Game’in Reims 2019 : Atelier de doublage

Les acteurs de doublage Adrien Solis, Alice Orsat et Frédéric Souterelle ont participé, le samedi comme le dimanche, à un atelier de doublage pendant Game’in Reims. Compte-rendu de la session du dimanche.

Cet atelier, ainsi que les conférences, ont été animés par Fred of the Dead qu’on remercie beaucoup pour son humour et son dynamisme.

Les invités commencent par se présenter.

Frédéric Souterelle (F. S.) : Je m’appelle Frédéric Souterelle, je suis Rémois. De retour après 25 ans d’absence. Ravi d’être là. Parti en 1993 pour faire des études de théâtre, que je continue. Je serai au Poche-Montparnasse à partir du 14 janvier dans une pièce d’Eugène Labiche mise en scène par Daniel Mesguiche. Parallèlement à mes activités de doublage, il y a le théâtre, le cinéma, pas mal de projets et, entre-temps, je prête ma voix à tous ces personnages. J’ai fait beaucoup de choses et souvent des gens positifs, fluets avec des voix de princesse.

Alice Orsat (A. O.) : Bonjour, je m’appelle Alice et je suis comédienne. Je sors un peu tout juste de mes études de théâtre, donc je ne suis pas encore au théâtre et je me forme aussi un peu à la comédie musicale. Peut-être que cela viendra incessamment sous peu. Sinon, je fais principalement du doublage, de la création de voix, de la voix off, du jeu vidéo, tout ça. Je suis principalement vendue, ici, à Game’in Reims, pour être la voix française d‘Arya Stark, de Mitsuha dans Your Name, de pas mal de films d’animations comme Le Parc des Merveilles sorti cette année dont je fais l’héroïne. J’ai fait aussi le rôle principal d’Annabelle 2 : La Création du Mal. J’étais bien en possédée.

Question (Q) : C’est marrant de doubler un film d’horreur ?

A. O. : C’est très drôle. Surtout les rôles de petites filles, dans les films d’horreur, ça tourne souvent un peu en rond. Celle-ci, en plus, n’a pas de chance, car elle est en fauteuil roulant, mais le diable n’a aucune pitié et s’en prend quand même à elle. C’est très drôle, parce que tu te retrouves à jouer la petite fille innocente, naïve, presque parfaite puis, la scène d’après, tu te retrouves avec un couteau à faire voler ta prof à travers la fenêtre.

Adrien Solis (A. S.) : Je suis très jeune, je fais des voix de jeunes, je suis un jeune héros. Tous le héros que vous connaissez : Nagisa (Assassination Classroom), Armin (L’Attaque des Titans), Yukio (Blue Exorcist), Kirito (Sword Art Online), Kuroko (Kuroko’s Basket), Ken Kaneki (Tokyo Ghoul)… que des gens gentils. Cela fait très longtemps que je suis jeune.

Q : Toi, Adrien, on voit que tu es spécialisé dans les animes.

A . S. : C’est ça que j’aime et c’est ça qui m’a fait venir au doublage.

Q : Tu as aussi doublé des séries live ?

A. S. : Oui, j’ai fait quelques guests. J’ai longtemps été la voix de Noel Fischer dans The Riches.

Le public peut ensuite poser des questions.

Q : Quel doublage vous a le plus marqué ?

A. S. : J’ai adoré me faire torturer par Fred (Souterelle) dans Tokyo Ghoul. Il m’a arraché les ongles un par un et ça, c’est un très très bon souvenir. C’était agréable et Fred le fait très bien.

F. S. : J’ai fait torture deuxième langue. J’ai aussi torturé Donald Reignoux dans Umbrella Academy.

A. S. : C’est certainement Arya qui m’a le plus fortement marquée. C’est amusant à jouer et le phénomène qu’est Game of Thrones, c’est formidable. Tu as toute l’adrénaline et l’excitation qui va avec. Il y a le travail fait en plateau, qui est assez court, mais autour de ce petit travail, il y a toute la hype que cela engendre, et moi je me suis pas mal fait emporter par cette hype sur Game of Thrones.

F. S. : C’est très très difficile de choisir un rôle parmi tous ceux qu’on a pu faire en plusieurs années. Je dirai Bobobo-bo Bo-bobo, car c’est le manga qui casse les codes des mangas, c’est tellement insensé que c’est génial. Je dis toujours, quand on me parle Bobobo, que ce sont des Japonais sous exta qui auraient bouffé les Monty Python sous coke. On est dans de l’absurde total. Sinon, je dirai aussi Kratos dans God of War. J’ai une tendresse particulière pour lui, car je l’avais déjà fait dans God of War : Ascension en 2012, quand il était jeune. C’est pour ça que j’avais été choisi, à l’époque, pour rajeunir Kratos par rapport aux trois premiers jeux, car comme c’était une préquelle, il fallait une voix plus jeune et, sur le papier, j’ai dix ans de moins qu’Eric Peter qui faisait Kratos auparavant. En 2018, comme il y a eu un changement de voix US, c’était fini pour Eric, donc on m’a proposé de continuer, mais j’ai dû le vieillir, car cela se passe longtemps après. C’est le même personnage, mais tellement différent que c’est intéressant d’avoir une évolution.

Q : Adrien et Alice, avez-vous déjà doublé dans les jeux vidéo et aimeriez-vous continuer, avoir des rôles principaux ?

A. O. : Oui, carrément, d’autant plus que je suis joueuse, entre autres, de Pokémon, je suis un peu gameuse. J’aimerais beaucoup faire plus de jeux vidéo. J’en ai fait pas mal ces derniers temps, comme par exemple Erica sur PS4, un avatar joueur et un meccano dans Remnant: from the Ashes, quelques petits trucs comme ça.

A. S. : J’aimerais vraiment faire beaucoup plus de jeux vidéo. Malheureusement, il y a pas mal de jeux vidéo tirés des mangas que j’ai doublés, mais qui ne sont pas en français, car cela coûte trop cher alors qu’ils ne se vendent pas tant que ça. En ce moment, je suis dans Total War: Three Kingdoms. J’ai aussi fait Mass Effect: Andromeda.

Q : Comment se passe un doublage ?

F. S. : Dessin animé/film/série, c’est une technique, jeu vidéo, c’en est une autre. Ce n’est pas comparable.

A. O. : Pour une série, le plus généralement, cela se passe de la manière suivante : on arrive en plateau à l’heure à laquelle on est convoqué, soit on commence immédiatement, soit il y a un petit peu de retard et on voit les scènes des autres. Il y a soit une toile comme au cinéma, soit un écran de télé sur lequel on projette la vidéo qu’on appelle « image » (une vidéo est composée d’images et de sons, mais nous, pour bien faire la différence, on appelle « image » ce qui est sur l’écran et « son » le reste). On n’appelle pas ça la vidéo et la bande rythmo. Il y a donc l’image et, dessous, il y a ce qu’on appelle la bande rythmo qui est, en gros, le texte qui défile sous la vidéo, avec une barre. Quand le texte passe sur cette barre, c’est là qu’on est censé le dire et le jouer, ça peut servir ! On voit la scène en VO une ou deux fois si besoin, parfois plus si la scène est plus difficile en raison de respirations ou d’appuis particuliers sur lesquels il faut se caler. On regarde la scène généralement une ou deux fois, puis on se lance. On fait autant de prises qu’on veut. Comme on est exigeants avec nous-mêmes, on fait autant de prises qu’il faut pour que ce soit bien.

F. S. : Pour les jeux vidéo, on arrive dans une cabine avec deux écrans : l’un avec le texte, l’autre avec la forme d’onde de la voix de l’acteur d’origine. On n’a pas de support image, car quand on enregistre, la voix originale a enregistré juste quelques jours avant et les images sont faites en fonction de son travail. Elles ne sont donc pas disponibles quand on enregistre. On est tout seul dans une cabine, sans possibilité de se donner la réplique comme pour certains films ou séries. C’est là que le directeur artistique (DA) doit avoir une parfaite connaissance du jeu et des séquences pour pouvoir faire se répondre des personnages alors que les voix ont été enregistrées parfois avec plusieurs jours d’écart. Le DA assure pour arriver à coordonner tout cela et faire que cela paraisse naturel.

Q : Avez-vous déjà rencontré les acteurs que vous doublez ?

A. R. / F. S. / A. S. : Non, cela ne s’est jamais fait.

Les trois comédiens font ensuite une démonstration de doublage sur My Hero Academia.

On vous recommande fortement d’aller voir la vidéo de cet atelier sur la page Facebook de Game’in Reims :

https://www.facebook.com/GameInReims/

Il y avait aussi une grosse ambiance juste avant le début de cet atelier. Une « chenille géante » est même montée sur la scène, devant des comédiens un peu stupéfaits :

On peut y voir quelques cosplayers, dont une personne déguisée en héros du film d’animation Là Haut (celui avec les ballons).

N’hésitez pas à consulter notre article sur les dédicaces !

 

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