Test : Antihero (Steam)

Les jeux de stratégie ne sont pas tous orientés guerres ou batailles rangées, et Antihero est là pour le démontrer. Jetons donc un œil à ce titre qui pourrait bien vous occuper de très longues heures. Avant que le STR ne soit devenu la référence absolue en terme de stratégie, c’était le jeu en tour par tour qui était le roi du genre.
Le titre de Tim Conkling revient ainsi aux fondamentaux, des règles simples (mais pas simplistes) et un gameplay directement inspiré par le monde des jeux de plateau, le tout emballé dans une direction artistique des plus léchée.

Gangs of London

Antihero prend place dans une Angleterre Victorienne à la Dickens, un contexte qui permettra au joueur d’incarner un truand et son gang. Le principe du jeu est simple, faire main basse sur un quartier et étouffer les autres bandes. L’idée est de compléter un certains nombre d’objectifs (jusqu’à 10 selon la carte), en volant, infiltrant des sbires ou assassinant des personnalités. La partie voit s’affronter deux joueurs (ou un joueur et une I.A.) mais toute l’originalité vient du fait que cette lutte est indirecte, on n’attaque jamais frontalement son adversaire, il s’agit plus d’une guerre de terrains et de domination de la carte. En pillant des bâtiments puis en infiltrant certains d’entre eux on augmente le gain en ressources et il est possible de débloquer différents objectifs de victoire. La partie combat, quant à elle, concerne essentiellement des sbires ou des cibles à abattre.

 

Dirty Old Town

Les mécaniques de jeu sont relativement simples à prendre en main, mais certainement plus ardues à maîtriser. Il y a un aspect « jeu d’échecs » dans la gestion de ses pions et des coups à prévoir. Il sera ainsi primordial d’apprendre à utiliser chaque sbire et surtout établir un plan à plus ou moins long terme. Le chef du gang est le seul à pouvoir explorer la carte (entièrement recouverte de brouillard de guerre en début de partie) et piller les bâtiments en échange de ressources. Ces même bâtiments pourront ensuite être infiltrés par des gosses des rues et garantiront un revenu à chaque tour de jeu. Bien entendu, le joueur adverse aura quelques armes à sa disposition pour « nettoyer » les bâtiments en question et donc couper les vannes. Il est également possible de recruter une bande de truands avec un magnifique sosie de William Cutting à leur tête ; une bande qui, au fil de ses larcins, gagnera en puissance.
À côté de ce qu’il se passe sur le terrain de jeu, il sera nécessaire de gérer son arbre de compétences (si l’on peut le nommer ainsi), des compétences débloquées par des ressources obtenues en jeu, les lanternes. Ces dernières permettant d’avancer dans l’une des trois branches de l’arbre : cuisine, vol et combat. L’autre ressource, l’argent, sert à s’offrir les services des différents sbires du jeu.

C’est qui le patron ?

Pas la peine d’y aller par quatre chemins, Antihero est une vraie bonne surprise, un excellent jeu de stratégie en tour par tour. Une direction artistique superbe, un concept original, une prise en main rapide avec une marge de progression conséquente et un tutoriel très bien foutu. Cette partie solo est très réussie, joliment scénarisée, elle permet d’explorer les différentes mécaniques de jeu sans pour autant ennuyer le joueur, car le challenge reste relativement élevé. En mode normal, dès la troisième ou quatrième carte, on sent une montée de la difficulté, impossible de jouer sans un minimum de réflexion.
Bien entendu, la finalité du titre est à chercher du côté des affrontements entre joueurs et là, encore une fois, le jeu s’illustre dans le bon sens. S’il est possible de jouer en direct en ligne, vous pouvez également lancer une partie locale en mode hotseat, chaque joueur laissant sa place à l’autre et allant faire un tour ailleurs pendant que ce dernier effectue ses actions. Un mode qui fleure bon les jeux micro des années 80-90, un vrai plaisir.
L’autre option qui rend le multijoueur aussi parfait vient de la possibilité de jouer en différé au travers du mode Casual, vous effectuez vos actions et recevez un e-mail lorsque votre adversaire a fini son tour. Une partie peut ainsi s’étaler sur des jours ou des semaines, permettant à ceux qui manquent de temps de profiter eux aussi du titre. Ce mode est également un atout énorme contre un possible manque de joueurs, la grande plaie des jeux online modernes.
Vendu pour une quinzaine d’euros sur Steam, il serait difficile de ne pas vous le recommander très chaudement.

Je vous laisse avec le trailer de lancement qui vous mettra dans l’ambiance:

Ominae

Points forts :

  • Les mécaniques de jeu originales
  • Les modes Hotseat et Casual
  • Les différents types de parties
  • La direction artistique

Points faibles :

  • Uniquement en anglais
  • La répétitivité liée au genre

La Note : 18/20

Développeur : Tim Conkling
Éditeur : Versus Evil
Genre : Stratégie/jeu de plateau
Date de sortie : 10 juillet 2017
Support : PC, Mac
Configuration machine de test : i7-4790K, GeForce GTX970, 16GB RAM

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