Test : Atelier Lydie & Suelle (Switch)
Après avoir laissé les joueurs explorer un vaste monde semi-ouvert, Gust change encore de formule pour son nouvel Atelier. Cette fois, ce n’est pas une, mais bien deux héroïnes que le joueur va suivre dans cette nouvelle aventure qui a des allures de best of. Tiraillés entre nouveau jeu et mix des anciens, les fans vont-ils se lancer sans hésiter dans cette nouvelle quête ? Notre verdict, sans tarder.
2 héroïnes pour le prix d’1 !
Atelier Lydie and Suelle permet de suivre les aventures des sœurs jumelles Lydie et Suelle, qui essaient de faire vivre tant bien que mal le modeste atelier tenu par leur père. Ce dernier se révèle plutôt insouciant et gaffeur, obligeant ses filles à presque tout faire. Les deux sœurs sont très différentes : Lydie est plus calme et réfléchie, tandis que Suelle est maladroite et un peu tête brûlée. En combat, Lydie est spécialisée dans les sorts de soutien, tandis que Suelle excelle en attaque avec ses deux pistolets. Le joueur peut incarner l’une ou l’autre et alterner à sa guise. Cela change des aventures précédentes où l’on ne pouvait incarner qu’une seule héroïne et permet de préserver l’humour et l’innocence qui font le charme de la série, en jouant sur les différences de caractère entre les deux jeunes filles et sur leur manque d’expérience.
Un mélange des jeux précédents
Pour son nouveau jeu, Gust s’est fortement inspiré des expériences précédentes pour en tirer le meilleur. On est donc ravi de constater que le temps n’est plus un problème : même s’il passe toujours, l’aventure n’est plus en temps limité ! Les puristes diront que c’était ce qui faisait le charme de la série, mais c’est quand même mieux de prendre son temps. En revanche, le cycle jour/nuit et la météo qui influent sur les monstres et les ingrédients sont de la partie, mais oubliez le formidable monde semi-ouvert d’Atelier Firis : on retrouve le système d’Atelier Shallie et son aventure découpée en chapitres. Lydie et Suelle veulent devenir les meilleures alchimistes du royaume, afin d’honorer une promesse faite à leur défunte mère. Pour cela, elles s’inscrivent au système de classement des ateliers. C’est la quête principale du jeu. Pour passer au chapitre suivant, il faut faire monter le niveau de l’atelier d’une unité. On commence sans classement, puis on grimpe les échelons de G à A en visant ensuite la lettre S pour les meilleurs. Pour monter en grade, il faut réussir une épreuve donnée par la princesse locale. C’est elle qui s’occupe du classement et c’est son frère qui devient très rapidement le garde du corps des deux sœurs, et donc le troisième personnage jouable du jeu. Avant de réussir la mission donnée par la princesse, il faut veiller à augmenter la réputation de l’atelier en effectuant un tas de tâches quotidiennes. Ces dernières consistent à combattre un ennemi spécifique, parler à un personnage, récupérer un ingrédient précis, fabriquer un objet, etc. Les recettes sont à découvrir soi-même en remplissant certaines conditions, comme on l’a découvert dans Atelier Sophie.
L’équipe peut intégrer jusqu’à 6 personnages, ce qui est assez peu, comparé aux épisodes précédents. Le système de classement attirant les alchimistes d’un peu partout, il n’est pas surprenant de voir des personnages connus comme Firis, Liane ou Sophie. Le côté best of du jeu est ainsi renforcé, tout en permettant à Gust de faire du fan service. Il est agréable de voir comment les personnages des jeux précédents ont évolué en quelques années seulement. Le système de combat reprend une formule éprouvée : deux lignes de 3 personnages pour des affrontements au tour par tour plutôt tactiques. Chaque personnage, allié ou ennemi, joue à son tour selon sa vitesse et l’ordre dans la barre à droite de l’écran. Cela permet d’anticiper les attaques adverses et d’éliminer les monstres qui vont bientôt attaquer. On veillera à bien exploiter les capacités spéciales des personnages pour réaliser des combos de folie. Avec de la patience, on peut même remplir une jauge pour déclencher des attaques combinées surpuissantes. Bien entendu, tous les coups (spéciaux ou non) sont accompagnés d’effets visuels assez spectaculaires. Les combats sont vraiment très intéressants et complètent parfaitement le système d’alchimie.
L’alchimie au cœur de tout
Comme d’habitude dans la série, rien ne serait possible sans l’alchimie. Il faut donc passer du temps à récupérer des ingrédients avant de se lancer dans la synthèse d’objets. Là, on retrouve avec plaisir le système d’alchimie d’Atelier Firis : les catalyseurs sont de retour ! Cette fois, les catalyseurs permettent de changer la grille utilisée pour la synthèse, afin d’obtenir un nombre de cases bonus plus ou moins important, selon la rareté du catalyseur. Comme d’habitude, la rareté des ingrédients utilisés influe sur la qualité de l’objet créé. On peut aussi tenter de lui conférer des capacités bonus ou même transmettre certaines capacités à l’objet synthétisé.
Ce système d’alchimie est vraiment très prenant et motivant. On peut, comme d’habitude, créer aussi bien des objets de soin que des objets d’attaque, des pièces d’équipement (armes et armures) ou des objets à utiliser dans les niveaux, comme une canne à pêche ou un filet à papillons. L’alchimie reste toujours l’élément clé du jeu et la seule façon d’obtenir, avec beaucoup de patience, un équipement performant qu’on personnalise comme on le souhaite.
Le meilleur, mais aussi de la nouveauté
Entre deux quêtes pour tenter d’améliorer la réputation de son atelier, Lydie et Suelle vont aussi tenter de découvrir les secrets de mystérieux tableaux. Leur père cache dans le sous-sol de la maison familiale une étrange peinture dans laquelle on peut rentrer. On explore alors un monde étrange, rempli d’ingrédients plus intéressants que ceux des autres niveaux. L’exploration de ces tableaux donne au jeu une touche artistique charmante, car des taches semblables à des coups de pinceaux apparaissent sur les bords de l’écran. Ces mondes ont également une allure onirique ou terrifiante qui tranche radicalement avec le reste du monde. Il est cependant dommage qu’ils ne soient pas plus grands, mais leur exploration donne parfois l’occasion de faire des petits choix scénaristiques, avec en récompense un titre en fonction des décisions. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est assez plaisant. À chaque fois qu’on réussit une quête pour monter dans le classement des ateliers, la princesse nous propose d’explorer une nouvelle peinture. Autre nouveauté, la possibilité d’utiliser l’alchimie en plein combat. Cette option, exclusive à Lydie et Suelle, s’avère toutefois assez limitée, ce qui est regrettable.
Un best of qui conserve aussi les gros défauts
Si Gust a mieux modélisé les personnages dans ce nouvel opus, le jeu accuse toujours un gros retard technique. C’est d’autant plus vrai sur Switch qu’une mise à jour est indispensable, tant le jeu est affreux la première fois qu’on le lance. Heureusement, la mise à jour corrige vite ce défaut, mais Atelier Lydie and Suelle reste graphiquement moyen. Les graphismes n’ont jamais été le point fort de la série, mais là, on régresse. L’autre défaut vient de la narration, un peu bancale. Les événements surviennent un peu trop soudainement et l’histoire s’avère relativement classique et simpliste. Le level design est également assez sommaire et sans trop d’inspiration. Comme d’habitude, le jeu est en japonais sous-titré anglais, donc toujours pas de version française à l’horizon. On regrette aussi la décision de Gust d’avoir mis un tas de choses intéressantes (dont des personnages supplémentaires) en DLC payant. Heureusement, le jeu conserve les atouts de la série.
Un best of pour les fans
Faire combattre Sophie dans Warriors All-Stars a dû donner des idées à Gust pour son nouveau jeu. Atelier Lydie and Suelle a tout du best of pour faire plaisir aux fans. Les amoureux de J-RPG ne devraient pas être déçus : cette nouvelle aventure conserve le charme des personnages manga et les voix japonaises sont excellentes. On retrouve d’ailleurs Yuka Aisaka qui double Sophie et qu’on a également entendue dans The Witch and the Hundred Knight 2. Atelier Lydie and Suelle reste un J-RPG solide qu’on apprécie pour ses personnages, ses combats au tour par tour assez tactiques et son système d’alchimie profond. La durée de vie du titre est également très bonne. En revanche, l’absence de version française fera davantage fuir les joueurs que les graphismes vieillots, la narration un peu molle et le level design peu inspiré. Les musiques restent très agréables. En raison de son système d’alchimie vraiment bien fichu, on conseillera ce jeu aux curieux qui ne connaissent pas encore la série.
Enguy
Points forts :
– Le chara design des personnages
– Musiques agréables et voix japonaises impeccables
– Combats au tour par tour assez tactiques
– Système d’alchimie profond et motivant
– Bonne durée de vie
Points faibles :
– Décors et bestiaire peu variés et détaillés
– Level design sommaire
– Narration mal articulée
– Peu de personnages jouables
– Contenu de base minimaliste, mais plein de DLC
LA NOTE : 14/20
LA NOTE : 14/20
Éditeur / Développeur : Koei Tecmo / Gust
Genre : Action, RPG
Supports : PS4, PS Vita, Switch
Date de sortie : 30 mars 2018