Test : Yo-kai Watch 2 (3DS)

L’arrivée en France de la licence Yo-kai Watch s’était faite en fanfare, avec un dessin animé à peine arrivé sur Boing, que le jeu vidéo sur 3DS embrayait, avant que la série susnommée ne débarque vers un public plus large sur Gulli et que s’en suivent tous les produits dérivés. Si elle a, dans sa globalité, su convaincre le jeune public, on s’est même retrouvé séduit par son prolongement vidéoludique, ne prenant pas les enfants pour des nuls, tout en proposant un logiciel à la finition léchée dans sa jouabilité. Souhaitons retrouver au moins tous ces aspects sur Yo-kai Watch 2 (disponible au Japon depuis près de trois ans), tout en espérant un contenu encore plus étendu, suite oblige.

De l’autre côté du miroir

Le bon point de base que l’on trouvait déjà chez son prédécesseur est de retour sur Yo-kai Watch 2, à savoir, la possibilité d’incarner Katie ou Nathan. On ne dira jamais suffisamment que ce choix entre une fille et un garçon s’avère tout ce qu’il y a de plus naturel et pourtant, cela manque clairement au domaine vidéoludique.

Ceci évoqué, le but ne changera pas, peu importe qui l’on prendra. En l’occurrence, on devra découvrir ce qui a bien pu provoquer cette bataille faisant actuellement rage entre deux clans de Yo-kai : les esprits farceurs et les fantômes bouffis. Afin d’y parvenir, l’espace s’est considérablement agrandi. Si l’on s’amusait pas mal et bénéficiait d’une exploration tenant la route rien qu’avec notre bourgade de Granval dans le numéro un, on aura désormais l’occasion de découvrir quelques villages en prenant le train, de quoi ouvrir un nouveau panel de rencontres. Y compris dans le véhicule, où l’on pourra échanger avec d’autres humains, mais également se confronter à des bandes d’esprits malins.

Cela s’avère d’une certaine manière encore plus poussé, grâce au miroir Triptic-tac, permettant de voyager le passé, où l’on croisera aussi bien quelqu’un de familier, que des Yo-kai nous rappelant immédiatement d’autres créatures, mais dans une version à l’ancienne. On y devine alors une évolution entre celles d’antan et les contemporaines. L’histoire s’y découvrant ainsi une certaine profondeur, avec ces personnages d’époque ou encore, les mystères derrière notre fameuse montre.

Bouffis contre les farceurs

On sait d’ores et déjà que Yo-kai Watch 2 surpasse son grand frère au niveau de la taille du monde dans lequel on évolue, avec en sus, des milieux différents, ce qui permet d’apporter de nouveaux Yo-kai symboliques par rapport à ces univers. Deux évolutions déjà bien consistantes, donc, auxquelles il faut inclure celle de la montre servant à gérer nos fantômes. On a désormais recours au modèle zéro de la Yo-kai Watch, possédant quelques atouts supplémentaires. D’une part, elle facilite même carrément le repérage de nos potentiels futurs amis, qui d’ailleurs s’avèreront moins compliqués à mettre de son côté, puisque l’on saura facilement comment les soudoyer culinairement parlant, tout en sachant que l’on pourra également les impressionner lors de notre bagarre. On peut donc légitimement avoir l’impression que ces aspects exploration et séduction ont été facilités, ce qui n’est pas pour le meilleur, étant donné que cela donne l’impression de parfois avancer sans difficulté. Ce n’est heureusement pas constamment le cas, mais le défi s’avère moins retors, là où l’on pouvait auparavant davantage tâtonner sur la solution adéquate afin de s’acoquiner avec un nouvel esprit.

Plus intéressantes, les quelques spécificités apportées aux combats. Ces derniers restant toutefois assez simples et ainsi, amplement accessibles à nos chères petites têtes blondes, rousses, chauves ou autres, soit le public concerné dans un premier temps. On retrouve grosso-modo des mécaniques identiques, avec une gestion des Yo-kai dont l’on garnira notre montre des médaillons de six d’entre eux, trois étant déterminés comme actifs pour les affrontements. Il s’agira alors de savoir les associer selon les liens que les uns peuvent avoir avec les autres, à l’instar des modes des simulations sportives basés sur la collection de cartes. La baston se faisant, elle, ensuite automatiquement, tel un jeu de management sportif, cette fois, avec la possibilité d’interagir sur certains points, dont l’utilisation d’objets, mais pas sur qui attaque comment tel adversaire, que cela soit bien clair. Néanmoins, quelques actions directes pourront être effectuées de notre propre chef, comme le déclenchement de l’Âmultime M, l’amélioration de ce que l’on connaissait jusqu’ici, dès que la jauge d’âme de l’un de nos copains s’avèrera gonflée à son maximum. Notre nouveau gadget permettra également de devenir aussi taquin qu’un Yo-kai, en sachant viser le point sensible de nos ennemis.

Toujours au rendez-vous, la machine Bingo-kai, permettant de remporter des objets ou des Yo-kai. Il suffira pour cela d’insérer nos pièces spéciales, cependant durement glanées, à force de phases d’exploration/de chasses aux trésors. Heureusement, Level-5 et Nintendo ont été plutôt sympathiques en proposant d’en récupérer plus aisément, tout en se servant de quelques fonctionnalités propres à la 3DS. On pourra alors très bien accumuler les célèbres pièces de jeu en marchant, puis en les échangeant, voire juste attendre chaque semaine pour bénéficier à chaque fois d’une pièce en se connectant au Net, puis en allant réclamer son dû au bureau de poste d’Agnel. Un système prenant place jusqu’au 21 septembre 2018, à ne pas oublier au cas où vous souhaiteriez acquérir le logiciel, mais pas tout de suite. Des mots de passe serviront aussi à en débloquer, ce qui du coup fleure davantage bon la NES que la 3DS.

La cartouche propose également une nouvelle profondeur en ce qui concerne le multijoueur. Tout d’abord, par la possibilité, désormais, de combattre face à ses amis ou des inconnu(e)s, tant en local (ce qui ne change pas), qu’en ligne ! Cette particularité manquait grandement chez le volet précédent et l’on a maintenant enfin l’occasion de devenir la/le meilleure/eur et pas juste la/le plus balèze du quartier. Dans le prolongement de l’expérience à plusieurs, on découvre le mode Yo-kai Watch Blasters. Si vous vous ennuyez parfois durant les oppositions de l’aventure de base, cette activité annexe devrait vous combler, puisqu’il s’agit de rien de moins qu’un beat’em all. Il est donc tout à fait possible que vous passiez votre chemin, si justement vous vous tournez vers un jeu de rôle non action. En revanche, si vous adorez cette partie, on peut affirmer qu’elle vous servira de mise en bouche pour Yo-kai Watch Busters.

Les dimensions collective et collectionnite s’associent, elles, au travers de l’échange de médailles, un bon moyen pour compléter son équipe d’esprits. Tandis que l’appareil photo de la console servira à capturer en image un Yo-kai dans la vie réelle, de quoi s’amuser en planifiant une certaine mise en scène.

L’avenir est un long passé

En proposant un détour dans le passé, Yo-kai Watch 2 sait insuffler un coup de frais à la saveur d’un autre temps, un mélange détonnant ! Il s’agit assurément de la nouveauté influant sur l’aspect visuel, grâce à un style tranchant avec celui des autres fantômes. Ceci valant aussi bien pour le physique global de chacun(e), leurs détails, ainsi que le ton volontairement vieillot de leurs coloris. On ressent l’influence des représentations de Yo-kai ayant marqué des générations. On ne peut d’ailleurs que penser à GeGeGe no Kitarō en les voyant, là où les premiers connus chez YKW ont pris une identité propre. Néanmoins, le charme de ces petits nouveaux, venant pourtant du passé, fait son effet ! On retrouve ainsi, d’un côté les classiques, et de l’autre les modernes, ce qui permet à tous de ressortir, sans quoi on n’aurait finalement que peu relevé cette arrivée.

Dans l’ensemble, le jeu reste très joli, particulièrement en ce qui concerne les personnages, voire les objets et détails importants. Les décors restent assez en retrait, ce qui s’avère loin d’être scandaleux. On n’y fait pas vraiment attention et l’on reste sur 3DS, on n’en demande donc pas davantage sur cet aspect décoratif. Seuls les Yo-kai devaient bénéficier d’un énorme travail, afin que l’on s’y attache et cela est le cas.

Le petit plus appréciable est la présence de cinématiques qui sont tout simplement des séquences de dessins animés. Celles-ci sont d’ailleurs doublées en français, tandis que toute l’aventure est sous-titrée, avec une très bonne localisation. Cette dernière continuant dans la droite lignée de ce que l’on avait découvert l’an passé, à savoir un humour omniprésent, notamment dans le nom des Yo-kai. On retrouve ceux ayant su nous plaire par leur appellation, ainsi qu’un tas de nouveaux : Fryzeur (un esprit cool), Mlle Coucou (qui n’a jamais de torticolis), Yokœil (avec son gros œil axial)…

Le premier épisode était déjà de qualité et voici que Yo-kai Watch 2 le surpasse en tout ! Davantage de milieux à explorer en voyageant même dans le passé, de fantômes à découvrir, de missions à compléter… Tout en bénéficiant d’un mode action et d’un multijoueur enfin élargi pour notre plus grand plaisir.

Inod

Points forts :
– Plus vaste, plus de quêtes, plus de Yo-kai, plus de tout
– Multijoueur local et en ligne
– Localisation et humour toujours au top
– Yo-kai Watch Blasters…

Points faibles :
– … Même si ce nouveau mode n’a rien de transcendant
– Un manque de renouvellement des missions

La note : 15/20

Développeur : Level-5
Éditeur:
Nintendo
Genre :
Jeu de rôle
Support :
3DS
Date de sortie :
7 avril 2017

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