Test : Watch_Dogs (PS4)
Récompensé par une pléthore de prix durant l’E3 2012, la licence originale Watch_Dogs s’est depuis bien faite attendre. Suscitant au fur et à mesure les craintes de ceux pourtant emballés après la vision d’une présentation n’assurant rien de concret. Désormais arrivée sur deux générations de consoles, ainsi que sur PC, la nouvelle IP d’Ubisoft saura-t-elle tenir ses promesses ?
Hackssassin’s crew
Vous incarnez Aiden Pierce, pirate informatique faisant partie d’un groupe d’hackers et d’assassins, n’y voyez aucune allusion envers un jeu déjà existant, du nom de DedSec. Ce personnage principal étant lui-même un sérieux combattant, comme quoi l’univers de Watch_Dogs est à mille lieux de la réalité, un hacker bagarreur, non vraiment on aura tout vu…
Dérobeur de biens, il apprendra à son plus grand malheur que le crime ne reste impuni et en perdra un être cher, sa nièce. Comme toute personne respectable, il cherchera évidemment à se venger, en allant encore plus loin dans ses propres méfaits, quitte à provoquer un sacré grabuge laissant des innocents sur le carreau. On peut le dire dès à présent : le pitch représente dignement la morale humaine.
Les développeurs ont heureusement décidé d’en ajouter un peu plus à ce background historique, les premières heures de jeu nous plongeant dans l’ambiance sans précipiter les choses. Par ce biais, on en apprend davantage sur le jardin secret d’Aiden, mais surtout cela permet de planter un décor unique. On sait d’avance que ça ne plaira pas à de très nombreux joueurs, habitués à l’action frénétique d’emblée dans cette catégorie de jeux ultra ambitieux. Pourtant, cela fait son charme et il faut féliciter ce choix.
Chihackgo rules
La cité Chicagoane dans laquelle vous évoluez est probablement l’une, si ce n’est la meilleure réalisation d’une ville déjà existante, pour ce type de jeu. On ne parle pas forcément ici de son aspect visuel, ni même de l’éventuelle profusion de lieux mis à disposition, mais plutôt de la vie qui s’y déroule.
Si l’on a l’habitude d’une population vide de tout intellect, voire même de « map » vraiment vides, Watch_Dogs prend le dessus sur ses rivaux. Cette situation reste tout de même la moindre des choses, son univers étant relié à la présence de nombreux citoyens, sans laquelle on ne pourrait ressentir la puissance du piratage.
LE jeu est peuplé de PNJ tous plus différents les uns que les autres, dont on pourra apprendre quelques informations à l’aide de son Profiler (un super smartphone) : nom, prénom, âge, occupation professionnelle et une caractéristique propre, généralement une passion. Cette dernière apportant une touche d’humour, puisque l’on y retrouve souvent des détails assez amusants, à la limite de l’inavouable. Cela reste tout de même bien léger, il suffit de suivre le réseau social de votre voisin(e) pendant une minute, pour en apprendre bien plus sur lui/elle que sur n’importe quel personnage du jeu. On a donc de loin l’impression de pouvoir tout savoir, mais cela ne reste qu’une façade sous-exploitée, bien qu’elle soit sympathique et c’est justement ce qui fait que l’on souhaite explorer cette voie à un niveau supérieur.
Geek fighter
De prime abord, lorsque l’on nous montre et explique le concept de Watch_Dogs, on n’a clairement pas envie qu’une ambiance trop orientée vers l’action vienne s’y greffer.
Malheureusement, elle est présente et pas qu’un peu. Non pas qu’elle soit de piètre facture, mais tout simplement parce que c’est déjà le lot des AAA et si cette nouvelle IP a attiré le regard, c’est justement car les joueurs espéraient enfin du neuf et non du classique « boum boum – pan pan ».
Il reste possible de choisir une approche plus infiltration ou d’opter pour un véritable mélange, entre finesse du hacking avec malgré tout quelques moments plus « action ». Mais pour que cet univers tienne la route, il aurait été préférable de ne pas céder à cette facilité du rentre-dedans à base d’armes à feu et autres projectiles explosifs. Le grand public féru de ce style et absolument pas d’infiltration, il suffit de suivre les ventes de jeux vidéo, en sera lui ravi. Il en va de même concernant la capacité d’Aiden à combattre et même à se mouvoir dans Chicago, malgré ses obstacles citadins.
On se dit alors que notre héros malgré lui est peut-être plus un athlète surentrainé, qu’un génie informatique. Surtout par le côté contextuel du lancement d’un piratage, au lieu de quelque chose de plus poussé, permettant de ressentir cette intelligence, tout en découvrant de la nouveauté dans un jeu.
Néanmoins, il sera assez savoureux de préparer son coup, en piratant une caméra pour savoir quel sera le comité d’accueil, piéger l’un de ses membres ou encore contrôler les feux de signalisation afin d’avoir l’avantage sur ses ennemis. Peut-être même un mélange d’un peu tout cela, selon la mission, avec au cours de celle-ci une possible sortie d’arme, pas nécessairement pour assassiner, mais pour perturber en crevant un pneu tout simplement. On prend un malin plaisir à rechercher la meilleure combinaison possible, celle portée au maximum vers l’infiltration ou encore la plus spectaculaire.
On y ajoutera des courses-poursuites qui, comme généralement dans ces jeux à pied permettant l’utilisation de véhicules, s’avèrent un imposant point faible. Une conduite plus que jamais arcade, mais, en temps normal, ce type de jouabilité équivaut à une prise en main facile. Ici ce que l’on prendra facilement, ce sont surtout les pylônes, les murs ou tout simplement la voiture nous poursuivant suite à un tête-à-queue. A la longue on saura gérer cette maniabilité, mais vraiment pas pour notre plus grand plaisir.
Quêtes hanneckxes
Que serait aujourd’hui un jeu en monde ouvert sans quêtes annexes ? Pas grand-chose certainement. Mais nous sommes également rompus aux missions sans intérêt et se ressemblant un peu toutes.
Watch_Dogs s’en sort très bien de ce côté, avec bien sûr les classiques courses, qu’elles soient à pied ou à bord d’un véhicule, de la recherche, de l’action ou encore les plus originales parties d’échecs et de poker, sans oublier les araignées mécaniques géantes. Le tout en nombre, de quoi prolonger la durée déjà assez conséquente du soft.
Next generhacktion
Si lors de l’E3 2012 les ordinateurs surboostés dévoilant Watch_Dogs avaient su impressionner un certain panel de candides, le véritable résultat graphique est désormais là. Au grand dam d’Ubisoft, lorsque l’on est le premier jeu le plus attendu d’une nouvelle génération, on ne peut quasiment que décevoir presque deux ans plus tard, d’un point de vue technique. Tout bonnement car depuis l’on a pu découvrir d’autres très belles technologies et cela donne même le sentiment que le logiciel a baissé de niveau.
Comme pour inFamous : Second Son, les effets de fumée et autres particules sont très réussis et sautent aux yeux comparés à ce que l’on peut connaitre sur la précédente génération. Pour le reste, la claque graphique n’est pas ou plus là. Le jeu est tout de même globalement très joli et ne souffre point de problèmes de ralentissements, ni de chargements.
Si évidemment le soufflet est retombé depuis sa découverte il y a deux ans, Watch_Dogs frappe suffisamment fort pour faire plaisir aux détenteurs d’une console nouvelle génération ou d’un PC musclé, notamment car son ambiance change des autres jeux de guerre urbaine, parfois contre le gouvernement et autres entités, déjà très présents sur le marché.
Inod
Points forts :
– Univers original pour un jeu vidéo
– Infiltration possible
– Pointes d’humour
– Quêtes annexes tenant la route
Points faibles :
– Scénario trop prévisible
– Un hacker pouvant être super bourrin
– Hacking contextuel, pourrait être plus poussé
La Note Gamingway : 16/20
La Note Gamingway : 16/20
Développeurs : Ubisoft Montréal / Ubisoft Reflections
Editeur : Ubisoft
Genre : Action
Supports : PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360, Xbox One et Wii U
Dates de sortie : 27 mai 2014 sur PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360 et Xbox One et automne 2014 sur Wii U