Test : Batman Arkham Knight (PS4)

batman-arkham-knight-jaquette-cover-01Qu’un héros de comics fasse autant parler de lui en bien dans le jeu vidéo est suffisamment rare pour être souligné. Batman et ses deux premiers Arkham (Arkham City et Arkham Asylum) développés par Rocksteady (nous mettrons Batman Arkham Origins à part durant cette critique, car conçu par un autre studio : Warner Bros. Montréal) ont eux envoyé un bat-signal à une génération de consoles, avant d’arriver pour la première fois sur la nouvelle. En surfant sur sa popularité ou en proposant une véritable révolution ?

Tout le monde a droit à son joker

Bien que le terme de spoiler soit devenu tellement à la mode que l’on ne peut même plus évoquer quoi que ce soit sans que l’autre ne rétorque « Non mais tu m’as spoilé, quoi ! », alors qu’il n’avait aucunement l’intention de s’intéresser au sujet abordé, nous allons tout de même entrer dans cette mode pour Batman Arkham Knight. Vous êtes en train de lire cet article et avez donc peut-être un léger intérêt pour lui, n’effleurons donc l’histoire qu’en vous indiquant que si vous êtes un grand admirateur de l’homme chauve-souris, avec derrière vous des années de lecture de ses comics, vous trouverez le scénario cousu de fil blanc. Nous avons envie de dire « comme pour tout produit grand public » ! Toutefois, ce grand public composant la majorité des (futurs) acheteurs de BAK est loin d’être porté sur sa bande dessinée et découvrira ainsi l’histoire plus naïvement, y compris l’identité du chevalier d’Arkham.
Si ce dernier semble de base s’avérer comme votre nouvelle nemesis, l’Épouvantail et le Joker ne sont pas en reste. Ce qui en étonnera certain(e)s pour ce dernier, bien que l’on évitera de gâcher Batman Arkham City à celles et ceux ne l’ayant pas encore terminé.

D’autres personnages clés de l’univers parsèmeront l’aventure, mais de manière très secondaire. On y ressent donc un aspect fan-service, juste présent pour faire plaisir aux joueurs de rencontrer tel ou tel ennemi et par la même occasion, d’éviter sur les réseaux sociaux les « Pourquoi Double-Face n’est pas là ? ». Sûr qu’il est toujours sympathique de croiser Le Pingouin et qu’une petite histoire lui soit propre, mais cela le serait davantage s’il possédait un réel impact sur la globalité du jeu.
En somme, le scénario s’avère classique. Rien de révolutionnaire et l’on peut tout deviner à l’avance, ce qui au final n’est ni plus ni moins ce que l’écrasante majorité recherche. Il suffit de se pencher sur les scores des films, livres, séries… ayant le mieux fonctionné commercialement pour s’en assurer.

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An Arkham Knight upon a fiery steed

Nous le savons depuis un moment, la grande nouveauté de ce troisième volet n’est autre que la Batmobile. Un seul mot nous vient alors à la bouche : « Enfin ! ». Comment sortir plusieurs jeux Batman sans que l’on ne puisse se servir de la deuxième monture préférée de Batman, après Robin. On se souvient d’ailleurs du tour de passe-passe d’Arkham Asylum avec notre engin bloqué, bonne excuse pour ne pouvoir s’en servir. Surtout bonne excuse pour ne pas se pencher dessus lors du développement, mais pour un peu de fan-service, nous enquêtions tout de même à proximité. Cela était frustrant et empêchait le soft d’accroitre sa diversité, alors que Lego Batman, lui, n’allait pas perdre de temps pour la proposer.
Tant d’années après, nous pouvons enfin nous y mettre et justement, cette attente est sans nul doute la cause de l’un des défauts de BAK, à savoir TROP de Batmobile. À l’éviter lors des précédents épisodes, quand finalement elle débarque, les créateurs du jeu ont probablement pensé rattraper toute cette période sans sa voiture. Erreur ! La mission étant de réaliser un logiciel qui se tient en se suffisant à lui-même et ne devant pas mettre de la Batmobile pour trois jeux au lieu d’un. On se retrouve donc avec une surdose de celle-ci, ce qui plaira éventuellement aux adeptes des jeux en monde ouvert avec beaucoup de phases véhiculées, mais déjà moins à celles et ceux privilégiant le côté terrien et aérien de Batou.

Avec son fidèle destrier et même destroyeur, Batman pourra détruire un peu tout sur son passage. Une identité arcade à la Burnout de par son grand délirium, la destruction de l’environnement, la puissance déployée… Ce à quoi il faut ajouter la customisation, du Brucy Tuning, afin de la rendre plus puissante, notamment pour les combats. Mais celle-ci pourra également servir afin de défoncer des portes pour débusquer des ennemis ou encore tout simplement dans des courses poursuites. La Batmobile en elle-même est décevante si l’on n’est pas dans l’esprit des récents films, avec une identité moins portée sur les gadgets, moins héros, plus bourrine, plus militarisée. En résulte un véhicule se transformant en tank totalement absurde, qui touchera éventuellement les fans des simulations de guerre, pas ceux de la chauve-souris.

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Watch_Bats

Tout en conservant l’essence des phases d’approche et de combat des précédents Batman Arkham Quelque Chose, Rocksteady a fort heureusement pensé à y inclure quelques nouveautés. Dommage, elles ne sont que peu nombreuses, voire même sous-exploitées pour certaines. On découvre notamment des features incluant de la diversité dans la facette infiltration, où le hacking se retrouve mis en avant. Il sera donc possible de pirater des drones ou encore de donner un ordre aux gardes par le biais d’un synthétiseur de voix. Sympathiques comme ajouts, auxquels se greffent les divers déplacements par les toits ou encore les enquêtes, connaissant elles aussi une certaine évolution comme cela est toujours le cas avec une suite.

Dans le même ordre d’idées, les combats conservent l’identité dévoilée dès Arkham Asylum, avec de menues nouveautés. Les contres devenant encore un peu plus spectaculaires et surtout un acolyte peut venir vous soutenir. Malheureusement, cet apport est très léger, alors qu’il aurait pu s’avérer d’un grand soutien, aussi bien pour le joueur voulant se dépêtrer d’une horde de vilains, que pour l’amusement en lui-même. On se dit alors qu’il y a sans doute ici une approche qui pourrait bien se voir exploitée davantage lors d’un prochain Batman, pourquoi pas jouable à deux directement. Ce qui apporterait aussi bien une nouvelle façon d’appréhender l’aventure, qu’une rejouabilité accrue. Car une fois l’histoire terminée, pour en avoir plus il faudra passer une fois encore par les DLC, ce qui agace une fois de plus. Nous espérons pouvoir vous en parler dans le détail à chaque sortie, néanmoins nous n’encourageons pas ce principe.

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Knight of the Arkham Republic

Les précédents Batman Arkham avaient déjà marqué de par leur qualité graphique, où la pluie et les effets de lumière propulsaient en avant les décors et leur côté reluisant. On reste dans le même ton avec ce dernier épisode du triptyque de Rocksteady, néanmoins on espérait qu’il n’utiliserait pas la même combine pour arriver à ses fins. À savoir, des rues quasiment désertes, permettant de ne pas s’encombrer d’une puissance de calculs supérieure. Pourtant, le framerate chute parfois, ce qui en dit long sur ce à quoi nous aurions eu droit si son monde était plus vaste et déjà s’il était tout simplement vivant. En sus, ce côté vide impacte directement l’expérience, puisque l’on se retrouve au final avec des missions tournant vite en rond et autour des méchants. Alors que venir en aide d’une façon quelconque à tel ou tel citoyen PNJ aurait apporté de nombreuses et potentiellement intéressantes possibilités.
Sur le plan technique, précisons que si vous comptez vous procurer une version PC, il faudra attendre un peu suite aux problèmes connus par celle-ci lors de sa disponibilité.

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Clairement pas le jeu ultime qu’attendaient les férus de la saga, Batman Arkham Knight n’en reste pas moins une très bonne aventure, qui saura tenir ceux l’appréciant depuis le début, mais sans devenir la révolution qu’il aurait pu être sur cette nouvelle génération. La Batmobile, enfin jouable, apporte certes de la nouveauté, mais l’expérience se concentre justement trop sur cette dernière, au détriment d’une grande diversité en incarnant l’identité secrète de Bruce Wayne.

Inod

Points forts :
– Enfin la Batmobile
– Divers ajouts dans l’infiltration et les combats
– Graphismes

Points faibles :
– Une ville vidée de sa population
– Trop de Batmobile par rapport à l’ensemble du jeu

La Note Gamingway : 15/20

Développeurs : Rocksteady Studios et portage PC par Iron Galaxy Studios
Éditeur : Warner Bros. Interactive Entertainment
Genre : Action
Supports :
PlayStation 4, Xbox One, Windows, Mac et Linux
Date de sortie : en France, 23 juin 2015 et à nouveau disponible sur Windows, Mac et Linux courant automne 2015

  • Twinsunnien09/07/2015 à 21:24Permalink
    Wah le spoil dans ta dernière phrase, je suis choqué. Pauvre Robin, comparé à une mule (pour le côté monture).
    Donc une fois de plus, pas un grand jeu, de toute façon je dois encore faire Arkham City sur WiiU, ah, et Watch_Dogs aussi, toujours sur WiiU, c’est beau la modernité de la nouvelle génération de console ^^.
  • Inod09/07/2015 à 21:59Permalink
    Je pense que seuls les joueurs découvrant le JV actuellement vont trouver que de grands jeux sortent. Les anciens comme nous ont leurs grands jeux ayant fait leur histoire de joueur, impossible que de nouveaux atteignent ce niveau, ils sont gravés dans nos cœurs depuis longtemps.

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