Développé dans un premier temps par Neverland, studio qui a fermé peu de temps après la sortie de Rune Factory 4, Lord of Magna: Maiden Heaven a vu certains membres de la structure rejoindre Marvelous afin de le terminer plutôt que de tout chambouler. Et c’est seulement six mois après sa disponibilité au Japon que le jeu déboule en Europe.

Besoin d’maid ?

Vous incarnez Luchs, pouvant également devenir [choisissez votre prénom], propriétaire de l’auberge [choisissez son nom] qui n’a pas encore accueilli un seul client depuis son lancement. Afin de pouvoir faire bouillir la marmite en dépit de ses efforts pour devenir le meilleur hôte potentiel, notre héros part en quête de cristaux, source d’énergie la plus précieuse de l’île, qu’il pourra ainsi vendre.
Durant l’une de ses recherches, il découvre une jeune fille emprisonnée au sein d’un cristal à dimension humaine. De son réveil naissent des démons prêts à vous faire votre fête, mais la demoiselle aux cheveux roses vous sauvera. Suite à quoi, pour la seconde fois du jeu, vous vous retrouverez chez vous où cette fille, qui a perdu la mémoire, vous a raccompagné. Ah tiens, on ne nous l’avait jamais faite l’histoire de l’amnésique… Même si l’on sait que chez Marvelous il s’agit davantage d’un code du RPG que le studio apprécie reprendre, en créant autour de cette référence des univers scénaristiques différents, avec des systèmes sachant innover. Cependant, elle se souvient d’une chose : son prénom, Charlotte ou Lottie pour les intimes.

En tant que bon garçon et suivant le code d’honneur de votre famille, vous accueillez cette inconnue qui a sauvé votre vie comme si elle en était membre. Votre meilleur ami, Bart, lui verra les choses sous un autre angle en l’intégrant directement comme employée et s’empresse de lui faire revêtir l’uniforme adéquat : celui de soubrette. Le décor est alors planté et vous voici parti pour de nouvelles aventures à la conquête de cristaux et de donzelles.

Huit, ça suffit !

De prime abord LOMMH, prononcez « L’Homme », nous semble être un jeu de rôle doté d’une certaine exploration, mais il n’en est finalement rien. Sorti de notre auberge, on se dirigera principalement vers la carte qui au fil du temps nous proposera des lieux afin d’aller farmer. Toujours plus d’ennemis, devenant plus forts au gré des aventures… De quoi monter en niveau et récolter au passage divers objets. Votre lieu de convivialité vous servira lui pour acheter et vendre des items, ainsi que pour blablater et pas qu’un peu. De quoi entretenir vos relations avec les sept héroïnes finales, permettant par la même occasion de débloquer de nouvelles aptitudes au gré de votre connaissance avec chacune d’entre elles. Mais surtout, lors de tremblements de terre vous saurez qu’il est temps de foncer chercher des cristaux et d’éventuellement y trouver un nouvel élément pour votre harem. Si vous serez tout d’abord deux, puis trois, votre équipe au maximum de quatre membres pourra être composée juste avant de vous rendre dans la grotte, en somme le donjon, en question. Le choix étant important puisque chaque personnage possède ses propres caractéristiques.

Les batailles verront un mélange des genres délivrant une sorte de jeu de rôle tactique, avec un tableau plus ou moins grand où seront éparpillés divers ennemis, souvent en bande, qu’il ne sera pas toujours nécessaire d’éliminer. En effet, seront donnés aussi bien des défis principaux pouvant être d’anéantir tel ou tel monstre, des secondaires dont l’annihilation de toute la menace adverse, mais également des objectifs défensifs comme ne pas perdre une alliée précise.
Les actions s’effectuent au tour par tour et vous laissent dans un premier temps vous déplacer sur un espace limité. Une fois dans la position souhaitée, vous pourrez attaquer avec votre arme (au corps à corps ou à distance), choisir de vous mettre en position de guarde, utiliser un coup spécial ou bien un objet. Si pour le moment cela parait classique, l’originalité de LOMMH par rapport à la masse est son côté chamboule-tout. Les assaillants battus valdinguant en arrière, renversant leurs compagnons se trouvant sur le chemin. Votre position d’attaque est donc primordiale, car offrant la possibilité de vous débarrasser d’un maximum de méchants d’un coup. Si vous atteignez un combo d’un minimum de dix sur un essai, vous gagnerez un nouveau tour de jeu.

Feature toujours agréable et qui devrait même devenir indispensable, la possibilité de changer de niveau de difficulté (facile, normal et difficile) lorsque bon nous semble. Ajoutons à cela l’outil primordial d’un jeu contenant pléthore de textes : leur rapidité d’affichage. Plusieurs vitesses sont proposées et réglables à notre convenance, mais au-delà de cette possibilité présente dans la majorité des RPG, Lord of Magna: Maiden Heaven propose une accélération de l’action vraiment bienvenue. D’une part si la parlote ne vous intéresse point, mais surtout d’autre part si vous vous lancez dans une nouvelle aventure afin de vous pencher davantage vers une autre des filles et ainsi de suite. Dans ce cas, pouvoir abréger les parfois longues séquences de dialogues sera bénéfique. On rêve d’ailleurs depuis de pouvoir bénéficier de cette fonction IRL, lors de conversations avec la gent féminine afin de rendre moins douloureuses ces tranches de vie.
Autre fonctionnalité que l’on a toujours plaisir à retrouver, le Streetpass ! Malheureusement nous n’avons encore croisé personne possédant le logiciel, nous ignorons donc s’il s’avère concrètement intéressant. Néanmoins, nous savons que celui-ci permet d’obtenir de rares objets d’artisanat à employer afin de créer de nouvelles compétences.

Maidern talking

Comme l’on en a l’habitude avec ces éditeurs, on découvre tout un tas d’ajouts typés animes et manga, ce qui fait toujours grandement plaisir étant donné le travail réalisé. Bien sûr nous avons droit à la cinématique/générique de dessin animé en introduction, mais d’autres séquences de ce genre surviendront lors de moments-clés, comme la libération d’une des jeunes femmes. A l’instar d’autres jeux de rôle, on a alors envie d’avancer afin de se délecter de chacune de ces scènes. De l’autre côté, manga donc, on retrouve de sublimes illustrations pour les protagonistes, servant notamment à accompagner les dialogues.
Concernant les graphismes en eux-mêmes, on évoluera avec nos personnages en 3D sous format SD, comme dans un Persona Q, en étant tout aussi coloré que ce dernier. De sympathiques et fluides animations donnant vie aux ennemis rencontrés apportent également beaucoup visuellement parlant. Cela peut pour certain(e)s joueurs(euses) ne s’avérer qu’un détail, mais l’on ne remarque pas ce souci du détail justement chez tout le monde. On appréciera particulièrement les assaillants ailés très gracieux dans leurs battements ou encore le caractère bien trempé des chefs d’escouade.

Même si les doublages en anglais sont de qualité et pas tant que cela portés vers des tons super héros pour les garçons, on regrette l’absence des dialogues japonais, toujours mieux adaptés à ce genre d’univers. En parlant de la langue de Zoey Deschanel, il vous faudra la maitriser afin de comprendre les discussions et autres informations, puisque l’intégralité des textes sera en anglais.

Décidément, les bons jeux de rôle se font de plus en plus nombreux sur 3DS et cela complique davantage le choix des joueuses et joueurs. Concernant Lord of Magna: Maiden Heaven, c’est le côté simulation de vie entre les sept héroïnes et vous qui pourra faire pencher la balance. Ajoutons-y un système de combat que l’on ne rencontre pas tous les jours, apportant tactique et de l’amusement en voyant les ennemis voler de part en part et faire tomber leurs propres équipiers, et le tour est joué.

Inod

Points forts :

– Les relations entre le héros et les 7 filles
– Graphismes
– Streetpass
– Le « chamboule-tout » des combats…

Points faibles :

– … Mais ceux-ci peuvent devenir légèrement répétitifs
– Sept héroïnes et un garçon, on désirerait également l’inverse, ainsi que 7 héroïnes et une fille et 7 héros avec un garçon
– Pas de voix japonaises, ni sous-titres français

La Note Gamingway : 14/20

Développeur : Marvelous Inc.
Editeurs : Marvelous Europe/XSEED Games
Genre : Jeu de rôle (RPG)
Supports : 3DS/2DS (seulement sur l’eShop en Europe)
Dates de sortie : 02 octobre 2014 (Japon), 02 juin 2015 (Amérique du Nord) et 04 juin 2015 (Europe)