Test : Project X Zone 2 (3DS)

project x zone 2 logoPendant l’été 2013, la Nintendo 3DS accueille un RPG tactique ambitieux puisque c’est le cross-over le plus impressionnant de l’histoire des jeux vidéo et des séries confondues : Project X Zone. Ce jeu permet d’incarner plusieurs dizaines de personnages issus de 30 séries Namco Bandai, Capcom ou Sega telles que Street Fighter, God Eater, Dead Rising, Space Channel 5, Devil May Cry ou Resident Evil. Développé par Monolith Soft, ce jeu atypique a obtenu des ventes suffisantes pour le développement d’une suite qui vient tout juste de sortir. Par ici pour la suite !

La ferme célébrités version jap !

Dans PROJECT X ZONE 2, vous retrouverez des personnages des licences TEKKEN, TALES OF VESPERIA, GOD EATER ou SOUL CALIBUR (BANDAI NAMCO Entertainment); mais aussi venant des univers de DEVIL MAY CRY, STREET FIGHTER ou RESIDENT EVIL (CAPCOM); ou encore Sakura Wars, YAKUZA : Dead Souls et Virtua Fighter (SEGA). Pour couronner le tout, trois invités d’univers NINTENDO seront jouables en exclusivité : CHROM et LUCINA de FIRE EMBLEM AWAKENING et FIORA de XENOBLADE CHRONICLES.

Autant dire qu’il y a vraiment de tout, et pas des personnages forcément très connus chez nous, comme Ryo Hazuki de Shenmue ! Un peu comme d’anciennes stars qui essaient de redorer leur blason en participant à des projets un peu fous, et c’est justement ce qui fait l’intérêt du jeu ! En effet, comment concilier des univers aussi différents aussi bien dans les styles (jeux de combat, de rythme, d’action, de survie, RPG) que dans les graphismes et ambiances ? Ce mélange hétéroclite produit une atmosphère unique, parfois bizarre, voire maladroite, mais charmante, comique et attirante. De quoi surprendre agréablement les fans !

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Vient XP mon Exp !

Pour ceux qui n’ont jamais joué à Project X Zone, ce jeu reprend les principes d’un RPG tactique, mais simplifiés. Le joueur contrôle plusieurs équipes de 2 ou 3 personnages qu’il déplace sur une carte en 3D isométrique (vue du dessus) découpées en cases. Chaque personnage dispose d’une assez grande aire de déplacement dans laquelle il peut se mouvoir librement autant de fois qu’il le souhaite, ce qui est assez pratique pour briser des objets et ouvrir des coffres, puis rebrousser chemin pour attaquer des ennemis. Cette aire de déplacement, dont la taille dépend de chaque personnage, vient remplacer efficacement les points de déplacement des RPG tactiques classiques. Tant qu’on a pas déclenché de combat, on peut aussi utiliser des objets ou des compétences autant de fois qu’on le souhaite ou que nos points XP le permettent. Si on approche un personnage de la zone de combat d’un ennemi, on peut alors l’attaquer. Le jeu passe alors en 2D. Le principe d’un combat est simple : il faut attaquer l’ennemi pour l’envoyer dans les airs et enchaîner les attaques afin qu’il ne retombe pas immédiatement. Plus long est le combat, plus on fait de dégâts et plus on peut gagner d’or, d’XP et d’Exp en cas de KO. Au début, trois attaques sont disponibles, mais plus on monte en niveau (grâce à l’Exp) et plus on débloque d’attaques et de compétences. Les attaques étant composées de nombreux coups, on doit attendre qu’elles se terminent afin d’en déclencher une nouvelle : le timing est assez important si on veut obtenir des attaques supplémentaires et ainsi espérer de longs combos. Enfin, plus on touche l’adversaire et plus on remplit la jauge d’attaque spéciale : arrivée à 100%, on peut la déclencher et assister à une attaque combinée dévastatrice sous forme de cinématique spectaculaire qui respecte parfaitement l’univers des personnages impliqués. C’est vraiment du grand spectacle !

C’est là que la stratégie entre en scène : si chaque équipe impose des duos issus généralement d’une même série (X et Zero, Jill Valentine et Chris Redfield ou Demitri et Morrigan par exemple), on peut leur adjoindre un troisième personnage. Si ce choix est totalement libre, les joueurs avisés auront vite compris qu’il faut essayer de composer les trios les plus judicieux, soit pour faire les combos les plus longs, soit pour avoir le plus de compétences utiles sur le champ de bataille, ce qui permet d’économiser les objets. Ainsi, on peut redonner des points de vie, soigner les altérations d’état, augmenter la puissance d’attaque, le gain d’exp et bien plus encore. Pour gagner des points XP, il suffit simplement d’appeler le troisième joueur en combat en pressant la touche R. Si on attaque en étant juste à côté d’une équipe alliée, on peut également l’invoquer grâce à la touche L et augmenter ainsi dégâts et récompenses. En contre-partie, on expose toutes les unités proches les unes des autres aux contres et attaques ennemies. Pour finir, quand un monstre s’apprête à agresser une unité alliée, le joueur peut choisir de contrer (plutôt faire une contre attaque), défendre (se prendre moins de dégâts) ou défendre tout (aucun dégât, même en cas d’attaque puissante) en sacrifiant un certain nombre de points XP. La partie prenant fin quand tous les ennemis ou tous les alliés ont été vaincus, il faut veiller à explorer toute la carte afin de ne pas manquer certains coffres recélant des objets ou pièces d’équipement bien utiles ! Afin de faciliter la gestion des équipes, le mode « entraînement » permet de vérifier l’efficacité des trios et de faire les ajustements nécessaires si besoin.

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Des univers qui s’enchaînent

Tout commence quelques semaines après les événements de Project X Zone, à Shibuya, alors que des mystérieuses chaînes d’or obligent le gouvernement à boucler la ville. L’agence gouvernementale japonaise Shinra envoie ses agents Reiji et Xiaomu (déjà présents dans le premier opus) enquêter et se retrouve rapidement face à d’autres agences ou groupes qui veulent en savoir plus sur ces monstres et ces chaînes. Surtout que des personnes d’univers ou de lignes temporelles différents apparaissent parfois, quand ce ne sont pas les autres qui sont expédiés dans d’autres mondes ou époques. Ainsi, au fil des téléportations, le joueur explore aussi bien le monde réel à différentes époques ou des dimensions parallèles, même le Cyber Espace de Mega Man ou The World R:1 et R:2 de .hack. Les fans apprécieront de retrouver des lieux très connus de différentes séries, avec quelques clins d’œil : par exemple, on retrouve la scène de Yakuza Dead Souls où l’explosion d’un camion permet de nettoyer les zombies et d’accéder à une sortie souterraine.

Ces chaînes sont liées à l’apparition de monstres en tout genre : armes biologiques de Resident Evil, démons, robots venant de mondes parallèles ou du futur et qui semblent invoqués par les agents des organisations criminelles les plus connues comme Shadaloo (anciennement ShadowLaw), dirigée par M. Bison, qui semble à la recherche du Psycho Drive et dont le Psycho Power permet de se déplacer d’un monde à l’autre pour rassembler une armée gigantesque afin de dominer le monde. Mais ce dernier n’est pas le seul super vilain que nos « héros » vont croiser, l’organisation Ouma étant également bien représentée.

Un croisement réussi

Il n’est pas facile de trouver un scénario habile pour faire intervenir autant de personnages différents et si Project X Zone 2 n’est pas très original à ce niveau, il s’en sort bien, malgré quelques incohérences ou changements drastiques. Par exemple, on apprend que c’est M. Bison qui est derrière l’attaque de Kamurocho par des zombies (voir Yakuza : Dead Souls), ce qui pourrait choquer certains fans, mais ce n’est pas plus méchant que ça ! L’humour est toujours bien présent et le style de chaque personnage est respecté : Xiaomu tout comme Demitri ou Morrigan ont des dialogues et des réactions assez crus à déconseiller aux plus jeunes, du genre « La prochaine à passer à la casserole, c’est toi Morrigan », sans parler de leur design toujours aussi sexy. En revanche, pour les fans, c’est un régal. Si les voix sont en japonais, le jeu a cette fois été localisé et des sous-titres français bien utiles sont présents. Ce deuxième opus est donc beaucoup plus accessible que le premier. La bande-son est toujours aussi dynamique et efficace.

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De nombreuses améliorations ont été effectuées : maintenant, le joueur et les ennemis jouent l’un après l’autre, ce qui est plus facile pour gérer ses troupes sur le champ de bataille. Une boutique est présente entre chaque niveau, tout comme la possibilité de sauvegarder. L’équipement est simple à gérer : on constate immédiatement les statistiques affectées par chaque changement, ce qui facilite l’optimisation de ces dernières. Les niveaux sont nettement moins longs, ce qui est aussi un bon point pour ce jeu et évite la lassitude de combats qui durent une à deux heures, voire plus. On apprécie surtout grandement l’idée géniale de confronter des personnages d’une même série à leurs amis venants du futur, ce qui réserve quelques surprises. Par exemple, Léon S. Kennedy ne veut pas croire que Chris et Jill sont ses amis, car ils sont trop jeunes, ou encore Kite ne comprend pas pourquoi la statue d’Aura a disparu de la chapelle, car il n’a pas encore joué à The World R:2. De nombreux adversaires ou lieux disparus reviennent, comme Pyron, le Facia Noir ou le navire Reine Zénobie. Enfin, ce mélange d’univers permet des situations inédites, comme Maya et Phoenix Wright transformés en combattants de soutien qui attaquent à coup « d’objection ! ». Même si on n’est pas familier de toutes ces séries, on accroche vite à ce cross-over. Les fans, eux, auront plaisir à répertorier les nombreux clins d’œil.

Même si Project X Zone 2 est la suite directe de Project X Zone, il n’est pas nécessaire d’avoir joué au premier opus, ni même de connaître sur le bout des doigts toutes les séries japonaises pour prendre du plaisir sur ce jeu que je conseille à tous les joueurs suffisamment matures pour comprendre l’humour spécial et le second degré de certains personnages. Pour finir, je tiens à préciser que ce jeu se prête particulièrement bien à la 3D : si comme moi vous avez pris l’habitude de la désactiver, je vous recommande de faire une exception pour ce jeu, car les combats sont visuellement plus bluffants ainsi.

 

Enguy

Points forts :

– De nombreux personnages mythiques
– Nombreuses améliorations bien pensées
– Mode entraînement très utile
– Enfin un jeu adapté à la 3D !
– Durée de vie énorme

Points faibles :

– Un peu répétitif
– Quelques incohérences
– Pas de doublage français, juste des sous-titres

La note Gamingway : 16/20

Développeurs : Monolith Soft
Genre :
RPG / stratégie
Supports : 3DS
Date de sortie : 12 février 2016

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