Test : The Witcher 3 : Wild Hunt (PS4)

the-witcher-3-wild-hunt-jaquette-cover-01Avec The Witcher 3 : Wild Hunt, la licence de CD Projekt connait une nouvelle sensation, celle de proposer l’un des jeux les plus attendus de l’année et ce, grâce à un grand public conquis par les premières vidéos présentant le projet. De quoi ajouter une pression à laquelle elle n’était pas habituée, ainsi qu’une attente par un panel plus large de joueurs ne connaissant pas la série et adepte d’autres licences jusqu’à présent. Les développeurs auront-ils réussi à les combler ?

La meilleure défense, c’est la traque

Bien que la série The Witcher ne soit, en réalité, encore que peu connue du grand public, on ne va pas vous refaire toute l’histoire de sa création. L’intense marketing autour de ce troisième épisode, mérité après avoir fait son trou avec deux premiers volets bien moins attendus, l’a d’ailleurs déjà probablement fait pour nous. On reprécisera juste qu’elle est basée sur les livres d’Andrzej Sapkowski et que la suite n’appartient qu’à vous, que vous les ayez lus ou non et ayez joué à ses prédécesseurs ou absolument pas. Bien qu’évidemment les références et personnages déjà connus apporteront quelque chose en plus à ses joueurs de la première heure, tandis qu’il s’agira d’une constante découverte pour les autres.
Cette fois-ci, notre sorceleur, Geralt de Riv, enquêtera dans un vaste monde à la recherche de sa fille Ciri. Précisons qu’il s’agit de sa fille adoptive, juste par rapport au fait que les sorceleurs ne peuvent théoriquement pas avoir d’enfant de manière « naturelle », coût de l’étendue de leurs pouvoirs.

Le reste ne doit absolument pas être dévoilé car, chose qui risque d’en étonner plus d’un(e), l’histoire est on ne peut plus importante. Tout au long de l’aventure, des thématiques pourtant si courantes de notre vie et tout autant absentes dans le monde vidéo-ludique, seront abordées. Le racisme, la sexualité, l’horreur de la violence et non son apologie, de quoi faire réfléchir plus d’un studio travaillant sur un AAA.
Partir à la recherche d’un proche, voire le venger est quelque chose de courant, mais à la place de véritables émotions et d’une approche mature, on se retrouve habituellement à tout dézinguer avec son flingue ou à enchainer les QTE insipides, sans chercher plus loin. On accueille donc bien volontiers cette différence apportée par The Witcher 3 : Wild Hunt ainsi que ces thèmes matures et bien traités.

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Geralt ment vu ça

Pour rendre honneur à ce que l’on pourrait quasiment considérer comme une innovation dans le monde du jeu vidéo, nous allons immédiatement nous pencher sur les quêtes annexes de TW3. Habituellement, on ne les évoque que rapidement, après s’être penché sur la grosse partie de l’aventure. Mais, et cela est suffisamment rare pour être souligné, celles présentes ici sont extrêmement bien intégrées au parcours que chacun(e) choisira.
Alors que l’on a déjà été usé par toutes ces pseudos missions secondaires sur la plupart des jeux, que l’on souhaiterait d’ailleurs renommer missions inutiles, celles-ci possèdent, pour la majorité, une saveur bien plus relevée. Tout d’abord par leur impact réel sur le scénario, alors qu’habituellement elles sont comme un OAV sans interaction sur un dessin animé poursuivant sa trame scénaristique sous forme de série. Un choix pensé secondaire dans The Witcher 3 s’avèrera finalement important, il pourra même y être fait référence par la suite dans le jeu et c’est dans ce genre de moments que l’on se dit que les développeurs tiennent très bien leur affaire.
Nous ne sommes pas pour autant libérés, ni délivrés de la quête bateau nous faisant partir d’un point A, pour atteindre un point B, permettant d’être récompensé en rejoignant le point C. La solution simple et fastidieuse servant à rallonger la durée de vie qui continue à agacer, surtout que le jeu en question n’en avait pas besoin, car sans cela il s’avèrerait déjà complet.
Tout comme l’évolution de ses compétences ne permettant de s’établir que vers telle ou telle branche. Si vous désirez une autre spécialisation, il faudra se lancer dans une seconde partie, de quoi prétendre posséder une grande rejouabilité. Mouais, cela est amené d’une manière peu agréable et l’on se sent alors un peu floué. On lui préfèrera la possibilité d’une approche différente dans le comportement de Geralt, afin de voir si d’une partie à une autre des bouleversements prennent forme.

Concernant la grosse partie du jeu, on peut aisément imaginer que celles et ceux ayant vu ses moult bandes-annonces s’attendront à de l’action non-stop. Certes ça va cogner, saigner et pas qu’un peu. Le tout en mélangeant vos attaques au corps, vos pouvoirs, l’arbalète pour atteindre à distance (en particulier dans les airs) et bien sûr, vos parades et esquives. En revanche, concernant les tentatives d’affrontements à cheval, cela reste très décevant. Ressortons, par exemple, un Dynasty Warriors sur PS2 et l’on peut remarquer que le niveau est le même, peut-être même en dessous sur TW3. Grâce à ses divers niveaux de difficulté, il sera possible pour toutes/tous les joueuses/eurs de l’aborder sans transiter par une période de doute se concluant par un délaissement. En plus de ce choix de départ, CD Projekt a eu la bonne idée de laisser la possibilité d’en changer au fil du temps, si l’on trouve cela trop dur ou pas assez. Voici typiquement ce que l’on attend d’un jeu et non une difficulté exagérée afin de se donner un genre et de faussement rallonger sa durée et son intensité.
Mais l’action ne fera pas tout, puisque pour arriver à votre but vous devrez enquêter tel un inspecteur de C.I.S. ou d’un Bruce Wayne dans un Batman Arkham. Vous suivrez donc des pistes pouvant évidemment vous mener à la bagarre, mais cela deviendra plus intéressant lorsque l’on pourra se servir de nos capacités afin d’obtenir ce que l’on souhaite de notre interlocuteur. Soudoyer sera aussi possible, mais s’avèrera déjà bien moins funky.
Au-delà de sa quête principale et de ses diverses aventures annexes, un jeu de cartes est également proposé afin d’agrémenter votre parcours : le Gwynt, probablement un dérivé du Sloubi. Il sera néanmoins bien plus intéressant, voire chronophage que les habituels mini-jeux que l’on peut retrouver, parfois de cartes, justement.

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Rien que du brouillard dans ton regard

Lors de ses premières présentations, bien avant qu’il ne soit terminé, The Witcher 3 avait retenu l’attention du grand public pour ses graphismes et non pour son gameplay ou son scénario. Et comme tant d’autres, plus encore depuis ces dernières années et l’on attend avec impatience quelle sera la nouvelle plus grande imposture de l’E3 sur ce point, le jeu est largement moins clinquant que sur ses premières images. Cela se passe toujours ainsi. Malheureusement, nombreux sont celles et ceux à y croire et à finalement garder en tête ces faux moments du véritable futur soft, tout en ne se renseignant pas sur la version finale, sans omettre l’appât des pré-commandes et autres. De quoi se créer un public toujours plus haineux. S’il avait été envisageable d’oublier tout ça ou mieux encore, si aucune esbroufe n’avait été tentée, on aurait pu déclarer que The Witcher 3 : Wild Hunt est une réussite également de ce point de vue.
Oubliez néanmoins les spectaculaires effets de brouillard et le rendu quasi réaliste, bien que le jeu soit très joli et inflige même une claque générale à ses concurrents sur cette génération de consoles, mais en tant que dernier sorti on en attendait pas moins. Cependant, le plus important reste qu’il ne s’agit pas juste d’un emballage réussi, car comme nous avons pu le constater précédemment, un véritable contenu ludique est présent et c’est cette alliance qui le rend intéressant. Qui plus est sur un univers vaste en monde ouvert, demandant donc une imposante puissance de calculs, donnant envie de souligner encore plus ce que les développeurs ont pu faire sur cette partie. Bien que l’on ne puisse pardonner les promesses faites et clairement pas tenues.
La bande-son appuie, elle, l’immersion, avec des musiques très prenantes, notamment durant certains combats, et des doublages de qualité. Cela est un cas assez général, mais nous ne sommes jamais à l’abri d’une mauvaise surprise. Au contraire, pouvoir écouter les dialogues aussi bien en français qu’en anglais, accompagnés de sous-titres, incitera les joueurs à se guider vers TW3 et il évitera ainsi qu’une bonne partie ne bute sur la compréhension linguistique.

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Allant de déception en déception, les joueurs de la nouvelle génération de consoles attendaient impatiemment The Witcher 3 : Wild Hunt. Bien que les premières images délivrées il y a trois ans ne soient pas au rendez-vous, le jeu en lui-même surpasse les autres logiciels d’action uniquement disponibles sur ces machines, voire sur PC. Et cela va au-delà du simple aspect qualitatif du gameplay et de la richesse de son univers, car ce que l’on retiendra davantage encore, c’est sa narration donnant envie de continuer à avancer, et ça, peu de jeux peuvent s’en targuer.

Inod

Points forts :

– Répercussion des choix
– Narration et thèmes abordés
– Quêtes annexes bien implémentées et intéressantes

Points faibles :

– Bien que très joli, encore des promesses graphiques non tenues
– Phases à cheval

La Note Gamingway : 16/20

Développeur : CD Projekt RED
Éditeur : Bandai Namco Entertainment Europe
Genres : Action/Jeu de rôle (RPG)
Supports : PC
, PlayStation 4 et Xbox One
Date de sortie : en France, 19 mai 2015 sur PC, PS4 et Xbox One

  • Twinsunnien17/06/2015 à 21:14Permalink
    Un test que j’attendais (et que j’ai mis 10 plombes à lire pourtant), pour un bon, voir très bon jeu donc, enfin, la génération actuelle de console avait besoin de ça. Par contre, je ne sais pas si le jeu du Sloubi que tu cites est celui de Chante-Sloubi de Perceval de Kaamelott ^^?
    Très bon test, pour un jeu qui l’est tout autant, quand je franchirai le cap d’achat de cette gén de console, je tâcherai d’y penser.
  • Inod17/06/2015 à 21:32Permalink
    La partie enquête me fait penser qu’un L.A. Noire plus riche & diversifié ferait du bien au JV. Le premier devenait rapidement ultra répétitif & justement tu peux avoir le même souci avec The Witcher 3, mais les quêtes annexes aident à changer le rythme. & puis comme pour tout, il ne faut pas s’y mettre à bloc sinon on se lasse & on arrête.

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