Test : Shotgun King: The Final Chekmate (PC-Steam)

Si vous cherchez un jeu hors du commun, sous tous les sens du terme, je vous conseille de lire l’article qui suit. En effet, le studio PUNKCAKE Délicieux nous a concocté ici un jeu qui vaut vraiment le détour : Shotgun King: The Final Checkmate. Le jeu est un mélange de jeu d’échecs, de rogue-like, saupoudré d’une bonne dose de second degré. Il a également déjà gagné le 1er prix global du concours Ludum Dare #50 avec une première version qui posait les bases d’un concept innovant. Les votes du jury ont été confirmés lorsque le jeu a été mis sur itch.io où il a été téléchargé plus de 70 000 fois et c’est ainsi que les développeurs ont décidé de sortir une version grand public sur Steam en y ajoutant un mode histoire et plusieurs niveaux de difficulté pour répondre au standard de la plateforme. Alors, vous voulez avoir plus de détails sur l’OVNI signé PUNKCAKE Délicieux ? Je ne vous fais pas languir plus longtemps !

La Monarchie autoritaire, il n’y a que ça de vrai

Vous êtes le roi noir, et lors de votre règne vous profitiez sans retenue de votre position dominante tout en étant tyrannique avec tous vos sujets. Résultat, petit à petit, votre cour se déserta et votre entourage partit rejoindre le roi blanc qui leur donnait un meilleur salaire et qui respectait leur travail. Même votre compagne, la reine, vous quitta. Quand le dernier rescapé, le fou, s’en alla, il déclara au roi noir que même si sa fureur pouvait encore être crainte, il ne devait pas se venger sinon il serait mis en échec. Il n’en fallut pas plus pour que le roi noir laisse éclater sa colère. Ainsi, il alla chercher son ultime arme, le fusil à pompe royal, et n’ayant plus rien à perdre, il décida d’aller attaquer le royaume du roi blanc.

Voilà un pitch bien humoristique qui résume bien l’esprit de Shotgun King. Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Bon, n’attendez pas plus de l’histoire, le but est juste de mettre un contexte.

   

Headshot et mat

Avec Shotgun King, les amateurs de jeux d’échecs vont pouvoir se faire plaisir avec une revisite du père des jeux de stratégie. En effet, ne vous y trompez pas, malgré la présence d’un roi armé d’un fusil à pompe, le jeu est bien un jeu de stratégie et non pas un jeu d’action. Mais que les fans de FPS n’aient pas peur non plus, la bonne dose d’humour et la facilité d’accès de Shotgun King leur permettra également d’apprécier ce jeu hors norme. Et pour ceux qui ne connaissent pas ou qui ont oublié les règles des échecs, ne vous inquiétez pas, Shotgun King rappelle les principes de déplacement des pièces juste en passant la souris dessus.
Alors, voici un descriptif du concept : l’environnement de jeu est un échiquier, rien de plus classique. Les déplacements des pièces sont également identiques au jeu d’origine et le but pour les deux camps est toujours d’éliminer le roi adverse. Mais c’est là que s’arrête les similitudes. Une première différence est que le roi noir est seul de sa couleur sur l’échiquier face à l’armée des pièces blanches.
Deuxième différence, les constitutions du camp blanc dépendent du tableau dans lequel on joue, commençant gentiment par quatre pions, un cavalier et un fou, mais pouvant aller jusqu’à trois ou quatre dames, quatre fous, etc. dans les niveaux finaux.
Et finalement, la troisième grosse différence, mais la plus importante, est que le roi noir possède un fusil à pompe dans les mains, ce qui va clairement compenser son manque de coéquipiers. Bien sûr, il faudra savoir gérer votre shotgun en fonction de ses caractéristiques. En effet, tout d’abord le fusil a une portée limitée. Ne vous attendez pas à tirer dans tous les sens ; pour toucher une cible, il faudra qu’elle soit à distance de tir. Ensuite, il a un cône de dispersion, c’est-à-dire que plus votre cible est loin, plus les balles de votre fusil se disperseront et toucheront d’autres cibles. Par contre, si une cible est près, elle se prendra tous les plombs pour un maximum de dégâts. Eh oui, les pièces adversaires ont des points de vie, elles ne meurent pas dès qu’elles sont touchées. Il suffit de placer le curseur de la souris dessus pour voir le nombre de points de vie restant et dans combien de tour la pièce va se déplacer, donc il faudra bien choisir votre position et vos cibles pour optimiser les dégâts que vous voulez infliger. Finalement, une arme est bien sûr limitée en munitions, surtout le shotgun qui ne contient que deux cartouches. Il faudra bien les gérer et faire attention à ne pas vous retrouver sans balles dans le chargeur au moment où l’ennemi fera une attaque dangereuse.
Voilà, vous avez la description de l’environnement de jeu. Charmé ?

   

Passons ensuite au déroulement : le jeu se joue au tour par tour, comme aux échecs. Lorsque c’est votre tour, vous pouvez voir quel sera le ou les prochaines pièces de l’adversaire. Oui, j’ai bien écrit « la ou les pièces », car lors du tour des blancs, plusieurs pièces peuvent être amenées à se déplacer, et il faudra bien anticiper tout mouvement dangereux pour ne pas se retrouver dans une impasse. À votre tour, trois choix s’offrent à vous :
– Soit vous vous déplacez dans n’importe quelle direction d’une case, comme un roi classique aux échecs. Ce coup permet de vous rapprocher de l’ennemi, ou au contraire, de vous écarter d’une situation à risque. Lors de ce déplacement, le roi en profitera pour recharger le fusil.
– Soit vous tirez avec votre fusil. Pour ce faire, il suffit de viser une pièce adverse ou une direction où se trouve la ou les pièces adverses. Et à la manière d’un jeu de rôle, les dégâts seront calculés et répartis sur la ou les cibles en fonction de leur distance.
– Soit vous restez sur place pour recharger votre fusil, car vous considérez que votre position est déjà optimale. Bon, en général, si cela vous arrive, c’est principalement parce que vous êtes déjà sous pression et que le choix des mouvements est vraiment pénalisant.
Donc, à chaque coup, il faut évaluer quel mouvement sera le plus judicieux afin de bien optimiser les dégâts et les mouvement. Et je vous préviens tout de suite, l’ordinateur ne vous fera pas de cadeaux, il y a très peu de coups hasardeux de sa part. Résultat, plus il déploiera ses pièces et plus vous serez cerné et sur le point de perdre. Ne vous amusez pas à gaspiller trop de coups. Chacune de vos actions ne doit pas être prise à la légère, car la plupart des parties se gagne à un coup près.

Je vous avais averti, Shotgun King est un jeu de stratégie, pas d’action. Mais n’ayez pas peur non plus, le jeu reste très accessible à tous. En effet, si vous êtes comme moi, à faire de temps à autre une erreur stupide aux échecs, comme de ne pas voir qu’une pièce va être prise, ne vous inquiétez pas, les développeurs de PUNKCAKE Délicieux ont mis en place un garde-fou pour vous prévenir. En effet, lorsque l’on fait un déplacement qui met en péril votre roi, une petit alarme vous prévient que le coup est fatal pour vous. Certes, vous perdrez un des deux boucliers en votre possession, mais cela permet d’éviter les erreurs bêtes. De plus, ces boucliers se rechargent après chaque tableau. L’objectif est comme annoncé de « tuer » le roi blanc. De temps en temps, éliminer directement le roi alors que la situation était désespérée peut vous être salvateur, donc posez bien le pour et le contre de chaque coup. Par contre, dans votre cas, vous perdez dès que votre roi est en position d’être pris. Il n’y a pas de points de vie pour vous, la moindre impasse vous sera fatale, donc faites bien attention à ne pas vous retrouver en position d’échec et mat.
Un petit avantage supplémentaire est que lorsque vous détruisez une pièce, vous récupérez son âme qui vous permettra plus tard d’acquérir le déplacement de cette pièce pour un coup seulement. Ce bonus n’est clairement pas anecdotique, car il vous sortira de situations désespérées. Par contre, utilisez-la bien avec sagesse, car l’âme n’est utilisable qu’une seule fois. Pour en récupérer une autre, il faudra éliminer une autre pièce.

   

Le jeu est donc plutôt simple et accessible, et surtout est diablement efficace.
Mais il prend toute son ampleur grâce à son côté rogue-like imaginé par les développeurs. L’aspect évolution se fait par l’enchaînement de plusieurs niveaux. En effet, entre chaque tableau, vous devrez choisir un bonus. Par exemple, vous aurez la possibilité d’augmenter la portée de votre fusil à pompe ou d’augmenter sa puissance, ce qui reste assez classique comme améliorations. Il existe également des améliorations plus originales, comme mettre en place des douves qui obligent les pièces adverses à faire une pause dans celles-ci avant de pouvoir la traverser, très utile pour limiter la portée des tours ou dames. Ou alors, vous pourrez bloquer les déplacements de la reine à une seule case pendant 15 tours, entre autres, plein de bonus très originaux. Cependant, attention, chaque bonus vient avec une pénalité, et là, ça peut faire mal. Parmi les pénalités, par exemple, les blancs commenceront avec une dame supplémentaire ou ils pourront ajouter deux fous après dix tours de jeu, etc. Donc à chaque choix, il faudra bien peser le pour et le contre et chaque partie est différente, car les bonus et malus sont tirés au hasard et ils sont nombreux. De ce fait, une stratégie qui a marché pour une partie peut se révéler désastreuse la partie suivante. Voici un petit exemple : j’ai pu faire une partie où, suite à une combinaison de bonus et malus, les blancs se sont retrouvés avec trois lignes de pions. Résultat, malgré leurs trois dames, toutes leurs pièces étaient enlisées dans leur pion et j’ai pu contenir leurs attaques et gagner. Je pensais que cette tactique serait toujours payante, jusqu’au jour où après avoir également installé une configuration où les blancs avaient deux lignes de pions, j’ai eu le malus « les pions peuvent attaquer sur deux cases vers l’avant » puis « les pions peuvent attaquer dans toutes les directions ». Autant dire que je n’avais aucune chance de gagner.
Réellement, cette grande diversité de bonus et malus donne au jeu une durée de vie presque infinie, car toutes les parties seront différentes. De plus, comme elles ne durent jamais très longtemps (dix minutes tout au plus), je vous garantis que Shotgun King sera le jeu que vous garderez toujours dans un coin pour vous décontracter. Et si jamais il sort un jour sur smartphone, il peut vraiment cartonner, car il occupera tout votre temps mort dans le métro, dans une file d’attente, etc.
Parmi les modes de jeu, on trouve tout d’abord une campagne. Le but est de gagner dix tableaux d’affilée avec les bonus et malus accumulés pour enfin battre le boss des rois blancs qui prend quatre cases à lui seul et qui est blindé de points de vie. C’est le mode phare sur lequel vous passerez le plus de temps. Cette campagne à quatre niveaux de difficulté qui ne joue absolument pas sur l’IA des blancs, mais plutôt sur la gestion de votre fusil et le nombre de pièces ennemies. Donc, ne vous attendez pas à des erreurs d’inattention de l’ordinateur en facile, il fera tout pour vous achever. En mode facile, l’IA aura un pion et une tour en moins, et vous, vous aurez trois cartouches maximum supplémentaires dans votre équipement. En normal, il n’y aura aucun avantage ou inconvénient, mais en difficile, vous ne rechargerez qu’une cartouche par tour, ce qui vous fait très vite perdre un tour régulièrement et qui vous sera souvent fatal. Et je ne vous parle même pas des niveaux « très difficile » et « royal » auxquels je n’ai pas encore réussi à accéder.
On trouve ensuite le mode infini qui reprend le même concept, mais qui n’a pas de fin et ne s’arrête jamais. J’ai personnellement un peu de mal à comprendre l’intérêt de ce mode, mais bon, il permet de jouer sans discontinuer jusqu’à la mort du roi noir.

   

Une technique simple mais qui fait le job

En ce qui concerne l’environnement graphique, Shotgun King a pris le parti de faire quelque chose de simple et clair. Ne cherchez pas de 3D et des millions de couleurs. Ici, les graphismes sont dans l’esprit pixel 8bit avec quatre couleurs. Par contre, les dessins restent néanmoins corrects et très lisibles. La bande-son reste également au niveau des jeux 8bit avec une musique agréable.
Comme énoncé plus haut, l’IA est plutôt efficace, ne vous attendez à aucun cadeau ou grossière erreur de la part de l’ordinateur. Même le niveau facile vous donnera du fil à retordre pour arriver au bout de la campagne.
Il n’y pas de jeu multijoueur, ni en réseau ni même en local. C’est bien dommage, car le concept est tellement fun que j’aurais aimé essayé la place du roi blanc.
Shotgun King possède un modèle de vente original. En effet, le studio PUNKCAKE Délicieux, composé de Rémy Devaux, Benjamin Soulé et Pentadrangle propose soit le jeu à 6 € sur Steam, ce qui est très raisonnable pour le fun qu’il vous procurera, soit via un abonnement à 3 € par mois sur Patreon et qui vous donnera accès à tous les jeux PUNKCAKE Délicieux

Une référence de jeu stratégie est née

Shotgun King est vraiment la meilleure surprise que j’ai eue depuis des années. En effet, malgré un visuel peu attirant, son concept ultra simple et inventif est incroyablement efficace et est vraiment addictif. Le studio PUNKCAKE Délicieux arrive à créer, avec trois fois rien, une référence de jeu de stratégie court.
Il suffit d’essayer deux minutes pour être collé sur le jeu. De plus, l’humour du jeu est tout simplement hilarant. Dès que le jeu sort sur smartphone, je saute dessus pour l’avoir en permanence sur moi.

Acerico

Points forts

  • Ultra simple et accessible
  • un humour débordant
  • Un nouveau concept
  • Tout simplement addictif

Points faibles

  • Pas de multijoueur
  • Le hasard est trop présent

La Note : 18/20

Éditeur : PUNKCAKE Délicieux
Développeur : PUNKCAKE Délicieux
Genre : Stratégie

Plateforme : PC-Steam
Date de sortie : 12 mai 2022

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