Test : Romance of the Three Kingdoms XIII (PS4)
Les jeux de stratégie ont longtemps déserté les consoles. Cependant, depuis peu, Koei Tecmo se remet à sortir chez nous ses plus célèbres jeux de stratégie. Après Nobunaga’s Ambition Sphere of Influence, c’est au tour de Romance of the Three Kingdoms XIII de débarquer sur PC et Playstation 4. Voyons donc plus en détails ce que ce titre a à offrir, d’après la version PS4.
Entre histoire et roman
Alors que Nobunaga’s Ambition Sphere of Influence relate des événements qui se déroulent pendant le Japon féodal de l’ère Sengoku, Romance of the Three Kingdoms XIII remonte le temps bien plus loin et se passe dans la Chine du IIe et IIIe siècle (180-280 environ). Malheureusement, cette époque lointaine n’est pas très documentée et repose en partie sur un roman écrit au XIVe siècle d’après des récits du IIIe siècle. Ainsi, il n’est pas facile de faire le tri entre éléments historiques et fiction. Ce qui est certain, c’est que cette époque débute vers la fin de la dynastie Han et est marquée par de nombreux affrontements entre les seigneurs régionaux pour s’emparer du pouvoir.
La dynastie Han est en déclin : les eunuques corrompus mettent à mal le pays et la colère gagne le peuple. Menés par Zhang Jue, les rebelles s’organisent en une armée, celle du Ruban Jaune (le rouge, c’est dans Dragon Ball !) et commencent à reconquérir du pays. Les seigneurs locaux sont donc appelés à l’aide pour mater la rébellion. Cao Cao (royaume de Wei), Liu Bei (royaume de Shu) et Sun Jian (royaume de Wu), remplacé assez rapidement par ses fils dont seul Sun Quan arrive à rester en vie assez longtemps, vont se disputer la Chine à grand renfort de batailles enragées. Ce triangle, non pas amoureux mais bien haineux, est également perturbé par les actes de Dong Zhuo, le « héros » qui a écrasé les Rubans Jaunes, mais qui n’hésitera pas plus tard à sacrifier la capitale Luo Yang pour protéger sa fuite. Habilement racontée, ce passage très sombre de l’histoire chinoise est très prenant et découpé en séquences, tentant de reprendre les faits dans un ordre chronologique et mettant en scène les différents protagonistes chacun à leur tour.
Un tutoriel long et bien fait
Si Romance of the Three Kingdoms XIII a un gameplay qui ressemble en partie à celui de Nobunaga’s Ambition Sphere of Influence, il est quand même nécessaire de bien comprendre le jeu. Pour cela, les développeurs ont créé un mode « héros » qui raconte les événements sous la forme d’un immense tutoriel expliquant pas à pas les différentes phases et tous les choix possibles. En temps de paix, le joueur doit tenter de s’attirer les faveurs de nombreux généraux et recruter les plus valeureux, forger des alliances, etc. Dans les villes, on peut patrouiller, entraîner les troupes, mais aussi mettre en place plein de stratégies : déploiement des forces militaires, préparation au combat et plus encore. Vous l’aurez certainement remarqué, Dong Zhuo apparaît également dans les « muso » de Koei Tecmo. De même, certaines options sont présentes dans les différents jeux, comme la possibilité de soudoyer les généraux adverses pour les attirer dans votre camp. Sur le champ de bataille, les combats sont très similaires à ceux de Nobunaga, avec la possibilité de sélectionner plusieurs unités en même temps ou bien de les déplacer une par une. L’aspect tactique transparaît dans la façon d’attaquer l’adversaire (prise en tenaille, par derrière, etc.) et dans la façon dont on utilise le terrain à notre avantage en tirant le meilleur des fortifications et des défenses qui affaiblissent les assaillants. De temps en temps, on est également engagé dans des duels verbaux ou physiques à la mécanique du jeu pierre/feuille/ciseaux, mais qui restent prenants malgré tout. Enfin, on notera qu’il est possible, pendant n’importe quelle phase de gestion, de mettre le jeu en pause afin de prendre tout son temps pour parcourir la vaste carte et analyser la situation, puis de faire s’écouler le temps lentement ou très rapidement selon ses envies.
Histoire ou fiction
Si le mode « héros » essaie de faire revivre au joueur des événements historiques de la façon la plus précise et véridique possible, on est amené à faire des choix qui peuvent tout changer. En cas de doute, on peut passer certaines phases et, en agissant ainsi, les réponses données seront celles respectant l’histoire. Devenu plus à l’aise avec le jeu, le joueur peut se lancer dans les autres modes de jeu pour revivre l’événement historique de son choix en agissant totalement librement ou éditer des personnages pour personnaliser l’expérience. On peut ainsi passer à tout moment de la simulation historique pure et dure à la fiction.
Une mise en scène dynamique
Romance of the Three Kingdoms alterne séquences fixes et animées avec un effet de profondeur ou de relief saisissant, mis en valeur en rendant flou certains éléments de l’image, augmentant la sensation de réalité. Les graphismes sont très agréables, chaque personnage étant, comme à l’accoutumée, extrêmement bien modélisé et expressif. Les musiques et bruitages complètent admirablement le tableau et finissent d’immerger le joueur dans cet univers chaotique. En revanche, le jeu propose uniquement des doublages japonais avec des sous-titres anglais. Aucun version française à l’horizon.
Une simulation historique incroyable mais perfectible
En ce qui concerne la leçon d’histoire, Romance of the Three Kingdoms XIII remplit son rôle du mieux possible, même si certains protagonistes ont peut-être été inventés pour étoffer un peu les événements. Concernant le gameplay, certaines choses sont à améliorer, surtout lors des phases de préparation des batailles : la carte étant très grande, on s’y perd assez vite. On peut zoomer et dézoomer à volonté et même prendre appui sur la mini carte affichée dans le coin inférieur droit de l’écran, mais cela n’empêche malgré tout pas le joueur de chercher un moment sa destination s’il s’est un peu trop éloigné par mégarde. Lors des combats, surtout quand on sélectionne les unités une par une, on doit souvent s’y reprendre à plusieurs fois avant de pouvoir valider l’unité voulue. Heureusement que la fonction « pause » est activable à tout moment pour éviter les désastres ! Ce sont surtout les deux gros points problématiques du jeu. On aurait aussi bien aimé pouvoir jouer à plusieurs, mais cela aurait certainement posé des problèmes techniques. Pour le reste, Romance of the Three Kingdoms XIII est un vaste condensé de toutes les séries Koei Tecmo (Dynasty Warriors, Samurai Warriors et Nobunaga) dont il semble tirer le meilleur. Le mode « héros » tiendra en haleine le joueur de nombreuses heures et ce dernier pourra éditer à loisir les personnages ou rejouer à volonté ses scénarii favoris dans les autres modes. Très bien réalisé, ce titre passionne le joueur par son « background » historique inspiré de faits réels et s’adresse aussi bien aux débutants qu’aux habitués. Mais comme toujours, l’absence de sous-titres français va pénaliser de nombreux joueurs et les empêcher de jouer dans de bonnes conditions à l’une des plus célèbres séries de simulation historique qui fait ici un retour très remarqué sur Playstation 4 et PC.
Enguy
Points forts :
– Scénario fondé sur une réalité historique
– Simulation historique accessible à tous
– Certaines scènes sont vraiment bluffantes
– Éditeur de personnages
– Grande rejouabilité
Points faibles :
– Difficile de faire le tri entre fiction et réalité
– Beaucoup de dialogues, mais pas de version française
– Pas toujours facile de s’y retrouver sur la carte
– Unités pas toujours facile à sélectionner
– Jouable en solo uniquement
LA NOTE : 15/20
LA NOTE : 15/20
Développeur / Éditeur : Koei Tecmo
Genre : simulation historique / stratégie
Supports : PS4, PS3, PC, XBOX ONE
Date de sortie : 8 juillet 2016 (PC et PS4), date de sortie inconnue sur PS3 et XBOX ONE