Test : Matterfall (PS4)
Réputé pour ses twin sticks shooters (jeux de tirs à deux sticks), Housemarque revient à la charge avec Matterfall. Reste à savoir si l’on y trouvera de l’originalité par rapport à ses précédentes sorties.
Avalons le scénario d’une traite
Ce sera véritablement une bonne nouvelle quand on n’aura plus besoin de le préciser, car il ne s’agira plus d’une rare exception, mais Matterfall nous fait plaisir en nous proposant non pas d’incarner un grand mec baraqué, mais une femme : Avalon Darrow. On apprécie également le fait de retrouver une héroïne, sans que cela ne signifie la nécessité de dévoiler ses charmes. Ici on a droit à une combinaison spatiale démontrant que l’on n’a pas besoin d’être un homme pour sauver une planète ou pour n’importe quelle autre activité. On aura d’ailleurs fort à faire en l’incarnant, puisque l’on devra à peu près tout détruire sur son passage, suite à l’infection de la Smart Matter, créant de vils adversaires plutôt malins.
Si la matière rouge présente au cours du jeu est censée rendre intelligent, on a tout de même la sensation que le scénario a lui eu droit à une bonne dose de matière noire, tant elle a tout absorbé sur son passage. Aussi bien dans la consistance de celui-ci, que dans l’intérêt qu’il déploie. Pourtant, sans avoir besoin de s’avérer incroyable et original, on aurait pu bénéficier d’une bonne petite histoire de science-fiction, avec des rebondissements plus ou moins prévisibles, l’univers s’y prêtant davantage qu’un Resogun ou Dead Nation pour se référer à des productions du studio en question.
Matière bancale
Comme évoqué précédemment, on se retrouve face à un side scrolling shooter en twin sticks, ça c’est pour la régalade du Bescherelle, permettant de déplacer Avalon de long en large en vue de profil, tandis que l’on visera et dégainera avec celui de droite. Des vagues d’ennemis surgiront et il faudra tous se les farcir parfois, mais pas forcément, on pourra également bien souvent avancer sans retrouver notre héroïne bloquée par une porte. Ceci tout en sachant que si l’avancée est davantage latérale, on aura souvent l’occasion d’aller faire un tour à la verticale en planant, mais pour mieux redescendre ensuite.
Justement afin de monter, au-delà même des simples franchissements d’obstacles ou pour éviter une attaque, on nous demandera de sauter en pressant R1, puis de le faire 2 fois pour un double saut. Autant vous dire que l’on se laisse souvent aller à la faute. Surtout, évitez tout jeu d’action avant de vous lancer dans Matterfall, sinon vous appuierez systématiquement sur R1 afin de tirer et là bonjour les dégâts. Une décision vraiment surprenante, mais à laquelle on peut s’adapter. Cela devient en revanche incompréhensible à partir du moment où l’on doit se servir de la tranche de gauche afin de créer des plateformes. Au même titre qu’un Sonic Boom: le Feu et la Glace, on sautera au travers d’une plateforme translucide, ne devenant concrète qu’après avoir enclenché notre pouvoir sur elle, de quoi retomber dessus après l’avoir franchie. Toutefois, c’est sans compter sur ces abracadabrants choix concernant les touches, rendant absolument pas pratique la jouabilité. Il y aura de quoi s’y reprendre à plusieurs fois à cause de cela, même lors de phases très simples. Sans omettre le fait que notre cerveau et nos doigts soient habitués à d’autres configurations bien plus adaptées, de quoi régulièrement se tromper de boutons inconsciemment.
On bénéficie également d’une glissade classique, néanmoins assez classe surtout lorsque l’on traverse des flammes en y déployant notre matière bleue nous protégeant. Moins courante chez la concurrence, la possibilité de geler sur place ses opposants, de quoi les atomiser en toute tranquillité, voire de se carapater sans demander son reste. On obtiendra au fil de l’aventure de nouveaux équipements, tant protecteurs qu’offensifs, ces derniers pouvant être assignés à 3 touches de la croix directionnelle. On a personnellement beaucoup apprécié les grenades. Si généralement on n’en est que moyennement adepte, elles s’avèrent ici très pratiques afin de dégommer les méchants situés dans des endroits inaccessibles, avec juste une fine fente dans laquelle envoyer son précieux. On peut alors la voir rebondir de toute part avant d’exploser notre cible que l’on imagine paniquée.
You’re my Matterfall
Les codes visuels de l’univers futuro-spatial de Matterfall restent dans assez classiques. Rien de bien folichon, mais l’ensemble tient la route. Sauf au niveau des décors, soit une bonne partie de l’ensemble quand même, complètement sans saveur. On s’en désintéresse d’ailleurs totalement tant ils sont vides dans leur contenu et vides de sens. On se concentrera ainsi sur l’action, où là il y a de quoi s’en mettre plein la rétine. Le rendu plutôt chaud, aux teintes néons, offrant des jeux et effets lumineux réussis. On retiendra surtout les explosions, les particules en ressortant s’avérant le point fort des détails esthétiques de cette expérience.
On relèvera en revanche bien moins la bande-son, qui sans être de piètre qualité loin de là, n’a rien d’accrocheur. On navigue dans du trop commun par rapport à l’atmosphère spatio-futuriste. On a l’impression de l’avoir entendue des tas de fois et qu’il s’agit probablement de la musique jouée dans les ascenseurs de l’espace.
Inod
Points forts :
– Jouabilité précise et agréable pour les tirs
– Beauté des effets de particules
– Assez fourni dans ses possibilités…
Points faibles :
– … Mais sans originalité
– Configuration des touches aberrante rendant les phases de plateforme agaçantes
– Le scénario
La note : 13.5/20
La note : 13.5/20
Développeur : Housemarque
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Genre : Tir
Support : PlayStation 4
Date de sortie : 15 août 2017