Test : The Wizards – Enhanced Edition (PS4 – PSVR)
Une histoire classique sans mise en scène
Le royaume de Meliora était un monde paisible où les hommes vivaient en paix. Mais un jour, le nombre d’orcs et autres créatures des ténèbres augmenta drastiquement, et peu à peu la terreur remplaça la quiétude des humains qui se trouvèrent dans l’obligation de fuir leurs villages. Et c’est là que vous intervenez. Vous êtes l’apprenti d’un grand magicien qui a disparu, mais dont l’esprit est là pour vous guider. Vous allez devoir tout d’abord apprendre à maîtriser les différents sorts que vous allez acquérir, puis vous devrez enquêter et comprendre pourquoi ces êtres des ombres refont surface et menacent la paisible vie de Meliora. La suite, c’est à vous de la découvrir, mais vous vous doutez bien que la source de ce mal est évidemment un mage diabolique qui veut prendre le contrôle de votre monde avec ses forces maléfiques.
Bon, l’histoire reste assez classique, et surtout la mise en scène est même plutôt faible. En effet, vous commencez dans un monde parallèle avec un tutoriel, puis une fois les bases apprises, vous êtes transporté dans la tour du magicien qui sera votre centre de contrôle. De là, vous pourrez visiter les différents mondes en manipulant des artefacts sur une carte. Il n’y a hélas pas plus de mise en scène, et c’est dommage, car The Wizards aurait mérité un peu plus d’effort scénaristique pour un jeu d’aventure. Mais bon, passons et ne soyons pas trop dur, car la très bonne surprise se trouve à la suite.
Un jeu qui répond aux attentes de réalité virtuelle en termes de mouvements
The Wizards est un jeu d’aventure-action qui vous plonge dans la peau d’un magicien avec, VR oblige, une vue à la première personne. Il commence avec un tutoriel pour apprendre à lancer une boule de feu et là, très bonne surprise, il suffit d’un petit geste de la main, et hop, une boule de feu se matérialise au creux de votre paume. Il suffit de la lancer pour voir la boule fuser dans la direction demandée et aller s’exploser sur l’objet visé. Tout cela se fait avec un naturel tel, que les minutes qui suivent, vous les passerez à créer des boules et les tirer sur tout ce que vous verrez. Incroyable, l’immersion est totale et en quelques secondes vous vous prenez déjà pour un magicien. Imaginez maintenant que votre panoplie de sorts soit plus importante avec un nombre de 6 allant de la foudre, au bouclier magique en passant par un arc à flèches glaçantes… Tous ces sorts ont été extrêmement bien pensés dans leur façon de les invoquer par geste et vous n’aurez aucune difficulté pour les utiliser de façon naturelle, presque instinctive. Vous aurez vraiment l’impression d’être dans la peau d’un vrai sorcier qui invoque ces sorts et le sentiment de posséder un pouvoir juste jouissif. Harry Potter n’a qu’à bien se tenir. Bon, certes, la reconnaissance des PS Move n’est pas toujours parfaite, surtout quand vous serez en mode panique, submergé par les vagues de monstres. Cela se traduit par une boule de feu qui ne se matérialise pas assez vite dans votre main ou qui part dans une direction aléatoire. Mais malgré ces soucis, vous sentirez le pouvoir dans votre main. Donc, sur cet aspect, je n’hésite pas à dire que The Wizard est une référence en termes d’immersion et un exemple que les développeurs sur PSVR devraient suivre.
Pour se déplacer, vous pourrez soit avancer de façon libre et fluide, soit par téléportation comme dans presque tous le jeux en VR. Mais ici, il y a une bonne explication : vous êtes un magicien, donc rien de plus normal que de recourir de temps à autre à la téléportation. Cependant, ne croyez pas qu’elle vous aidera tant que ça dans les combats, les développeurs ont également prévu ça. En effet, lorsque les ennemis arrivent nombreux au corps à corps, vous pourrez bien sûr vous téléporter hors de portée, mais plus vous utilisez ce sort, moins la distance de téléportation sera grande, comme si le sort s’était épuisé. Du coup, le déplacement libre et la téléportation doivent être utilisés en bonne harmonie et avec parcimonie. Ce n’est pas seulement un choix pour éviter le motion sickness, c’est un sort à part entière. Bien vu, les développeurs !
Ensuite, commence réellement votre épopée depuis le laboratoire d’un magicien qui vous permettra de naviguer entre les mondes et améliorer vos sorts. En termes de variété, le jeu se décompose en 3 mondes qui ont chacun leur propre identité visuelle et qui apporte chacun leur propre façon d’appréhender l’évolution dans les décors. Par exemple, vous commencerez en extérieur avec des paysages lumineux et des chemins assez ouverts, avant d’entrer dans un château plus confiné, puis de vous retrouver dans des mines abandonnées plutôt sombres et remplies de galeries, ou alors dans un désert de sable plutôt ouvert. Par contre, vous trouverez assez régulièrement les mêmes monstres, quel dommage que le bestiaire soit aussi limité.
Les phases de jeu se composent principalement de parties d’exploration ponctuées d’arènes avec des vagues de monstres, agrémentées de temps en temps d’une petite énigme histoire de passer un temps calme. Les idées sont plutôt bonnes, mais hélas tout est trop séquentiel ! Résultat, le sentiment d’être dans une aventure avec ses imprévus s’estompe et laisse place peu à peu à l’impression de jouer à des mini-jeux. Il manque vraiment une vie continue dans tout ces magnifiques décors. Il aurait été judicieux de voir des orcs en permanence avec la possibilité de les contourner ou de les prendre par surprise. Mais ici, soit on explore sans aucune chance de rencontrer quelque signe de vie que ce soit, soit on résout une énigme, soit on entre dans une arène et on combat des ennemis.
Par contre, les combats sont un vrai bonheur. Voici une petite description : plusieurs petits orcs foncent sur vous, et hop, en fermant vos 2 poings en les projetant en avant, des éclairs fusent de vos doigts et viennent griller ces petits être malfaisants. Puis, tout à coup, des gobelins armés et bien plus résistants font leur apparition, accompagnés d’immenses géants. Vos éclairs sont inefficaces, alors vous commencez à lancer vos boules de feu avec des rotations de votre main droite, et soudain, un ogre-mage vous canarde avec des boules de feu. Heureusement, il vous reste votre main droite qui, d’un tour de bras, crée un bouclier qui permet de dévier ces attaques, etc. et tout marche plutôt bien, du coup, dès votre premier combat vous serez en mesure de réaliser cette performance. Un autre exemple : vous pourrez créer un arc de glace en joignant les mains, il suffit ensuite de viser comme on le ferait avec vrai arc et tirer naturellement. Et tout réagit sans réelle difficulté ! Un vrai bonheur d’ergonomie et un vrai plaisir de jeu. Résultat, on se prend vraiment pour un grand magicien, l’immersion est parfaite et un vrai sentiment de puissance vous envahit. C’est tout simplement ce qu’on attendait d’un jeu de magicien en VR. Un grand bravo aux développeurs de Carbon studio pour leur prouesse sur l’ergonomie.
La petite cerise sur le gâteau est la présence d’un aspect jeu de rôle qui pointera le bout de son nez avec la possibilité de faire évoluer ses sorts grâce à l’expérience et surtout aux points acquis. L’évolution des sorts n’est pas seulement une augmentation des statistiques du sort. Non, vos sorts auront une vraie amélioration avec un impact sur la façon de les appréhender. Exemple, lorsque que vous invoquerez vos boules de feu, si vous les gardez dans la main, ces boules deviendront plus puissantes, votre bouclier ne bloquera plus les projectiles, mais les redirigera vers l’ennemi le plus proche… Enfin, je vous laisse découvrir tous les petits bonus qui décupleront encore votre sentiment de puissance jouissive. Du coup, refaire les niveaux avec les cartes augmentant la force des ennemis devient vraiment intéressant, car le gain de points et d’expérience est également plus important.
Bien sûr, comme dans tout grand jeu, il faut des combats épiques contre des boss immenses, et The Wizards ne déroge pas à la règle. Vous aurez droit à quelques combats contre des boss gigantesques et la réalité virtuelle est vraiment faite pour vous en mettre plein la vue. On regrettera, par contre, la faible quantité de boss ainsi que leur difficulté inexistante. On trouve également un mode « Arène » qui vous permettra de tester votre résistance dans un wave shooter infini, mais ce mode a sa petite particularité qui permet au jeu d’allonger sa durée de vie. En effet, on ne se retrouve pas devant un enième wave shooter infini où le but est de tenir le plus longtemps possible en essayant de gagner le plus de points. Non, ici, vous aurez 3 types de missions : soit détruire tous les cristaux, soit protéger vos cristaux ou soit protéger l’entrée d’une ville d’une invasion, ce qui permet de mettre un peu d’enjeu dans ces combats.
Une grande maîtrise technique
Dans le domaine de la réalisation, Carbon Studio montre également une très grande maîtrise. Commençons par la direction artistique : depuis toujours, les détracteurs de la réalité virtuelle critiquent la qualité visuelle de ces jeux. Eh bien disons le carrément, The Wizards confirme la tendance des jeux VR récents, c’est à dire qu’il est possible de faire des jeux en réalité virtuelle sur Playstation qui soient splendides. Auparavant, on pouvait douter de la beauté des graphismes, car les environnements étaient relativement sombres, mais dans The Wizards, les décors sont lumineux et étendus, et les paysages sont magnifiques, soignés et pleins de détails. La variété des décors est une référence du genre, avec des environnements de type ville médiévale, une forêt, une mine, etc. Les graphistes n’ont vraiment pas chômé. Les animations sont fluides mais un peu rigides, bien que cela reste très correct comparé à ce que l’on connaît jusqu’à maintenant, donc on peut encore saluer la performance technique du jeu. Une petite déception est sur la variété des ennemis. En effet, on retrouve régulièrement les mêmes orcs, gobelins et trolls tout au long du jeu, ce qui lasse un peu. Par contre, comme cité plus haut, les boss sont immenses et vraiment impressionnants. Donc, vraiment un grand bravo à Carbon Studio pour sa qualité technique.
En ce qui concerne l’environnement sonore, les développeurs n’ont pas réalisé la même prouesse qu’avec les graphismes, sans être mauvais non plus. Il y a plusieurs compositions musicales assez épiques qui agrémentent le jeu et l’ambiance sonore est enrichie de sons liés aux décors, comme des cris d’oiseaux ou d’eau qui coule. Néanmoins, l’environnement sonore ne permet pas vraiment de spatialiser l’action comme on pourrait l’attendre d’un jeu VR. Les bruitages ne participent pas à l’action, mais sont tout à fait corrects.
D’un point de vue durée de vie, la campagne se termine en une dizaine d’heures avec une difficulté plutôt raisonnable. Par contre, les développeurs ont eu l’idée de mettre en place des cartes du destin qui modifient la puissance des ennemis et qui donnent la possibilité de gagner plus de points ainsi que de cristaux cachés. Tous ces bonus vous permettront d’améliorer vos sorts et d’avoir un sentiment de puissance encore plus grand.
J’ai pu observer quelques bugs visuels assez classiques, comme la possibilité de voir ce qu’il y a derrière un mur. Également, des bugs de collision m’ont obligé à recommencer le niveau, j’ai été plusieurs fois bloqué dans un mur sans possibilité de revenir en arrière. L’intelligence artificielle laisse un peu à désirer, car les monstres se contenteront de foncer vers vous sans essayer de vous avoir par surprise, ce qui donne vraiment l’impression d’être dans un wave shooter plutôt qu’un jeu de rôle.
Pour conclure
The Wizards – Enhanced Edition est sans aucun doute un très bon jeu qui atteint un niveau rarement égalé en termes d’immersion dans un rôle de magicien. L’excellent travail de Carbon Studio sur l’aspect graphique, mais surtout sur le gameplay, le rend jouissif pour les amateurs de réalité virtuelle. Le naturel et l’intuitivité pour créer vos sorts grâce à vos mouvements font de ce jeu un exemple à suivre pour les développeurs de réalité virtuelle. Il ne manque qu’une mise en scène un peu plus travaillée, ainsi qu’une gestion spatialisée de l’ambiance sonore pour faire de The Wizards une référence du genre. Ne passez pas à côté de ce phénomène si vous voulez comprendre ce que ressent un Gandalf au milieu d’un champ de bataille.
Acerico
Points Forts
- Un gameplay exceptionnel
- Des graphismes splendides
- Je me suis pris pour Gandalf en criant « VOUS NE PASSEREZ PAS !! »
- Un bestiaire un peu limité
- un jeu un peu trop séquentiel
- quelques bugs techniques
La note : 15/20
La note : 15/20
Éditeur : Carbon Studio
Développeur : Carbon Studio
Genre : Aventure – Action
Plateforme : PS4 – PSVR
Date de sortie : 12 mars 2019
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