Test : Chivalry 2 (PC)

Un peu moins de dix ans après un premier Chivalry très remarqué, Torn Banner Studios revient avec une suite pour affiner la formule.

Chivalry avait ouvert la voie en 2012, mais malgré un relatif succès critique et populaire, peu de studios se sont jetés dans la bataille. Seuls Ubisoft avec son For Honor et Triternion avec Mordhau ont tenté l’aventure du combat médiéval. Ce ne sont pas des copies pour autant et les deux jeux en questions proposent des gameplays finalement assez différents ; le plus proche étant Mordhau, plus axé simulation, cependant. Tentant de transposer leur recette à un autre univers, Torn Banner avait lancé en 2017 l’excellent Mirage Arcane Warfare, un titre au succès malheureusement inversement proportionnel à ses qualités.
Pour retrouver les faveurs des joueurs, il était temps de mettre une suite de Chivalry en chantier et la voici enfin sortie.

Chevalierisation

Ceux qui se sont essayés au premier épisode seront en territoire connu. Deux camps qui se mettent joyeusement sur la tronche, le royaume d’Agatha et l’ordre de Mason, des cartes immenses pour un très grand nombre de joueurs et des batailles épiques. Trois modes de jeu principaux : mixte à 64 joueurs, mixte à 40 joueurs et chacun pour soi ; ce dernier ne présentant franchement aucun intérêt mais ayant le mérite d’exister.
Si les modes se nomment « mixtes » c’est parce qu’ils proposent un ensemble de cartes au règles différentes ; pour le moment tout est décidé au hasard, il n’y a pas le choix du type de gameplay. On alternera ainsi entre arènes de combat typées joutes médiévales massives et attaques de forteresse, ces dernières proposant plusieurs mécaniques de jeu différentes. Depuis 2012, les choses n’ont pas beaucoup changé à ce niveau là, à tel point que la première impression est d’être devant une version 1.5 du jeu d’origine. En réalité, le titre toujours très arcade a gagné en subtilités, se rapprochant quelque peu de Mordhau dans ses techniques de frappe.
On retrouve les classiques coups horizontaux, verticaux, d’estoc, les feintes, mais le système de contre a grandement été amélioré. Il est possible maintenant de placer une contre-attaque en effectuant une frappe identique à celle de l’adversaire en même temps qu’un contre. Un geste qui demande une certaine pratique, mais qui rend le joueur qui le maitrise réellement surpuissant sur le champ de bataille. D’autres ajouts viennent justifier l’existence de cette suite, outre l’anecdotique mais très marrante possibilité de lancer bon nombre d’éléments du décor, les personnages se voient maintenant dotés de capacités spéciales. Ainsi, il sera possible de soigner ses compagnons, les buffer ou encore utiliser une bombe incendiaire ; de quoi renverser une situation lorsque bien utilisée.

Une flèche dans le genou

Si on observe plusieurs améliorations dans le gameplay pour affiner la technique, le jeu garde ce côté brouillon, viscéral, qui avait fait le succès du premier épisode. Un aspect qui risque d’en refroidir plus d’un nouveau venu tant l’impression de se faire massacrer par des gens qui font n’importe quoi peut se faire sentir. En réalité, même s’il reste clairement une part d’aléatoire et des soucis de collisions, la maitrise des diverses mécaniques finira par limiter le nombre de « malencontreux accidents ». Retranscrivant certainement bien la sauvagerie des batailles de l’époque, il n’en demeure pas moins que Chivalry reste attaché à son aspect arcade et n’aura de cesse de le rappeler par l’immédiateté des affrontements. Le jeu propose une quantité d’armes nettement plus élevée que chez son prédécesseur, mais souffre également d’un problème similaire les concernant, l’équilibrage. S’il est, bien entendu, toujours possible de prendre n’importe quelle arme, s’entrainer suffisamment et dominer le champ de bataille, certains outils sont bien plus puissants que d’autres. Le titre restant un joyeux défouloir plus qu’un jeu compétitif, ce souci d’équilibrage n’empêche en rien de s’amuser mais peut causer quelques frustrations.
Le principe d’évolution des armes reste calqué sur le modèle du premier jeu, on débloque les pièces d’équipement avec une sorte de système d’expérience en jouant les classes de personnages. Une mécanique qui était certainement plus adaptée à l’époque, car le faible nombre d’armes et armures permettait de tout récupérer rapidement, là c’est autrement plus long, donnant le sentiment d’un jeu qui lorgne vers le grind à outrance.

Moyen moyen âge

Cet épisode prouve une nouvelle fois que la recette des affrontements médiévaux massifs fonctionne bien. Le gameplay est toujours aussi efficace et l’aspect excessif des combats parfaitement jouissif. Au final, le plus gros reproche que l’on pourrait faire au titre est finalement de n’être rien qu’une version 1.5 de Chivalry premier du nom. On retrouve globalement les mêmes environnements, les mêmes classes et armes, mais tout semble un peu plus clinquant. Alors évidemment, il y a des évolutions qui font plaisir, comme le fait de pouvoir créer enfin des personnages féminins ou l’affinage des mécaniques de combat, mais on se demande pourquoi il a fallu attendre aussi longtemps pour avoir une suite dont les seules nouveautés (hormis l’aspect graphique) auraient pu arriver par l’intermédiaire d’un patch. Je fais un peu la fine bouche, car en grand fan du premier épisode j’aurais aimé avoir un contenu plus conséquent à la sortie. Les développeurs proposent d’ailleurs une road map sur leur site, cependant elle ne semble pas promettre de grosses évolutions pour le moment.

Il n’en demeure pas moins que Chivalry 2 reste probablement l’un des meilleurs jeux du genre, beaucoup plus drôle et détendu qu’un Mordhau. Je ne peux que chaudement le recommander aux amateurs de PVP massif, mais il faut maintenant espérer que le studio installe son modèle pour des années et en agrémente le contenu au fil du temps pour finir par proposer une expérience bien plus complète sans trop tomber dans les travers du « game as a service ».

Ominae

Points forts :

  • Visuellement très réussi
  • Le sound design
  • Un nombre d’armes conséquent
  • Bourrin à souhait
  • FOR AGATHAAAAA

Points faibles :

  • Une mise à jour plus qu’une suite
  • Toujours des problèmes d’équilibrage
  • Manque de contenu à la sortie

La note : 16/20

Développeur : Torn Banner Studios
Éditeur :
Tripwire, Deep Silver
Genre :
Batailles médiévales, action, pvp
Support :
PC, Xbox One, Xbox Series, PS4, PS5
Date de sortie :
8 juin 2021

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