Test : Prinny Presents NIS Classics Vol. 2 (Switch)

Après un premier volume très alléchant, NIS récidive en proposant aux joueurs de (re)découvrir deux JRPG dans une compilation simplement nommée Prinny Presents NIS Classics Vol. 2. Retrouvez ainsi Makai Kingdom et Z.H.P sur Switch, dans des versions remises au goût du jour. Notre verdict, un tas d’années après.

Deux destins tragiques dans une même compilation

Dans ce volume 2, nous retrouvons Makai Kingdom, sorti sur PS2 en 2005 et Z.H.P., un jeu PSP datant de 2010. Ces deux jeux, même s’ils ont des points communs, sont également très différents puisque le premier est un RPG tactique dans la pure tradition des jeux NIS, tandis que Z.H.P. est un dungeon-RPG, genre assez peu représenté chez l’éditeur. Ces deux partagent cependant la même particularité : l’histoire débute par une tragédie et le joueur va devoir transformer une catastrophe en happy end. En outre, les deux titres sont des portages directs des versions originales avec juste des graphismes en HD et des voix en japonais ou en anglais, que l’on peut changer à tout moment.

Voyons cela plus en détail.

Makai Kingdom: Reclaimed and Rebound

Makai Kingdom: Reclaimed and Rebound est la nouvelle version de Makai Kingdom: Chronicles of the Sacred Tome, sorti en 2005 sur PS2.

C’est un JRPG classique et typique des productions NIS. Le joueur incarne Zetta, le plus puissant overlord de l’univers, qui a accidentellement détruit son monde et bien failli se tuer tout seul. Pour échapper à la mort, Zetta a fusionné avec un livre magique et doit maintenant tout faire pour recréer son monde et retrouver son corps.

Le gameplay est grandement repris de Phantom Brave : le joueur doit créer des personnages en liant leurs âmes à des objets puis les utiliser dans des combats tactiques. Il y a énormément de pièces d’équipement, comme dans Disgaea, et aussi une foule de classes de personnages. Attention à équiper les bons objets (armes, armures, etc.) aux bons personnages afin d’améliorer leur efficacité et de bénéficier de plus gros bonus. L’autre nouveauté du titre est de pouvoir invoquer des bâtiments et des véhicules sur les cartes afin de bénéficier de nouvelles options lors des combats.

Ceux ayant déjà fini la version originale pourront trouver dans cette nouvelle version le mode Petta, qui est un contenu supplémentaire disponible pour la première fois en dehors du Japon. C’est une aventure à part entière qui a comme point de départ une histoire alternative : lorsqu’il a voulu se lier au livre, Zetta a échoué et failli mourir. Heureusement, Salome est intervenue à temps et a réussi à le sauver. Mais il a fallu 1 000 ans à Zetta pour récupérer ses forces. Il se réveille donc 1 000 ans après et découvre les profonds changements intervenus en son absence. Il fait aussi la connaissance de Petta, une jeune fille qui déclare être sa fille.

Un titre prenant, long et plein d’humour, que les fans de Disgaea apprécieront.

Z.H.P. : Unlosing Ranger VS Darkdeath Evilman

Z.H.P. est le portage direct du jeu sorti en 2010 sur PSP.

Z.H.P. est un dungeon-RPG et un rogue-like à la sauce Disgaea. Le plus puissant des démons vient sur Terre pour détruire l’humanité. Heureusement, le plus puissant des rangers, un héros invincible, compte bien l’affronter et le terrasser. Mais ce dernier se réveille trop tard. Comme il se dépêche d’aller sur la zone de combat, il ne fait pas attention et se fait renverser en traversant la rue. Avant de mourir, il confie ses pouvoirs à un simple passant qui tente d’affronter le terrible démon. Mais il ne fait pas le poids. Un bébé surpuissant apparaît et arrive à tenir tête au démon, mais pour combien de temps ? Le nouveau ranger doit vite aller s’entraîner sur une Terre parallèle et devenir le héros que le monde attend. Mais le temps est compté !

Un scénario déjanté au service d’un dungeon-RPG exigeant. En effet, le héros est très faible au début. Il va donc devoir arpenter des donjons à la recherche de pièces d’équipement et d’adversaires à vaincre pour gagner en puissance. Il va devoir affronter la mort à de multiples reprises. Mais la mort n’est pas une fin : à chaque mort, on repart au niveau 1 mais on cumule tous les niveaux gagnés jusque-là. Ces niveaux permettent d’augmenter les caractéristiques de base du personnage, donc mourir permet de le renforcer. Le joueur se retrouve donc pris dans une boucle de gameplay exigeante et assez répétitive : aller dans un donjon pour tenter de le terminer, récupérer des objets que l »on transforme ensuite en implants, renforcer son personnage grâce aux objets puis retourner faire un autre donjon. Même si on ne meurt pas, quand on quitte un donjon on retourne au niveau un, donc le but est de faire des donjons sans arrêt jusqu’à ce que le personnage soit suffisamment fort. Il faut aussi bien exploiter le « shadowgram » qui permet de renforcer le personnage grâce à une foule d’implants obtenus en transformant les objets récupérés dans les donjons.

 

L’exploration des donjons ne peut pas se faire n’importe comment. Quand on marche, on consomme des EN. Si les EN tombent à zéro, alors les HP diminuent régulièrement. Les EN sont également consommés pendant les combats. Il faut donc avoir assez d’objets de soin pour faire remonter les EN, mais ces derniers ne sont pas toujours faciles à trouver. Z.H.P. force ainsi le joueur à tout gérer, à commencer par l’inventaire, pour ne pas perdre de pièces d’équipement puissantes. Il faut également veiller constamment à se déplacer de façon optimale dans les donjons pour ne pas mourir trop vite, si on est à court d’objets de soin.

Z.H.P. est un dungeon-RPG assez riche pour le genre, mais reste plutôt répétitif malgré une mise en scène pleine d’humour et de nombreux rebondissements.

Deux jeux vieillissants, mais longs et prenants

Les fans de Disgaea trouveront dans Makai Kingdom un titre à la hauteur de leurs espérance, malgré des graphismes très pixelisés. Le pixel art étant à la mode, cela ne choquera pas trop. Pour Z.H.P., en revanche, les graphismes paraissent plus vieillots alors que le titre est plus récent. Néanmoins, ce n’est pas le défaut principal.

Il faut aimer le style Disgaea, c’est-à-dire des jeux décalés, bourrés d’humour, mais au gameplay ancien qui exploite le tour par tour. Ces deux jeux sont longs et vont occuper les joueurs pendant des centaines d’heures, malgré une certaine répétitivité. Les doublages anglais et japonais sont extraordinaires et les musiques de bonne facture, mais on n’a toujours pas de version française. Ainsi, Prinny Presents NIS Classics Vol. 2 est une très bonne compilation qui s’adresse avant tout aux fans des jeux NIS. On conseille fortement aux autres joueurs de s’y intéresser pour découvrir des pépites inattendues et mieux comprendre les mécanismes qu’on retrouve dans de nombreux autres jeux, dont Disgaea. Les rangers et les morts incessantes de Z.H.P. pour devenir plus puissant ont été largement repris dans Disgaea 6, par exemple.

Après un Volume 1 prenant, le Volume 2 replonge les joueurs dans deux autres classiques du catalogue NIS. Découvrez pour la première fois le mode Petta de Makai Kingdom. Incarnez un futur grand héros dans Z.H.P.. Malgré des graphismes datés, la richesse de ces deux titres qui partagent le même humour décalé en font deux jeux passionnants à essayer d’urgence, malgré l’absence de sous-titres français.

Enguy

Points forts :

– Ambiance déjantée
– Deux classiques très différents
– Des jeux riches et longs
– Voix japonaises et anglaises excellentes

Points faibles :

– Pas de version française
– Z.H.P. impose une boucle de gameplay très répétitive
– Des graphismes éculés malgré la HD

LA NOTE : 15/20

Développeur / Éditeur : NIS / Koch Media
Genre : T-RPG, tour par tour, dungeon-RPG
Supports : Switch
Date de sortie : 13 mai 2022

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