Test : The Flame in the Flood (PS4)
Issu d’un kickstarter réussi, The Flame in the Flood est un jeu indé, de type survival, avec un design très original et une ambiance singulière. Ce sont des anciens du studio Bungie (Halo), ainsi que certaines personnes ayant travaillées sur les Bioshock qui sont à l’origine de ce projet.
Beau palmarès, donc, et justement, le titre débarque ce mois-ci sur le Playstation Store de la PS4. Alors, Faut-il se jeter dans les eaux troubles de la rivière ?
Une flamme dans le déluge
Ce qui marque tout de suite lorsqu’on lance The Flame in the Flood, c’est le parti pris au niveau des graphismes et la patte particulière des environnements et des personnages lorsque l’on découvre Camp Pinewood. Et il faut le dire, c’est plutôt réussi !
Ici, on contrôle Scoute (Scout en VO), une jeune fille (même s’il est difficile de discerner au premier regard qu’il s’agit d’une fille), taillée pour l’aventure… De toute façon, on aura pas le choix, car c’est bien le principe des jeux de survie.
Durant l’écran titre, on peut découvrir un chien : Ésope (Aesop en VO) et ce qu’il semble rester de son précédent maître : un squelette. Le toutou s’empare alors du sac à dos restant et vous rejoint, faisant de vous son nouveau maître et déclenchant l’aventure… C’est en tout cas ce qu’on pourrait imaginer, car nous n’avons pas d’autres éléments.
Les panneaux usés, le sol détrempé, le vent emportant poussières et feuilles et les cris stridents des corbeaux vous mettent tout de suite dans l’ambiance. Scoute et Ésope sont livrés à eux-mêmes dans ce monde dévasté et ont chacun un sac à dos, ce qui sera un des éléments les plus importants du jeu. En effet, les places sont chères et chaque élément trouvé, pillé ou récolté devra être stocké dans un emplacement du sac, qui se remplit rapidement ! Ésope possède lui aussi un petit sac, ce qui va grandement vous aider pour jongler d’un inventaire à l’autre. En général, il court également un peu partout comme un chien fou (c’est le cas de le dire), et vous indiquera par des aboiements des éléments de récolte. Son aide s’arrête là, mais sa présence rassurante et votre entraide fait un des éléments clés du jeu.
Une fois le premier feu de camp éteint, vous voilà partis et vous pourrez alors récolter épis de maïs et morceaux de bois, afin de remplir votre inventaire et surtout de construire armes et objets utiles. Bien sûr, il faudra régulièrement se nourrir, avoir de quoi faire du feu, construire un couteau en silex ou un petit marteau, se fabriquer des habits chauds et également boire et dormir. Beaucoup de choses à gérer et à surveiller, et il ne faudra jamais privilégier une des actions plutôt qu’une autre, sous peine de voir une de nos jauges de survie baisser dangereusement et nous entraîner vers une mort certaine. Une des premières étapes consistera donc à d’abord trouver un bocal vide, puis le remplir d’eau… mais attention, si l’eau est croupie, il faudra fabriquer un filtre avant de la boire.
Si au début cela semble assez simple : on gère son sommeil, sa soif et sa faim et l’ensemble a l’air de s’équilibrer assez facilement, à la première difficulté rencontrée tout se complique ! Par exemple, lorsqu’on ne s’y attend pas et qu’on se fait charger sans sommation par un sanglier errant (et en colère) !
Bien évidemment, le moindre microbe ou la plus petite égratignure s’infecte rapidement et peut devenir fatale en un rien de temps… Alors, vous imaginez être percuté par un sanglier énervé ! Il faudra également se procurer des habits de plus en plus chauds, sachant que lorsque l’on essuie un orage, on se retrouve trempé et la température corporelle peut diminuer drastiquement.
L’enfant et la rivière
Lorsqu’une zone est explorée en totalité (ou partiellement), vous vous retrouvez face à “la Rivière” qui est quasiment un personnage à part entière. Sur un radeau de fortune, il faudra donc descendre le courant, qui parfois se transforme carrément en rapides, et il faudra absolument éviter de percuter les rochers ou les voitures et autres maisons entraînés dans les flots (the flood) et qui tourbillonnent au milieu du chemin.
On se rend alors compte que plusieurs quais de débarquement nous sont proposés, avec une icône qui symbolise : abri, forêt, église, station-service, marina et j’en passe. Chaque type d’environnement à explorer ne vous livrera pas la même chose et sont générés de manière procédurale, donc chaque aventure sera différente. Les églises proposent souvent de quoi se soigner : pansement, alcool (pour désinfecter, pas pour le boire, voyons !), aspirine, atèle et j’en passe, alors que les abris sont dotés d’un feu de camp pour se réchauffer et dormir, de quoi chasser et pas mal de matériaux. La marina, quant à elle, permet de réparer, ou mieux, d’améliorer le radeau pour en faire une sorte de bateau de compétition (bon, j’exagère… mais disons : un radeau bien plus maniable). Il faudra donc choisir ses escales en fonction de ses besoins ou toutes les parcourir, si on est gourmand.
Cependant attention, les emplacement des 2 sacs se remplissent très vite et on se retrouve rapidement en manque de place. Il faudra alors faire des choix et ne garder que les ressources principales (un petit côté No Man’s Sky assez frustrant). Notons que le radeau propose également un coffre de rangement qui permet de stocker des matériaux, mais cet inventaire supplémentaire ne sera utilisable qu’à quai.
Don’t Flame in the Flood Together
The Flame in the Flood a plusieurs similitudes avec Don’t Starve, autant graphiquement parlant, que sur le principe de récolte et de survie. La mort et le danger règnent derrière chaque buisson et globalement, les 2 atmosphères se ressemblent, même si je pense que la lassitude arrive moins rapidement dans Don’t Starve, compte tenu du côté surnaturel du titre qui permet plus de folie, cumulé à son succès qui a, du coup, engendré de nombreuses mises jour et DLC venant agrémenter le titre et le renouveler.
Gros point positif ici, quoique l’on peut voir ça comme on veut pour ceux qui aime les rogue-like, lors de la descente de la rivière, on atteint différentes “terres” (il y en a 10 au total à la difficulté grandissante), signe de notre progression, et lorsque que l’on meure d’une affliction ou d’un manque de sommeil ou de nourriture, on peut reprendre notre partie au dernier point de passage. On reprend donc dans la terre inconnue qui nous a vu mourir et ça évite une grande frustration de tout reprendre à zéro. (Par contre, un conseil, ne jamais fermer le jeu lorsque vous êtes mort avant de cliquer sur “continuer”, sinon vous perdez toute votre sauvegarde… Quoi ?! Mais non je n’ai pas essayé de tricher >_< Pas du tout !).
Vendredi ou la vie sauvage
Dans The Flame in the Flood, l’ambiance est plutôt bien retranscrite, les environnements sont soignés et les animations des personnages et animaux sont plutôt réussis, malgré quelques petits bugs qui peuvent survenir. L’ambiance sonore est assez minimaliste, mais suffisante pour ce genre de jeu : le son de la pluie, les grillons le soir, le vent qui hurle, les grognements des bêtes sauvages et les croassements des gros corbeaux noirs. Lorsque l’on descend la rivière, on a parfois une petite musique, du style feu de camp/country, parfois même un peu Cajun. Des morceaux plus que sympathiques qui accompagnent très bien l’ambiance générale. Au grès de notre aventure, on croisera parfois d’autres personnes, qui, au détour d’un dialogue aussi étrange que rapide, vous donneront souvent quelques objets pour vous aider.
Burn, burn !
Par contre, quelques points négatifs à souligner : The Flame in the Flood est traduit en français, certes, mais parfois le texte dépasse des cadres prévus et disparaissent même carrément… La traduction n’est d’ailleurs pas toujours au top, mais notons l’effort.
Il faut ensuite savoir que même lorsque l’on est dans les menus où lorsqu’on fouille un coffre, le jeu n’est pas en pause, donc on peut se faire attaquer lorsque l’on ne s’y attend pas, ce qui est plus une difficulté supplémentaire qu’un véritable défaut, mais cela n’aide pas. Régulièrement, des missions vous sont données via des “caches” (je dirais plutôt des boîtes aux lettres), mais elles seront parfois en total décalage avec vos actions. En effet, on vous demande d’effectuer une tâche que vous venez juste de faire, sans possibilité de l’effectuer à nouveau. Dommage et encore frustrant.
On pourra, par exemple, jeter des objets encombrants, mais 1 par 1, ce qui fait que quand on a un lot de 10 objets (ce qui est le cas pour plusieurs éléments de type « bout de bois » etc. qui s’accumulent sur un seul emplacement), on ne peut pas se débarrasser du bloc en une seule fois.
Le jeu s’avère assez répétitif et, même si la difficulté est croissante et les animaux sauvages de plus en plus hargneux, le jeu semble tirer en longueur et manque un peu de fond, ainsi que de nouveauté. La lassitude et même une sorte de “routine de survie” s’installe malheureusement trop facilement, gâchant un peu la découverte et prouvant les limites du titre.
On peut également lancer une « partie sans fin », qui comme son nom l’indique… Permet de jouer longtemps !
The Flame in the Flood est un jeu de survie assez poétique et surtout à l’atmosphère charmante et bien tranchée et également à la bande son réussie. C’est un titre agréable, bien que limité et avec quelques défauts qui viennent parfois gâcher le plaisir, tels qu’un manque de variété évident et une difficulté ainsi qu’un gameplay assez légers, surtout dans la durée.
Malgré tout, je ne saurais que vous conseiller de détacher votre fragile radeau du quai, aidé par votre fidèle compagnon Ésope et de partir sur les flots tumultueux de la rivière de la dernière chance…
Points Forts
- Graphismes agréables et originaux
- Ambiance générale réussie
- Facile à prendre en main
- Points de passages pour éviter de reprendre la partie du début à chaque mort
Points Faibles
- Durée de vie
- Manque de variété
- Quelques options mal pensées
LA NOTE : 14,5/20
Éditeur / Développeur : The Molasses Flood
Genre : Survie
Plateforme : PS4, PC, Xbox One
Date de sortie : 24 février 2016 (sur PC et Xbox One) et 17 janvier 2017 pour PS4