Test : Mercenaries Saga 2 (3DS – eShop)
Si vous avez connu Mercenaries Saga sur téléphones en 2007, sachez tout d’abord que vous êtes très forts ou du moins que vous sortez de l’ordinaire. Arrivant désormais sur 3DS/2DS, cette licence dont s’occupe les développeurs et l’éditeur d’Adventure Bar Story a donc elle aussi connu une sacrée histoire avant d’atterrir sur consoles Nintendo et compte bien vous en proposer une autre avec Mercenaries Saga 2.
Plus on est de fous, plus on mercenaries
Le prince Laz, durant l’une de ses séances de chasse, fut surpris par un assassin. Claude, capitaine du Royaume de l’Ordre de l’Aigle d’Argent surveillant le prince, réussit à couvrir la fuite de ce dernier et a arrêter son assaillant. Mais ils se laissèrent berner par cette entourloupe, Laz ayant été empoisonné par une lame.
Afin de le sauver, Claude doit conduire l’Aigle d’Argent au nord pour dénicher le seul antidote : une Herbe Erni.
Cependant, notre valeureux héros sera loin de s’aventurer seul dans les diverses contrées l’attendant. Il sera immédiatement rejoint par ses premiers compagnons, tandis que la bande s’agrandira au fur et à mesure des rencontres, pour atteindre finalement la dizaine de combattants mêlant femmes et hommes. Toutefois un bémol sur ces personnages, puisque les prénoms nous seront imposés. A nous les Béatrice, Claude et autre Victor. Il ne manquerait plus qu’un Jean-Michel pour boucler la boucle.
Mercenaries Saga c’est 2 fois plus fort que toi
Le périple dans lequel vous vous engouffrez vous mettra aux prises avec une myriade de méchants en tout genre : blobs, créatures de différentes sortes, hommes et pire encore : des femmes ! Le tout sur une carte donnée à chaque nouveau chapitre. Celles-ci ne sont pas très larges mais grandement quadrillées, comme l’on pouvait s’y attendre avec un tactical RPG. Cela rend finalement les niveaux plus imposants qu’ils ne le paraissent à première vue. En faire le tour, sans même compter les batailles, pouvant prendre un petit moment. Surtout que le terrain n’est pas tout plat et qu’il sera donc nécessaire d’emprunter certaines voies afin de grimper à un endroit ou de se glisser dans un creux, ceci afin d’atteindre un trésor ou un ennemi.
Tel un mercenaire ou un missionnaire, il faudra savoir vous mettre en position afin d’attaquer du mieux possible votre vis-à-vis. De face, de côté, en diagonale ou mieux encore par derrière ! Ceci sans compter les offensives à distance. Au-delà des dégâts causés, cela vous évitera de rater votre coup, ainsi qu’un éventuel retour de bâton qui pourrait finalement vous être fatal. Cette particularité de la contre-attaque automatique est l’une des plus importantes spécificités de Mercenaries Saga 2. Car si effectivement elle peut vous jouer des tours et qu’il sera donc indispensable de parfaitement analyser la situation avant de cogner, cela peut aussi aller dans votre sens. Il ne sera pas rare de voir un ennemi vous frapper et qu’automatiquement votre personnage lui rende la pareille. Cela pouvant aboutir à un anéantissement du vilain ou du moins à un affaiblissement de celui-ci, que vous pourrez conclure dans la foulée lorsque cela sera votre tour de jouer.
Effectivement « à votre tour », car il s’agit bien d’un jeu de rôle avec combat au tour par tour. D’ailleurs des combats il n’y aura que cela, certes entrecoupés de dialogues, mais ne vous attendez pas à des cinématiques, ni même à quelques jolis artworks pour vous récompenser. A vous donc les stratégies et le choix de la bonne offensive rapprochée que ce soit par une simple attaque avec une épée courte, une autre longue, à la hache… ou en utilisant une technique spéciale comme une attaque plus puissante que la classique ou encore un aux assauts répétés. Mais il sera aussi bien sûr possible d’atteindre votre cible de loin avec un arc aux flèches classiques, mais également via des capacités propres comme des flèches de feu ou empoisonnées, voire un jet de pierre. De près, vous aurez également l’occasion d’empoisonner, mais aussi de voler ou encore de désarmer votre opposant. Sans omettre les pouvoirs permettant de récupérer de la vie, de guérir de cécité ou d’un empoissonnement quelconque, de se protéger…
A la fin de chaque chapitre, vous pourrez augmenter moult performances de vos guerriers, chacun possédant ses domaines de prédilection. En plus des trésors à découvrir sur les cartes, vaincre un ennemi vous offrira une certaine somme qu’il sera de bon ton de dépenser dans la boutique afin d’obtenir de meilleures armes, de l’équipement de protection et des potions. Toutefois, votre pécule sera bien maigre par rapport aux prix affichés, il faudra donc être judicieux dans ses achats, ainsi que sur le champ de bataille car un tour de plus ou de moins peut vous valoir une potion régénératrice coûtant assez cher.
En parallèle au mode scénario, un autre basé sur les affrontements est proposé mais n’aura d’intérêt que si vous avez adoré le système de jeu et avez envie de relever des défis. La partie histoire s’avérant un enchainement de bastons, seuls les dialogues différencieront ces deux approches. Néanmoins, cela pourra toujours être intéressant afin de farmer, surtout en ayant en vue le changement de classe des membres de sa petite troupe.
Mercenariquiqui
L’aspect de Mercenaries Saga 2 pourra surprendre, l’écran de la 3DS n’est déjà pas le plus grand au monde, alors se retrouver avec des niveaux ne le recouvrant que partiellement sera forcément décevant. L’espace de chaque carte aurait pu rester le même, tout en s’avérant plus massif, plutôt que d’avoir un fond d’écran sans âme entourant les terrains de jeu. Qui plus est, il aurait même été possible d’agrandir ainsi chaque case, ce qui aurait amplement amélioré le gameplay et la visibilité. Lors d’un amas de personnages, ce qui arrive dès les premiers niveaux, on peut rapidement ne plus y voir très clair. En sus, le déplacement sur les cases n’est absolument pas optimisé. Utiliser la croix directionnelle s’avère même une hérésie étant donné que l’on doit prendre en compte le côté oblique des situations, alors qu’elle aurait dû être parfaite pour ce style de mouvements. Le joystick arrive à rattraper en partie cette lacune, mais n’est évidemment pas le top et l’on tergiversera régulièrement avant d’enfin atteindre notre but.
Heureusement, lorsque l’on décide d’attaquer un adversaire on peut voir sa fiche d’identité, nous aidant à choisir le bon. Bien souvent, là encore lors d’une concentration de persos, on n’y verra rien en passant d’ennemi en ennemi sur la carte et l’on se fiera donc à ses informations, généralement celui possédant le moins d’énergie. Hormis cela, on ne distinguera pas vraiment deux combattants de base dont la reproduction en bons gros pixels est cachée par nos propres aventuriers.
Ces fameux bons gros pixels forment le genre choisi pour les divers personnages, tandis que les décors proposent un style un petit peu moins carré. En quelque sorte comme si des bonhommes 8 bit se baladaient dans un univers de 16. Le tout magnifié par de très jolies musiques typiques des RPG, qui comme toujours dans ce type de logiciel seront coupés par nos soins au bout d’une première boucle. Un niveau pouvant durer quelques bonnes minutes, entendre le même morceau tourner encore et encore deviendrait lassant.
Enfin, précisons que l’intégralité des textes est en anglais, allant des dialogues, aux explications, en passant par la boutique et ses multiples objets à acheter. Cela n’entrave en rien la maitrise du système de jeu qui s’avère assez instinctive. Les données sur les armes et items sont elles assez simples à comprendre grâce à des statistiques accompagnant des abréviations. A la rigueur lors de l’achat de potions, si vous n’êtes pas un(e) adepte de l’anglais, un dictionnaire bilingue devrait vous aider à comprendre « life », « recovery », voire même « poison » si vraiment vous n’y comprenez rien.
Avec son game system réussi, contenant quelques spécificités propres et suffisamment de personnages, techniques et objets pour intéresser sur la longueur, Mercenaries Saga 2 est un jeu de rôle tactique tenant très bien la route. Cependant, il faudra apprécier enchainer les batailles car c’est ce qui vous attend ici, à l’instar d’un dungeon RPG. Pas de promenades, pas de quêtes, pas d’images pour se régaler, juste de la castagne et des échanges textuels. Petit plus non négligeable, il ne coûte pas très cher et peut donc s’avérer un investissement plutôt bien pensé.
Inod
Points forts :
– De nombreux personnages, objets, capacités spéciales…
– Les musiques
– Chapitres ni trop longs, ni trop courts
Points faibles :
– Mouvements peu pratiques
– Visibilité grandement réduite
– Prénoms des héros imposés
La Note Gamingway : 14/20
La Note Gamingway : 14/20
Développeur : Rideon Japan
Editeur : Circle Entertainment
Genre : Jeu de rôle (RPG) tactique
Supports : 3DS/2DS
Date de sortie : En France, 23 juillet 2015