Test : Arslan – The warriors of legend (Xbox One)

arslan_05Les développeurs d’Omega Force se sont faits une réputation dans le monde des « musou games » avec la saga des Dynasty Warriors. Après avoir tenté une expression dans l’univers de Zelda avec Hyrule Warriors, plutôt que de sortir un nouvel opus de leur célèbre franchise, le studio varie les plaisirs en adaptant son gameplay dans l’univers du manga The Heroic Legend of Arslan. Alors, Arslan – The warriors of legend est-il une simple copie ou y a-t-il un intérêt à se plonger dans ce nouvel univers ?

Arslan contre le reste du monde

Le type de jeu « musou » – qui mélange en réalité du beat them all, de l’action et quelques touches de RPG – consiste principalement à incarner des supers guerriers (rien à voir avec Dragon Ball Z, il s’agit ici de samourai) lors de batailles à faire rougir Peter Jackson et son Seigneur des Anneaux ! En lisant le premier tome du manga Arslan, on comprend assez bien comment l’idée d’adapter cette histoire avec ces mécanismes de jeu est arrivée sur la table. L’histoire tourne en effet autour du jeune Prince Arslan, fils du cruel mais non moins grand et respecté Roi Andragoras III. Engagé dans une guerre avec les armées lusitaniennes, ce dernier va pourtant être pris à défaut par l’ennemi, obligeant plus tôt que prévu le prince à prendre du galon. On suit alors ses aventures, entouré de sa garde rapprochée, dans la reconquête de son Royaume.

Autant dire qu’il n’a pas fallu chercher bien loin pour savoir comment adapter ce scénario dans le jeu. Celui-ci suit d’ailleurs très précisément la trame du manga (en tout cas pour le premier tome, aux éditions Kurokawa, qui est le seul que j’ai lu) à travers ses nombreuses scènes cinématiques. Voici peut-être la première remarque à faire sur le jeu par rapport à ses prédécesseurs dans le genre : le scénario prend une part très importante et les cut scenes représentent un temps très significatif dans l’expérience de jeu. Personnellement, je trouve que c’est plutôt une bonne chose. L’histoire est vraiment cool, pour peu que l’on accroche à ce genre d’univers (et sans casser trois pattes à un canard, elle va un peu plus loin que juste décrire des guerres), et elle donne un bon goût de « reviens-y » au jeu qui peut parfois manquer d’originalité. C’est aussi un bon moyen de faire des « pauses » entre deux batailles acharnées ! En revanche, les dialogues ne sont traduits qu’en anglais !

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Graphismes cel-shading et cinématiques mimolette

Graphiquement, Arslan – The warriors of legend a été très travaillé. L’utilisation du cel-shading, qui rappelle que son origine vient du manga, lui donne une identité visuelle vraiment originale. C’est même, à mon avis, le plus beau musou game sorti jusqu’à présent (sans parler forcément de la qualité technique pure, mais plus du rendu global). J’ai en revanche une réserve sur la façon dont les cinématiques ont été mises en scène. Car, si celles-ci conservent évidemment le même esprit cel-shading et manga que les graphismes, elles sont en réalité plus une succession d’images « fixes animées » – l’oxymore est volontaire – à l’aide de fondus enchainés. Cela donne un résultat pas toujours très agréable à suivre sur une longue période, ce qui est un peu dommage, compte tenu de l’importance que prend l’histoire dans le jeu.

Arslan – The warriors of legend souffre aussi des mêmes défauts que les autres jeux de son genre. Par exemple, il faut reconnaitre que les champs de bataille sont toujours aussi déserts. C’est évidemment lié au grand nombre d’ennemis affichés en même temps à l’écran, mais cela reste un peu dommage. Toutefois, les environnements d’une mission à l’autre sont assez différents et là encore, il faut noter le travail soigné du studio.

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Arelsan : Tu vas prendre cher !

Mais parlons un peu de ce fameux gameplay ! Arslan – The warriors of legend suit à la lettre les principes du genre décrits plus haut. Vous incarnez successivement des personnages démesurément puissants par rapport aux adversaires, qui sont, quant à eux, présents dans un nombre démesurés. En clair, vous devez, à vous seul, affronter des milliers de soldats. En réalité, vous n’êtes pas vraiment seul, puisque souvent accompagné par une armée ou quelques acolytes, mais ceux-ci se révèlent la plupart du temps complètement inutiles, la faute à une intelligence artificielle inexistante. Il vous faudra alors compter exclusivement sur la maitrise de votre arme et vos compétences spéciales. Chaque personnage disposant de ses propres caractéristiques et spécialités, le gameplay d’une séquence à l’autre est suffisamment différent pour ne pas tomber trop rapidement dans la routine. Cela dit, il s’agit à chaque fois de castagner du soldat, donc ne vous attendez pas non plus à des différences exceptionnelles. Mais certaines originalités méritent d’être relevées, comme le personnage Narsus, peintre raté qui se bat avec… ses pinceaux et sa peinture !

La monotonie apparente des phases de batailles est rompue par des objectifs obligatoires ou secondaires qu’il vous faudra remplir. Il faudra, par exemple, se débarrasser des généraux ou autres chefs ennemis pour désorienter les troupes adverses. Ces adversaires nécessiteront un peu plus d’effort de votre part, bien qu’il ne s’agisse pas non plus de boss. D’autres phases de jeu vous demanderont de rallier des points stratégiques, afin de prendre le contrôle d’un groupe important de soldats. S’en suit alors des séquences où, à la tête de la cavalerie ou d’archers, vous pouvez porter des coups très meurtriers à l’ennemi, voire détruire des barrages ou des bâtiments. Ça ne va pas très loin, mais c’est suffisamment bien fait pour offrir des petites séquences cool et différentes. Il faut aussi aborder le côté RPG du jeu qui permet de faire évoluer les compétences de ses personnages. L’une des façons est de ramasser des cartes qui apparaissent aléatoirement lors de combats et dont on peut s’équiper. Chacune de ces cartes requière de disposer de suffisamment de points de compétence disponibles pour s’en équiper, dans une limite de trois cartes par personnage. Il est aussi possible de choisir ses types de combos dans un arbre permettant d’adapter ses attaques au contexte et aux adversaires.

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Arslan – The warriors of legend est donc plutôt un bon musou game, mais ce n’est pas non plus autre chose qu’un musou game. C’est donc cool, si l’on aime les batailles épiques qui nous donnent une impression de puissance. L’histoire du Prince Arslan, plutôt prenante, permet en plus de donner au joueur un fil scénaristique plus fort qu’à l’accoutumé dans ce genre de production. Pas suffisamment, toutefois, pour casser complètement la monotonie du jeu. L’adaptation aurait mérité un peu plus d’originalité pour proposer quelque chose de moins linéaire.
Hormis ces quelques reproches, récurrents pour le genre, Arslan – The warriors of legend devrait s’imposer comme une valeur sûre et séduire les amateurs de fantasy et de batailles gargantuesques !

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Points forts

  • Un musou game de qualité
  • Le scénario
  • Les graphismes cel shading

Points faibles

  • Répétitif et linéaire

La note : 15 / 20

Développeur : Omega Force
Éditeur : Koei Tecmo
Genre : « Mosou » / Action – Beat them all
Supports : Xbox One / Playstation 4 / PC (steam)
Date de sortie : 12 février 2016

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