The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel III : Démo et rencontre avec Toshihiro Kondo

La saga The Legend of Heroes, débutée en 1994 par Nihon Falcom, se voit augmentée d’un nouveau titre, Trails of Cold Steel III. Nous nous sommes rendus dans les locaux de Koch Media pour pouvoir tâter de la bête et discuter avec Toshihiro Kondo, président de Nihon Falcom. On ramène donc quelques infos intéressantes !

Une heure sur le jeu

On ne va pas s’attarder longuement sur la démo, car c’est la même que celle proposée sur le PS Store. On a donc pu faire le prologue du jeu, histoire de constater le retour du gameplay du premier opus, dont on avait testé la version PS Vita. On notera, pour les fans, un petit clin d’œil à cette première aventure quand le sol s’ouvre lors du prologue : c’est donc bien volontaire et assure un fan service totalement assumé. Les noms des personnages ne sont pas donnés dans le prologue, cette fois pour des raisons scénaristiques. On constate une amélioration graphique par rapport au premier jeu et des combats plus dynamiques.

Lors des cinématiques, on peut remarquer de la lumière sur les visages, mais parfois ces effets lumineux semblent surprenants. Par exemple, on voit de la lumière sur le côté droit du visage, mais également sur le côté gauche, alors que la source lumineuse ne semble provenir que d’un côté. On a donc demandé à M. Kondo, mais il n’est pas spécialiste de la question. On sait juste que la lumière est calculée, en général, automatiquement en fonction de l’orientation des personnages et des lieux. Il peut aussi y avoir un effet supplémentaire lors des cinématiques pour mettre en valeur les visages.

Bien entendu, en bavardant lors de la partie, on a donc eu confirmation des voix anglaises et japonaises et aussi qu’il s’agit bien toujours des mêmes acteurs de doublage depuis Trails of Cold Steel. Aucun changement à ce niveau, ce qui devrait ravir les fans. La durée de vie oscille entre 60 et 80 heures, selon notre envie de faire les quêtes annexes ou pas. On rappelle que Trails of Cold Steel III sortira en exclusivité sur PS4 le 22 octobre 2019. Passons maintenant à l’interview tant attendue !

Quelques questions à Toshihiro Kondo

C’est en arborant fièrement le pin’s YS VIII Lacrimosa of Dana (dont on a aussi fait le test) que nous avons passé toute la matinée. Cet accessoire a d’ailleurs été vite repéré par M. Kondo, scénariste du jeu. De quoi donc commencer l’interview dans de bonnes conditions !

Gamingway (G) : Trails of Cold Steel III reprend pas mal de principes du premier jeu (les cycles de l’académie), à l’inverse du deuxième qui était, par exemple, moins linéaire. Pourquoi ce choix ?

Toshihiro Kondo (T. K.) : On peut noter pas mal de similarités avec le premier jeu, car Trails of Cold Steel III est le premier sur PS4 : c’est une sorte de retour aux sources. Dans le premier jeu, Rean prenait un nouveau départ en rentrant à l’académie militaire. Dans le troisième jeu, Rean prend le même départ que dans le premier, mais en tant qu’instructeur, cette fois.

Trails of Cold Steel III comporte plus de fonctionnalités que le deuxième, mais on voulait essayer de ne pas intéresser uniquement les fans de ce dernier. On a donc voulu prendre de la distance avec Trails of Cold Steel II. Faire un jeu plus linéaire permet aussi de mieux développer l’histoire, à l’inverse d’un monde ouvert où le joueur peut aller où il veut quand il veut, ce qui empêche de faire se dérouler l’histoire comme on le souhaite.

G : YS IX: Monstrum Nox est sorti aujourd’hui au Japon. Pas trop impatient de voir les premiers chiffres ?

T. K. : Oui, tout à fait. C’est d’autant plus important pour moi que le VIII a bien marché en Occident, alors on surveille comment le IX se comporte au Japon.

G : Peut-on s’attendre à une sortie en Occident l’année prochaine ?

T. K. : Rien n’est décidé, mais on l’espère bien.

G : Vous aimez beaucoup raconter de belles histoires dans vos jeux. Pas envie de les approfondir/prolonger dans d’autres médias (manga, anime, etc.) ?

T. K. : Oui, tout à fait. Il y a deux séries diffusées en anime au Japon : Eiyuu Densetsu: Sora no Kiseki (NDLR : il s’agit de Trails in the Sky) et Eiyuu Densetsu: Sen no Kiseki (NDLR : cette fois, c’est Trails of Cold Steel). Trails in the Sky et Trails of Cold Steel sont trop denses pour être adaptés en anime. Tokyo Xanadu serait un titre beaucoup plus approprié pour un anime. Il y a aussi eu, quelques années auparavant, des vieilles adaptations de jeux YS en animes (NDLR : YS en 1989 et YS II: Tenku no Shinden, par exemple).

G : Qu’est-ce qui vous captive le plus dans Trails of Cold Steel ?

T. K. : Les points les plus importants :

  • La richesse de l’histoire
  • Les personnages : plein de détails sur leurs vies
  • Un univers de fantasy, mais une approche réaliste par le gameplay

Sur PS4, on peut avoir un gameplay plus dynamique qu’avant.

G : Comment voyez-vous l’avenir d’YS et Trails of Cold Steel ?

T. K. : Concernant Trails of Cold Steel, on voit l’avenir de façon continue : on veut traiter de nouvelles zones du continent Erebonia (NDLR : où se passent tous les jeux de la série) dans un jeu spécifique à chaque fois, avec d’autres personnages. C’est un point de vue différent sur un même univers. On a accompli environ 60% de ce qu’on voulait faire avec cette série, donc on a encore de quoi faire.

Pour YS, l’approche est différente. L’aventure est différente à chaque épisode, mais le héros est le même à chaque fois. Le VIII se passe sur une île abandonnée, alors que le IX se passe dans une ville ; le gameplay est adapté à chaque jeu. Pour le X, on fera encore autre chose. On pense au gameplay puis on fait le scénario ensuite.

G : Intéressé par le jeu mobile (sur smartphone) ? (YS Chronicles I & IITrails in the Sky: Kizuna déjà parus, mais pas de titre vraiment spécifique à ce support).

T. K. : Le marché des jeux mobiles est important, donc on y veille, mais on n’a pas été très actif jusqu’à présent, car :

  • nos équipes sont spécialisées sur consoles
  • l’entreprise est petite. Exemple : en 15 ans, on n’a fait que 60% de ce qu’on voulait faire sur une série.

On veut donc trouver des partenaires de confiance pour ce secteur. Notre priorité reste de faire des jeux originaux et forts sur consoles. On espère pouvoir mieux pénétrer le secteur des jeux sur smartphones par la suite.

G : Maintenant que les personnages de Trails of Cold Steel sont plus vieux, peut-on s’attendre à les voir se marier et avoir des enfants qu’on pourra ensuite faire intégrer à l’académie ? (comme dans un certain Fire Emblem).

T. K. : C’est un développement qu’on peut prendre en compte. C’est intéressant et ça arrivera peut-être. Les personnages vivent des histoires très intenses, donc on peut y penser. On y a même pensé très fortement.

G : Avez-vous trouvé une solution pour porter vos jeux sur Switch ?

T. K. : Récemment, YS VIII a été porté sur Switch grâce à NISA. Mais nos équipes préfèrent la création de jeux originaux et trouver des partenaires de confiance pour porter nos jeux. Les partenaires viennent à nous et on fait le tri. On continue donc à creuser dans cette voie. La Switch est plus forte en Occident qu’au Japon pour nous, donc c’est important (NDLR : YS VIII s’est vendu correctement sur Switch en Occident, mais moins bien que prévu au Japon). On espère que des partenaires voudront bien porter nos jeux.

G : Intéressé par un crossover avec d’autres éditeurs ?

T. K. : Oui et on l’a déjà fait : Ys vs Sora no Kiseki (PSP), un crossover avec Utawarerumono Zan, un autre avec Dead or Alive. On est donc toujours ouvert à en faire.

G : Commencez-vous à réfléchir à la prochaine génération ?

T. K. : Oui, on commence déjà à introduire de nouveaux systèmes en prévision des prochaines consoles, mais je ne peux pas en dire plus. Je pense que les prochaines consoles apporteront beaucoup de nouveautés aux joueurs et je suis impatient, en tant que joueur, de voir ça.

G : Vous avez occupé beaucoup de postes différents tout au long de votre carrière. Quel a été le plus marquant ?

T. K. : La partie de ma carrière qui m’a le plus marqué, c’est quand j’ai commencé à travailler sur Sora ni Kiseki. Au début, je ne faisais que travailler sur des portages. Alors, avec Sora no Kiseki, j’ai vraiment eu l’occasion de créer un univers, un système de combat, des personnages… C’est le jeu qui m’a appris le métier de développeur !

Une petite photo pour conclure cette belle matinée :

Un grand merci à Cassandra pour l’invitation et à Jonathan Khersis (Danganronpa la série, Lupin) pour la traduction.

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