Test : Samurai Warriors 4 Empires (PS4)

samurai warriors 4 empires jaquette ps4Quelques mois après la sortie de Samurai Warriors 4-II, Koei Tecmo propose aux fans de beat’em all de retrouver leur univers favori dans sa version « Empires ». Reprenant la même ossature que Samurai Warriors 4, cette version « Empires » n’est pas une simple réédition : elle permet de mettre l’accent sur la stratégie en usant de son château. Cette variante possède-t-elle suffisamment d’atouts pour subjuguer les joueurs ? Des éléments de réponse immédiatement.

On reprend les mêmes, mais on ne recommence pas

Samurai Warriors 4 Empires réutilise le gros de Samurai Warriors 4, à savoir qu’on y retrouve les mêmes combattants avec les mêmes attaques, cartes, bruitages, musiques et animations. De ce fait, cette nouvelle version présente les mêmes qualités et défauts : si les modèles 3D des combattants sont assez réussis, il y a toujours quelques bogues d’affichages (cheveux qui traversent les armures, etc.), les niveaux sont assez vides, les ennemis sont tous les mêmes (une armée de clones, des siècles avant Star Wars ?), certains éléments du décor sont horriblement grossiers, comme les chutes d’eau qui tiennent plus du gros boudin en pâte à modeler que du liquide rafraîchissant et le jeu n’a toujours pas été traduit en français. Néanmoins, cette édition n’est pas une simple mise à jour de Samurai Warriors 4, mais bien une variante faisant table rase du scénario pour mettre l’accent sur la stratégie, ce qui change énormément le gameplay, grâce à la gestion de son château.

SAMURAI WARRIORS 4 Empires_20160322102701 SAMURAI WARRIORS 4 Empires_20160322103400

Le château qui n’est pas dans le ciel !

Deux modes de jeu, mais toujours la même façon de procéder : tout d’abord, on choisit un stratège qui donnera le ton et sera placé dans la même salle que le daimyo. Puis, on place des magistrats, à raison de deux par salle, en fonction de leurs compétences, statistiques et affinités, de sorte à augmenter le plus possible les statistiques de notre clan (approvisionnement, puissance de l’armée, commerce, renommée, etc.). Tous ces éléments vont permettre de déployer un maximum de troupes puissantes sur la carte et d’obtenir formations et tactiques, alors le choix des officiers est important. Ceci fait, selon sa renommée, on peut accomplir un certain nombre d’actions, comme augmenter les défenses d’un château, approfondir les liens entre deux officiers, faire se reposer ses troupes, apprendre de nouvelles tactiques de bataille, s’allier à d’autres clans, corrompre les officiers rivaux, inviter des officiers, saboter les châteaux adverses, etc. Ces choix auront des conséquences directes sur les combats, alors il ne faut rien négliger. Toujours dans le château, on peut utiliser les compétences spéciales du daimyo pour récompenser ses officiers (donner une monture, de l’or), améliorer son armement, augmenter son rang, construire un plus grand château, etc. On en profite aussi pour changer le papier peint, un élément purement décoratif, ou la bannière du château, afin de bénéficier de bonus non négligeables (plus d’or, troupes renforcées, plus de ravitaillement, etc). Parfois, un point d’exclamation apparaît au-dessus d’un officier, signe qu’une saynète va se déclencher et que les liens entre deux personnes vont se renforcer. Ainsi, les officiers peuvent devenir amis, maître et protégé, amants et plus encore. L’autre moyen de renforcer les liens entre eux ou avec les ennemis est de toujours les faire combattre ensemble ou contre les mêmes adversaires, faisant ainsi naître des rivalités. Le château permet aussi de déplacer ses troupes sur la carte, afin de se préparer pour les futures batailles. Le jeu suit également le cycle des saisons et quand une année s’est écoulée, on a la possibilité de changer stratège et magistrats.

Prendre en considération tous ces éléments nécessite du temps, mais constitue la base du jeu. Si on bâcle cette phase tactique, on va droit dans le mur ! On peut ensuite passer à la phase suivante, qui transporte le joueur sur la carte du Japon.

SAMURAI WARRIORS 4 Empires_20160322105414 SAMURAI WARRIORS 4 Empires_20160323100250

Partez à la conquête du Japon !

Dans les deux modes de jeu, chaque clan à une « ambition » propre, un objectif à accomplir pour gagner la partie, comme conquérir une zone particulière ou anéantir un clan rival. Cet objectif accompli, soit on arrête de jouer, soit on continue afin d’unifier tout le Japon. On déplace ses troupes sur la carte, mais on ne peut attaquer que les territoires adjacents aux nôtres. Attention cependant, car les troupes déplacées laissent des vides sur la carte, offrant ainsi aux ennemis la possibilité d’attaquer les zones moins bien défendues. Des événements particuliers peuvent aussi subvenir, comme de meilleures récoltes, des tremblements de terre, du blizzard ou une épidémie de peste et avoir des effets bénéfiques ou néfastes sur les territoires concernés. Sur la carte, on peut aussi désigner un territoire ennemi comme cible de notre armée, ce qui n’empêche pas d’en attaquer un autre. Si nos finances et notre ravitaillement le permettent, on peut envoyer de nombreuses troupes tenter d’annexer un territoire ennemi ou défendre son clan d’une tentative d’invasion. Tout ceci étant fait, on peut passer à la phase de bataille.

Là, les choses sérieuses commencent : l’écran de préparation au combat apparaît, permettant de mieux placer ses troupes et d’utiliser des formations et tactiques de combat durement gagnées dans le château. Les formations donnent des bonus d’attaque, de rapidité et de défense, avec parfois des bonus élémentaux (attaque de feu, glace, etc.) et ont une durée plus ou moins longue. Selon nos points de stratégie, on peut utiliser plusieurs tactiques afin de prendre plus rapidement les bases, ralentir la réapparition des officiers adverses, gagner plus d’expérience, disposer de plus ou moins de temps pour gagner la bataille et plus encore. Il ne faut pas sous-estimer ces bonus qui peuvent s’avérer cruciaux pour remporter une bataille délicate, mais une fois utilisés, ils disparaissent et il faut les obtenir à nouveau dans le château. Cette phase permet aussi de décider si on joue seul ou à deux en coopération. Cette expérience s’avère plutôt malheureuse : l’écran scindé en deux horizontalement n’est pas très lisible sur un écran 16/9, rendant le jeu à deux pénible, car on a du mal à bien se repérer, ce qui est dommage. Commence alors le combat tant attendu !

Là, on est dans le musou pur et dur : le personnage qu’on contrôle possède une attaque de base (carré) et une attaque forte (triangle) et déclenche des combos en combinant ces deux boutons. Les jauges d’esprit et de musou se remplissent en fonction du nombre d’ennemis vaincus. La jauge de musou permet de déclencher une attaque spéciale spectaculaire et la jauge d’esprit de devenir plus fort pendant quelques temps, donnant ainsi accès à une attaque musou encore plus dévastatrice. Si les officiers engagés dans le combat s’entendent bien, on peut même changer de personnage à tout moment ! C’est le gameplay classique de tous les musou de l’éditeur, et on ne s’en plaint pas. On gagne la bataille en prenant les bases adverses jusqu’à ce que le boss soit accessible, puis on se dépêche d’aller le terrasser, le temps défilant assez rapidement. Il faut bien faire attention à protéger ses arrières, tenter de réussir les objectifs secondaires, surtout pour renforcer les liens entre les personnages, essayer d’obtenir un maximum d’expérience et être attentif à la carte qui présente de multiples chemins et parfois des sens uniques pour ne pas se retrouver à faire de longs détours ! Cette phase d’action pure et dure, très défoulante, contraste avec les phases précédentes et dure nettement moins longtemps. Une fois terminée, le verdict de la bataille tombe : en cas de victoire, on a la possibilité d’engager les officiers capturés afin de grossir nos rangs, de les relâcher ou de les exécuter. Si le daimyo est vaincu, on annexe automatiquement tous ses territoires. En cas de défaite, on ne gagne ni expérience ni ravitaillement et on peut éventuellement perdre un territoire. Il vaut mieux donc bien réfléchir avant d’attaquer et évaluer correctement les forces en présence. Le cycle des différentes phases reprend ensuite.

SAMURAI WARRIORS 4 Empires_20160322101751  SAMURAI WARRIORS 4 Empires_20160322111503

Stratégie VS histoire

Samurai Warriors 4 Empires offre une alternative intéressante à la série, cassant un peu le rythme du célèbre beat’em all en forçant le joueur à tout planifier bien à l’avance, grâce à un nouveau système de château plutôt complet et bien pensé. Ces phases tactiques sont assez longues et on passe ainsi plus de temps à gérer ses troupes qu’à combattre, un comble pour un jeu d’action ! Néanmoins, cela fonctionne, car c’est très prenant, voire addictif. Il y a de nombreux châteaux à débloquer, des bannières, des saynètes… Tout obtenir va prendre du temps ! Atteindre les objectifs de tous les clans aussi, sachant qu’il faut au moins 5 heures rien que pour atteindre l’objectif de base et le double pour unifier le pays. On peut aussi créer son propre personnage en piochant dans un nombre énorme d’habits, armes, accessoires, tatouages et ornements pour tous styles de combattants, homme ou femme. On peut également créer son propre scénario en modifiant à volonté la carte, les clans et leurs objectifs. Dommage, cependant, que cet accent mis sur la stratégie ait été opéré au détriment de l’histoire, purement et simplement supprimée de cette version. Dommage, aussi, que le jeu à deux en coopération se révèle désagréable en raison d’un affichage maladroit. Ainsi, le joueur a le choix entre le jeu « classique » (Samurai Warriors 4 ou 4-II), détaillant les différents personnages, mais très bourrin et le jeu « tactique » (Samurai Warriors 4 Empires) plus subtile, mais qui n’apprend plus rien sur les officiers. Dans les deux cas, les références historiques sont nombreuses et le japon féodal toujours bien représenté, avec des musiques traditionnelles qui font mouche. Samurai Warriors 4 Empires offre également des bonus aux fans ayant des sauvegardes des jeux précédents et permet de récupérer les personnages créés auparavant. On a donc deux visions radicalement différentes d’un même jeu, avec les mêmes défauts, mais des points forts spécifiques, donc il est assez difficile de dire quelle version est plus intéressante que l’autre. Je ne saurais que vous conseiller, comme dans une publicité célèbre : « goûtez les deux, et faites votre choix ».

 

Enguy

Points forts :

– Énorme dose de stratégie qui rend accro et change beaucoup le jeu
– L’ambiance et tous les personnages de Samurai Warriors 4
– Durée de vie excellente
– Scénario et combattant à personnaliser

Points faibles :

– Toujours pas de version française
– Jeu à 2 en coopération pas terrible
– Les mêmes défauts que Samurai Warriors 4

LA NOTE : 15/20

Développeurs : Koei Tecmo
Genre : action / beat’em all
Supports : PS3 – PS4 – PS Vita
Date de sortie : 11 mars 2016

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *