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Test : Unicorn Overlord (PS5)

Vanillaware est un studio japonais connu pour ses jeux atypiques, essentiellement des RPG, comme 13 Sentinels: Aegis Rim ou Odin Sphere. Le studio tente une fusion de toutes les bonnes idées trouvées dans ses jeux avec Unicorn Overlord, un RPG tactique avec des allures de jeu de stratégie en temps réel. Voyons ensemble ce que cela donne.

Un jeu de fantasy dans la plus pure tradition Vanillaware

Le scénario d’Unicorn Overlord met en scène Alain, jeune prince de 17 ans dont la mère, la reine Ilenia du royaume de Cornia, a été trahie par ses plus fidèles chevaliers dont le général Galvius, dix ans auparavant. Elle a juste eu le temps de confier son fils à Joseph, le seul chevalier encore fidèle, pour le mettre en sécurité en attendant son retour. Pendant cette retraite forcée, le général Galvius a non seulement conquis Cornia mais aussi tous les autres royaumes. Le prince Alain a donc la lourde tâche de reprendre tous ces territoires à l’ennemi mais il part de zéro et doit se constituer une armée solide capable de renverser le tyran.

Les musiques sont toujours composées par les mêmes artistes que les jeux précédents. Elles sont donc soignées et caractéristiques du style des développeurs. Unicorn Overlord est aussi chatoyant qu’Odin Sphere Leifthrasir. On y retrouve une foule de personnages d’heroic fantasy qui évoluent dans un monde très coloré et détaillé. C’est un véritable régal pour les yeux, d’autant plus que la 2D est maîtrisée. Les animations sont magnifiques et la direction artistique reste dans la tradition du studio. Takafumi Noma, l’artiste derrière ce monde enchanteur, devient pour la première fois directeur d’un jeu et est très fier d’avoir pu donner vie à ses personnages. Le résultat est vraiment bluffant, mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle ce jeu est marquant.

Vanillaware aime les genres RPG et stratégie. Leurs jeux exploitent régulièrement ces genres, en proposant toujours un petit plus original, comme Dragon’s Crown par exemple. Cette fois, le studio tente de concilier le genre RPG tactique avec des éléments de stratégie en temps réel. Un pari osé qui fonctionne très bien !

Un mélange de TRPG et de RTS

C’est une première et un genre nouveau. Dans Unicorn Overlord, le joueur explore une carte en 3D isométrique à la recherche de ressources et de quêtes ou missions, voire mini-jeux. Cette phase d’exploration est libre et non minutée. Si on se trouve sur un territoire libéré, on peut utiliser des ressources pour rebâtir des villes, acheter de l’équipement ou des objets, agrandir son armée ou enrôler des combattants. Quand on achète une nouvelle arme ou armure, on peut la comparer immédiatement avec l’équipement de tous les membres de l’armée qui peuvent l’équiper, ce qui est bien pratique pour vérifier si elle est vraiment indispensable ou non. Quand une quête ou mission est trouvée, le joueur peut choisir de l’activer. Un chronomètre se déclenche alors et il faut déployer des unités sur la carte pour tenter de remplir l’objectif. Mais le nombre d’unités déployées dépend des points de bravoure dont on dispose, on ne peut donc pas déployer autant d’unités qu’on le souhaite dès le début. Il faut choisir avec soin ses combattants, en fonction des ennemis. Car l’adversaire ne se laisse pas faire : il va envoyer des troupes tenter de capturer le quartier général, défendre des villes, forts, ponts ou autre et employer un arsenal varié pour ralentir la progression du joueur, comme des barricades ou des tours de guet. Le tout en temps réel. Le joueur doit donc décider de diviser son armée ou non, choisir le meilleur chemin pour attaquer, explorer un peu la carte pour libérer des villes avant d’affronter le boss local, etc. Une fois la mission ou quête terminée, on gagne de l’or, des médailles et de la renommée qui vont servir à étoffer les rangs des rebelles. C’est un côté RTS déjà intéressant. Mais le jeu ne se limite pas à ça, loin de là !

Dans Unicorn Overlord, les combats sont automatiques. Le joueur regarde donc s’il a fait les bons choix. Pour gagner, tout compte : la position des combattants, leur classe (guerrier, sorcière, chevalier griffon, voleur, prêtre, mercenaire et bien plus encore), leur équipement, leurs compétences actives et passives. C’est là tout l’intérêt du jeu : régler finement chaque unité et chaque combattant. Pour ça, le jeu offre une multitude de paramètres : on peut choisir les compétences actives et passives, régler l’ordre dans lequel le personnage va les utiliser et définir des conditions (sur la première ligne ou la deuxième, cibler l’ennemi ou l’allié qui a le plus ou le moins de points de vie, prioriser les unités volantes et bien plus !). Il faut donc passer du temps à régler tout ça et à tester les meilleurs combinaisons de personnages et de capacités pour ravager les troupes adverses. En cas de mauvais réglages, les unités seront sévèrement punies ! Bien entendu, comme dans tout bon RPG, les combattants gagnent de nouvelles compétences en montant en niveau. On peut même les promouvoir arrivé à un certain niveau ! L’équipement donne aussi accès à des compétences spéciales. De plus, quand on enrôle un nouveau personnage, on peut choisir la façon dont ses caractéristiques vont évoluer en montant en niveau. Il faut donc choisir l’évolution la plus adaptée à la classe de chaque personnage. C’est un élément de personnalisation important, mais pas le seul : le jeu permet aussi de changer les couleurs des cheveux, des habits, de l’équipement et de modifier la voix du personnage. On peut également modifier le drapeau de notre armée et créer un blason qui nous ressemble. Les combinaisons sont vraiment très nombreuses !

Des possibilités infinies limitées par les ressources

Plus on avance dans le jeu et plus on débloque de fonctionnalités. Au début, on est limité à la fois par les pièces d’or et les médailles. L’or permet d’acheter des armes, de l’équipement et des objets de soin ou autre. Sachant que le jeu propose plus de 60 personnages uniques (humains, elfes, anges, créatures fantaisistes, etc.), il va falloir énormément d’argent pour équiper tout cela. Au début du jeu, on ne dispose que de deux unités. Chaque unité démarre avec deux combattants et peut en accueillir jusqu’à six. Pour débloquer de nouvelles unités et de nouveaux combattants, il faut dépenser des médailles. Au départ, c’est assez abordable mais le nombre de médailles demandé augmente très vite ! En plus, on est également limité par la renommée de notre armée : on ne peut pas débloquer de quatrième combattant dans nos unités si on n’atteint pas au moins le rang C en renommée. Il faut donc explorer la carte et faire un tas de missions pour agrandir l’armée rebelle et reprendre peu à peu tous les royaumes à l’ennemi.

Un nouveau genre addictif

Unicorn Overlord définit un nouveau genre de TRPG dans lequel tout se passe en dehors des combats. Ces derniers servent juste à valider la pertinence des choix du joueurs. Cela peut paraître compliqué, mais au final c’est assez facile à comprendre et à prendre en main. Le jeu permet de vérifier l’efficacité des paramétrages en faisant des combats « tests » dont l’issue ne changera rien. C’est pratique pour vérifier si on a correctement paramétré les guerriers et pour faire des ajustements. Le jeu permet également d’avancer petit à petit, pour laisser au joueur le temps de digérer tout cela. Ce qui peut paraître un peu frustrant par moments, car on aimerait bien débloquer certaines choses, mais on ne peut pas encore. On doit prendre un peu son temps et bien explorer la carte pour se préparer au mieux. C’est une expérience nouvelle, unique, originale et vraiment très prenante !

Le jeu offre le choix entre les voix japonaises et anglaises et des sous-titres en français. La version française est bonne, mais on remarque que les dialogues anglais ne sont pas toujours entièrement traduits. Si les graphismes en 2D et les animations sont superbes, en revanche l’aventure est assez classique et le scénario manichéen. Il y a aussi un système d’affinité entre personnages, mais cela reste assez anecdotique. Si le jeu, par certains aspects, peut faire penser à Fire Emblem ou toute autre série de TRPG du même genre, il n’en est absolument rien et ce serait même une erreur de vouloir le comparer à un TRPG classique. C’est vraiment un nouveau genre de RPG qui met en avant un contrôle fin sur les personnages. L’histoire sert juste de prétexte à faire s’affronter plusieurs armées. Elle n’est donc pas très développée et reste assez binaire, mais elle se suit agréablement, d’autant plus que le monde est vraiment enchanteur.

Unicorn Overlord pose les bases d’un nouveau genre de RPG qui mélange RPC tactique et stratégie en temps réel. Le jeu offre au joueur la possibilité de composer son armée comme il le souhaite, en paramétrant absolument tout, et c’est vraiment original et addictif. Couplé avec une direction artistique éblouissante, on obtient un futur hit qui devrait inspirer de nombreux jeux !


Enguy

 

Points forts :

– Une direction artistique de toute beauté
– Voix anglaises ou japonaises et sous-titres français
– Le joueur peut tout régler avant les combats !
– Une bande-son qui colle bien au jeu

 

Points faibles :

– Un scénario manichéen et très convenu
– Des affinités entre personnages assez anecdotiques
– Un certain manque de variété dans les environnements

 

 

LA NOTE : 17/20

Éditeur / Développeur : SEGA, Atlus / Vanillaware
Genre : aventure, JRPG, tour par tour, stratégie
Support : PS4, PS5, Xbox One, XBOX Série S/X, Switch
Date de sortie :  8 mars 2024

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