Test : Monster Menu: The Scavenger’s Cookbook

Quand Nippon Ichi Software s’essaie au style roguelike, cela donne un jeu forcément pas comme les autres. Peut-on concilier cuisine et survie dans un univers impitoyable ? C’est ce que Monster Menu: The Scavenger’s Cookbook essaie de faire. Notre verdict, sans attendre.

Un aventurier sort de sa zone de confort

Monster Menu: The Scavenger’s Cookbook met en scène un aventurier expérimenté, totalement créé par le joueur avec quelques éléments de personnalisation bienvenus, qui se met en tête d’explorer un nouveau donjon dans l’espoir d’y découvrir de grandes richesses. Mais, arrivé sur place, rien ne se passe comme prévu : l’endroit est immense et labyrinthique, si bien que la faim, la soif et la fatigue deviennent vite un problème. À bout de forces, le personnage n’a plus d’autre choix que de goûter à la chair putride d’un monstre pour survivre. Il tombe dans les pommes puis, quand il revient à lui, des changements notables se sont produits. Quel est donc cet endroit étrange ? Il va falloir explorer plus pour le découvrir.

Un roguelike où il faut cuisiner

Monster Menu: The Scavenger’s Cookbook reprend les codes des roguelike : il s’agit toujours d’explorer un donjon comportant de nombreux étages générés aléatoirement mais à la sauce Nippon Ichi Software. Graphiquement, c’est digne de n’importe quelle production du studio : des personnages au look déjanté et très manga, un bestiaire qui reprend une partie des monstres de Disgaea, mais la comparaison s’arrête là, et un niveau technique globalement suffisant mais sans plus.

À l’inverse de nombreux roguelike, les combats se font au tour par tour. Le jeu ne va pas révolutionner le genre et se contente de reprendre les principes de base : on préfère taper de dos ou sur les côtés que de face, et on a droit à quelques actions spéciales. C’est simple à prendre en main. L’intérêt du jeu ne réside donc pas dans les combats, mais bien dans l’exploration elle-même.

À chaque étage, on peut dénicher de nombreuses ressources. Les monstres vaincus donnent aussi des ingrédients bien utiles. Il va falloir donc apprendre à bien gérer tout cela, car chaque membre de l’équipe voit ses statistiques de soif, faim et bonheur diminuer en marchant et en effectuant des actions. Comme ces dernières influent sur les performances en combat, l’idée est de les maintenir à un niveau élevé. Pour cela, il faut manger et donc cuisiner. Il y a alors deux possibilités : soit pendant l’exploration, en créant certains ingrédients en fonction de nos ressources, soit en ayant atteint la sortie de l’étage, ce qui donne la possibilité de se reposer et de cuisiner des plats plus élaborés.

On est donc sans arrêt tiraillé entre la volonté de conserver des stats élevées pendant l’exploration et l’envie de conserver nos ressources pour plus tard, afin de bénéficier de meilleurs bonus et d’apprendre des compétences utiles. Le jeu permet aussi, pendant les combat, de dévorer les cadavres des monstres vaincus si besoin, mais dans ce cas on ne pourra plus récupérer d’objets sur leurs cadavres après l’affrontement. Il faut aussi faire très attention à la fraîcheur des ingrédients : plus on les garde et plus ils dépérissent, pouvant devenir impropres à la consommation et pouvant occasionner des effets indésirables une fois ingérés.

Cette mécanique basée sur la cuisine et la gestion des ressources constituent le cœur du gameplay. Il faut vraiment y adhérer pour prendre du plaisir, car le reste du jeu est assez vide.

Une narration éclatée et un jeu qui n’innove pas beaucoup

L’histoire est toujours simple dans un roguelike. Monster Menu: The Scavenger’s Cookbook n’échappe pas à la règle. Le but du jeu est simplement de trouver la sortie pour sortir de ce donjon étrange, où chaque mort nous ramène au niveau 1, tout en conservant quelques stats et compétences. On apprend bien de temps en temps quelques informations sur le monde du jeu à travers les notes laissées par des personnages qu’on ne croisera jamais. Des récits qui peuvent être intéressants mais qui sont disséminés un peu partout et qui s’entremêlent, comme un grand puzzle, ce qui peut vite décourager les joueurs, surtout que c’est assez facultatif. C’est donc loin d’être un point fort.

En explorant le donjon, on tombe de temps en temps sur des boss qui obligent le joueur à mieux réfléchir à sa stratégie. Ces combats sont plus intéressants que les affrontements de base, vite répétitifs. Néanmoins, on a l’impression d’être enfermé dans une boucle récolte-combats-cuisine assez lassante, surtout que ce n’est pas la variété des environnements qui va apporter de la diversité. Il y a aussi de l’équipement (armes et armures) pour renforcer nos personnages, mais c’est surtout les effets des plats qui comptent. Les classes des personnages (8 au début du jeu) permettent de constituer l’équipe de ses rêves selon son style de jeu, mais cela reste très classique : les guerriers sont des tanks, les mages et archers attaquent de loin, les cuisiniers soignent. C’est très conventionnel. On aurait bien aimé un roguelike qui se démarque réellement des autres en allant au bout de ses bonnes idées.

Un jeu de niche pour les fans de cuisine

Monster Menu: The Scavenger’s Cookbook est un roguelike très différent des autres. Le principe est toujours le même : explorer un donjon pour renforcer son personnage afin d’aller jusqu’au bout. Ici, l’accent est mis sur la cuisine qui est l’élément clé pour permettre à notre équipe d’exceller au combat. Mais gare aux effets indésirables ! À ce sujet, une option permet de censurer le jeu afin de ne pas voir les personnages vomir ou de rendre certains plats moins dégoûtants. Il faut donc gérer au mieux des ressources qui périment très vite et concocter de bons petits plats au bon moment pour s’en sortir, ce qui est prenant, mais est quelque peu gâché par une exploration et des combats assez répétitifs et lassants, le tout dans un univers sans âme et en anglais uniquement.

Monster Menu: The Scavenger’s Cookbook repose sur une excellente idée de base, à savoir la cuisine qu’il faut savamment gérer, mais le reste du jeu est un petit peu trop classique et ne va pas assez loin. C’est dommage, car on tiendrait un grand jeu si la boucle récolte-combat-cuisine n’était pas aussi répétitive et lassante. Un vent de fraîcheur qui aurait mérité un meilleur développement pour devenir un classique.

Enguy

Points forts :

– Gestion fine des ressources
– On ne perd pas tout à chaque Game Over
– Bonne exploitation de la cuisine
– Les combats contre les boss

Points faibles :

– Pas de version française
– Des combats vite répétitifs et lassants
– Manque de variété dans les environnements

LA NOTE : 13/20

Développeur / Éditeur : Nippon Ichi Software / NIS America
Genre : survie, roguelike
Supports : PS5, PS4, Switch
Date de sortie : 26 mai 2023

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