination fertile de Kodaka-san, est toujours aussi sombre. Cette fois encore, il est question de meurtres atroces et de massacres d’innocents, juste pour le plaisir ou presque. Les enfants semblent avoir perdu la raison et jouent avec les cadavres présents partout dans la ville. Les Warriors of Hope jouent même à celui qui tuera le plus de personnes. Ce jeu est donc conseillé à un public adulte. Pourtant, les personnages déjantés et les situations burlesques sont toujours de la partie, à commencer par Genocide Jack, personnage déjà présent dans un autre jeu et qui fait fortement penser à Pamu d’Hunter X Hunter. Pour le côté comique, on notera les pensées assez osées de Toko, qui voit en son supérieur le petit-ami idéal, où les cut-scene façon bande dessinée qui se révèlent souvent burlesques, peut-être pour atténuer le côté assez morbide du scénario.

Enfin, comme dans plusieurs jeux japonais récents, on notera que les simples citoyens sont remplacés par des silhouettes aux couleurs pastels, comme on l’avait déjà vu dans Tokyo Mirage Sessions #FE. Le sang est également remplacé par un liquidé très coloré qui vient égayer des décors assez austères en 3D avec, de temps en temps, des détails assez surréalistes comme l’eau des égouts qui ressemble à un long serpentin en papier. Si le scénario et la direction artistique restent fidèles aux épisodes 1 et 2, le gameplay, en revanche, n’a rien à voir.

Un mélange d’aventure/action et de visual novel

Comme on n’a plus une bande d’étudiants qui doit trouver des indices pour découvrir l’identité d’un assassin, les phases d’enquête et de procès ont disparu. Cette fois, il faut trouver un moyen de sortir de Towa City, totalement coupée du reste du monde. On explore donc les rues, les bâtiments, les souterrains en avançant prudemment pour prendre le temps d’éliminer les hordes de Monokuma qui massacrent les civils. Parfois, une petite énigme vient réveiller un peu nos neurones, mais rien de bien méchant. Dans chaque chapitre, il faut veiller à trouver tous les dessins cachés et les petits objets bonus ainsi que des compétences supplémentaires pour nos deux héroïnes. Les ciseaux de Genocide Jack et le mégaphone de Komaru peuvent être améliorés tout au long de l’aventure, offrant deux types de gameplay : des combats aux corps à corps façon beat’em up avec Genocide Jack ou un TPS avec Komaru. Il faut cependant faire attention avec chaque héroïne. Toko ne peut se changer en Genocide Jack que pour un temps limité, symbolisé par des batteries. Ces dernières peuvent également servir à sauver Komaru d’un coup fatal en réalisant une manœuvre désespérée, donc on cherchera plutôt à les économiser. Avec Komaru, il faudra penser à économiser les munitions et à abattre le plus de Monokuma possibles d’un one shot, voire plusieurs Monokuma en même temps en réfléchissant un peu.

Cependant, Danganronpa Ultra Despair Girls n’est pas un TPS ou un jeu d’aventure/action très profond et se trouve entrecoupé de nombreux dialogues, comme dans les visual novel. Jamais un jeu d’action n’a été aussi bavard, et ce mélange des genres est un peu surprenant. À la fin de chaque chapitre, un boss attend le joueur dont les performances tout au long du chapitre sont ensuite évaluées.

Un spin-off pas avec des qualités et de gros défauts

Si le scénario est toujours aussi bien écrit, avec de quoi faire plaisir aux fans en faisant revenir plusieurs personnages connus, on ne peut malheureusement pas dire que Danganronpa Ultra Despair Girls se hisse au même niveau que les épisodes 1 et 2. L’absence des phases d’enquête et de procès se ressent sur le scénario qui devient plus classique et d’un niveau inférieur à ce que les fans connaissent. La magnifique 2D très stylisée des visual novel laisse ici la place à de la 3D assez peu digne de la PS4, puisqu’on à souvent l’impression de jouer à un jeu PS3. Heureusement, le côté déjanté de l’aventure et les cut scene en 2D compensent la faiblesse technique du titre et des cinématiques en 3D, vraiment pas réjouissantes pour les yeux. Il est vrai que les fans de visual novel ne se préoccupent pas trop des graphismes, et pour ce jeu il faudra être très tolérant.

Côté sonore, les bruitages et les doublages sont très bons, avec le choix entre les voix japonaises et anglaises. On peut même mettre des sous-titres en anglais, mais pas de version française à l’horizon. On conseille donc ce jeu à ceux qui maîtrisent très bien l’anglais ou le japonais, car si les sous-titres aident beaucoup, malheureusement ils ne sont pas disponibles pendant les cinématiques, donc il faut vraiment un bon niveau en anglais ou en japonais pour suivre l’histoire.

Enfin, pour bien comprendre l’histoire globale de la série, on conseille de faire les jeux dans l’ordre. À savoir, commencer par les épisodes 1 et 2 puis faire Ultra Despair Girls, même si on peut quand même tenter cet épisode sans avoir joué aux jeux précédents, mais dans ce cas on prend le risque de se spoiler les aventures d’avant.

En bref, Danganronpa Ultra Despair Girls est un spin-off très orienté action et grand spectacle avec beaucoup de dialogues. Ce jeu s’adresse avant tout aux fans de la série, permettant d’en apprendre plus sur les événements racontés dans les épisodes 1 et 2. C’est surtout dans ce but que ce jeu prend tout son sens, d’où la nécessité de bien respecter la chronologie afin d’en tirer le plus de satisfaction. Si vous ne l’avez pas encore fait sur PS Vita, cette version PS4 propose le même contenu, mais avec des graphismes améliorés, donc on vous la recommande.

Enguy

Points forts :

– Une direction artistique et un univers respecté
– Genocide Jack jouable
– Permet d’en apprendre plus sur les deux premiers jeux

Points faibles :

– Décors en 3D pas terribles
– Univers violent, personnages torturés déconseillés aux enfants
– Jeu d’aventure/action moyen
– Pas de version française
– Rythme haché à cause des nombreux dialogues

LA NOTE : 14/20

Développeur / Éditeur : NIS America / Spike Chunsoft
Genre : aventure, action, visual novel, TPS
Supports : PC, PS4, PS Vita
Date de sortie : 4 septembre 2015 (PS Vita), 27 juin 2017 (PC et PS4)

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