Test : Tokyo Twilight Ghost Hunters (PS Vita)

tokyo twilight ghost huntersLa culture japonaise oscille toujours entre traditions et haute technologie. Il n’est donc pas étonnant de partir à la chasse aux fantômes dans un style manga très prononcé. C’est ce que nous propose Tokyo Twilight Ghost Hunters, le nouveau « visual novel »  de Toybox Inc. NIS America, habitué à éditer chez nous des jeux japonais aussi atypiques qu’intéressants, a-t-il misé sur le bon cheval ? Des éléments de réponse un peu plus bas !

Trouble vue

Ryusuke Touma est un lycéen qui change de lycée. A peine arrivé, il se fait chambrer par ses camarades qui lui demandent s’il croit aux fantômes. Une question étrange mais pas anodine : en effet, la ville est infestée de fantômes qui attaquent les gens. Capable de voir les âmes errantes, Ryusuke va vite intégrer l’équipe des Gate Keeper, groupe de lycéens un peu étranges commandé par une jeune femme très sexy, avec pour couverture la rédaction d’un magazine sur les phénomènes paranormaux.

La chasse aux fantômes est un sujet assez à la mode en ce moment dans les mangas, et ce visual novel fait donc penser à d’autres séries actuellement disponibles dans lesquelles des lycéens se suicident suite à des agressions de fantômes. Un sujet peu original en apparence, pourtant le jeu réserve quelques surprises. On est d’abord surpris par le style graphique : les personnages sont détaillés, correctement animés, dans un style manga impeccable qui contraste énormément avec les décors à base de photos floues et à l’aliasing très prononcé. Ce n’est pas affreux mais cela ne flatte pas la rétine. Visuellement troublant, Tokyo Twilight Ghost Hunters se démarque aussi par son gameplay.

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De la tactique et de la drague

Comme tout visual novel qui se respecte, Tokyo Twilight Ghost Hunters propose de nombreux dialogues. Le joueur doit régulièrement faire des choix censés influencer les relations entre les personnages, ce qui détermine la fin du jeu, parmi de nombreux dénouements possibles. L’originalité du titre est de proposer 2 roues différentes : la première pour les sentiments (colère, chagrin, amour, amitié ou dédain) et la seconde pour le sens (toucher, ouïe, odorat, goût et vue). La combinaison des deux provoque une réaction toujours un peu bizarre voire scabreuse. Cette idée est originale mais mal exploitée : le joueur ne comprend absolument rien aux choix et à leurs conséquences, souvent en raison d’un décalage énorme entre ce qui se passe et les actions proposées. Par exemple, on peut nous faire comprendre qu’il faut tendre l’oreille mais si on écoute attentivement on se fait réprimander ! Dommage car si le principe fait penser à des séries comme Phoenix Wright, le système n’est pas maîtrisé du tout. Il en résulte un sentiment de confusion qui fait croire au joueur que n’importe quel choix convient, donc inutile d’essayer d’être cohérent avec le scénario. Il arrive même qu’on active le sixième sens de Ryusuke lors des combats contre les boss, ce qui a pour effet de faire apparaître une troisième roue totalement différente des deux premières, mais là encore on ignore tout de son fonctionnement, dommage !

L’autre originalité du titre, c’est la chasse aux fantômes qui prend des allures de RPG tactique. Le jeu est découpé en 13 chapitres doté chacun d’une mission principale à effectuer en priorité. Comme dans Phoenix Wright, ces missions font rencontrer des personnages originaux dans des situations plus ou moins délicates. Une fois terminée, on est libre de se connecter au PC du quartier général des Gate Keeper pour accepter des missions annexes afin de gagner de l’expérience et de l’argent pour améliorer son matériel. Cet aspect du jeu est réussi : les missions ont un niveau de difficulté et une durée prédéterminés, il faut donc veiller à choisir celles que l’équipe peut réussir sans difficulté. On choisit ensuite les personnages à déployer (1 à 4) puis les pièges à déposer sur la carte, moyennant finances. On lance alors la mission qui consiste à déplacer ses personnages à la recherche d’esprits. Il faut les traquer de sorte à les acculer afin de pouvoir les frapper sans les laisser fuir, ce qui n’est pas toujours évident. Chaque personnage a un nombre de points d’action (AP) propre et une arme spécifique. Se déplacer, attaquer ou utiliser des capacités spéciales consomme des points d’action, il faut donc veiller à ne pas tout utiliser si on veut pouvoir attaquer. le problème est que les fantômes peuvent se déplacer dans toutes les directions, le jeu indiquant les zones dans lesquelles ils peuvent aller. Il faut donc veiller à toute les couvrir en envoyant l’équipe attaquer toutes les cases, sachant que la portée des armes varie d’un personnage à l’autre. Pour compliquer la chose, les missions s’effectuent dans des lieux remplis de mobilier ou d’éléments qu’on peut facilement détruire en attaquant les fantômes, ce qui oblige à dédommager le propriétaire à la fin de la mission. Attention à ne pas finir dans le rouge ! Avec un peu de pratique, la chasse aux fantôme est l’activité la plus distrayante du jeu, mais pas la seule !

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Des débuts poussifs

Le quartier général des Gate Keeper est un endroit sympathique offrants plusieurs possibilités. On peut s’entraîner avec un des membres de l’organisation afin de développer ses qualités de rédacteur (il ne faut pas oublier qu’officiellement, ce n’est qu’un magazine !) et gagner des objets en échange des points spéciaux récoltés pendant les missions. On peut aussi faire un détour à l’épicerie du quartier pour faire le plein de matériel, d’armes, d’armures et d’objets pour se soigner ou booster ses caractéristiques. Si on dépense assez d’argent, on peut même participer à une loterie récompensée par des lots très spéciaux.

Un petit détour par le vestiaire permet de changer l’équipement afin d’optimiser les performances. Pour se détendre, l’équipe peut même participer à un jeu de plateau où la chance est un élément déterminant. Ce jeu constitue une sorte de quête annexe permettant de gagner de l’expérience, mais ce n’est pas très palpitant. Le quartier général permet aussi de combiner les objets récoltés pour des créations plus utiles. C’est aussi là qu’on peut sauvegarder.

En revanche, pour accéder à ce quartier général, il faut arriver au bout du premier chapitre, ce qui est un peu énervant. En effet, le premier combat est assez compliqué car Ryusuke ne dispose pas d’une arme performante et a une petite quantité de points d’action, rendant la mission assez difficile. On est ainsi obligé de recommencer le combat plusieurs fois jusqu’à la victoire, sans quoi il est impossible de sauvegarder, forçant le joueur à recommencer le chapitre depuis le début ! Une décision surprenante de la part des programmeurs car cela donne une première impression assez négative alors que le jeu s’améliore par la suite, la difficulté étant souvent réduite.

Un jeu qui fait un peu peur

Doté de graphismes moyens, Tokyo Twilight Ghost Hunters propose plusieurs bonnes idées mal exploitées. L’aspect visual novel est assez fade, faute à des actions difficiles à comprendre et un manque global de cohérence. Si les différents protagonistes sont bien modélisés, ils manquent de charisme et ne peuvent être comparés à ceux de Phoenix Wright ou autre jeu du même genre. C’est d’autant plus dommage que le coté RPG du titre est plutôt réussi. On apprécie d’ailleurs de pouvoir personnaliser le héros en attribuant les points de compétence comme on le souhaite à chaque passage de niveau. On regrette cependant de ne pas pouvoir le faire pour les autres membres de l’équipe. La minceur du scénario, assez classique, est compensée par une ambiance plutôt réussie. Au final, Tokyo Twilight Ghost Hunters est un jeu sans prétention qui reste agréable mais sans plus. L’absence de version française va malheureusement finir d’exorciser les joueurs peu habitués aux sous-titres anglais, même si ces derniers ne nécessitent pas un niveau de compréhension élevé. Avec un peu plus de travail, Toybox Inc aurait pu nous pondre une véritable merveille.  Fallait-il vraiment nous mettre le générique entre chaque chapitre ?

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Enguy

Points forts :

– Personnages magnifiques
– Chasse aux fantômes amusante
– Nombreuses fins possible
– Difficulté correctement dosée
– Héros personnalisable

Points faibles :

– Graphismes moyens
– Pas de version française
– Système de roues incompréhensible
– Scénario simple, peu de rebondissements

La note Gamingway : 13/20

Editeur : Nis America
Genre : visual novel, RPG tactique
Support : PS3 ; PS Vita

Date de sortie : 13 mars 2015

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