Test : Yomawari – The Long Night Collection (Switch)

Retrouvons les deux épisodes de Yomawari (Night Alone et Midnight Shadows) dans une seule compilation, disponible sur PS4 et Switch. Des jeux à faire seul, le soir, dans le noir.
Avec Yomawari: The Long Night Collection, apprêtez-vous à ne plus fermer l’œil de la nuit !

Deux jeux pour le prix d’un

Yomawari: The Long Night Collection regroupe les deux épisodes horrifiques de NIS America, à savoir Yomawari: Night Alone et Yomawari: Midnight Shadows, dans une compilation pratique pour jouer à l’un ou l’autre quand on veut. Si le second est la suite du premier, chaque jeu met en scène des héroïnes différentes. Mais les deux jeux reposent sur le même concept et sont très similaires, aussi bien au niveau du gameplay que des graphismes. Seules l’histoire et la durée de vie changent.

Deux contes plus horribles que mignons

Chaque épisode de Yomawari met en scène 1 ou 2 héroïnes très jeunes, de simples écolières ! Ces pauvres gamines sont toutes embarquées dans une aventure étrange où leur petite ville se retrouve envahie de fantômes et monstres, dont le contact est fatal. Il va falloir éviter de nombreux dangers pour lever le voile sur les mystères qui entourent ces nuits étranges. Si les personnages sont adorables et innocents, les deux jeux sont assez cruels et se destinent à un public averti. Par exemple, Night Alone commence par la mort du chien de la fillette (dont on ignore le nom), alors que cette dernière le promenait le soir. Totalement choquée, la pauvre fille rentre chez elle et croise sa sœur, qui décide de retrouver le chien et disparaît. Midnight Shadows met en scène deux amies du primaire qui se retrouvent séparées et qui essaient de se retrouver. On bascule constamment entre l’innocence des personnages principaux et l’horreur typiquement asiatique, avec ses spectres hideux et tous ses codes. Les graphismes sont en 2D/3D isométriques, à grand renfort de pixels, comme pour atténuer la violence de cette nuit de terreur. L’univers des deux jeux est d’ailleurs totalement asiatique et assumé : la ville regorge d’autels aux divinités locales qui font office de sauvegardes rapides et de points de téléportation, par exemple. Mais on retiendra surtout l’ambiance de film d’horreur asiatique, très réussie. Mignon au premier abord, ces jeux peuvent vraiment faire frissonner.

Des jeux minimalistes

Yomawari ne va pas séduire les joueurs par ses graphismes. Ces derniers sont assez simplistes, mais quand même soignés. Cette 2D/3D isométrique à l’ancienne est d’ailleurs assez caractéristique des productions NIS America. Le niveau technique n’est pas très élevé, mais il renforce l’aspect angoissant. D’ailleurs, l’essentiel du jeu se passe dans des endroits plus ou moins sombres et lugubres, où le danger peut survenir à tout moment. Il n’y a pas de musique, mais uniquement quelques sons d’ambiance : bruits de pas, hurlements, cris, etc. Le joueur utilise principalement les battements de cœur de la petite fille pour s’orienter et une lampe de poche pour voir un peu aux alentours. Quand un danger approche, son cœur bat de plus en plus vite, ce qui amène le joueur à chercher une cachette, même s’il ne voit aucune menace à l’écran. Cela crée une ambiance vraiment particulière et étrange, mais très accrocheuse. D’ailleurs, les développeurs conseillent, pour renforcer l’immersion, de jouer dans le noir et c’est vrai que cela fonctionne. Si le niveau technique des deux jeux n’est pas élevé, en revanche, l’aventure est solide.

Deux « die and retry » captivants

Les deux épisodes de Yomawari sont fondés sur le principe du « die and retry ». En effet, le joueur est totalement laissé à l’abandon et doit explorer, petit à petit, toute la ville. Une carte du jeu se complète au fur et à mesure de l’exploration. Il y a de nombreux objets à récupérer pour avancer dans l’histoire, mais rien n’indique où ils sont. Il faut donc tenter, essayer et recommencer autant de fois que nécessaire. Car on meurt sans arrêt. Chaque contact avec un esprit est mortel, et ces derniers sont nombreux. Ils peuvent même courir après la fillette ! Il faut apprendre où des monstres spécifiques se cachent et les pièges à éviter. Heureusement, les autels disséminés un peu partout font office de points de sauvegarde temporaires qui permettent de reprendre au dernier autel activé. Quand on trouve un nouvel objet, il est conservé dans l’inventaire même si on meurt, tant qu’on ne quitte pas la partie. Pour sauvegarder, il faut rentrer à la maison, mais dans ce cas les sauvegardes temporaires sont annulées. Cela ne gêne pas pour jouer, mais il faut y penser.

Il y a quelques énigmes à résoudre et quelques cinématiques de temps en temps. De même, les panneaux d’affichage permettent d’en savoir plus sur ce qui est arrivé aux habitants et peuvent même donner quelques indices précieux. Toutes les informations sont distillées au compte-goutte, renforçant le côté sombre et mystérieux des titres. La fillette ne sait pas se battre et doit trouver des cachettes pour éviter les monstres. Elle peut aussi courir mais pas trop longtemps, en raison d’une jauge d’endurance. Elle sait aussi marcher sur la pointe des pieds, pour rester discrète, et utiliser quelques objets pour se sortir de situations dangereuses. Des actions un peu basiques, mais qui suffisent pour progresser sans finir dans une marre de sang. Si l’ambiance est réussie, en revanche, les deux jeux présentent les mêmes défauts.

 

Une compilation très honnête

Pris séparément, ces deux épisodes sont moins tentants. La force de cette compilation est de les réunir, car la durée de vie augmente alors grandement. La durée de vie dépend surtout de la façon dont on joue. Avec une soluce, les deux titres se terminent en une poignée d’heures. Sans, la durée de vie s’allonge, car on cherche partout, au risque de passer à côté de passages secrets ou d’objets importants. La maniabilité est bonne, même si on a parfois du mal à diriger la fillette comme on veut, ce qui peut provoquer des morts accidentelles. On regrette toujours de ne pas avoir de version française, car ces deux jeux proposent des textes en anglais seulement. On pourra également déplorer le manque de scénario, car à part chercher sa sœur ou son amie, il ne se passe pas grand-chose. Pourtant, le charme opère rapidement : on s’amuse beaucoup à se faire peur en explorant la ville à la recherche de réponse et en essayant d’éviter les nombreuses façons de mourir. Encore des jeux de niche qui devraient faire mouche auprès des amateurs de jeux d’horreur ou des fans de culture asiatique, et deux nouvelles perles de NIS America qu’on peut emmener partout sur Switch.

Enguy

Points forts :

– Ambiance de film d’horreur asiatique excellente
– Nombreux points de sauvegarde temporaire
– Personnages attachants
– Une héroïne innocente dans un monde terrifiant
– Bruitages et sons d’ambiance réussis

Points faibles :

– Aventure un peu courte
– Aucun indication sur ce qu’il faut faire
– Pas de version française
– Niveau technique faible
– Pas de musique, pas vraiment d’histoire/mise en scène

La note : 15/20

Éditeur / développeur : NIS America
Genre : aventure, action
Plateforme : PS4, Switch
Date de sortie : 26 octobre 2018

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