Test : Monster Hunter Rise (Switch)

Monster Hunter s’est démocratisé avec MH World, qui a énormément élargi la base des joueurs. Alors qu’on pensait avoir un peu tout vu dans la saga, Capcom a eu quelques idées supplémentaires pour Rise, en exclusivité temporaire sur Switch. Un gameplay différent pour un jeu différent. Par ici pour la suite !

Le premier Monster Hunter d’inspiration japonaise

Monster Hunter Rise amorce un changement radical. Alors que les épisodes précédents empruntaient tous un style heroic fantasy assez classique, intemporel et sans appartenance à une culture spécifique, Rise transporte le joueur dans le village ninja de Kamura. Les bâtiments, les personnages, les décorations, tout sent bon le Japon médiéval. La bande-son reflète également ce choix, avec des chansons magnifiques et typiquement japonaises, comme le titre Kamura’s Song of Purification chanté par Hinoa, l’une des jeunes filles qui propose des quêtes. Les écrans de chargement sont inspirés des estampes japonaises, tout comme le compendium qui recense les bêtes rencontrées. L’atmosphère du pays du soleil levant est présente jusque dans les vidéos de présentation des zones de chasse ou des grands monstres : les textes sont en vers et font fortement penser à des haiku, mais plus longs. L’inspiration japonaise affecte également les nouveaux monstres : Magnamalo (le gros méchant de cet épisode), Goss Harag, Somnacanth, Bishaten, Aknosom, Grand Izuchi, Tetranadon, Rakna-Kadaki et Almudron sont tous en rapport avec les Yokai ou la mythologie japonaise.

Une ambiance nouvelle qui tranche avec l’atmosphère des jeux précédents et qui signale d’autres gros changements.

Un gameplay plus vertical et arcade

Monster Hunter Rise reprend le principe de base de la série : on crée un personnage et on se lance à la chasse aux monstres. Il faut explorer des environnements vastes et pleins de recoins et cavernes, récolter toutes sortes d’ingrédients, tuer ou capturer des bestioles pour se forger un nouvel équipement ou améliorer celui qu’on porte. Car notre avatar ne peut pas gagner de niveaux pour devenir plus fort : seul son équipement lui donne plus de force et de résistance. Il faut donc chercher sans arrêt les ingrédients manquants, quitte à combattre plein de fois la même bestiole pour obtenir ce qu’on désire ! Le farming est de rigueur !

Cette fois, notre personnage peut utiliser des filoptères, des insectes qui produisent des fils de soie qu’on peut utiliser pour se prendre pour Spider-Man et explorer les hauteurs ou marcher sur les parois pour esquiver, déclencher des attaques Liens de soie ou pour dompter les grands monstres. Afin d’exploiter au mieux cette fonctionnalité, les environnements sont plus verticaux et obligent le joueur à grimper un peu partout, à la recherche d’objets spécifiques très bien dissimulés. Ces filoptères peuvent rendre le jeu plus facile lors des combats, mais rien n’oblige le joueur à les utiliser. Pour finir, notre avatar porte un bracelet spécial qui lui permet de capturer des insectes spécifiques pour bénéficier de bonus temporaires (force, endurance, points de vie). Là encore, cela peut simplifier le jeu, mais rien n’oblige le joueur à les récupérer. Petit bémol à propos des didacticiels : ces derniers, très nombreux, ne sont pas assez précis et ne servent finalement pas à grand-chose.

Chaque monstre a ses forces et faiblesses et surtout un comportement différent. Il faut apprendre à étudier sa façon de bouger, prévoir ses attaques et exploiter ses faiblesses. Les combats peuvent s’avérer longs mais passionnants. Le comportement des fauves change en fonction des dégâts reçus et de leur fatigue, ce qui peut les rendre plus dangereux. Il faut donc être constamment vigilant, même si, dans Rise, le côté technique fait place à un gameplay plus arcade. Chaque arme possède ses propres combos et il faut vraiment essayer chacune des 14 armes de base pour trouver celle qui convient le mieux à sa façon de jouer. Il y en a pour tous les goûts : au corps à corps, à distance, pour donner des bonus ou malus, avec un bouclier, pour des attaques rapides ou lentes… Le joueur peut partir à l’aventure avec un palico, un chat qui l’aide en combat et peut même soigner. Cette fois, un chumsky, un chien, peut compléter l’équipe du joueur solitaire. Le chumsky est d’une grande aide au combat et peut servir de monture, ce qui permet de se déplacer rapidement sans consommer d’endurance. C’est une aide non négligeable qui rend le jeu plus facile. En revanche, on déplore l’absence de combats aquatiques, comme on pouvait en faire dans Monster Hunter 3.

Une aventure simplifiée

En ce qui concerne la difficulté, tout dépend de la façon dont on joue. Cet opus Rise est bien plus accessible que d’autres épisodes, mais le principe reste le même : il faut s’habituer à son arme, connaître les combos, bien étudier les monstres. On progresse ainsi plus ou moins lentement. Après, l’utilisation du filoptère, des objets et des palico/chumsky viennent tempérer la difficulté. Libre à chacun de tout exploiter ou non, en fonction du défi souhaité. Globalement, les quêtes du village ne sont pas très difficiles et demandent simplement de prendre soin de son équipement. Les quêtes du grand camp sont d’un niveau plus élevé, mais on ne fait que combattre les mêmes bestioles, en un peu plus puissantes.

À côté de ça, il y a les quêtes d’arènes qui peuvent proposer un véritable défi. Monster Hunter Rise introduit également les quêtes Calamité, qui transforment le jeu en une sorte de tower defense : il va falloir utiliser des armes (canons, balistes, etc.) et toutes les façons de combattre pour repousser des vagues de monstres qui viennent anéantir le village. C’est une autre façon d’apprécier Monster Hunter.

On peut également jouer jusqu’à 4, en ligne ou en local. Le multijoueur est solide : on trouve rapidement une partie, et les serveurs sont stables. Le jeu en local est aussi très réussi : on se connecte presque instantanément à la partie de ses amis, mais cela nécessite une console et un jeu par joueur. Le jeu à plusieurs n’est pas gâché par des temps morts ou des ralentissements, ce qui est une bonne chose, même si le jeu n’est pas aussi impressionnant qu’on l’aurait souhaité.

Monster Hunter aime les amiibo

La sortie du jeu s’accompagne de trois nouveaux amiibo : Magnamalo, Palico et Chumsky. Si le premier est disponible dans l’édition collector, les deux derniers ne peuvent s’acheter que sur le site officiel Nintendo. En revanche, ils ont très vite été en rupture de stock. On regrette également de ne pas avoir pu obtenir les versions dorées de ces amiibo, exclusives au Japon.

Les amiibo permettent de gagner un ticket de loterie, à raison de trois par jour. La loterie offre des objets qui dépendent de l’amiibo utilisé : on peut obtenir, par exemple, des méga potions ou des sphères d’armure, très utiles pour optimiser son équipement. Les amiibo exclusifs à Rise déverrouillent aussi des armures spéciales qui modifient l’apparence de notre avatar, du palico ou du chumsky. C’est purement décoratif, mais cela fait toujours plaisir. En revanche, la loterie peut s’avérer bien pratique !

Un Monster Hunter plus arcade et toujours aussi bon

Monster Hunter Rise est, on ne peut le nier, une évolution de la série fondée sur un gameplay plus vertical. Cela peut ainsi dérouter les joueurs, mais la formule reste la même : suivre la boucle chasse – récolte – amélioration de l’équipement. Les combats suivent la même logique : l’observation et l’optimisation de l’équipement. Le reste est secondaire : les palico/chumsky, les objets, les filoptères rendent le jeu plus facile, surtout au début, mais il faut malgré tout apprendre à maîtriser son arme et les monstres. Ces derniers viennent pour beaucoup de World, et les nouveaux monstres ont des aptitudes et un comportement similaire à des monstres déjà existants, ce qui atténue l’effet de surprise. On aurait aimé des monstres au comportement inédit, surtout si on a joué aux jeux précédents. Néanmoins, il y a de très nombreuses quêtes et la difficulté peut vite devenir redoutable. À plusieurs, le jeu reste excellent.

Monster Hunter Rise est un jeu à l’action frénétique, qui peut ne pas correspondre à tous les joueurs. Mais il constitue une bonne présentation de cet univers particulier, décliné en une série de RPG plus classique, Monster Hunter Stories, dont la suite est attendue sur Switch en juillet prochain. On vous en reparlera dès que possible.

On reprochera à l’histoire d’être anecdotique : une calamité arrive, ce qui explique que de nombreux monstres se rassemblent et attaquent le village. Rien de plus et si certains aimeraient bien un récit plus détaillé, ce n’est pas très grave, car l’histoire n’est qu’un prétexte pour partir chasser. Encore un très bon épisode qui plaira aux fans d’action qui peuvent désormais emporter leur jeu préféré partout. Les DLC prévus sur le long terme ne pourront qu’améliorer l’expérience et gommer la légère impression de jeu pas tout à fait fini qu’on constate à la sortie.

Monster Hunter Rise est bien un nouvel épisode à part entière, avec une ambiance japonaise attrayante, pour peu qu’on apprécie cette culture. Le nouveau gameplay, très vertical et plus arcade, renouvelle l’expérience. Chevaucher les monstres pour les obliger à se battre entre eux est un réel plaisir ! À seul ou jusqu’à 4 joueurs, l’expérience est solide, sans temps morts et d’un niveau technique très bon pour la Switch. Préparez votre équipement et partez vite affronter la calamité !

Enguy

Points forts :

– Ambiance du Japon médiéval
– Aucun temps de chargement
– Voix en anglais, japonais ou en langue Monster Hunter et textes en français
– Multijoueur local ou en ligne solide
– Des quêtes variées

Points faibles :

– Des monstres pas vraiment nouveaux
– Léger manque d’inspiration pour les environnements
– Didacticiels peu utiles
– Nouveau gameplay qui peut rebuter les adeptes de World
– Aucun combat sous l’eau

La note Gamingway : 16/20

Développeurs / Éditeur : Capcom
Genre :
action, RPG
Supports : Switch
Date de sortie : 26 mars 2021

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